(Neuf
heures quarante et une minutes)
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Bonjour
à toutes, bonjour à tous. Prenez place, nous allons débuter nos travaux.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Nous
sommes à la rubrique Déclarations des députés, et, sans plus tarder, je
reconnais M. le député de Jonquière.
Rendre
hommage à M. Benoît Bergeron
M. Yannick Gagnon
M. Gagnon : Merci, M. le Président.
Le titre de ma minute de député se nomme Un grand bénévole de Jonquière.
Je dois l'avouer, M. le Président, mon titre est trop modeste.
Jonquière a le
privilège d'avoir au service de sa communauté M. Benoît Bergeron.
M. Bergeron a
débuté son bénévolat dans la communauté aux alentours de la sixième année,
comme brigadier. On poursuit en 1976,
présent pour les Jeux Jacquot, chez nous, le Grand prix cycliste du Saguenay,
administrateur pour les Alcooliques
anonymes, travaille chez Alcan, s'implique dans son milieu, devient travailleur
naturel, 10 ans au centre de prévention du suicide, je l'ai croisé
aux Jeux du Québec 2013, la Maison des soins palliatifs. Ce matin, on me
disait qu'il vient d'atteindre son
400e don de sang. Surtout bénévole depuis 2007 au Centre d'action bénévole,
aujourd'hui président.
M.
le Président, ce n'est pas une minute que j'aurais eu besoin, c'est
30 minutes, mais aujourd'hui à l'Assemblée nationale, je suis fier
de souligner le bénévolat de M. Benoît Bergeron.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Jonquière. La parole revient maintenant à Mme la députée
de Westmount—Saint-Louis.
Souligner
le Mois du patrimoine asiatique
Mme Jennifer Maccarone
Mme Maccarone :
Merci, M. le Président. En ce mois de mai, je tiens à souligner le Mois du
patrimoine asiatique, une occasion précieuse
de célébrer la contribution inestimable des communautés asiatiques à la culture
québécoise, marquée par des siècles de tradition, d'histoire et de
résilience.
Le Québec se
distingue par sa richesse et sa diversité culturelles. Depuis des générations,
les communautés asiatiques ont joué un rôle
essentiel dans l'essor de notre province tant sur le plan culturel
qu'économique, avec passion, innovation
et dynamisme. Je suis particulièrement témoin de cette contribution dans mon
propre comté de Westmount—Saint-Louis, où se trouve le quartier
chinois de Montréal, un lieu riche d'histoire que nous avons à coeur de
préserver.
Le
thème de cette année, L'unité dans la diversité : les communautés
asiatiques au coeur de l'identité canadienne, nous invite à honorer ces contributions et à ouvrir
l'ensemble de la voie vers un avenir plus prospère, plus fort et plus uni.
Je souhaite à toutes
et à tous un excellent Mois du patrimoine asiatique.
Happy Asian Heritage
Month!
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis. Au tour, maintenant, de M. le député d'Abitibi-Est.
Souligner
la tenue du 55e Tour cycliste de l'Abitibi
M. Pierre Dufour
M. Dufour : M. le Président, cette
année, la compétition cycliste du tour de l'Abitibi ajoutera une 55e année
à son histoire.
D'un rêve jugé
impossible, son fondateur, Léandre Normand, osa, et la région de l'Abitibi
verra le tour débuter en 1969. Suivra une
reconnaissance internationale en 1981. Cette compétition junior de niveau
international aura toujours su franchir les barrières pour se
positionner comme l'unique étape cycliste junior en Amérique du Nord. Encore
cette année, une nouveauté viendra innover
le tour en ajoutant un volet féminin à cette compétition cycliste, un ajout qui
fait la fierté de son comité organisateur.
Avec
le temps, le Tour de l'Abitibi aura été un tremplin pour plusieurs athlètes qui
se sont par la suite démarqués dans
les grands tours d'Europe, que l'on pense aux Québécois David Veilleux ou Hugo
Houle, aux Canadiens Steve Bauer ou Alex Stieda, ou encore aux
internationaux Bobby Julich et Laurent Jalbert.
Participer
au tour permet à des jeunes Québécois de côtoyer le niveau international et
d'être partie prenante d'une compétition de
sept jours intensive aux multiples défis, tant sur le dépassement de soi que
sur les enjeux collectifs au sein d'une équipe.
Longue vie au Tour de
l'Abitibi!
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député d'Abitibi-Est. Et je cède maintenant la parole à Mme la députée
de Verdun.
Souligner
l'importance de faire les bons choix pour soutenir
la population face à la crise du logement
Mme Alejandra Zaga Mendez
Mme Zaga
Mendez : Merci, M. le Président. Le 1er juillet approche, et la
détresse des locataires est à son comble. À
Verdun, je vois des familles, des aînés, des étudiants, des travailleurs rongés
par le stress de trouver un logement adéquat
rapidement. Pendant ce temps, les prix affichés pour des trois et demie à
Verdun atteignent les 2 000 $ par mois.
Une mère m'a confié
craindre de perdre la garde de ses enfants, faute de pouvoir se loger dignement,
malgré ses 40 heures de travail par semaine. Les loyers augmentent plus
vite que les salaires, poussant même les gens qui travaillent de plus en plus à
la rue, et c'est inacceptable. Le milieu communautaire, tout comme mon bureau,
fait l'impossible, mais nos groupes ne peuvent pas tout porter seuls.
La
crise du logement, bien, c'est le résultat des choix politiques qui sont faits
ici par la CAQ. Alors, c'est urgent de changer de cap, de choisir les gens, de
financer le logement social convenablement, d'encadrer la hausse des loyers. Et
c'est rendu une question de dignité humaine. Merci beaucoup.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Verdun. Et je reconnais maintenant M. le député de
Joliette.
Rendre
hommage à M. Marcel Landry
M. François St-Louis
M. St-Louis : Merci, M. le Président.
C'est avec grande fierté que je souhaite souligner, aujourd'hui, la contribution
exceptionnelle d'un homme dont la passion et la générosité n'ont d'égal que son
grand dévouement envers notre communauté.
En
effet, M. le Président, M. Marcel Landry, fondateur de Médifice,
s'implique et s'investit depuis toujours dans notre belle région.
Entrepreneur en construction de renom, il aura su faire de son entreprise une
référence en termes de construction spécialisée dans le milieu de la santé.
Grand philanthrope,
M. Landry s'implique depuis plusieurs années auprès de la fondation
Berlingot, dont la mission est d'offrir de l'aide alimentaire aux enfants du
Québec. Plus récemment, M. Landry s'est impliqué dans la construction d'un
tout nouveau pavillon de soins palliatifs, qui ouvrira ses portes au cours de
l'été 2025, un projet de 8 millions de dollars qui, sans
l'apport personnel de M. Landry, n'aurait jamais vu le jour.
M.
le Président, l'importance de la contribution de M. Landry est sans
équivoque. Les faits parlent d'eux-mêmes et témoignent d'une manière
éloquente de sa générosité, de son audace et de sa très grande détermination.
Merci pour tout,
M. Landry.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Joliette. La parole revient maintenant à Mme la députée
de Robert-Baldwin.
Souligner
le 25e anniversaire du Centre Famille SNAP
Mme Brigitte B. Garceau
Mme Garceau :
Merci, M. le Président. Aujourd'hui, je souligne avec fierté le
25e anniversaire du Centre Famille SNAP de l'Ouest-de-l'Île, un pilier
communautaire qui, depuis 1989, accompagne les enfants et leurs familles avec
humanité, rigueur et engagement.
Le centre offre des
services de prévention, de soutien psychosocial et de développement familial à
une population aussi diverse que résiliente.
Je tiens à saluer tout particulièrement le programme SNAP, Stop Now and Plan,
qui aide les jeunes à mieux gérer leurs
émotions et à faire des choix éclairés lorsqu'ils sont confrontés à des
comportements à risque. Ce travail
change des vies. Il soutient non seulement le développement éducatif des
enfants, mais aussi la stabilité et la force des familles.
Merci à toute
l'équipe du centre, à sa directrice générale, Mme Deborah St-Martin, ainsi
qu'aux partenaires, bénévoles et familles
qui contribuent sans relâche à cette mission essentielle. Votre impact est
profond et durable. Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Robert-Baldwin. Et la parole revient maintenant à M. le
député de René-Lévesque.
Souligner le 50e anniversaire de l'Association
régionale de
loisirs pour personnes handicapées de la Côte-Nord
M. Yves Montigny
M. Montigny :
M. le Président, je souligne aujourd'hui les 50 ans de l'Association
régionale de loisirs pour personnes
handicapées de la Côte-Nord. Je salue d'ailleurs la présence, ce matin, de sa
directrice générale, Mme Céline Archambault.
Depuis un
demi-siècle, l'association facilite l'accès aux loisirs et aux sports pour les
personnes vivant avec un handicap tout en valorisant leur droit à des services
de qualité, à l'expression et à l'autonomie. C'est grâce à cette mission qu'on
bâtit ensemble une communauté plus humaine, plus inclusive.
Récemment,
l'association a participé à la toute... a présenté la toute première édition du
festival Un talent pas si différent, un événement culturel dédié aux personnes
ayant des besoins particuliers.
La mise en lumière de
la différence est inestimable. À l'approche de la Semaine québécoise des
personnes handicapées, je tiens à dire merci à l'association pour son
engagement exemplaire envers l'inclusion et le mieux-être de notre région.
Merci.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, M. le député de René-Lévesque. Et la
parole revient maintenant à Mme la députée de Bertrand.
Saluer
la contribution de l'école hôtelière des Laurentides au
développement du tourisme et à l'économie régionale
Mme France-Élaine Duranceau
Mme Duranceau : Merci, M. le Président.
Alors, aujourd'hui, je vous parle de l'école hôtelière des Laurentides,
qui contribue au développement du tourisme et à l'économie régionale des
Laurentides.
Depuis
1983, cette institution, située à Sainte-Adèle, s'est forgé une réputation
d'excellence jusqu'à l'international. Les
programmes en hôtellerie, en restauration et en alimentation ont contribué à la
formation de grands noms, notamment en sommellerie, en pâtisserie et en
cuisine du terroir.
Évidemment, la
renommée de l'école est fondamentalement reliée à la passion et au talent de
ses professeurs et des membres de son
personnel. On peut penser à chef Boily, chef Whittick, cheffe Normandin, la
sommelière Sophie Allaire, ou encore à Mme Laliberté, qui est
un pilier de l'organisation.
Donc,
à ceux et celles qui façonnent le succès de l'école hôtelière des Laurentides,
je vous félicite chaleureusement et je vous remercie de votre engagement
aujourd'hui envers les professionnels de la scène culinaire de demain. Merci,
M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Bertrand. Et je reconnais maintenant Mme la députée de
Pointe-aux-Trembles.
Féliciter
Mme Geneviève McSween, élue Miss Canada 2025
Mme Chantal Rouleau
Mme Rouleau : Merci beaucoup, M. le
Président. Je suis très heureuse de souligner aujourd'hui le remarquable
accomplissement d'une jeune femme de ma circonscription, Geneviève McSween, qui
est présente dans nos tribunes.
Le 18 mai dernier,
elle a été élue Miss Canada 2025. Ce titre va bien au-delà d'un simple
concours de beauté, il reconnaît l'attitude, la personnalité et l'engagement
exceptionnels de Geneviève.
Ancienne
adjudante-maître chez les cadets 2908 Beauvoir, médaillée de la Légion
royale canadienne et récipiendaire du
prix or international du Duc d'Édimbourg, Geneviève est une jeune femme
exceptionnelle et remarquable. Persévérante
et toujours impliquée dans sa communauté, elle a choisi d'exercer le métier de
paramédic, où elle porte secours au quotidien à nos concitoyens et elle sauve
des vies. Elle incarne une jeunesse audacieuse, inspirante et courageuse.
Ce couronnement Miss Canada marque le début d'un parcours très prometteur.
Au nom de toute la
communauté de Pointe-aux-Trembles, en mon nom personnel, je te souhaite,
Geneviève, non seulement une année mémorable, mais une vie riche en rencontres
et en rêves réalisés.
Félicitations,
Geneviève McSween, Miss Canada 2025!
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Pointe-aux-Trembles. Félicitations à vous, madame! J'en
profite pour rappeler aux collègues que les déclarations sont d'une durée d'une
minute maximum. Merci.
Alors, je reconnais
maintenant monsieur... Mme la députée de La Prairie. Ah! c'est M. le
député de La Prairie. Excusez-moi, M. le député.
Souligner l'importance de la sensibilisation aux signes de
l'AVC
M. Christian Dubé
M. Dubé :
Aucun problème, M. le Président. Et vous allez voir pourquoi je vous dis
que je vais faire vite. Vite pourquoi? Parce
que le mois de juin, M. le Président, c'est le Mois de la sensibilisation
aux AVC. Plus de 208 000 personnes vivent avec les séquelles d'un AVC, au Québec. E, en reconnaissant les
signes d'un AVC, vous pouvez sauver la vie d'un proche. Le temps de
réaction est très précieux, il faut donc faire VITE.
Si vous présentez les
signes ou que vous êtes témoin chez une personne, composez immédiatement le
9-1-1 ou votre numéro local d'urgence. Votre
geste peut faire une différence entre la vie et la mort ou entre un bon
rétablissement et une incapacité de longue durée.
Je tiens à saluer les
gens de Coeur et AVC qui sont dans les tribunes aujourd'hui. Et je les remercie
sincèrement pour leur engagement.
Voyez-vous, j'ai fait
vite. Merci beaucoup, M. le Président.
• (9 h 50) •
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, M. le député de La Prairie. En espérant
que votre message sera largement relayé, c'est un message important. Merci à
vous.
Prochaine
déclaration, je reconnais M. le député de Masson.
Souligner
le 40e anniversaire du Club Optimiste Le Plateau Mascouche
M. Mathieu Lemay
M. Lemay :
M. le Président, aujourd'hui, je
tiens à souligner les 40 ans du Club Optimiste Le Plateau de Mascouche,
un pilier de notre communauté, et ce, depuis l'automne 1984.
Et donc le club voit
le jour grâce à l'initiative de 35 citoyens impliqués et animés par le
désir d'avoir un impact positif sur la jeunesse. Ensemble, ses membres portent
une voix forte, soit celle d'un monde où chaque enfant peut s'épanouir
pleinement, guidé par la bienveillance et l'entraide.
Au fil des années,
ils ont organisé plusieurs activités marquantes, comme le Carnaval d'hiver, des
ateliers de cuisine ou l'art oratoire, autant d'occasions de développer
l'estime personnelle chez nos jeunes. Et, pour ma part, je garde en mémoire un
moment festif et inoubliable. Je parle ici de la distribution de bonbons
d'Halloween.
Et,
en terminant, bien, je salue les représentants de l'organisme dans nos tribunes,
Mmes Lynda Hudon, Pauline Faucher, Nathalie Boulet, Rodrigue Côté et Lise Gagnon. Merci pour votre
engagement envers la jeunesse. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Masson. La parole revient maintenant à M. le député de
Papineau.
Souligner
le travail de l'organisme Résidence Le Monarque
M. Mathieu Lacombe
M. Lacombe :
Merci beaucoup, M. le Président. Je souhaite souligner l'apport
extraordinaire d'un organisme de ma circonscription qui, depuis 11 ans,
permet aux gens en fin de vie de vivre leurs derniers moments dans la dignité
et la tranquillité d'un endroit unique.
Née du rêve et de la
détermination sans borne de Manon Cardinal, une infirmière de carrière, la
Résidence Le Monarque a ouvert ses
portes en 2014 à Montebello au terme de nombreuses années d'efforts.
Rapidement, la maison a fait sa place dans le paysage de la
Petite-Nation, si bien que le besoin de prendre de l'expansion pour répondre à
la demande sans cesse croissante s'est rapidement fait sentir. Le lancement
d'une campagne de financement a permis d'amasser l'impressionnante somme de
4 millions de dollars, et donc lancer la construction d'une vaste
résidence dans un décor apaisant au sein de
la petite municipalité de Plaisance. Et, depuis son ouverture, en 2023, Manon
Cardinal dirige une équipe formidable d'une vingtaine de personnes qui a
la main sur le coeur.
Ainsi, à
Mme Cardinal et à ses collègues, au nom des résidents de Papineau et de
l'Outaouais, je vous dis un grand merci. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, M. le député de Papineau. Alors, voilà qui
met fin à la rubrique Déclaration des députés. Je remercie, vous, collègues
pour vos déclarations.
Et nous allons
suspendre les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
9 h 56)
(Reprise à 10 h 07)
La Présidente :
Mesdames
messieurs, bienvenue. Bienvenue. Le parlement du Québec, c'est chez vous.
Mmes, MM. les députés, nous allons nous
recueillir quelques instants.
...asseoir.
Alors, nous
poursuivons les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a
pas de déclarations ministérielles.
Présentation de projets de loi
À la rubrique
Présentation de projets de loi, M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Oui, Mme la Présidente,
je vous demande d'appeler l'article a du feuilleton, s'il vous plaît.
Projet de loi n° 110
La
Présidente : À l'article a du feuilleton, Mme la ministre des
Relations internationales et de la Francophonie présente le projet de loi
n° 110, Loi concernant l'Office franco-québécois pour la jeunesse et
l'Office Québec-Monde pour la jeunesse. Mme la ministre.
Mme Martine Biron
Mme Biron :
Merci, Mme la Présidente.
Ce projet de loi vise
à intégrer, au sein du ministère des Relations internationales et de la
Francophonie, les activités de l'Office
Québec-Monde pour la jeunesse. De plus, il revoit l'organisation interne de l'Office franco-québécois pour la jeunesse et prévoit que le ministre des Relations internationales et de la
Francophonie met en oeuvre les programmes de la section québécoise de
cet office.
Le projet de loi
prévoit que les employés actuels de l'Office Québec-Monde pour la jeunesse et
de la section québécoise de l'Office
franco-québécois pour la jeunesse deviennent des employés du ministère des
Relations internationales et de la
Francophonie, sauf ceux qui exercent les fonctions de conseillers en
communication, qui deviennent des employés du ministère du Conseil
exécutif.
Enfin, le projet de
loi comporte d'autres dispositions transitoires et finales. Merci, Mme la
Présidente.
(Applaudissements)
La
Présidente : Et, pour celles et ceux qui nous écoutent, à cette
étape-ci les députés ont le droit d'applaudir. Et je reconnais
maintenant M. le leader de l'opposition officielle.
M. Derraji : Mme la Présidente, nous
allons prendre connaissance de ce projet de loi, et on se réserve le droit de demander
des consultations particulières. Merci, Mme la Présidente.
Mise aux voix
La
Présidente : Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet
de loi? Adopté.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt
de documents, Mme la ministre des Ressources naturelles et des Forêts.
Mme Blanchette Vézina : Merci,
Mme la Présidente. Permettez-moi de déposer les rapports annuels 2019‑2023
de la Société de développement de la Baie-James et le rapport annuel
intérimaire 2024 de la Société de développement de la Baie-James. Merci.
La
Présidente : Ces documents sont déposés.
Dépôt de rapports de commissions
À la rubrique Dépôt
de rapports de commissions, M. le vice-président de la Commission de
l'administration publique et député de Portneuf.
Audition du ministère de la Santé et des Services sociaux,
du CISSS de la Montérégie-Centre
et des CIUSSS de l'Estrie-CHUS et de l'Ouest-de-l'Île-de-Montréal sur le
chapitre 2
du rapport de mai 2023 du Vérificateur général intitulé Octroi de
contrats de
gré à gré : en vertu du décret d'urgence sanitaire, ou pour obtenir des
places d'hébergement et de la main-d'oeuvre indépendante
M. Caron : Mme
la Présidente, je dépose le rapport sur l'imputabilité du printemps 2025
de la Commission de l'administration publique donnant suite aux
auditions des sous-ministres et des dirigeants d'organismes publics sur leur gestion
administrative. La commission a procédé à l'audition suivante le 26 mai
2025 : audition du ministère de la Santé et des Services sociaux,
du CISSS de la Montérégie-Centre et des CIUSSS de l'Estrie-CHUS et de
l'Ouest-de-l'Île-de-Montréal sur le chapitre 2 du rapport de mai 2023 du
Vérificateur général intitulé Octroi de contrats de gré à gré : en vertu du décret d'urgence sanitaire,
ou pour obtenir des places d'hébergement et de la main-d'oeuvre indépendante.
La commission s'est également réunie en séance le 26 mai 2025. Ce rapport
contient une recommandation.
• (10 h 10) •
La
Présidente : Et ce rapport est déposé. M. le président de la Commission de l'aménagement du territoire et député de Drummond—Bois-Francs.
Auditions
et étude détaillée des projets de loi nos 215, 216 et 219
M. Schneeberger : Merci, Mme la
Présidente. Alors, je dépose le rapport de la Commission de l'aménagement du
territoire qui, le 28 mai 2025, a procédé à l'audition des intéressés et à
l'étude détaillée des projets de loi d'intérêt privé suivants : projet de
loi n° 215, Loi concernant la Municipalité de
Saint-Sylvère, la commission a adopté le texte de ce projet de loi sans
amendement; projet de loi n° 216, Loi concernant la
Ville de Longueuil, la commission a adopté le texte de ce projet de loi sans amendement;
et enfin le projet de loi n° 219, Loi concernant la
dissolution de l'Agence de développement de Ferme-Neuve, la commission a adopté
le texte de ce projet de loi sans amendement.
Mise
aux voix des rapports
La Présidente : Ces rapports sont-ils
adoptés? Adopté.
M. le président de la Commission des finances
publiques et député de Montmorency.
Étude
détaillée du projet de loi n° 92
M. Simard : Oui, Mme la
Présidente, je dépose le rapport très attendu de la Commission des finances publiques qui, les 27 et 28 mai 2025, a
vaillamment procédé à l'étude détaillée du projet de loi n° 92,
Loi modifiant diverses dispositions principalement dans le secteur
financier. Et sachez que la
commission a adopté le texte du projet de loi avec des amendements.
La
Présidente : Ce rapport est déposé. M. le président de la
Commission des institutions et député de Richmond.
Étude
détaillée des projets de loi nos 795, 797, 890, 996 et 395
M. Bachand : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Je dépose les rapports de la Commission des institutions qui, le 28 mai 2025, a procédé à l'étude
détaillée des projets de loi suivants : projet de loi n° 795, Loi remplaçant le nom de
la circonscription électorale de Laporte par celui de «Pierre-Laporte», la
commission a adopté le texte de ce projet de
loi sans amendement; le projet Loi n° 797, Loi remplaçant le nom de la circonscription
électorale de Rivière-du-Loup—Témiscouata par celui de «Rivière-du-Loup—Témiscouata—Les Basques», la commission a adopté le texte de ce projet de loi sans amendement;
également le projet de loi n° 890, Loi
remplaçant le nom de la circonscription électorale de Vimont par celui
de «Vimont-Auteuil», la commission a adopté le texte de ce projet de loi sans
amendement; également le projet de loi n° 996, Loi remplaçant le nom de
la circonscription électorale d'Arthabaska par celui d'«Arthabaska-L'Érable»,
la commission a adopté le texte de ce projet de loi sans amendement; et enfin,
et non le moindre, le projet n° 395, Loi
remplaçant le nom de la circonscription
électorale de Matane-Matapédia par Matane-Matapédia-Mitis. La commission a adopté le texte de ce
projet de loi avec un amendement. Merci.
La
Présidente : Et ces rapports sont déposés. Mme la présidente de
la Commission des relations avec les citoyens et députée des Plaines.
Étude
détaillée du projet de loi n° 95
Mme Lecours (Les Plaines) : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Alors, je dépose avec joie le rapport de la Commission
des relations avec les citoyens qui, les 21, 22, 27 et 28 mai 2025, a
procédé à l'étude détaillée du projet de loi
n° 95, Loi
favorisant l'équité dans l'accès aux services de garde éducatifs à l'enfance subventionnés dispensés par les
titulaires de permis. La commission a adopté le texte du projet de loi avec des
amendements.
La
Présidente : Ce
rapport est déposé. Mme la présidente de la Commission spéciale sur les impacts des écrans et des réseaux sociaux
sur la santé et le développement des jeunes et députée de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
Consultations
particulières sur les impacts des écrans et des réseaux
sociaux sur la santé et le développement des jeunes
Mme Dionne : Merci, Mme la Présidente. C'est avec une grande
fierté et le sentiment du devoir accompli envers notre belle jeunesse
que je dépose le rapport de la Commission spéciale et sur les impacts des
écrans et des réseaux sociaux sur la santé et le
développement des jeunes qui, les 12, 16, 17, 18, 19, 24 et 26 septembre 2024
ainsi que les 30, 31 janvier et les 3,
4 et 5 février 2025, a tenu des auditions publiques dans le cadre de
consultations particulières sur les
impacts des écrans et des réseaux sociaux sur la santé et le développement des
jeunes. La commission s'est également réunie à 30 reprises en
séance de travail. Ce rapport contient 56 recommandations, Mme la
Présidente. Merci.
(Applaudissements)
La
Présidente : Et, pour
ceux qui nous écoutent, vous aurez compris qu'il s'agit — le
rapport — d'un
travail qui a été fait de façon collégiale avec tous les collègues de
tous les partis.
Enquête découlant de la
motion présentée par le leader de
l'opposition officielle et député de Nelligan en vertu
des articles 315 à 321 du règlement
Et, pour ma part, je dépose le rapport de la Commission
de l'Assemblée nationale qui, les 21 et 28 mai 2025, s'est réunie en
séances de travail concernant son enquête découlant de la motion présentée par
le leader parlementaire de l'opposition
officielle et député de Nelligan en vertu des articles 315 à 321 du règlement
portant sur l'omission du dépôt dans les délais prescrits du rapport
annuel de gestion 2023 de la Société de l'assurance automobile du Québec.
Ce rapport contient une recommandation.
Décision de la
présidence rendue en privé concernant la procédure
suivant l'inscription d'une motion en vertu des
articles 315 et suivants du règlement
Je dépose également la décision de la présidence
rendue en privé concernant la procédure suivant l'inscription d'une motion en
vertu des articles 315 et suivants du règlement relativement à la motion
inscrite au feuilleton le 29 janvier
2025 par le leader de l'opposition officielle au sujet de l'omission de la
ministre des Transports et de la Mobilité durable de déposer dans les
délais prescrits le rapport annuel de gestion 2023 de la Société de
l'assurance automobile du Québec.
Dépôt
de pétitions
À la rubrique Dépôt de pétitions, Mme la députée
de Mercier. La parole est à vous.
Reconnaître l'histoire
des filles-mères québécoises et de leurs enfants
Mme Ghazal : Merci, Mme la
Présidente. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée
nationale, signée par 647 pétitionnaires. Désignation : citoyens et
citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant
que plus de 250 000 mères célibataires, ou "filles-mères",
ont été marginalisées au Québec en raison de la naissance de leurs
enfants considérés comme illégitimes au 20e siècle;
«Considérant que des milliers de filles-mères
ont été forcées de donner leur bébé en adoption;
«Considérant que l'hôpital de la Miséricorde
était une maternité destinée aux filles-mères et à leurs enfants en opération
de 1853 à 1973;
«Considérant que le rapport du Comité sénatorial
"Honte à nous" recommande des excuses officielles de l'État et des
réparations, destinées aux mères et aux enfants ayant été victimes d'adoption
forcée;
«Considérant les filles-mères et leurs enfants
ont des séquelles de cet épisode sombre de notre histoire, pouvant comprendre
entre autres des symptômes dépressifs, des troubles anxieux, des problèmes
d'abandon et d'attachement et un sentiment de perte d'identité;
«Considérant
que les Soeurs de la Miséricorde souhaitent que l'hôpital de la Miséricorde
serve à des fins humanitaires et sociales;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous, signataires, demandons au gouvernement du
Québec de :
«Présenter
des excuses officielles aux filles-mères et à leurs enfants pour la
discrimination et les adoptions forcées institutionnalisées;
«Financer la recherche sur les filles-mères
québécoises et leur descendance;
«Contribuer à la création d'un musée sur le site
de l'hôpital de la Miséricorde afin d'honorer cette mémoire;
«Soutenir
financièrement les organismes offrant de l'aide et du soutien psychologique aux
filles-mères et à leurs enfants;
«Garantir l'accès à la totalité des dossiers
médicaux de ces enfants précédant leur adoption.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition. Merci beaucoup.
La Présidente : Et cet extrait de
pétition est déposé.
Il n'y a pas de réponses orales aux pétitions ni
d'interventions portant sur une violation de droit ou de privilège.
Je vous avise qu'après la période des
questions et de réponses orales sera tenu le vote reporté sur l'adoption du projet
de loi n° 89.
Questions et réponses orales
Nous
en sommes maintenant rendus à la période de questions et de réponses orales,
et, pour ce faire, je cède la parole, en question principale, au chef de
l'opposition officielle.
Investissement du gouvernement dans Northvolt
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Mme la Présidente, avec
la CAQ, on assiste à une triste fin de régime. La CAQ n'aura jamais été
le parti de l'économie, c'est une évidence.
Le
vaisseau amiral des échecs caquistes en économie, c'est évidemment Northvolt.
Rappelez-vous, en septembre 2023,
le premier ministre qui disait, lors de l'annonce : «C'est une journée
historique. Northvolt va permettre de débloquer toute la filière
batterie.» Fin de la citation.
Aujourd'hui, le
projet est en déroute. Les travaux sont suspendus, il n'y a plus rien qui se
passe sur le terrain. Les cadres du Québec
ont quitté le navire, et il n'y a pas de repreneur. Pire, le seul résultat
tangible, c'est des contaminants qui se déversent dans la rivière
Richelieu.
Les contribuables
québécois ont déjà perdu 268 millions de dollars dans la maison mère,
et nous avons toujours 440 millions à
risque dans Northvolt, et aussi 354 mégawatts qui sont gelés, qui
sont réservés pour un projet qui est mort.
Malgré tout ça, le
premier ministre, lui, continue d'y croire. Le 30 avril, à l'étude de
crédits, il s'est dit optimiste pour la relance du Northvolt. Je le cite :
«Il pourrait y avoir un repreneur qui garde la technologie Northvolt puis il
pourrait y avoir un repreneur qui reprend les actifs avec une technologie
différente.»
Ça prend un plan de
sortie d'urgence, Mme la Présidente. Il s'est trompé, Northvolt est mort. Récupérons
notre électricité, sauvons nos centaines de millions de dollars.
• (10 h 20) •
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui. Mme la Présidente,
depuis six ans et demi, j'ai demandé, entre autres, à Investissement Québec d'augmenter ses
interventions. Résultat des courses, si on regarde en argent, Investissement
Québec a augmenté ses interventions de
81 %. Ils ont participé à des projets de 93 milliards de
dollars. Des centaines de dossiers ont eu du succès.
Et, Mme la
Présidente, oui, il y a eu quelques dossiers, comme Northvolt, qui n'ont pas
fonctionné comme on le pensait. Mais, Mme la
Présidente, ce que devrait savoir le chef de l'opposition officielle, puis je
l'invite à consulter son collègue, là, qui a investi personnellement
dans Lion, de lui expliquer que...
La
Présidente : M. le leader de l'opposition officielle. Quel est votre rappel
au règlement?
M. Derraji : Mme la présidente, je ne sais pas c'est quoi, cette tendance de
rappeler des investissements personnels dans cette Chambre. C'est quoi, le
rapport avec la question?
La
Présidente : Alors, par souci...
Des voix : ...
La Présidente :
Article 32. Alors, pour ceux qui nous écoutent...
Des voix : ...
La Présidente :
M. le leader de l'opposition
officielle, je vous parle. Article 32. Gardez le silence. Par souci
d'équité, je vais vous écouter. Brièvement. Quel est votre rappel au
règlement?
M. Jolin-Barrette :
Mme la Présidente, ce n'est pas une question de règlement. Puis, en plus,
le député de Marguerite-Bourgeoys l'a dit en entrevue à la radio,
publiquement : J'ai investi dans...
La Présidente :
Merci. Alors, vous allez me
permettre de trancher, maintenant. On ne s'interpelle pas des deux côtés.
La réponse du premier ministre est valide, et il n'est pas interdit de le
faire. Ça...
Des voix : ...
La
Présidente : M. le leader de l'opposition officielle, je suis en train
de rendre une décision ici. Pouvez-vous m'écoutez un petit peu, je vous prie?
Alors, il n'est pas interdit de le
faire, et ça a été fait de nombreuses fois ici, en Chambre. Demeurons
respectueux. M. le premier ministre, poursuivez.
M. Legault : Oui. Bien, Mme la
Présidente, malgré le dossier qui a mal viré pour le député de Marguerite-Bourgeoys, je ne suis pas prêt à lui
lancer la pierre, il faudrait que je regarde l'ensemble de son portefeuille, parce
que ce qui est... ce qui est important, Mme la Présidente, c'est ce
qu'on appelle, en affaires, la moyenne au bâton, hein, d'avoir plus de bons coups que de mauvais coups. Puis ce qui est
important, c'est que, depuis six ans et demi, la CAQ, c'est le parti de
l'économie, parce que, pour la première fois dans l'histoire du Québec, on a
battu l'économie de l'Ontario, on a battu l'économie du reste du Canada. C'est
du jamais-vu sous les libéraux. Donc, oui, la CAQ est le...
La
Présidente : Première complémentaire. On écoute la question tout comme
nous écouterons la réponse.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Mme la Présidente, le
premier ministre a beau dire, tout le monde se rappelle, en septembre 2023,
du point de presse, écran géant, avec les
sourires fendus jusqu'aux oreilles. C'était son deal, c'était sa vision,
c'était son vaisseau amiral, c'était historique, puis c'était pour ça, des
journées comme ça, qu'il faisait de la politique. Et aujourd'hui il
s'entête en ne risquant pas de son argent à lui, l'argent des payeurs de taxes,
440 millions.
Pourquoi ne
retire-t-il pas le Québec de Northvolt?
La
Présidente : La réponse du premier ministre. On l'écoute.
M. François Legault
M. Legault :
Bien, je vais essayer de réexpliquer au chef de l'opposition officielle le
concept de moyenne au bâton. Puis même je vais lui donner une chance, je vais
parler de moyenne au bâton dans la filière batterie. Je l'invite, en fin de semaine, à faire un petit exercice, à
aller à Bécancour, une dizaine d'entreprises, incluant des grosses comme GM,
qui sont dans le secteur de la batterie pour
les véhicules électriques. Nous, on y croit. Je le sais, le Parti libéral ne
croit plus à ça, l'électrification des transports. Nous, on y croit. Notre
moyenne au bâton est bonne. La CAQ est le parti de l'économie.
Des voix :
...
La
Présidente : Deuxième complémentaire. On garde le silence.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Mme la Présidente, on a
440 millions de gelés dans Northvolt, qui ne sert pas à autre chose. On a 354 mégawatts qui sont gelés dans Northvolt,
qui ne sert pas à autre chose. Pourquoi il ne retire pas le Québec de
Northvolt?
Et, Mme la
Présidente, c'est assez ironique, la ville de McMasterville et de Saint-Basile
avait une entente pour que Northvolt Québec paie ses taxes pour 2024‑2025, puis
c'est le gouvernement qui a bloqué le paiement de ces taxes-là.
Alors, s'il n'y croit
plus, qu'il le dise, qu'il sorte nos billes.
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault :
Bien, Mme la Présidente, le chef de l'opposition officielle, puis ça doit
être voulu, là, nous parle d'un
268 millions. Il oublie de nous parler du 93 milliards qui a été
investi grâce à Investissement Québec.
Il oublie de dire que le
Québec, pour la première fois, en économie, a battu l'Ontario, a battu le reste
du Canada. Jamais les libéraux n'ont fait ça, jamais Raymond Bachand n'a fait
ça, jamais il n'y a eu des résultats comme ceux-là, Mme la Présidente.
La
Présidente : En terminant.
M. Legault : Est-ce qu'une fois pour
toutes le chef de l'opposition officielle peut le dire, on est le parti de
l'économie?
La
Présidente : Troisième complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Là, Mme la Présidente,
lui, il gère les deniers du Québec, des payeurs de taxes. On lui dit :
Northvolt, à l'évidence, la direction est partie, il n'y a plus rien qui
se fait sur le terrain. Le gouvernement a bloqué le paiement des taxes pour McMasterville puis Saint-Basile, 2024‑2025,
imaginez-vous donc. Et là ils n'y croient plus. Mais, comme bon gestionnaire, lui, il
laisse geler 440 millions de notre argent public dans Northvolt et
354 mégawatts, qui est l'équivalent de Longueuil pendant un an en
électricité.
Pourquoi ne fait pas
t-il la seule chose, retirer Northvolt?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault :
Mme la Présidente, d'un côté, des centaines, des centaines de projets à
succès, moyenne au bâton, meilleur PIB par habitant que le reste du Canada,
meilleure augmentation du salaire moyen depuis six ans, meilleure augmentation
du revenu disponible. Ça, c'est après impôt, après inflation. C'est le
portefeuille des Québécois. Enfin, il y a un gouvernement qui s'est occupé du
portefeuille des Québécois, c'est la CAQ.
Des voix : ...
La
Présidente : Je vous rappelle l'article 32. On garde le silence.
On écoute la question et la réponse.
Et
maintenant, en question principale, une seule personne a le droit de parole, je
reconnais le député de Marguerite-Bourgeoys.
Bilan du gouvernement en matière d'économie
M. Frédéric Beauchemin
M. Beauchemin : Mme la Présidente,
automne 2023, le premier ministre annonce le deal du siècle, la raison
pour laquelle il a toujours voulu faire de la politique. Il est allé «all in»
avec Northvolt et parié plus de 700 millions de dollars.
Automne 2024,
tous les investisseurs, incluant le gouvernement suédois, radient ce pari, sauf
la CAQ, qui va attendre au printemps 2025 pour nous donner l'heure juste.
Mme la Présidente, le
premier ministre y avait placé toute sa crédibilité, mais son vaisseau amiral a
disparu comme un mirage. Le Québec au
complet parle du gaspillage caquiste de 10 milliards, mais l'échec
économique du premier ministre, son
bilan économique, qui va lui coller à la peau et qui va passer à l'histoire
dans la tête de tous les Québécois, c'est l'échec de Northvolt.
Le premier ministre a-t-il
appris de ce désastre?
La Présidente :
La réponse de la ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie.
Mme Christine Fréchette
Mme Fréchette : Oui, merci, Mme la
Présidente. Alors, j'aimerais rappeler un portrait d'ensemble au Parti libéral
puis un portrait de ce qui s'est passé quand les libéraux étaient au pouvoir.
Vous
savez, on a le parc industriel de Bécancour, hein, qui est le seul parc
industriel qui appartient au gouvernement du Québec. Nous, au sein de ce
parc-là, on a développé une multitude de projets, des projets qui continuent,
continuent à prendre forme. On a, en fait,
autour de 2 500 travailleurs, quotidiennement, qui vont dans le parc
industriel de Bécancour pour faire ériger des projets, des projets qu'on
a fait atterrir au Québec ou qu'on a soutenus, parce qu'on a soutenu
l'engagement du Québec dans la transition énergétique.
Ces projets-là, ils
ont un impact considérable sur les PME du Québec. À ce jour, on a consulté les
entreprises qui font lever ces projets-là,
l'impact pour les PME du Québec est de 2,5 milliards de dollars,
2,5 milliards. Et ce n'est pas fini, ça continue. Il y a un impact
encore plus large à l'échelle canadienne.
Qu'a fait le Parti
libéral avec ce parc industriel quand il était au pouvoir?
• (10 h 30) •
Une voix :
...
Mme Fréchette :
Ce n'était pas vide, ils ont attiré une entreprise...
La Présidente :
En terminant.
Mme Fréchette :
...une entreprise de cannabis, Mme la Présidente, qui crée des enjeux
d'acceptabilité...
Des voix :
...
La Présidente :
Bon. Article 32. C'est bon
pour tout le monde, M. le premier ministre. Pas de commentaire. On
écoutait la ministre.
Des voix :
...
La
Présidente : Article 32. Tout le monde, on garde le
silence. Les gens vous écoutent.
Première complémentaire.
J'aimerais entendre le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Frédéric Beauchemin
M. Beauchemin :
On n'apprend pas sans apprendre de nos erreurs, on ne peut pas évaluer.
Est-ce qu'on a appris de quoi, à la CAQ? On
le voit depuis le début, admettre n'est pas la marque de commerce de ce
gouvernement-là. On gaspille des
milliards, on fait toujours porter le blâme sur d'autres et on n'apprend rien.
Pour apprendre, Mme la Présidente, la première étape, c'est d'admettre
l'erreur.
Est-ce que la CAQ
peut admettre qu'avec Northvolt ils l'ont échappé solide?
La
Présidente : La réponse de la ministre de l'Économie, de l'Innovation
et de l'Énergie.
Mme Christine Fréchette
Mme Fréchette : Merci, Mme la Présidente.
Donc, pour conclure l'intervention précédente, aujourd'hui, dans le parc
industriel de Bécancour, on a fait en sorte que ça ne sente pas nécessairement
juste le pot, ça sent les matériaux de construction. Vous savez, quand ça sent
le neuf, là, bien, c'est ça que ça sent, en ce moment, au parc industriel de
Bécancour. C'est quand même intéressant, non? Et on crée des milliards
en retombées auprès des PME québécoises, dont plusieurs nous ont confirmé
qu'elles ont pu renouveler complètement leurs carnets de commandes, pas juste
pour un an, pas deux ans, non, non, des décennies. Parce que la vraie question,
c'est : Est-ce qu'il y aura une transition énergétique? Et la réponse,
c'est oui...
La Présidente :
En terminant.
Mme Fréchette : ...oui, il y en aura une, pas à la même vitesse,
mais il y en aura une, et elle est en voie de se réaliser.
La
Présidente : Deuxième...
(Interruption)
La Présidente :
Qui a fait ça?
Des voix :
...
La Présidente :
Alors, je vous rappelle, un, que vous perdez du temps; deux, vous perdez votre
temps. Et maintenant je voudrais faire un
petit rappel à tout le monde, l'article 32. C'est un rappel au décorum. Personne
n'a le droit d'applaudir ici, ni nos visiteurs, en passant.
Alors,
je ne sais pas c'est qui, mais demeurez respectueux les uns et des autres et
silencieux. Une seule personne a le droit de parole, je veux l'entendre,
le député de Marguerite-Bourgeoys. Deuxième complémentaire.
M. Frédéric Beauchemin
M. Beauchemin : La CAQ gaspille, fait des
erreurs, n'apprend rien et continue à faire des échecs. C'est quoi, le prochain
échec? C'est quoi, le prochain Northvolt? Le premier ministre veut aller négocier avec
Trump. Sérieusement? Avec un bilan
d'erreurs et de gaspillage comme ça, il n'y a plus personne qui croit dans le
talent de négociateur du premier ministre. Personne.
Le
bilan économique de la CAQ est un désastre. Y a-tu quelqu'un au gouvernement
qui va se lever puis au moins l'admettre?
Des voix :
...
La
Présidente : Et je vous rappelle que l'article 32... Pas de
commentaire après les questions, pas de bravo. C'est bon pour vous aussi,
M. le chef de l'opposition officielle.
La réponse de la
ministre.
Mme Christine Fréchette
Mme Fréchette :
Oui, Mme la Présidente. Nous, on a appris des échecs du Parti libéral. On
fait quelque chose de structurant avec le
parc industriel de Bécancour, on engage le Québec dans un secteur d'avenir. En
à peine cinq ans, ça a généré des milliards, en termes de retombées, au
Québec, et ce n'est que le début, parce que la question, ce n'est pas de savoir
s'il y aura une transition énergétique, c'est la vitesse à laquelle ça prend
forme. Or, on est là, en amont, à se positionner.
Vous
savez, quand il y a eu le développement du secteur automobile, eh bien, c'est
l'Ontario qui a eu le gros morceau du gâteau. Pour la suite des choses, on
s'assure que, pour les véhicules électriques, le Québec est en tête de file. Et c'est ce sur quoi on travaille, puis ça
se traduit par non seulement un engagement du Québec dans la décarbonation,
mais aussi la création d'emplois bien rémunérés pour les Québécois.
La Présidente :
En question principale, je reconnais maintenant le député de Jacques-Cartier.
Hausse des tarifs d'électricité pour les petites et
moyennes entreprises
M. Gregory Kelley
M. Kelley :
Merci, Mme la Présidente. Les factures de l'électricité pour nos PME ont
explosé avec ce gouvernement caquiste. Côté rouge, ici, ça, c'est des
libéraux, un parti qui peut gérer l'économie comme il faut. Ici, en bleu, c'est
les caquistes. La facture augmente, augmente et augmente. Et ça va continuer
d'augmenter, Mme la Présidente, parce que ce gouvernement a mal géré notre secteur
énergétique. Ils ont liquidé nos surplus énergétiques. Et les conséquences, c'est, maintenant, il n'y a plus d'énergie, Hydro-Québec doit construire vite, vite, vite. Et le gouvernement dit : Bien, qui
va payer tout ça, ça va être nos PME.
Alors,
Mme la Présidente, je sais que le premier ministre veut répondre, il est
bienvenu de se lever puis défendre le bilan dans le secteur énergétique
de la CAQ, mais la réalité est que ça va très mal pour nos PME.
Qu'est-ce que la
ministre, elle dit à nos PME, présentement, qui paient de plus en plus, la
facture d'électricité, grâce à la mauvaise gestion du secteur énergétique par
la CAQ?
La
Présidente : La réponse de la ministre de l'Économie, de l'Innovation
et de l'Énergie.
Mme Christine
Fréchette
Mme Fréchette :
Alors, j'aimerais rappeler, Mme la Présidente, que de notre côté, d'une
part, on a protégé les tarifs des clients domestiques, des clients résidentiels
d'Hydro-Québec, au lieu de protéger les industriels comme le Parti libéral
l'avait fait et de créer une iniquité, parce qu'ils ont refusé d'indexer les
industriels. Alors que tous les autres clients d'Hydro-Québec étaient indexés,
les industriels ne l'étaient pas.
Alors, avec le projet
de loi n° 69, on rétablit l'équité, parce que, là, toutes les clientèles
vont pouvoir être indexées. Mais on protège,
en même temps, le portefeuille des Québécois, parce qu'il y a un plafond à
3 % pour ce qui est des hausses tarifaires d'électricité pour les
clients résidentiels. Et ça, c'est très important.
Et, pour les PME,
comme vous le savez, on intervient grandement auprès des PME, à hauteur de
94 % des interventions d'Investissement Québec, le premier ministre le
rappelait... sont pour des PME, des PME en région notamment, qui constituent le
tissu économique puis industriel du Québec, qui assurent la vitalité des
régions. Eh bien, on est au rendez-vous,
même en période de guerre tarifaire, de contexte plus difficile. Nos programmes
sont prêts, ils sont disponibles pour les entreprises. On est là pour
les supporter.
La
Présidente : En terminant.
Mme Fréchette :
Et on s'assure de la compétitivité de nos tarifs d'électricité.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Gregory
Kelley
M. Kelley :
La CAQ, c'est un gang d'enfants. Ils ont arrivé dans le magasin des
bonbons, ils ont mangé tous les bonbons. Et
maintenant il n'y a plus de bonbon, puis ils disent : Oh! mon Dieu! on n'a
rien qui reste. Ça doit être la faute des libéraux, ça doit être la
faute de Québec solidaire, ça doit être la faute du Parti québécois, ça doit
être la faute des immigrants, ça doit être la faute de la pandémie, ça doit
être la faute de la pluie. La réalité : eux autres ont mal géré nos surplus énergétiques. Et maintenant c'est les
PME qui paient, c'est les petits commerces dans nos petits villages, comme
CoCo & Bean, comme Tissy's
Bistro, qui paient la fracture de cette mauvaise gestion du secteur énergétique
par ce gouvernement.
La
Présidente : La réponse...
Des voix : ...
La Présidente :
À chacun son style. La réponse...
Qui répond? La réponse de la ministre. Article 32. On retrouve le
silence. La réponse de la ministre de l'Économie, de l'Innovation et de
l'Énergie.
Mme Christine
Fréchette
Mme Fréchette : Oui. Bien, nous
autres, on ne met pas la table pour les muffins au pot. On travaille pour faire
en sorte que les Québécois aient des emplois dans des secteurs d'avenir et
qu'on reste compétitifs également. Si vous voyez, ici,
ça, c'est le graphique des comparatifs en termes de prix d'électricité avec des
États fédérés nord-américains. En noir, les prix au Québec. Et c'est comme ça
dans l'ensemble des clientèles, en matière commerciale et en matière domestique
également. On est dans le peloton de tête, pour ce qui est de l'accessibilité
de l'énergie, et on s'assure de garder notre compétitivité. Cette
compétitivité-là, elle va être accrue parce qu'on a de l'énergie verte, dans le
cadre de la transition énergétique.
La Présidente : En terminant.
Mme Fréchette : C'est sûr que
l'énergie verte, c'est ce qui va être le plus recherché, parce que tout le
monde va vouloir montrer patte verte.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Gregory Kelley
M. Kelley : La
réalité, c'est qu'avec la CAQ nos PME paient de plus en plus, en plus. C'est
des milliers, des milliers, des dizaines de milliers de dollars chaque mois,
pour certaines petites et moyennes entreprises, des petites entreprises
dans nos villages, tout le monde ici a des petits villages dans leur coin, des
bistrots, des boulangeries, des restaurants. C'est eux autres qui doivent payer
la fracture de la mauvaise gestion de la CAQ. Et la réalité, c'est que qui va
payer pour ça, finalement, c'est le consommateur, c'est les Québécois.
2026, dehors, la CAQ! Dehors avec ce
gouvernement qui n'est pas bon!
La Présidente : La...
Des voix : ...
La Présidente : M. le leader du
gouvernement. Quel est votre rappel au règlement?
M. Jolin-Barrette : ...Mme la
Présidente. Ce sont des propos blessants, surtout la fin de la phrase.
Des voix : ...
La
Présidente : Nous allons poursuivre. M. le leader, je vous
remercie. J'aimerais entendre la réponse, je vous prie. Ça s'appelle de
la critique. Madame...
Une voix : ...
La Présidente : Je vous ai
entendu.
Mme la ministre, j'aimerais entendre la réponse,
maintenant.
Mme Christine Fréchette
Mme Fréchette : Bien, comme vous le savez, notre gouvernement, on
a décidé de transformer les défis de la transition énergétique en création d'emplois. Donc, non
seulement on décarbone l'économie, on engage le Québec dans la transition
énergétique, mais en plus, ce faisant, on crée des emplois bien rémunérés dans des
secteurs d'avenir partout au Québec. C'est sûr qu'il y a une
concentration d'acteurs, heureusement, qui se sont logés dans le parc
industriel de Bécancour, qui a maintenant des fins, des finalités et des
objectifs plus structurants pour l'économie du Québec, mais dans la moitié des
régions du Québec aussi il y a des projets qui sont en train de prendre forme
et qui vont continuer à le faire. Il y a pas
moins d'une centaine d'entreprises qui sont en discussion avec le ministère de
l'Économie dans le contexte de la transition énergétique. C'est
structurant...
• (10 h 40) •
La Présidente : En terminant.
Mme Fréchette : ...et ça va
l'être pour longtemps.
Une voix : ...
La Présidente : Quel est
votre rappel au règlement?
M. Derraji : ...le dépôt du tableau sur l'iPad de Mme la
ministre pour faciliter la tâche d'Infoman et aussi nous, s'il
vous plaît.
La
Présidente : Bon. Alors,
à cet égard, la question a été posée, je vais vous demander si vous voulez le
déposer, s'il y a consentement, mais c'est...
Une
voix : ...
La Présidente :
Bien, voilà. C'est un outil de travail.
Alors, nous allons
poursuivre. En question principale, je reconnais la députée de Westmount—Saint-Louis.
Projet
de loi favorisant l'équité dans l'accès aux services de
garde éducatifs à l'enfance subventionnés dispensés
par les titulaires de permis
Mme Jennifer
Maccarone
Mme Maccarone :
Rarement nous avons eu autant de réactions négatives dans un projet de loi en
petite enfance qu'avec le projet de loi n° 95. Depuis la création du réseau, les gouvernements, y compris celui de
la CAQ, ont développé des places en
milieu de travail, en partenariat avec des entreprises et des organisations.
Machinex, à Plessisville, a investi
4,3 millions pour construire une garderie. À Drummond, Soprema a investi
4,5 millions. Ils ont fait ça pour une raison : permettre à leurs employés de revenir travailler et
faciliter leur vie. Mais ils ne sont pas les seuls. Desjardins, Metro, l'UPA, la Banque Nationale, et j'en passe, tout le
monde dénonce la nouvelle règle qui propose un plafond de 50 % de la priorisation
des places.
Hier, la ministre a
un peu reculé en donnant un droit acquis à ceux qui existent actuellement, mais
le problème demeure, c'est un frein. On scrape un modèle de création de places
qui fonctionne depuis des décennies, et ceux qu'on pénalise, c'est les parents
et les enfants.
La Présidente :
La réponse de la ministre de la Famille.
Mme Suzanne
Roy
Mme Roy (Verchères) :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Ce qui a été un vrai frein au développement
du réseau des services de garde éducatifs à
l'enfance, on va le dire, c'est 15 ans sous les libéraux, où on a arrêté
complètement d'offrir des services de garde subventionnés et de
développer des services de garde subventionnés. Ça, ça s'appelle un véritable
frein. Nous, dans notre cas, on a créé 30 000 places en moins de
trois ans. Ça a pris trois mandats pour faire l'équivalent. Alors, quand on
parle de frein, ils savent de quoi ils parlent, ils l'ont appliqué.
Alors, au niveau du
projet de loi n° 95, trois grands objectifs, Mme la Présidente,
extrêmement importants. D'abord, que nos admissions et que le fonctionnement à
l'intérieur de nos services de garde soit en cohérence avec les principes de la laïcité de l'État, c'est important
pour nous, puis il fallait prendre des décisions pour le faire, et c'est
dans le projet de loi n° 95. Deuxième
élément, Mme la Présidente, simplifier pour les parents. 2 000 politiques
d'admission, 250 définitions de
priorisation différentes, c'était impossible pour les parents de s'y retrouver.
Donc, de la transparence et de la simplicité.
La Présidente :
En terminant.
Mme Roy
(Verchères) : Et je reviendrai en complémentaire, Mme la Présidente.
La Présidente :
Première complémentaire.
Mme Jennifer
Maccarone
Mme Maccarone :
Mme la Présidente, je vais vous donner un exemple concret pour vous démontrer
comment cette décision est ridicule et complètement déconnectée. L'Hôpital de
Vaudreuil, actuellement en construction, un jour il va ouvrir, le ministre de la Santé va avoir besoin des infirmières,
des médecins, des préposés. Il va faire quoi? Parce que, si un CPE ouvre
à l'hôpital, son gouvernement va prioriser seulement 50 % des places pour
les employés de l'hôpital, puis, les autres, bien, arrangez-vous. Ce serait une
catastrophe pour les Québécois. Ce serait une catastrophe pour les hôpitaux. Ce
serait une catastrophe pour les parents.
La
Présidente : Et je
vous demande juste de faire attention à un mot que vous avez utilisé. La
réponse de la ministre.
Mme Suzanne
Roy
Mme Roy
(Verchères) : Alors, Mme la Présidente, la catastrophe, c'est d'avoir
eu le Parti libéral, qui a mis à mal le
réseau des services de garde pendant 15 ans en ne développement pas de
places subventionnées. Ça, c'est une vraie catastrophe, qu'on répare
depuis qu'on est là, d'ailleurs, Mme la Présidente.
Plus d'équité, ça veut dire aussi, pour les
parents, Mme la Présidente, moins de barrières. Les parents se retrouvaient
dans un secteur où il était impossible de se trouver une place parce qu'ils ne
rentraient pas dans une des petites cases. De
travailler à s'assurer que, oui, il y a des priorités qui sont possibles,
autant avec les établissements d'enseignement, les
employeurs, les municipalités, oui, on va continuer de le faire, mais on va
laisser de la place pour l'ensemble des familles du Québec, Mme la Présidente.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
Mme Jennifer Maccarone
Mme Maccarone : Le
projet de loi n° 95, personne ne l'a demandé, ni les partenaires du réseau
ni les partenaires économiques. La
ministre a dit que c'est le choix des parents. Vous savez sur quoi elle se
base, là-dessus, Mme la Présidente? Vous savez? Regarde, sur des «focus
groups» qu'elle a faits avec 15 personnes. 15 personnes. Ils mettent
un frein au développement de la création des places basé sur des avis de
15 personnes.
C'est ça, la CAQ, c'est brouillon. Dehors, la
CAQ!
Des voix : ...
La Présidente : Attendez, Mme la
ministre. Je vais juste vous dire que vous pouvez critiquer comme vous le
souhaitez, mais je vous rappelle l'article 32, pas de réaction à la suite
d'une question.
La réponse de la ministre.
Mme Suzanne Roy
Mme Roy (Verchères) : Mme la
Présidente, c'est vrai qu'on a une vision différente, nous, c'est de créer des
places subventionnées, de répondre aux besoins des familles, de mettre en place
un guichet transparent qui va avoir de l'équité. Mais, chez le Parti libéral,
bien, c'était de faire une taxe famille, hein? Chacun fait ses choix. Nous, ce
n'était pas nos choix, et ce n'est pas, encore aujourd'hui, le choix que l'on
fait. Le choix que l'on fait, c'est de faciliter la vie aux parents, d'être
équitables dans l'attribution des places, aujourd'hui et pour l'avenir. Parce
que c'est ce qu'elles souhaitent, les
familles. Elles ne veulent plus être obligées de prendre le bâton du pèlerin
puis aller vérifier 2 000 politiques d'admission : Ah! je
ne rentre dans aucune case...
La Présidente : En terminant.
Mme Roy (Verchères) : ...on
oublie ça, on s'en va ailleurs. Nous, on veut l'équité pour les familles.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant la cheffe du deuxième groupe d'opposition.
Orientations gouvernementales
en matière de transition énergétique
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal : Merci,
Mme la Présidente. La semaine passée, j'avais posé une question au premier
ministre sur les changements
climatiques, puis il m'avait répondu que le monde a changé. C'est vrai, le
monde a changé, la crise climatique s'est
empirée, la planète s'est réchauffée, on bat des records. Les inondations, les
feux de forêt, ça fait maintenant partie de notre vie.
Ces catastrophes climatiques coûtent cher, très,
très cher aux Québécois et Québécoises, qui paient pour les conséquences. Pour
faire face aux défis climatiques, le Québec s'est doté d'outils économiques
pour donner un signal de prix sur le carbone,
mais, depuis quelque temps, on entend des partis politiques reculer ou vouloir
affaiblir ou abandonner ces outils importants.
Hier, le Comité consultatif sur les changements
climatiques, qui conseille le gouvernement en la matière, a fait une sortie
remarquée, ils ont publié une note climatique, que j'ai lue attentivement.
J'espère que le premier ministre aussi, il l'a lue. Il a mis en garde tous les
partis politiques contre les analyses simplistes sur la tarification carbone et
sur la taxe sur l'essence. Je vous lis un extrait de cette note : «Les
décisions publiques ne peuvent pas reposer sur des analyses simplistes ou sur une pression conjoncturelle, elles doivent
s'appuyer sur la science, les faits et les meilleurs outils disponibles.
La tarification carbone fait partie de ces outils. Elle est efficace et
reconnue.»
Ma question au premier ministre : Est-ce
qu'il est d'accord que les partis politiques qui remettent en question la taxe
sur l'essence et la tarification carbone font des analyses simplistes?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui,
Mme la Présidente, bien, je suis d'accord avec la cheffe de Québec solidaire.
Je pense que ça a été très surprenant de voir la position du Parti québécois,
très, très surprenant. Un parti qui avait défendu l'environnement, qui
avait même fait une compétition avec Québec solidaire pour savoir qui
baisserait le plus des GES, bien, s'engage à mettre 1,5 milliard pour
baisser le prix de l'essence, 1,5 milliard, imaginez-vous. Vous le prenez
où, le 1,5 milliard? Il y a juste deux choix, là, vous coupez dans les services en éducation,
en santé, là. Il faudrait que le Parti québécois nous explique. Est-ce
qu'ils veulent couper dans les services à la population? Est-ce qu'ils veulent
augmenter les impôts, d'autres taxes?
Pourquoi
dire : On va juste se concentrer sur l'essence? Pourquoi ne pas offrir ce
1,5 milliard, comme on l'a fait, entre autres, aux personnes de
70 ans et plus, hein? On donne 2 000 $ après impôt, on a
augmenté les allocations familiales, toutes des affaires que le Parti
québécois a refusées. Le Parti québécois dit : Non, non, je vais mettre
1,5 milliard pour baisser le prix de l'essence.
Et le plus drôle, c'était de voir le chef du PQ,
hier, en question avec les journalistes. Où vous allez prendre le
1,5 milliard? Sa réponse : Bien, moi, je ne suis pas au gouvernement,
je ne peux pas répondre à ça. Ce n'est pas sérieux. Ça veut gouverner le
Québec, ça lance n'importe quoi. Donc, pour une fois...
La Présidente : En terminant.
M. Legault : ...je suis
d'accord avec la cheffe de Québec solidaire.
La Présidente : Première
complémentaire.
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal : En effet, je
confirme, nous sommes d'accord. C'est très rare que je dis ça, que je suis
d'accord avec le premier ministre, surtout,
surtout en matière d'environnement. Je veux d'ailleurs saluer son engagement
pour la tarification du carbone, le
SPEDE, la taxe sur l'essence. Et le comité consultatif nous l'a dit : si
on recule sur ces outils-là, on s'attaque à des outils qui sont
importants pour nous aujourd'hui et aussi pour les générations futures.
Est-ce que le premier ministre accepte, donc,
qu'on travaille sur cet enjeu important ensemble et de manière transpartisane?
• (10 h 50) •
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui. Bien, Mme la
Présidente, d'abord, c'est important de rappeler que le Québec est le premier État en Amérique
du Nord pour les GES. Le travail
qu'il reste à faire, maintenant, c'est beaucoup dans l'adaptation aux impacts
des changements climatiques. On a vu, dans les dernières années, ce qui est
arrivé avec nos forêts, avec l'érosion des berges. On dirait que le Parti
québécois a complètement oublié ça. Le Parti québécois ne s'intéresse plus aux impacts de la lutte aux changements
climatiques. Bon, il faut dire qu'il y a une élection dans Arthabaska,
Éric Duhaime promet de baisser le prix de l'essence...
La Présidente : En terminant.
M. Legault : ...donc le PQ est
stressé, promet de baisser...
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal : C'est vrai qu'en
ce moment on parle beaucoup du coût, pour les Québécois et Québécoises, de la
taxe sur l'essence, mais l'adaptation aux changements climatiques va coûter
extrêmement cher. Elle coûte déjà très, très cher. Et c'est toujours les mêmes
poches qui paient. Les mêmes poches qui paient pour l'essence paient aussi pour
les coûts des changements climatiques et de l'adaptation.
Il y a un an, le gouvernement était d'accord
avec Québec solidaire pour qu'on chiffre le coût de l'adaptation aux
changements climatiques. Est-ce que le premier ministre peut nous dire combien
ça va coûter pour les Québécois? C'est important qu'ils le sachent.
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : De savoir combien
ça va coûter?
Une voix : ...
M. Legault : L'adaptation
aux changements climatiques. Bien, on a déjà commencé à investir des centaines
de millions, là, évidemment de l'argent que n'aurait pas le Parti québécois, parce que le Parti québécois a décidé de faire un chèque d'un milliard
et demi.
Par
contre, je veux profiter de l'occasion pour inviter la cheffe de Québec solidaire à nous appuyer, entre autres, avec
le projet de loi n° 69, pour accélérer les travaux d'Hydro-Québec. Non, non, mais c'est important. Si on arrive à doubler la
capacité d'énergie propre au Québec, on va être capables de faire la transition
énergétique.
La Présidente : En terminant.
M. Legault : Donc, ça marche
des deux côtés, Mme la cheffe de Québec solidaire. Aidez-nous...
La Présidente : En question...
Une voix : ...
La
Présidente : M. le premier ministre. Et vous vous adressiez à
la présidente, en passant. On ne s'interpelle pas directement.
En question principale, je reconnais le député
d'Hochelaga-Maisonneuve. On vous écoute.
Position du gouvernement
concernant les projets
de pipeline en territoire québécois
M. Alexandre Leduc
M. Leduc : Bon, il y avait des
fleurs. Maintenant, le pot, Mme la Présidente.
Il y a plusieurs raisons pour s'opposer à
l'arrivée des nouveaux pipelines au Québec. Il y a, bien sûr, des raisons environnementales, mais, à écouter l'ensemble des
autres partis en cette Chambre reprendre les lignes de com d'Éric Duhaime,
je doute que l'argument écologiste va convaincre le gouvernement de renoncer à
cette chimère.
Reste quoi? Reste donc les arguments
économiques. Ça tombe bien, une importante étude vient juste de démontrer que
les fantasmes d'hydrocarbures de la CAQ et de Mark Carney sont des mauvaises
idées économiques. Que nous dit l'étude? Que l'Union européenne, le principal
marché, a réduit sa demande de gaz entre 2022 et 2024, et cette tendance à la baisse devrait se poursuivre.
Autre élément, de plus, le marché alternatif, l'Asie, développe des alternatives
au GNL et a accès à des fournisseurs de plus grande proximité à moindres coûts
que la côte est du Canada. Quand c'est nous qui parle, la CAQ fait la sourde
oreille, mais là c'est des gens d'affaires qui disent la même chose que nous,
les mêmes arguments.
Est-ce que,
cette fois-ci, ça a plus de chances de percoler, au Conseil des ministres? Est-ce que la CAQ peut jeter aux
poubelles ce mauvais projet économique?
La Présidente : La réponse de la
ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie.
Mme Christine Fréchette
Mme Fréchette : Oui,
merci, Mme la Présidente. Bien, comme vous savez, on a vécu, quand même, des
changements importants et très rapides, au cours des derniers mois, et ça fait
en sorte qu'on doit s'ajuster, on doit adopter des nouvelles grilles
d'analyse. Et il y a des propositions qui sont sur la table, mises de l'avant
par le nouveau premier ministre du Canada.
Alors, on va s'assurer d'analyser, de regarder ces propositions afin de voir si
le Québec a avantage à se positionner dans
le cadre de ces nouvelles démarches portées par le fédéral. Alors, c'est sûr
qu'il y a des possibilités qu'on puisse aller de l'avant dans la mesure où ces
projets-là permettent au Québec d'avoir des retombées intéressantes en termes
économiques et des retombées en termes de création d'emplois bien
rémunérés.
Mais, par ailleurs, la question de
l'acceptabilité sociale est aussi importante. Donc, ce que l'on voit, c'est
qu'il semble y avoir une évolution, un
changement au niveau de l'acceptabilité sociale. Alors, est-ce que ça se
confirmera dans le temps? C'est ce qu'on va regarder.
Alors, on va jumeler ça à l'analyse des impacts
et puis on va voir s'il y a lieu pour le Québec d'aller de l'avant avec certains de ces projets. Mais c'est sûr que
l'énergie est au coeur, est au coeur du développement économique du Québec, ça
va être notre fer de lance pour s'assurer qu'on inscrit le Québec dans des
créneaux d'avenir...
La Présidente : En terminant.
Mme Fréchette : ...et qu'on
s'inscrit dans la décarbonation et la transition énergétique.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Alexandre Leduc
M. Leduc : Les pipelines, là,
c'est la nouvelle filière batterie de la CAQ. Le gouvernement nous dit que ça
va nous amener des jobs, que ça va être le meilleur investissement du Québec, qu'on
va avoir des retombées économiques. Mais pas certain de ça, Mme la Présidente.
En attendant, là, ce que les études économiques nous disent, c'est que le marché du gaz naturel serait en situation d'offre
excédentaire au cours des prochaines années. Puis on voudrait investir là-dedans, nous, avec notre argent public, dans
une industrie qui n'a pas d'avenir, qui pourrait se retrouver à devoir écouler
à perte sa surproduction? Ce n'est pas sérieux.
Si la CAQ se tire les cheveux, là, pour se
trouver un avenir, peut-être qu'elle pourrait arrêter de reprendre les lignes
de com d'Éric Duhaime.
La Présidente : La réponse du
ministre des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard (Groulx) :
Oui,
Mme la Présidente, bien, je comprends que le député d'Hochelaga-Maisonneuve
veut s'opposer à un projet qui n'existe pas. Alors, nous... Peut-être
aimerait-il joindre une ligne de piquetage ou quelque chose... quelque chose
que je ne sais pas. Mais, je veux être clair, les projets économiques, on a un
devoir, on a une responsabilité de les étudier, de les regarder, de les prendre
en considération, de faire une analyse avantage-coût. Et le Québec, aujourd'hui, demain, pour de nombreuses
années encore, va consommer de l'énergie, et une grande partie de cette
énergie est importée des États-Unis. Alors, c'est notre responsabilité, comme
gouvernement, d'étudier des projets...
La Présidente : En terminant.
M. Girard (Groulx) :
...lorsqu'ils seront sérieux et bien définis.
La
Présidente : Deuxième complémentaire. Et, pour ce faire, je
reconnais la cheffe du deuxième groupe d'opposition.
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal : Mme la Présidente,
les projets réels n'existent pas, mais on dirait qu'ils existent quand même dans la tête du premier ministre. Il a commencé,
même, il y a quelques semaines, à tracer, à faire un tracé jusqu'à Sept-Îles.
S'il existe des projets, qu'il nous le dise.
La CAQ a eu son lot de mauvais projets
économiques — Lion
Électrique, Northvolt — on
n'a pas besoin d'un autre projet qui va être un échec. C'est reconnu, ces
infrastructures, ça prend beaucoup d'argent public. Le premier ministre m'a
dit : Il n'y aura pas d'argent public.
Est-ce qu'il
peut juste arrêter d'en parler, des projets de pipeline, imaginaires ou réels,
et passer à un autre appel?
La Présidente : La réponse...
Des voix : ...
La
Présidente : La
réponse... S'il vous plaît! Mme la ministre, je vous entends. Une seule
personne a droit de parole ici. M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui,
Mme la Présidente, d'abord, je veux rassurer la cheffe du deuxième groupe
d'opposition, je serai à Saskatoon
dimanche qui vient et lundi, chacun des premiers ministres des provinces vont
déposer des projets. Moi, je vous le
dis déjà, mon projet, c'est que le fédéral finance la ligne de transport
d'électricité entre Terre-Neuve et le Québec.
Maintenant, s'il y a des projets qui sont
déposés par d'autres provinces, comme vient de le dire le ministre des Finances, on va regarder les retombées pour le
Québec. Donc, ça doit être payant pour le Québec. Mais, avant de spéculer,
bien, il faudrait d'abord attendre de voir s'il y a un projet. Pour l'instant,
il n'y en a pas.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le député de Jean-Talon.
Projet de loi assurant
la gouvernance responsable
des ressources énergétiques
M. Pascal Paradis
M. Paradis : Il y a un
éditorial dans Le Devoir, ce matin, qui résume bien ce qui est en
train de se passer à la commission parlementaire sur le projet de loi
n° 69, qui réforme de fond en comble le secteur de l'énergie. Des amendements qui nous ont été garrochés à la
dernière minute sont en train de modifier radicalement le sens de ce projet de
loi, sans consultation, sans que
personne ne se soit prononcé là-dessus, parce que les consultations
particulières ont eu lieu sur un autre projet de loi.
Et là on apprend que le gouvernement y va de
toutes sortes de contorsions législatives et comptables pour mettre plus de
frais dans les tarifs que les gens vont payer, que le gouvernement se donne la
possibilité d'enlever la protection des
tarifs bas pour les ménages, qu'il y a une privatisation de la vente
d'électricité, que le gouvernement s'outille pour faire payer plus, que le gouvernement est en
train d'édenter la régie. Et là tout le monde s'inquiète, les organisations
de la société civile, les PME, les industries.
Est-ce que la
ministre convient qu'elle est en train d'inquiéter tout le secteur de
l'énergie, qu'elle est en train de bouleverser le secteur de l'énergie?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bien, Mme la
Présidente, encore une fois, très surpris de la position du Parti québécois. Rappelons ce qui est arrivé dans les dernières
semaines, la Régie de l'énergie qui dit : On va augmenter les tarifs
résidentiels de 3,6 %. Grâce à notre projet 69, on va pouvoir
réduire ça à 3 %. Nous, on aime mieux 3 %, le PQ aime mieux
3,6 %.
Maintenant, le Parti québécois essaie de dire
que ça ne se faisait pas avant, des barrages qui n'appartenaient pas à
Hydro-Québec. Je donne un petit devoir, en fin de semaine, aux députés du Parti
québécois. Allez au Saguenay—Lac-Saint-Jean,
vous allez voir, il y a des barrages qui n'appartiennent pas au Parti
québécois.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Pascal Paradis
M. Paradis : Les barrages qui n'appartiennent
pas au Parti québécois.
La
Présidente : Alors, on comprend que vous vous êtes trompé, M.
le premier ministre, à cet égard-ci. Maintenant, j'aimerais entendre une
seule personne. Première complémentaire, M. le député de Jean-Talon.
M. Paradis : C'est
significatif, la réponse du premier ministre, parce qu'il passe encore à côté
de la question. La ministre comme le premier
ministre ne sont même pas capables d'admettre ce que dit l'article 60 de
leur projet de loi, que désormais des compagnies vont être autorisées à
vendre à d'autres compagnies privées, et ça, c'est complètement nouveau. On ne
parle pas des barrages qui sont de propriété privée, on parle de la capacité de
vendre. C'est la même chose pour tout le reste, notamment s'outiller pour faire
payer plus les Québécois. C'est ça...
• (11 heures) •
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Mme la Présidente,
il existe, contrairement à ce que pense le Parti québécois, des barrages qui
n'appartiennent pas à Hydro-Québec, et ce n'est pas la faute de la CAQ. Je
n'étais même pas né quand ça a été fait, Mme la Présidente.
Donc, je sais
que le Parti québécois essaie de faire beaucoup de travail parlementaire. On
est rendus à 100 heures. Il me semble que, quand on est efficace,
on est capable de s'exprimer, on est capable de donner nos arguments en
100 heures. Bien non, le PQ a besoin de 110, 120, 130 heures. Ce
n'est pas efficace, ça.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Pascal Paradis
M. Paradis : Oui,
parce que, justement, le Parti québécois est là pour protéger l'héritage
collectif des Québécois. Et je trouve ça encore intéressant, les réponses du
premier ministre, parce que l'éditorial du Devoir met le doigt
sur le fond de l'affaire, c'est qu'actuellement c'est la main invisible
d'Hydro-Québec qui a télécommandé tout un paquet d'amendements, sur lesquels on
a de la difficulté à obtenir des réponses en commission parlementaire. Une
chance qu'on est là pour poser les vraies
questions et protéger l'héritage de René Lévesque, que vous êtes... que le
gouvernement est en train de dilapider.
Des voix : ...
La Présidente : Article 32. On
retrouve le silence, je vous prie. La réponse de la ministre de l'Économie, de
l'Innovation et de l'Énergie.
Mme Christine Fréchette
Mme Fréchette : Oui, alors, Mme
la Présidente, donc, le PQ peut ranger ses épouvantails, là, on n'est pas dans la privatisation, du tout, d'Hydro-Québec. En
fait, il n'y a que le chef du Parti québécois qui propose ça, la privatisation
d'Hydro-Québec. Ce n'est pas notre cas. On
vise à rehausser la place d'Hydro-Québec dans l'économie québécoise et, ce faisant, d'enrichir les Québécois, parce
qu'Hydro-Québec, ça nous appartient. Alors, à partir du moment où Hydro-Québec
a un rôle
prépondérant, plus important dans l'économie, bien, c'est tout le monde ici qui
va en bénéficier. En plus, on va décarboner la planète.
Et
je voudrais rappeler que l'idée, la possibilité de vendre par une entreprise
privée à un autre acheteur, c'est le Parti québécois qui l'a amenée,
cette possibilité-là, en 2000. Alors, on s'inscrit là-dedans.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le député
de Taschereau.
Bilan
en matière de sécurité routière
M. Etienne
Grandmont
M. Grandmont :
Merci, Mme la Présidente. Il n'y a pas juste SAAQclic qui plombe le bilan
de la ministre des Transports, il y a aussi le bilan routier de 2024.
Il y a un an, la CAQ
adoptait le projet de loi n° 48. C'était accompagné d'un plan d'action en
sécurité routière. Selon les dires de la
ministre, c'était un grand pas pour la sécurité routière au Québec. Un an plus
tard, force est de constater que les résultats parlent d'eux-mêmes. En
2024, c'est 80 piétons qui sont décédés sur les routes du Québec — c'est
18 de plus que l'année passée — 13 cyclistes
qui sont morts, 81 cyclistes blessés gravement.
J'ai
fait plusieurs propositions d'amendement à la ministre pendant l'étude du
projet de loi. Elle les avait toutes refusées.
Est-ce que la
ministre peut au moins reconnaître que le bilan routier 2024 a été une
hécatombe pour les piétons et les cyclistes au Québec?
La
Présidente : La réponse de la ministre des Transports et de la
Mobilité durable.
Mme Geneviève
Guilbault
Mme Guilbault : Oui, merci beaucoup, Mme la Présidente. Puis merci au
collègue de me donner l'occasion de revenir
sur la sécurité routière, qui est un élément, un sujet et une responsabilité
extrêmement importante, qu'on prend très au sérieux, au gouvernement, raison
pour laquelle, quelques mois à peine après mon arrivée aux Transports, j'ai déposé
le Plan d'action en sécurité routière, qu'il
connaît bien, 22 août 2023 précisément, qui contenait 27 mesures,
avec six axes très importants, dont
un qui fera l'objet, d'ailleurs, demain, de... bien, en fait, je ne sais pas si
on peut le dire d'avance, enfin, bref, sur la sécurité sur les
chantiers, parce qu'on le sait, la saison des chantiers commence.
Et il y a
également... Et le député fait référence à notre projet de loi n° 48,
qu'on a adopté il y a environ un an, en mai 2024, et, il dit, on a refusé tous
les amendements, mais, Mme la Présidente, en tout cas, à moins que ma mémoire fasse
défaut, c'est inexact, parce que je me souviens, entre autres, qu'on avait fait
une belle avancée. Vous savez que le Plan d'action en sécurité routière tout
comme le projet de loi qui en a découlé ont fait en sorte de renforcer la
sécurité dans nos zones scolaires, dans nos zones de clientèles vulnérables,
donc les chantiers, les zones scolaires, les brigadiers scolaires, les
travailleurs routiers. Et on avait même introduit la notion de corridor
scolaire dans le Code de la sécurité routière pour la toute première fois, Mme
la Présidente...
La
Présidente : En terminant.
Mme Guilbault : ...notamment à la suggestion de Québec solidaire. Ça fait
partie des nombreux gestes qu'on a posés depuis les deux dernières années en
sécurité routière.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Etienne
Grandmont
M. Grandmont :
La ministre... la ministre n'a pas fait preuve d'empathie dans sa réponse.
Elle dit quoi aux Dave Bernier de Warwick,
aux Nathan Macameau à Amos, la famille de ces proches-là? Ce que les... En
2024, la ministre avait refusé tous
les amendements qu'on avait proposés, notamment qui touchaient l'alcool au
volant, les investissements majeurs dans les aménagements, les
aménagements sécuritaires routiers.
Est-ce que la
ministre peut au moins mettre en place une mesure qui ne coûterait pas une cent,
dans le contexte : créer un poste de la sécurité routière, un poste de
protecteur de la sécurité routière?
La
Présidente : La...
Des voix : ...
La Présidente :
La réponse de la ministre.
Mme Geneviève
Guilbault
Mme Guilbault : Mme la Présidente, je pense qu'il y a assez de monde au ministère des
Transports pour s'occuper de la
sécurité routière. La preuve en est qu'on a déposé le plan d'action. Et je
tiens à rappeler à Québec solidaire que des
gens comme Vivre en ville, des gens comme Vélo Québec, Piétons Québec ont tous
salué le Plan d'action en sécurité routière. Je pense que c'est des organismes
avec qui ils sont habitués d'avoir des échanges. Donc, je les invite à se
rappeler que ça a été salué par l'ensemble des partenaires de l'écosystème des
transports.
Mme la Présidente,
évidemment qu'on a de l'empathie, et chaque décès est un décès de trop. C'est
la raison pour laquelle la Vision zéro sous-tend l'ensemble de mon Plan
d'action en sécurité routière. Il le sait très bien aussi. On renforce la
sécurité autour des écoles, pour nos travailleurs de chantier, pour nos
signaleurs routiers...
La
Présidente : En terminant.
Mme Guilbault : ...pour nos brigadiers scolaires. On aura plus de
photoradars. On agit sur tous les fronts, Mme la Présidente.
La
Présidente : Alors, voilà. Cela met fin à cette période de questions
et de réponses orales.
Je vous invite à
demeurer en place pour la tenue du vote reporté. Et, pour ce faire, je cède la
place au troisième vice-président de l'Assemblée nationale. Bonne fin de
journée, tout le monde.
Votes
reportés
Adoption
du projet de loi n° 89
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Alors, bonjour, collègues. Comme annoncé
précédemment, nous allons maintenant procéder au vote reporté sur la motion de
M. le ministre du Travail proposant que le projet de loi n° 89, Loi visant
à considérer davantage les besoins de la population en cas de grève ou de
lock-out, soit adopté.
Le vote est
maintenant ouvert.
La période de vote
est terminée. M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 94
Contre :
17
Abstentions :
0
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : La motion est donc adoptée. En conséquence, le
projet de loi n° 89, Loi visant à considérer davantage les besoins de la
population en cas de grève ou de lock-out, est adopté.
Nous sommes
maintenant rendus...
Des voix : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) : S'il
vous plaît! Collègues, je vous demanderais votre attention, s'il vous plaît. Merci.
Merci de m'accorder votre attention.
Motions
sans préavis
Nous
sommes à la rubrique des motions sans préavis, et je reconnais un membre du
groupe formant l'opposition officielle. M. le député de Jacques-Cartier.
Inviter
le gouvernement fédéral à développer une vision énergétique lui permettant
de soutenir des projets de distribution d'énergie renouvelable
M. Kelley :
Merci beaucoup. Et je souhaite au premier ministre bonne chance à
Saskatoon, sincèrement.
Je sollicite le
consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante
conjointement avec la ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie
et la députée de Vaudreuil :
«Que l'Assemblée
nationale prenne acte de l'intérêt évoqué par le premier ministre du Canada
afin de lancer un corridor énergétique à travers le pays;
«Qu'elle réitère que
seul l'État du Québec peut décider sur les projets de production et de transport
d'énergie sur son territoire;
«Qu'elle invite le
gouvernement fédéral à développer une vision énergétique lui permettant de
venir en aide à des projets de distribution d'énergie renouvelable, notamment
l'hydroélectricité, l'énergie éolienne et solaire.»
Merci beaucoup, M. le
Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette
motion?
M. Lévesque
(Chapleau) : Il y a consentement, sans débat.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Il y a consentement, sans débat. M. le leader de
l'opposition officielle.
M. Derraji : Je vous demande,
s'il vous plaît, un appel par vote électronique, s'il vous plaît.
Mise
aux voix
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Un
vote électronique a été demandé. La période de vote est ouverte.
La période de vote est terminée. M. le
secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 108
Contre :
0
Abstentions :
1
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Cette
motion est donc adoptée. M. le leader de l'opposition officielle.
• (11 h 10) •
M. Derraji : M. le Président,
avec votre permission, j'aimerais qu'une copie de cette motion soit envoyée au premier ministre du Canada, M. Mark Carney,
et au ministre fédéral de l'Énergie et des Ressources naturelles,
M. Tim Hodgson. Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Ce
sera fait, M. le leader.
Nous sommes maintenant rendus à la prochaine
motion, qui revient au deuxième groupe d'opposition, et je reconnais M. le
député d'Hochelaga-Maisonneuve.
Demander au gouvernement
d'instaurer une semaine nationale
de reconnaissance des brigadiers et brigadières scolaires
M. Leduc : Merci, M. le
Président. Avant de lire la motion, j'aimerais saluer, dans les gradins, les
brigadiers et brigadières qui sont avec nous aujourd'hui. Ils nous proviennent
de Gatineau, Montréal, Québec, Lévis, la Rive-Sud de Montréal, Sherbrooke et
Trois-Rivières. Plusieurs années d'expérience. J'ai même discuté avec une d'elles,
tantôt, qui avait 28 ans de service, M. le Président.
Alors, je sollicite le consentement de cette
Assemblée pour présenter la motion suivante conjointement avec la ministre des
Transports et de la Mobilité durable, la députée de Bourassa-Sauvé et la
députée de Vaudreuil :
«Que l'Assemblée nationale souligne le travail
essentiel des brigadiers et brigadières scolaires pour assurer la sécurité des
enfants et favoriser des trajets actifs et sécuritaires vers l'école;
«Qu'elle reconnaisse leur rôle crucial dans la
prévention des accidents, le rappel des règles de sécurité routière et
l'instauration d'un climat de confiance et de respect aux abords des
établissements scolaires;
«Qu'elle
rende hommage à leur engagement quotidien, par tous les temps, à veiller à la
sécurité des enfants avec un professionnalisme et un dévouement
exemplaires;
«Qu'enfin l'Assemblée nationale demande au
gouvernement du Québec d'instaurer une Semaine nationale de reconnaissance des
brigadiers et brigadières scolaires du Québec, lors de la dernière semaine
d'octobre, afin de donner l'opportunité à tous les Québécois [et Québécoises]
de montrer leur soutien à leurs brigadiers et brigadières scolaires.»
Merci beaucoup.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Lévesque (Chapleau) : Oui,
bien sûr, M. le Président, il y a consentement, sans débat.
Une voix : ...
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Un
vote électronique a été demandé. La période de vote est ouverte.
La période de vote est terminée. M. le
secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 109
Contre :
0
Abstentions :
0
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Cette motion est donc
adoptée. M. le leader du deuxième groupe d'opposition.
M. Cliche-Rivard : Merci, M. le
Président. Est-ce qu'une copie de cette motion peut être envoyée au Syndicat
canadien de la fonction publique et à la Confédération des syndicats nationaux,
s'il vous plaît?
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Ce
sera fait, M. le leader.
La prochaine motion revient au troisième groupe
d'opposition, et je reconnais Mme la députée de Terrebonne.
Mme Gentilcore : Merci,
M. le Président. Je sollicite le consentement des membres de cette Assemblée
afin de présenter, conjointement avec la députée de Robert-Baldwin et la
députée de Vaudreuil, la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale prenne acte des profonds bouleversements qui touchent
l'environnement dans lequel les entreprises télévisuelles et médiatiques
traditionnelles évoluent aujourd'hui;
«Qu'elle
rappelle que, depuis 2023, les entreprises médiatiques québécoises ont déjà été
contraintes d'abolir des centaines de postes à travers le Québec;
«Qu'elle réaffirme le
rôle fondamental des chaînes télévisées privées, non seulement comme vecteurs
de la langue française et de la culture
québécoise, comme sources essentielles d'information et de vie démocratique,
mais aussi en tant qu'industrie garante d'un nombre important d'emplois
au Québec;
«Enfin, qu'elle
demande au gouvernement d'agir pour leur pérennité, notamment en élargissant le
crédit d'impôt destiné à la presse écrite
afin qu'il s'applique à l'ensemble de la main-d'oeuvre journalistique, quel que
soit leur support, que ce soit à la télévision, à la radio ou sur les
plateformes numériques.»
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette
motion?
Une voix :
...
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Il n'y a pas de consentement.
Nous allons à la
prochaine motion, qui revient au gouvernement, et je reconnais M. le ministre
de la Justice.
M. Jolin-Barrette : Oui. Merci, M. le
Président. Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter la
motion suivante :
«Que l'Assemblée
nationale se souvienne de la réforme majeure du droit de la famille entreprise
depuis 2021, ainsi que des avancées réalisées pour placer l'intérêt de
l'enfant au centre du droit de la famille;
«Qu'elle souligne
qu'il n'y a aucune limite au nombre de personnes pouvant jouer un rôle
significatif dans la vie d'un enfant, mais
que seulement deux parents légaux peuvent être reconnus et qu'il est
souhaitable qu'il en demeure ainsi;
«Enfin,
qu'elle rappelle qu'il revient à l'Assemble nationale de définir les fondements
du droit de la famille en tenant compte des valeurs propres et de la
tradition civiliste [au] Québec.»
Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il... Y a-t-il consentement pour débattre
de cette motion?
Une voix : ...
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Pas de consentement. Ce qui...
Des voix :
...
Avis
touchant les travaux des commissions
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci. À la rubrique des avis des travaux
touchant les commissions, M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque
(Chapleau) : Oui. Merci beaucoup, M. le Président. Et donc j'avise
cette Assemblée que la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie
et des ressources naturelles va poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 69, la Loi assurant la gouvernance responsable des
ressources énergétiques et modifiant diverses dispositions législatives,
aujourd'hui...
Des voix :
...
Le Vice-Président (M. Benjamin) : S'il vous plaît! Collègues, je vous invite à
quitter cette enceinte, si vous avez à la quitter, mais en toute discrétion,
s'il vous plaît, les travaux sont encore en cours. M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : ... — merci,
M. le Président — et
donc aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 13 heures,
de 14 heures à 18 heures et de 19 heures à 21 heures, à la salle
Marie-Claire-Kirkland;
Ensuite,
la Commission des finances publiques va entreprendre l'étude détaillée du projet de
loi n° 100, la Loi sur la
négociation et la détermination des conditions de travail requérant une
coordination nationale notamment dans les secteurs
public et parapublic, aujourd'hui,
après les affaires courantes jusqu'à 13 heures, de 14 heures à
18 heures et de 19 heures à 21 heures, à la salle
Louis-Joseph-Papineau;
La Commission de la
santé et des services sociaux va poursuivre les consultations particulières et
les auditions publiques sur le projet de loi
n° 106, la Loi visant
principalement à instaurer la responsabilité collective et l'imputabilité des
médecins quant à l'amélioration de l'accès aux services médicaux, aujourd'hui,
après les avis touchant les travaux des commissions jusqu'à 12 h 50,
à la salle Pauline-Marois;
La Commission de l'économie et du travail va
entreprendre les consultations particulières et les auditions publiques sur le
projet de loi n° 101, la Loi visant l'amélioration de certaines lois du travail,
aujourd'hui, après les avis touchant les travaux des
commissions jusqu'à 13 h 05, de 14 heures à 18 h 05 et
de 19 heures à 20 h 35, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La Commission de l'aménagement du territoire va
entreprendre les consultations particulières et les auditions publiques du
projet de loi n° 97, la Loi visant principalement à moderniser le régime
forestier, de 14 heures à 18 h 20 et de 19 heures à
20 h 35, à la salle Pauline-Marois.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci, M. le leader adjoint du gouvernement. Y a-t-il consentement pour déroger
à l'article 143.1 du règlement concernant l'horaire des travaux des
commissions? Consentement.
Affaires du jour
La période
des affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer aux
affaires du jour. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : Oui.
Merci beaucoup, M. le Président. Je vous demanderais de bien vouloir appeler
l'article 17 du feuilleton.
Projet de loi n° 98
Adoption
Le Vice-Président (M. Benjamin) : À
l'article 17 du feuilleton, M. le ministre responsable des Institutions
démocratiques propose l'adoption du projet
de loi n° 98, Loi modifiant la
Loi électorale principalement afin de préserver l'intégrité du processus
électoral.
Je reconnais M. le ministre responsable des
Institutions démocratiques.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge : Merci
bien, M. le Président. Il me fait plaisir d'intervenir aujourd'hui pour le
projet de loi modifiant la Loi électorale principalement afin de préserver
l'intégrité du processus électoral. Ce projet de loi propose de nombreuses
améliorations à notre Loi électorale.
Et d'emblée je veux souligner la collaboration
exceptionnelle des oppositions, particulièrement de l'opposition officielle, tout le long des travaux. On a
travaillé en amont, réellement, de manière transpartisane depuis plusieurs
mois, je vais même dire depuis plus qu'une année, à travers des comités.
Il y a des gens qui travaillent, dans nos formations politiques respectives, avec l'ensemble des formations politiques, mais
ensuite le travail s'est intensifié avec les caucus, avec mon collègue
le leader, que je veux saluer.
• (11 h 20) •
Quand on modifie la Loi électorale, on doit le
faire avec beaucoup de prudence, beaucoup de diligence parce qu'on touche à
notre démocratie, qui est extrêmement précieuse. La démocratie, ce n'est pas
l'affaire des élus. La démocratie, c'est l'affaire du peuple, c'est l'affaire
de la nation québécoise, donc. Et elle est précieuse, notre démocratie. Notre
modèle de démocratie est toujours en évolution. Bien sûr, on a... on a un
modèle qui est bien connu, mais les gens ne sont pas nécessairement conscients
du fait qu'assez régulièrement on apporte des ajustements, des corrections pour
s'assurer d'être à jour pour faciliter la participation électorale des
Québécois.
Donc, les modifications qu'on apporte sont
beaucoup des adaptations aux nouveaux défis, aux nouvelles réalités qui sont
les nôtres aujourd'hui, en 2025. Et, depuis quelques années, on le voit en
faisant des revues internationales, en regardant ce qui se passe dans d'autres
États, surtout des pays de l'OCDE mais aussi dans d'autres provinces à travers
le Canada, il y a des enjeux, il y a des menaces à la démocratie. Il y a des
gens qui tentent d'induire les électeurs en erreur, qui leur mentent carrément.
Il y a des gens qui tentent d'influencer, des étrangers — on appelle
ça, hein, l'ingérence étrangère — qui
tentent de s'infiltrer, pour des raisons malveillantes, dans les processus
électoraux. Et c'est pour ça, notamment, qu'on doit moderniser notre Loi
électorale.
Donc, notre loi arrive avec des mesures
importantes. On crée carrément un chapitre nouveau. On vient modifier une loi
existante, mais on ajoute un chapitre totalement nouveau, qui n'existait pas,
qui est, ce chapitre, pour prévenir et
contrer la désinformation, prévenir et contrer l'ingérence étrangère dans notre
processus électoral. C'est important de le mentionner. Ça n'a pas de
sens que des gens diffusent des informations qu'ils savent fausses dans
l'objectif d'induire les gens en erreur puis
dans l'objectif de nuire au processus électoral. Voilà ce que nous voulons
bannir comme procédé, comme intention. D'aucune manière il ne s'agit de
brimer la liberté d'expression des Québécoises et des Québécois.
On vient renforcer aussi la protection des
renseignements personnels. Puis, on le sait, aujourd'hui, avec l'avènement du
numérique, il y a des avantages, les gains d'efficacité qu'on a, viennent aussi
les périls, c'est-à-dire des gens qui tentent par tous les moyens de
s'approprier des informations pour ensuite faire ce qu'on appelle des vols
d'identité. Donc, on vient renforcer, dans notre Loi électorale, des mécanismes
de protection des renseignements personnels en faisant appel à notre
institution, la Commission d'accès à l'information, notamment.
On vient ajouter et renforcer aussi la
transparence. La transparence, ce n'est pas le bannissement. Ce n'est d'aucune
manière une atteinte à la liberté d'expression. La transparence, c'est une
question de respect aussi pour les Québécoises et les Québécois. Il y a des
gens qui ont le droit de vouloir s'exprimer, qui ont le droit de vouloir
influencer les
Québécois. Bien sûr qu'ils ont le droit, que ce soient des organisations, que
ce soient des citoyens. Il faut préserver ce droit-là. Mais les Québécois doivent savoir qui tente de les influencer.
Et on vient, ici, clarifier les choses, clarifier les règles dans ce
qu'on appelle la période préélectorale en ajoutant de la transparence, sans
encadrer les droits et sans empêcher quiconque de s'exprimer. C'est important
de le préciser.
Donc, la notion de
transparence, la notion de protection contre l'ingérence étrangère et la notion
de protection contre la désinformation sont
des éléments qui sont au coeur de la pièce législative qu'on a étudiée. Et je
vous rappelle aussi qu'il y a des
éléments qui sont plus techniques mais qui sont importants, parce qu'on vient
optimiser le processus électoral beaucoup,
d'ailleurs, en intégrant des propositions, des suggestions du Directeur général
des élections, qui, tout le long du processus, nous a guidés, appuyés et
soutenus. Et on vient aussi favoriser la participation citoyenne,
parce que, disons-le, le processus électoral, c'est un
processus où on doit mettre le citoyen au coeur de nos préoccupations,
puisqu'en réalité c'est lui qui doit décider.
À la fin, à la
lumière d'informations sensibles, d'informations validées et vérifiées, on doit
toujours s'assurer de protéger le citoyen, de faciliter l'exercice du droit de
vote. Et je pense, M. le Président, que la manière dont nous avons travaillé
tous ensemble ici est de nature à renforcer la confiance des citoyens dans
notre processus électoral.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Pardonnez-moi, M. le ministre, je veux m'assurer
que... Mme la ministre, ça va bien? D'accord. Parfait.
M. Roberge :
J'ai terminé, de toute façon, M. le Président. Je vous remercie.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : D'accord. Parfait. Merci. Merci, M. le ministre.
Est-ce
qu'on peut... est-ce qu'on peut suspendre? On suspend. On suspend, s'il vous
plaît, on suspend les travaux.
(Suspension de la séance à
11 h 25)
(Reprise à 11 h 27)
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Alors, nous allons poursuivre nos travaux avec ce
débat sur l'adoption du projet de loi n° 98, et je
reconnais M. le leader de l'opposition officielle.
M. Monsef
Derraji
M. Derraji :
Merci, M. le Président. J'aime quand je vois de la collégialité, peu
importe la formation politique. Ce qui est
drôle, c'est qu'on parlait d'un bon projet de loi déposé par le ministre
concernant la Loi électorale, mais je vois aussi de la collégialité entre les
collègues quand ça touche un membre. Et vous avez eu le bon réflexe, M. le
Président.
Je
reviens à ce projet de loi. Il y a des éléments que j'ai mentionnés hier, mais
je vais me permettre quand même, à cette étape-ci de l'adoption finale,
de les mentionner.
Premièrement, le
processus qui a mené à l'adoption de ce projet de loi, un travail
transpartisan, un travail où l'ensemble des partis politiques est impliqué, et
je tiens à dire pourquoi, parce que, vous le savez, M. le Président... Et
j'ai aimé les propos du ministre. La démocratie, on est tous responsables de
veiller, de la nourrir et de l'entretenir. Quand
je vois ce qui se passe ailleurs dans le monde, je me dis : On est
chanceux, on est chanceux de vivre dans un État démocratique. Le Québec est un État fédéré, parmi les rares au monde.
Et, vous savez, c'est un projet de loi extrêmement important. Ce n'est
pas un projet de loi qui fait beaucoup, beaucoup de manchettes, mais tant
mieux, parce que ça va bien. Il y avait un
travail de fond qui a été fait, mais permettez-moi, avant d'aller dans le fond
de ce projet de loi, de parler du processus démocratique et la
démocratie.
Vous
savez, M. le Président, il y a des endroits dans le monde où ce débat n'existe
pas. Changer une loi électorale, c'est la loi du plus fort, que ce soit par la
force militaire ou par la force du parti unique. Nous, au Québec, nous
sommes chanceux d'avoir un débat sain, parce qu'au bout de la ligne vous, M. le
Président, et l'ensemble des parlementaires, nous sommes tous motivés par la
chose publique mais aussi pour la sauvegarde de notre démocratie. Et ça, je
tiens à le saluer, parce que quel bel
exemple qu'on peut travailler ensemble dans le cadre bien régi... C'est le Directeur général des élections du Québec
qui, en amont, a travaillé avec l'ensemble des partis politiques, a fait
beaucoup de réunions pendant, minimum, deux,
trois ans, avec des comités techniques, où j'étais invité de temps en... rendu
à certaines étapes. On était bien équipés, bien épaulés. Par la suite,
le processus, une fois, il est terminé, le processus technique, des
recommandations, faciliter le processus électoral, encourager plus d'agilité
dans le processus électoral pour encourager que les citoyens puissent voter.
Vous savez, M. le
Président, on peut critiquer certaines... certains aspects, mais, sur le fond,
la manière avec laquelle ce processus a été mené, je tiens à la saluer. C'est
sain pour notre démocratie et c'est la seule chose à faire, surtout quand on veut amender une loi électorale.
La Loi électorale ne doit pas être amendée par la force, peu importe
cette force d'un parti politique, ou par une autre voix qui n'est pas la
voix du peuple. Mais, somme toute, nous sommes très heureux qu'au Québec nous
avons ce genre de forum, un forum où le Directeur général des élections joue
son rôle, l'ensemble des partis joue son rôle.
• (11 h 30) •
Et, vous savez, c'est
ça, la vie. On peut être d'accord sur l'ensemble des points comme on peut ne
pas en être d'accord. Mais ce que j'ai aimé dans ce processus, M. le Président,
c'est le cheminement de l'adoption de ce projet de loi,
les discussions en amont, les échanges avec l'équipe du ministre, la
disponibilité de ses équipes, la disponibilité des gens qui ont travaillé avec
lui. Les réunions, les réunions en amont ont facilité la tâche de l'ensemble
des formations politiques et même m'ont aidé à cheminer le projet de loi à
l'intérieur de notre caucus, tout en respectant nos procédures parlementaires,
M. le Président.
Je vais revenir
maintenant sur le fond. Maintenant, c'est ce qui touche le processus qui, je
tiens à le saluer... Mais, par rapport à la modification et la modernisation,
le ministre l'a bien utilisé, trois points. La désinformation. Dans un processus démocratique, la désinformation
est un fléau de plus en plus présent. Et je suis content que, dans le cadre de notre projet de loi, Loi électorale, le
législateur s'attaque à la désinformation. Et là, maintenant, les gens, avant
d'être candidats à la prochaine élection, doivent faire attention par
rapport à leurs C.V., par rapport à ce qu'ils véhiculent en termes d'expérience professionnelle, par rapport à
ce qu'ils véhiculent en termes d'études. Mentir au niveau des études ou
au niveau de l'expérience professionnelle, ce n'est plus tolérable. J'espère
que le message sera reçu par l'ensemble des futurs candidats à la prochaine
élection.
La même chose, ceux
et celles qui veulent mener des campagnes d'ingérence dans notre processus
électoral, le législateur se donne une sorte de bouclier anti-ingérence. Et ça,
c'est très bien. Ça, c'est très bien, M. le Président, et il faut le saluer.
Un
autre point qui est extrêmement important... Vous savez, M. le Président, dans
une société libre et démocratique, mener des campagnes contre le
gouvernement ou contre un parti politique, les gens peuvent. Mais le
législateur, avec cette loi, veut que les
gens puissent le savoir. Donc, l'avis d'intention et la précampagne électorale,
la campagne préélectorale commencent
à partir du mois de janvier. Donc, le message est envoyé à tous ceux et celles
qui veulent, qui veulent mener des campagnes. Il faut suivre les règles
que le législateur s'est données, à savoir des avis d'intention, qu'ils
contactent le Directeur général des élections, et ça va être connu par le
public.
On n'est pas contre
la liberté d'expression. Vous voulez mener une campagne, vous voulez utiliser
l'argent de vos membres, vous voulez mener
une campagne contre un groupe, contre un parti politique, vous avez le droit.
Mais là il faut suivre des règles. Il faut le mentionner. Comme ça, le
public va savoir, tel groupe utilise l'argent des membres ou des contributions pour mener une campagne
contre le gouvernement ou contre un parti politique. Et ça, M. le Président,
pour moi, c'est excellent. C'est extrêmement
important pour le respect de notre démocratie. Le citoyen, peu importe son
niveau, ses orientations politiques, il va savoir qui mène ces campagnes, dans
quel but, et quelles dépenses ça a engagé, et combien ça a coûté. Et donc, pour
nous, M. le Président, nous saluons le processus.
Et
moi, je l'ai mentionné à plusieurs reprises, vous savez, ça fait sept ans que
je suis député, et on parle beaucoup de
réforme parlementaire, j'ai tellement aimé et apprécié la façon avec laquelle
M. le ministre des Institutions
démocratiques a mené ce processus. Et
je le dis haut et fort parce qu'on a des leçons à tirer de tout cela en tant
que législateurs. Et on voit qu'il y
a des défis pour l'ensemble des partis politiques de recruter des jeunes pour
concilier... à la conciliation travail-famille, de bien faire son
travail. Moi, je pense qu'il y a une... il y a des leçons à tirer de tout cela.
Ce n'est pas tous les
projets de loi qui sont problématiques. Chacun de nous a des valeurs. Peu
importe la valeur qu'on défend, chaque parti a ses convictions. Mais, au bout
de la ligne, je salue l'ensemble des parlementaires, parce qu'au centre ce que je vois, c'est l'intérêt des
citoyens. Et je pense qu'on a beaucoup d'apprentissages de ce processus qui a été mené. Premièrement, ça a été la première
fois pour moi où je l'ai vu de cette façon. Je suis leader, ça fait trois ans.
Je suis parlementaire, ça fait sept ans. J'ai tellement aimé le travail
en amont. Vous savez, ça brise beaucoup de choses non dites sur la collégialité entre les collègues, peu importent les
personnes. Ce qu'on avait à l'intérieur, c'est la sauvegarde de la démocratie. Ce qu'on avait à l'intérieur, qui
motivait l'ensemble des collègues, c'est comment avoir le meilleur processus
électoral.
Nous étions tous
d'accord sur l'ingérence. Ce n'est pas une idée du Parti libéral uniquement. On
était tous d'accord sur la désinformation. C'est un fléau qui risque d'affecter
notre démocratie et ce n'est pas bon pour personne. Mais, au-delà des fondements, l'essence même du projet de loi, ce que je
salue aujourd'hui, c'est que nous étions capables, en tant que
parlementaires, de mener un processus transpartisan avec l'implication des
partis, avec la rédaction de plusieurs recommandations. Ces recommandations ont
été par la suite exposées à l'ensemble des caucus, et nous étions capables
d'arriver à une entente. Nous étions capables d'avoir la meilleure proposition
pour notre démocratie. Et ça, au fond même
de la façon avec laquelle on gère les travaux au Parlement, c'est un beau
message qu'au-delà des divergences il y a des choses extrêmement
importantes pour l'ensemble des élus, je ne parle pas uniquement au nom du
leader de l'opposition officielle, pour l'ensemble des élus. C'est ça qui les
motive chaque jour pour se lever et venir au parlement. Et ça, il faut le
garder, et j'espère que, le jour où on va commencer à parler d'une réforme
parlementaire, il y a matière à avoir des
projets de loi ou... de l'ensemble des collègues, peu importe, ministres,
adjoints parlementaires, collègues des oppositions, à avoir ce genre de
forum qui risque d'avoir plus d'impact politique et impact pour la société.
M. le Président, je
vais terminer. Ça a été un processus extrêmement important, beaucoup
d'apprentissage. On se donne les moyens et on donne les moyens à une
institution indépendante qui s'appelle le Directeur général des élections du Québec pour bien mener la prochaine
campagne électorale. Et c'est avec grand plaisir, M. le Président, que
notre formation politique va voter pour ce projet de loi. Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, M. le leader de l'opposition officielle.
Et je reconnais maintenant M. le député de Laurier-Dorion.
M. Andrés Fontecilla
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. Donc, nous sommes rendus à l'étape finale de l'adoption du projet de
loi n° 98, Loi modifiant la Loi modifiant la Loi électorale principalement
afin de préserver l'intégrité du processus électoral.
Vous le savez, M. le Président, ça a déjà été souligné, ce projet de loi est le
résultat d'un long processus de discussion mené par et encadré par le Directeur
général des élections, qui a réuni l'ensemble des partis politiques présents ici, à l'Assemblée nationale, afin de
revoir la Loi électorale, Loi électorale qui constitue l'épine dorsale de notre
démocratie, à laquelle nous tenons et nous tenons tant.
Donc, moi aussi, je salue, comme mes collègues,
ce processus-là de discussion, de concertation afin d'arriver avec un projet
relativement consensuel ici, à l'Assemblée nationale, parce que, justement, la
Loi électorale étant l'épine dorsale, je réitère, de notre démocratie, il est
impérativement essentiel que toute réforme, tout changement à cette Loi
électorale puisse s'appuyer sur un processus de concertation et sur un
consensus partagé par l'ensemble des formations politiques, là.
Et heureusement que nous vivons dans une
démocratie de cet ordre-là, parce que nous avons, dans l'histoire, et on le
voit dans d'autres régimes politiques à travers le monde, des tentatives de
certains partis au pouvoir d'imposer par la
force une Loi électorale qui, souvent, va les avantager. Et nous avons évité
cet écueil-là justement par cette discussion menée entre partis
politiques sous l'égide du Directeur général des élections. C'est tout à
l'honneur de la démocratie québécoise, de
nos institutions et aussi, il faut le dire, à l'honneur des parlementaires ici
présents à l'Assemblée nationale du Québec.
Vous savez, souvent, lorsqu'on voit l'Assemblée
nationale, on voit les débats politiques, on voit les débats contradictoires,
les conflits, les oppositions, des fois les esprits s'échauffent un tantinet,
mais nous sommes aussi capables, lorsque
cela l'exige, de discuter calmement pour l'amélioration de notre démocratie, et
c'est... encore une fois, c'est tout à l'honneur des parlementaires
présents ici, à l'Assemblée nationale.
J'aimerais
souligner quelques éléments qui ont... qui retiennent mon attention dans ce
processus-là. Tout d'abord, un premier élément qui nous concerne nous, très
spécifiquement, ma formation politique, parce que les discussions ont abouti à la reconnaissance d'une particularité que
nous, ma formation politique, Québec solidaire, on a, c'est la reconnaissance
de notre mode de fonctionnement interne, qui n'a pas, en tant que tel, de chef,
comme la plupart des autres partis politiques, mais nous avons plutôt deux
co-porte-parole, un homme et une femme. Et ce mode de procédure là
n'était pas reconnu, n'était pas contemplé
dans la Loi électorale en termes de reconnaissance, par exemple, des dépenses
faites pour la... une course au poste de porte-parole, soit masculin ou
féminin, dans notre parti politique.
• (11 h 40) •
Les discussions ont amené à la reconnaissance et
à l'inclusion dans la loi, dans la loi n° 98, de ce
mode de fonctionnement, et j'en suis très heureux. Enfin, les institutions
québécoises reconnaissent la particularité que nous avons toujours... le
système que nous avons... à l'intérieur duquel nous avons toujours fonctionné,
et cela me réjouit parce que c'est la
reconnaissance de la pluralité des fonctionnements politiques à travers le
Québec. Il n'y en a pas juste un,
mode de fonctionnement. Il peut y en avoir deux ou peut-être plusieurs, et la
Loi électorale vient reconnaître cet état de fait.
Un deuxième élément que je souligne, M. le
Président, et je reviendrai plus en détail, là, il y a certaines mesures pour
pénaliser la désinformation et augmenter le niveau de transparence des dépenses
dites... préélectorales, en fait, faites par des tiers. Et nous savons que la
question de la transparence devient de plus en plus importante dans un monde où les moyens technologiques permettent un niveau
de désinformation très élevé. On l'a vu se produire couramment dans des
démocraties que nous croyions immunisées au phénomène de la désinformation,
mais c'est un mal qui peut aussi nous affecter, nous aussi. Et il y a une... il
y a des dispositions qui, sans être parfaites, j'en conviens, mais visent à,
un, reconnaître cette problématique-là et, deux, à tenter de... tenter de
rendre le processus de... en fait, tenter d'éviter la désinformation et obliger les tiers qui interviennent dans une campagne,
surtout dans une période préélectorale, à être plus transparents.
Parce que c'est important, la transparence, ça a
été souligné par mes collègues, là. C'est important de savoir qui donne une
opinion, qui essaie d'influencer un processus électoral ou un processus
préélectoral pour être conforme au texte législatif que nous allons adopter sous
peu. Nous voulons savoir qui sont les groupes ou les personnes derrière ces
opinions-là, ces campagnes-là en faveur ou qui défavorisent un parti politique
en particulier et combien d'argent a été
investi dans cette... dans ces campagnes d'information. Évidemment, la
proposition, et je reviendrai, n'est pas exempte de problèmes qui
peuvent surgir, mais c'est au moins une tentative sérieuse d'approfondir la
transparence de notre système électoral.
Évidemment, en troisième lieu, il y a des
aspects plus techniques qui ont été abordés par le projet de loi. Je ne ferai
pas la liste de tous les éléments, il y en a plusieurs. Vous savez... Vous le
savez, M. le Président, autant que moi qu'un processus électoral peut être
très, très technique aussi, et les virgules comptent. Et on travaille avec...
C'est un processus qui implique énormément
de gens non seulement au... à l'institution qui est le Directeur général des élections, mais aussi dans tous les partis politiques. Et
nous ne sommes pas tous et toutes experts et expertes en lois électorales,
mais c'est une loi qui comporte beaucoup de subtilités. Mais il y a une
tentative, il y a une... de modernisation des moyens mis à la disposition du Directeur général des élections, par exemple par
l'embauche d'adjoints pour les bureaux de vote, ce qui va faciliter
grandement le processus électoral. Et aussi il y a différentes dispositions qui
vont faciliter l'exercice du droit de vote pour tout plein de gens qui tombent,
comme on dit en bon québécois, là, dans les craques du... entre les craques du
plancher et qui, pour différentes raisons, ont de la difficulté à apparaître
sur les listes électorales. Parce que des cas d'espèce, il peut y en avoir des
milliers. Et cette loi-là facilite l'exercice du droit de vote parce qu'au fond
c'est cela, l'objectif du processus
électoral, c'est de s'assurer que le plus grand nombre puisse exercer, puisse
déposer un bulletin de vote dans une urne et participer ainsi à
l'élection du gouvernement qui va gouverner, normalement, pendant quatre ans.
Donc, c'est
un processus qui, en général, a été rondement mené, qui a été... qui a duré
quand même... qui a duré un certain temps. Nous avons pris le temps d'en
discuter entre les différents parlementaires et aussi entre les différentes formations politiques. Évidemment, nous aurions aimé que
certains autres éléments qui nous paraissent plus... très importants soient abordés aussi, comme la question
sur... de corriger certaines distorsions de notre système électoral par
l'adoption d'un système électoral faisant de la place à un système
proportionnel mixte afin de corriger les distorsions qui peuvent se produire
dans notre système électoral. Bon, mais c'est... comme on dit, ça va être
pour... ce n'est que partie remise. C'est
une revendication qui est portée par beaucoup, beaucoup de gens et différents
mouvements à travers le Québec. Ça ne
va pas disparaître de sitôt, mais donnons la... donnons-nous le temps d'en
discuter, mais on va sûrement aborder encore une fois cette... la
question de la... le fait d'instaurer un système proportionnel mixte au niveau
électoral.
Je parlais tantôt que la question de la
transparence est une... est très louable, nécessaire, même, mais, s'il y a eu
un aspect qui a suscité quand même un certain niveau de débat, surtout avec des
organismes de la société civile, c'est la question de, justement, les modalités
régissant ce devoir de transparence dans la période préélectorale qui commence le 1er janvier de l'année
électorale. Et plusieurs, plusieurs organisations, des organisations environnementales
et syndicales et aussi des organisations de la société civile comme l'Institut
du Nouveau Monde, sont venues signaler des problématiques qui peuvent surgir
avec cette... avec ces nouvelles dispositions, surtout en termes de...
plusieurs personnes, plusieurs organisations
ont souligné la disproportion des exigences mises pour les partis politiques,
qui doivent déclarer en période électorale à partir du 1er juillet
dès l'année année électorale, alors que les organisations civiles doivent
commencer à déclarer leurs dépenses préélectorales à partir du
1er janvier, soit six mois... six mois à l'avance. Les organisations se
demandaient pourquoi aussi longtemps pour les organisations civiles.
Et, d'autre part, évidemment, c'était
l'obligation de divulgation des informations concernant le financement des
campagnes en vue de favoriser ou défavoriser un parti politique comporte un
certain niveau de paperasse. Il faut remplir...
il faut remplir des rapports, etc., là. Et certaines organisations ont les
moyens de le faire, mais certaines autres, qui sont plus petites, qui comptent... qui n'ont pas les moyens, en termes
de ressources humaines, comme d'autres organisations, ça va être beaucoup plus... beaucoup plus compliqué
de participer au processus électoral. Parce que, soyons clairs, M. le Président, il ne s'agit pas ici de museler,
d'empêcher la liberté d'expression, c'est seulement d'assurer la transparence.
C'est important d'insister sur ce point-là
afin de savoir... que la population sache qui, encore une fois, je réitère ce
fait-là, qui produit de la publicité électorale et à hauteur de combien...
combien d'argent.
J'ai écouté le ministre nous parler aussi
d'ingérence étrangère. Évidemment, nous sommes tous préoccupés par la possibilité, l'éventualité d'une ingérence
étrangère, mais ce projet de loi ne possède aucune disposition concernant
l'ingérence étrangère parce que c'est très compliqué de légiférer sur une
action, une publicité, une ingérence étrangère qui, de par... c'est par... par
sa définition même, elle se situe à l'étranger, donc, et c'est un aspect qui
reste à être étudié davantage et à voir, tout en concertation avec d'autres
pays, comment qu'on peut limiter les effets de... la possibilité de l'ingérence
étrangère.
Donc, pour résumer, c'est un projet de loi qui a
été le fruit d'une longue concertation, d'un consensus entre les différents
partis politiques présents à l'Assemblée nationale. Il comporte des avancées
importantes. Il améliore notre système
électoral. Il améliore la transparence de notre système électoral. Il lutte
contre la désinformation qui fait si mal à notre processus électoral.
Et, pour cette raison, ma formation politique va appuyer et voter pour le
projet de loi n° 98. Merci, M. le Président.
• (11 h 50) •
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député de Laurier-Dorion. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Mise aux voix
Donc, s'il
n'y a pas d'autre intervention, le projet de loi n° 98, Loi modifiant la Loi électorale principalement
afin de préserver l'intégrité du processus électoral, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Adopté.
M. le leader adjoint du gouvernement.
Ajournement
M. Lévesque
(Chapleau) : Oui, merci beaucoup, M. le Président. Je vous demanderais
de bien vouloir ajourner nos travaux à demain, 9 h 40.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Cette
motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : En conséquence, nous
ajournons nos travaux au vendredi 30 mai 2025, à
9 h 40.
(Fin de la séance à 11 h 51)