(Neuf heures quarante et une
minutes)
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Bon
vendredi. Vous pouvez vous asseoir.
Affaires
courantes
Déclarations
de députés
Nous allons débuter
nos travaux à la déclaration de député, et je cède immédiatement la parole à M.
le député de Vanier-Les Rivières.
Souligner la Journée nationale
de l'implant cochléaire et le 30e anniversaire
de l'Association des implantés cochléaires du Québec
M. Mario
Asselin
M. Asselin : Merci, Mme la
Présidente. Dans le cadre de la Journée nationale de l'implant cochléaire, qui
a lieu le 17 mai, j'aimerais souligner la présence, dans nos tribunes, des
représentants de l'Association des implantés cochléaires du Québec, l'AICQ,
dont la présidente, Mme France Paré.
La date d'aujourd'hui n'a pas été choisie par
hasard. Elle correspond à la toute première implantation d'un appareil de ce type au Canada, soit le 17 mai
1984, à L'Hôtel-Dieu de Québec. Ce moment a été reconnu par l'Assemblée
nationale en 2002.
L'AICQ, qui célébrera son 30e anniversaire
en octobre, oeuvre dans Vanier-Les Rivières et a pour mission de bien
accompagner les implantés cochléaires dans leur réadaptation, de défendre leurs
droits et d'offrir des services adaptés à leur situation et à leurs besoins.
Merci à toute l'équipe de l'AICQ pour votre bon
travail, et bon anniversaire, le 30e!
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, M. le député. Maintenant,
je suis prête à reconnaître Mme la députée de Chomedey.
Souligner le 25e anniversaire
de l'organisme Enfant d'abord
Mme Sona
Lakhoyan Olivier
Mme Lakhoyan
Olivier : Mme la Présidente, aujourd'hui, je rends hommage
aux 25 ans d'Enfant d'abord, un organisme essentiel pour le mieux-être
des personnes en vulnérabilité à Chomedey.
Depuis sa fondation, en 2000, Enfant d'abord
oeuvre avec coeur pour améliorer les conditions de vie des familles, notamment en luttant contre l'insécurité
alimentaire et en favorisant l'agriculture urbaine, la saine alimentation et l'éducation communautaire. Par ses jardins
urbains et la distribution de boîtes d'urgence alimentaire, l'organisme offre
un soutien direct aux familles vulnérables et contribue à bâtir des quartiers
plus solidaires.
Porté par une équipe dévouée et des partenaires
engagés, Enfant d'abord sème chaque jour les graines d'un avenir plus juste.
Merci à tous ceux qui font vivre cette mission essentielle, et longue vie à
Enfant d'abord! Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, Mme la députée.
Maintenant, nous poursuivons avec Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Souligner le 35e anniversaire
du Groupe de recherche
et d'intervention sociale de Montréal
Mme Karine
Boivin Roy
Mme Boivin Roy : Merci, Mme la
Présidente. Nous soulignons cette année les 35 ans du Groupe de recherche
et d'intervention sociale de Montréal, communément appelé GRIS-Montréal.
Depuis 1994,
le GRIS-Montréal est un organisme essentiel à l'éducation et à l'inclusion au
Québec, avec mission de remplacer la peur par la connaissance et les préjugés
par l'empathie. Plus précisément, cet organisme communautaire démystifie
les orientations sexuelles et les identités de genre par le biais d'un outil
puissant, la méthode du témoignage.
Chaque année, plus de 1 000 ateliers
sont donnés par une grande famille de 250 bénévoles qui travaillent
quotidiennement à la construction d'une société plus ouverte dans les écoles et
les cégeps de la grande région de Montréal, les classes de francisation, les
centres jeunesse et les milieux de vie pour personnes âgées.
Alors que les données récentes montrent un recul
préoccupant de l'ouverture chez les jeunes aux réalités LGBTQ+, le travail du
GRIS-Montréal est plus crucial que jamais.
Je
rends hommage à ces pionniers de l'éducation inclusive. Bravo au GRIS-Montréal
pour ses 35 ans de courage et d'engagement!
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. M. le député de Laurier-Dorion, à vous la parole.
Rendre hommage à M. Daniel
Côté
M. Andrés
Fontecilla
M. Fontecilla : Merci,
Mme la Présidente. Aujourd'hui, je tiens à souligner le départ à la retraite
d'un grand bâtisseur du milieu communautaire, M. Daniel Côté,
directeur général du Patro Villeray.
À l'âge de
sept ans, quand on lui a demandé ce qu'il voulait faire le plus... qu'est-ce
qu'il voulait faire plus tard, le petit Daniel a répondu : Rendre
service, madame.
Pendant 60 ans, Daniel a oeuvré avec
passion dans les milieux communautaire, de l'éducation et de la santé. Au Patro
Villeray, organisme de ma circonscription, il a fait vivre les valeurs
d'entraide, de dignité et de solidarité.
Qu'il
s'agisse d'accueillir un refuge pour personnes itinérantes, d'offrir de l'aide
alimentaire d'urgence ou de tendre la main à des jeunes en difficulté,
Daniel incarnait toujours la même question : Comment on peut aider?
Même à la
retraite, il continuera à s'engager comme bénévole, brigadier scolaire,
père Noël et, bientôt, grand-papa à temps plein.
Si Daniel
n'est pas avec nous aujourd'hui, c'est qu'il rend service, en ce moment même, à
quelqu'un dans le besoin.
Merci pour tout, Daniel, et bonne retraite, bien
méritée! Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, M. le député. Maintenant, je cède la parole à Mme la députée de Laval-des-Rapides.
Souligner le 50e anniversaire
du Club de
l'âge d'or Bon-Pasteur de Laval
Mme Céline
Haytayan
Mme Haytayan : Merci,
Mme la Présidente. Aujourd'hui, c'est le 50e anniversaire du Club de l'âge
d'or Bon-Pasteur que je souhaite souligner en cette enceinte.
Grâce à ces activités gratuites ou à faible
coût, le club permet à des dizaines de personnes âgées d'avoir accès à des loisirs et à une vie sociale plus active.
Leur dîner traditionnel, leur bingo et leurs parties de billard font sortir les
membres et leur permettent de se retrouver et de passer un bon moment
ensemble.
Pour
plusieurs aînés, c'est souvent leur seule sortie. Alors, le club joue un rôle
très important pour améliorer la vie et la qualité de vie des aînés de Laval-des-Rapides
et pour briser leur isolement.
Je tiens à remercier le président du club, les
membres du conseil d'administration ainsi que l'ensemble des nombreux bénévoles
depuis les 50 dernières années qui rendent possibles ces activités.
Joyeux 50e anniversaire au Club de l'âge
d'or Bon-Pasteur! Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Maintenant, je cède la parole à M. le député de Jacques-Cartier.
Déplorer la décision de la
Société des alcools de fermer huit succursales,
dont celle de Baie-D'Urfé, et son impact sur la vitalité
des commerces et services de proximité
M. Gregory
Kelley
M. Kelley : Je me lève
aujourd'hui en appui à la vitalité des commerces et des services de proximité.
À la suite de l'annonce récente de la SAQ qu'elle fermera huit succursales à la
fin d'août, dont celle à Baie-d'Urfé, je joins ma voix à celle de la mairesse de Baie-d'Urfé pour déplorer cette décision
qui va à l'encontre de la vision même de ce gouvernement de revitaliser
les centres-villes des municipalités, qui nuit au développement économique
local, et pour demander à la SAQ de faire preuve de transparence et d'écouter
les maires des huit municipalités touchées.
«Baie-d'Urfiens» want to shop
local and support local. The SAQ in the Baie-d'Urfé mall is essential not only
because, without it, residents would have to travel to the nearest municipality
for their provisions, but local retailers also
rely on it for foot traffic it generates, a lot of business for neighboring
businesses, the kind of one-shop stopping that is the hub of a vibrant
community.
The
SAQ is showing no transparency nor valid reasoning for this decision, which
goes against the Government's own urban planning vision
to densify and revitalize municipalities. I hope they reverse their
decision.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le député. Maintenant, je cède la parole à Mme la députée de Mirabel.
Rendre hommage à M. Stéphane Michaud
Mme Sylvie D'Amours
Mme D'Amours :
Bonjour, Mme la Présidente. Mes
collègues et moi voulons vous présenter Stéphane Michaud, qui est
accompagné de sa conjointe, enfants, parents et amis.
Stéphane
Michaud, c'est le directeur général de la Corporation pour la protection de
l'environnement de Mirabel depuis plus de 30 ans.
Membre fondateur du
Conseil régional de l'environnement des Laurentides, directeur général du parc
régional du Bois de Belle-Rivière, président et membre fondateur de
l'Association des parcs régionaux du Québec, nouveau président de Tourisme
Laurentides, président et membre fondateur de Tourisme Mirabel et nouveau
président de la prestigieuse Commanderie de l'érable du Québec. Incroyable, le
parcours!
C'est
pour toutes ces raisons que je vais, dans quelques instants, lui remettre la
plus haute distinction qu'un député puisse donner, soit la Médaille de
l'Assemblée nationale.
Alors, cher Stéphane,
merci infiniment pour la contribution que tu as donnée au Québec et surtout ta
région des Laurentides, plus particulièrement Mirabel. Bravo et félicitations!
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Maintenant, je cède la
parole à Mme la députée de Terrebonne.
Dénoncer
les lacunes dans les services de transport adapté
Mme Catherine Gentilcore
Mme Gentilcore : Merci, Mme la Présidente.
Je tiens à souligner la présence, dans les tribunes, du Regroupement des
usagers de transport adapté de Lanaudière et de l'Alliance des regroupements
des usagers du transport adapté du Québec. Bienvenue à vous chez nous et
chez vous!
Dans Lanaudière, on
compte 8 500 usagers du transport adapté, ce service est essentiel
pour l'autonomie des personnes en situation de handicap. Or, dans les dernières
années, depuis l'adoption, entre autres, de la loi n° 17, qui a déréglementé l'industrie du taxi, les chiffres
démontrent une baisse de services. On constate également une hausse des
plaintes, qui s'explique en partie par la formation inadéquate des chauffeurs.
Je salue l'engagement
des groupes qui sont avec nous aujourd'hui, engagement qui s'est traduit, le
21 mai dernier, par l'organisation
d'une manifestation qui a réuni près de 200 personnes, dont des usagers du
transport adapté, leurs proches et des intervenants du milieu des
personnes handicapées. Ils ont défié les obstacles de mobilité pour se rendre devant le bureau du premier ministre afin de faire
entendre leurs voix. C'est avec grand plaisir, Mme la Présidente, que
j'utilise ma voix ce matin pour porter leurs revendications en cette Chambre.
Merci, Mme la Présidente.
• (9 h 50) •
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Maintenant, nous poursuivons avec Mme la députée de
Fabre.
Souligner
le 25e anniversaire de l'organisme CyberCap
Mme Alice Abou-Khalil
Mme Abou-Khalil : Merci, Mme la Présidente.
Nous accueillons aujourd'hui à l'Assemblée nationale Mme Marie-Astrid Dubant, directrice générale
de CyberCap, le premier incubateur numérique au Québec, à l'occasion du 25e anniversaire
de cet organisme d'exception qui, depuis l'an 2000, oeuvre avec passion
pour prévenir le décrochage scolaire et ouvrir les portes du numérique pour nos
jeunes.
CyberCap incarne ce
que le Québec fait de mieux en matière d'innovation au service de la jeunesse.
Par ses programmes novateurs d'exploration
professionnelle et de sensibilisation à la citoyenneté numérique, plus de
40 000 jeunes ont pu reprendre confiance dans le monde
numérique.
Mme Dubant,
votre leadership et votre sensibilité aux réalités de nos jeunes font de vous
une actrice essentielle de leur réussite. À travers vous, c'est toute l'équipe
de CyberCap que je remercie. Votre travail mérite d'être vu, d'être entendu et
d'être célébré.
Merci, Mme la
Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Maintenant, nous poursuivons avec Mme la députée de Brome-Missisquoi.
Souligner
la tenue de la 200e édition de l'Exposition agricole de Bedford
Mme Isabelle Charest
Mme Charest : Mme
la Présidente, saviez-vous que la plus ancienne exposition agricole du Québec
se tient dans Brome-Missisquoi? Et, cette année, elle célèbre sa
200e édition.
Fondée
en 1824 par un groupe d'agriculteurs, l'Expo agricole de Bedford se déplace
d'un village à l'autre durant ses premières années. C'est en 1853 que La
Société d'agriculture de Missisquoi installera la foire de façon permanente sur
un terrain agricole de Bedford.
En 1950, la Société d'agriculture de Missisquoi
y construit un aréna pour y présenter les compétitions équestres de l'expo et y
tenir des activités sportives. Son ouverture officielle n'est d'ailleurs pas
passée inaperçue, puisque l'équipe locale, les Bruins de Bedford, y a joué une
partie contre les Canadiens de Montréal.
Au fil des ans, l'expo de Bedford est devenue
une tradition pour les nombreux visiteurs qui prennent part aux compétitions, s'amusent dans les manèges,
assistent aux spectacles musicaux, admirent les animaux et visitent les
kiosques.
Félicitations à la directrice générale, Joanie
Bonneau, à Claude Krans, président du comité organisateur, et aux nombreux
bénévoles! Longue vie à l'Exposition agricole de Bedford!
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, Mme la députée. Je suis
maintenant prête à céder la parole à M. le député de Chapleau.
Souligner le 40e anniversaire
de l'entreprise Taxi Loyal
M. Mathieu
Lévesque
M. Lévesque (Chapleau) :
Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Aujourd'hui, j'aimerais souligner les 40 ans
d'un fleuron entrepreneurial de Gatineau, Taxi Loyal, qui travaille à améliorer
la mobilité durable en Outaouais.
Fondé en 1985, Taxi Loyal a pour mission
d'offrir un transport fiable, centré sur l'humain, sur la durabilité,
l'innovation et le souci du détail. Sous l'impulsion de George Rizk, Taxi Loyal
s'est bâti une culture d'équipe forte et un attachement indéfectible à sa
clientèle.
Lorsque ce dernier a passé la main à son fils,
Alexandre Rizk, jeune entrepreneur visionnaire et audacieux, Taxi Loyal a développé une opération moderne
d'envergure tout en gardant sa mission humaine. Alexandre a d'ailleurs mis
sur pied un modèle de répartition qui a permis de donner naissance au plus
grand centre de répartition de taxis au Québec, générant ainsi de nombreux
emplois locaux. Guidée par l'innovation, l'entreprise a lancé une application
mobile concurrentielle, automatisé ses services et diversifié ses activités
vers le transport médical et la livraison locale.
Bravo à toute
l'équipe de Taxi Loyal et à leurs partenaires! Merci de réinventer le taxi
québécois de façon visionnaire, courageuse et ambitieuse. Et bon
40e anniversaire!
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, M. le député. Pour conclure cette rubrique, je cède la parole à Mme
la députée de Hull.
Souligner le 35e anniversaire
du Bureau régional d'Action Sida Outaouais
Mme Suzanne
Tremblay
Mme Tremblay :
Mme
la Présidente, cette année, le Bureau régional d'Action Sida de l'Outaouais
célèbre ses 35 ans.
Le BRAS se distingue par son engagement à
améliorer la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH ou le sida, à
promouvoir la santé sexuelle et à réduire les risques liés à la consommation.
Concrètement, le BRAS, ce sont des intervenantes
et des intervenants engagés et attentionnés qui offrent au quotidien du soutien
communautaire, de l'accompagnement personnalisé, des ateliers d'éducation à la
sexualité et des activités de sensibilisation.
Récemment, j'ai eu la fierté d'annoncer, aux
côtés de la ministre de l'Habitation et de l'organisme, le début des travaux
pour 24 logements sociaux qui répondront à un besoin criant en matière de
stabilité résidentielle pour des personnes
vulnérables. Ce projet ambitieux comprendra également des espaces
communautaires, une clinique de services de santé complémentaires et de
locaux adaptés à leurs activités.
Je tiens à remercier toute l'équipe du BRAS, qui
soutient avec coeur les personnes vivant avec le VIH, le sida ou les ITS, celles aux prises avec des dépendances
et leurs proches. Par son action, l'organisme contribue à bâtir une société
plus inclusive, plus juste et plus solidaire.
Bonne continuation au BRAS de l'Outaouais!
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, Mme la députée. Cela met
fin à la rubrique de déclarations de députés.
Je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 9 h 55)
(Reprise à 10 h 07)
La
Présidente : Bonjour, tout le monde. Mesdames messieurs, comme
je le dis chaque matin, le parlement du Québec, c'est chez vous.
Bienvenue.
Messieurs dames les députés, nous allons nous
recueillir quelques instants.
Je
vous remercie beaucoup. Veuillez vous asseoir.
Aujourd'hui, nous
poursuivons les affaires courantes.
Il n'y a pas de
déclarations ministérielles.
Présentation de projets de loi
À la rubrique
Présentation de projets de loi, M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, je vous demande d'appeler l'article a du feuilleton.
Projet de loi n° 112
La
Présidente : À l'article a du feuilleton, M. le ministre délégué à
l'Économie présente le projet de loi n° 112, Loi favorisant le commerce
des produits et la mobilité de la main-d'oeuvre en provenance des autres
provinces et des territoires du Canada. M. le ministre.
M. Christopher Skeete
M. Skeete :
Merci beaucoup, Mme la Présidente.
C'est avec une grande
fierté que je présente ce projet de loi, qui énonce le principe que, malgré
toute disposition inconciliable, tout produit en provenance d'une autre
province et de territoires du Canada peut être commercialisé, utilisé ou consommé au Québec sans autre exigence
liée notamment à sa fabrication, à sa composition ou à son classement. Il habilite à cet égard le gouvernement à exclure,
par règlement, des produits de l'application de ce principe et prévoit la
publication sur Internet de la liste des produits ainsi exclus.
Le projet de loi
énonce également le principe que tout travailleur qualifié qui est autorisé par
une autre autorité de réglementation d'une province ou d'un territoire du
Canada à y exercer un métier ou une profession peut obtenir de l'autorité de réglementation québécoise concernée
la reconnaissance professionnelle pour l'exercice de ce métier ou de toute
autre profession sans exigence supplémentaire significative de formation,
d'expérience, d'examen ou d'évaluation. Il habilite à cet égard le gouvernement à déterminer, par règlement, les
métiers et les professions auxquels s'appliquent des exigences
supplémentaires afin de combler une lacune significative en matière de
compétences, de connaissances ou d'aptitudes
que le règlement indique. Il l'habilite également à déterminer, par règlement,
les seules conditions et modalités qu'une autorité de réglementation
peut imposer dans le cadre de cette présentation d'une demande de
reconnaissance professionnelle.
Le projet de loi
réserve toutefois aux autorités de réglementation québécoise la possibilité
d'imposer des conditions ou des restrictions à l'exercice d'un métier ou d'une
profession pour protéger l'intérêt du public. De plus, il habilite le gouvernement à prendre ou à modifier un règlement ou tout
autre texte d'application d'une loi pour assurer la conformité aux
dispositions du présent projet de loi.
• (10 h 10) •
Le projet de loi
établit par ailleurs des dispositions particulières applicables à l'égard des
professions dont l'exercice est régi par le Code des professions. Plus
précisément, il prévoit le devoir pour tout ordre professionnel d'assurer la
mobilité de la main-d'oeuvre dans le respect des engagements prévus dans
l'Accord de libre-échange canadien. Il confie à l'Office des professions du
Québec notamment la responsabilité de veiller à ce que les ordres professionnels remplissent ce devoir et lui
octroie le pouvoir de requérir d'un ordre professionnel qu'il apporte certaines
mesures. Enfin, il habilite le gouvernement,
pour se conformer à ses engagements intergouvernementaux, à prendre ou à modifier
un règlement à la place d'un ordre professionnel. Merci, Mme la Présidente.
La
Présidente : Et je reconnais le leader de l'opposition officielle.
M. Derraji : Merci, Mme la Présidente.
Nous souhaitons la tenue de consultations particulières sur ce projet de loi.
Merci.
Mise aux voix
La Présidente :
Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet de loi? Adopté.
Dépôt de documents
La Présidente :
À la rubrique Dépôt de documents, Mme la ministre de l'Emploi.
Mme Champagne Jourdain : Mme
la Présidente, permettez-moi de déposer le rapport annuel de gestion 2024 du
Conseil de gestion de l'assurance parentale. Merci.
La
Présidente : Ce document est déposé. M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, je dépose la réponse à la question inscrite au
feuilleton le 22 avril 2025 par la députée de Bourassa-Sauvé. Merci.
La
Présidente : Ce document est déposé.
Dépôt de rapports de
commissions
À
la rubrique Dépôt de rapports de
commissions, M. le vice-président de
la Commission de la santé et des
services sociaux et député de l'Acadie.
Consultations particulières sur le projet de loi
n° 106
M. Morin :
Bonjour, Mme la Présidente. Je dépose le rapport de la Commission de la
santé et des services sociaux qui, les 27, 28 et 29 mai 2025, a tenu des
auditions publiques dans le cadre de consultations particulières sur le
projet de loi n° 106, Loi visant principalement à instaurer la
responsabilité collective et l'imputabilité des médecins quant à l'amélioration
de l'accès aux services médicaux. Merci.
La
Présidente : Et ce rapport est déposé.
Il n'y a pas de
pétition ni d'interventions portant sur une violation de droit ou de privilège.
Questions et réponses orales
Nous
en sommes maintenant rendus à la période de questions et de réponses orales,
et, pour ce faire, je cède la parole, en question principale, au chef de
l'opposition officielle.
Gestion des finances publiques
M. Marc Tanguay
M. Tanguay :
Mme la Présidente, on le voit jour après jour, semaine après semaine, un
gouvernement qui est en fin de régime, un gouvernement qui n'a pas de boussole — l'a-t-il
seulement déjà eue, Mme la Présidente? — un gouvernement qui se présentait comme le gouvernement de l'économie, mais
qui aura été, sous le premier ministre actuel, le gouvernement de la
décote.
Pour mémoire, en
2017, le gouvernement libéral a vu la cote de crédit du Québec chez Standard
& Poor's augmenter. Le Québec était mieux coté, pour la première fois de
l'histoire, que l'Ontario. 2017.
2019,
après les années libérales, DBRS augmente la cote. Pour la première fois, le
Québec avait, chez DBRS, une cote AA.
Depuis 2009, sous des
gouvernements libéraux, il y a eu cinq hausses de cote de crédit, aucune
décote.
La
décote, c'est pour le premier ministre actuel, qui sera le premier ministre de
la décote. Pourquoi? À cause des
gaspillages, à cause de la perte de contrôle des finances publiques. Nous
constatons encore une fois, dans le dernier budget, qu'ils ont battu leur
propre record : 13,6 milliards de dollars de déficit. Et ils
auront ajouté sur la dette, en huit ans, 96 milliards de dollars.
Le
17 avril, Tommy Chouinard, de La Presse, parlant de la décote, a écrit, et je le cite : «Un coup
particulièrement dur pour le premier ministre, qui a présenté son équipe
comme un gouvernement de comptables».
Ce n'était pas un
gouvernement de comptables, Mme la Présidente, c'était un gouvernement de
compteux.
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault :
Mme la Présidente, d'abord, il faut expliquer la différence entre économie
et finances publiques.
Bon, quand on regarde
l'économie, là, puis je pense que même le député de Marguerite-Bourgeoys va
être d'accord avec moi, le meilleur indicateur, ce n'est pas parfait, mais
c'est le moins pire, c'est le PIB réel par habitant. Or, ce qu'on se rend compte, c'est que, durant le régime libéral, durant
les 15 années libérales, systématiquement le reste du Canada puis l'Ontario faisaient mieux que le
Québec. Or, avec le nouveau régime caquiste, c'est tout à fait le contraire, le Québec fait mieux que l'Ontario et le reste du
Canada quand on regarde l'économie.
Maintenant, les
finances publiques, c'est quoi, les finances publiques, Mme la Présidente?
C'est les revenus moins les dépenses. Qu'est-ce qu'ont fait les libéraux
pendant leurs 15 années? D'abord, ils n'ont pas réduit les impôts, ça fait
que ça n'a pas réduit les revenus. Nous, on a réduit les impôts. Qu'est-ce
qu'ils ont fait aussi, entre autres avec Gaétan Barrette, avoué par Gaétan
Barrette? La hache dans les dépenses en santé puis en éducation.
Donc, quand on
regarde les finances publiques, bien, oui, ils ont été bons, ils ont mis la hache
dans les dépenses. Ça n'a pas été bon pour
les services, ça n'a pas été bon pour le portefeuille des Québécois, mais ça a
été bon pour la ligne d'en bas, les revenus moins les dépenses.
Donc, résumé des
courses, Mme la Présidente, en économie, les meilleurs, c'est nous; pour faire
des coupures, c'est les libéraux.
La
Présidente : Première... Première complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Le premier
ministre nous invite à aller voir la ligne d'en bas. Bien, sa ligne d'en bas
est tellement basse que vous devez changer
de page, parce que c'est un trou, sa ligne d'en bas,
13,6 milliards de dollars. Les années libérales ont été les années où le Québec a vu sa cote de
crédit améliorée à cinq reprises. Lui, c'est le premier ministre de la décote,
de l'incapacité financière, incapacité à donner les services. Il a mangé
7 milliards puis il a fait un trou de 14 milliards. C'est ça, le
premier ministre de la décote en fin de régime.
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Oui.
Bien, Mme la Présidente, on pourrait parler à Carlos Leitão,
l'ancien ministre des Finances, qui est rendu à Ottawa. En tout cas, je
vais arrêter là pour ce qui est d'Ottawa.
Des voix : ...
La
Présidente : S'il vous plaît! On a écouté la question avec
attention, j'aimerais qu'on entende la réponse avec autant d'attention.
Merci.
M. Legault : Oui.
On est tous d'accord, Mme la Présidente, que les gouvernements libéraux ont été
les champions des coupures de services, ont coupé, là... n'ont pas investi dans
les infrastructures, ont coupé dans les services en santé puis en éducation pendant 15 ans. Donc, Mme la
Présidente, c'est un choix qui a été fait par le gouvernement libéral, de
couper dans les services. Nous, on a fait le choix contraire, investir
dans les services.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay : Mme la Présidente,
le premier ministre aura, pendant ces huit années, jeté le Québec dans une spirale infernale : gaspillage, déficit,
dette, décote. C'est ça, le bilan du premier ministre. Aujourd'hui, on le voit,
tout le monde à la maison le voit, Mme la Présidente, ils grattent les
fonds de tiroir, ils n'ont plus d'argent, et là ils minimisent la décote, ce n'est pas important. Aïe! Ce n'est
pas celui que les Québécoises et Québécois ont élu. Il est où, le premier
ministre qui s'insurgeait quand ça ne marchait pas, les finances?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : D'abord, Mme la
Présidente, le chef de l'opposition officielle exagère un petit peu. Le déficit
actuel du Québec, c'est 1,8 % du PIB.
Savez-vous combien de fois, dans l'histoire du Québec, on a eu un déficit de
plus que 1,8 %? 18 fois. Les
18 fois, c'étaient soit des gouvernements libéraux soit des gouvernements
du PQ. 18 fois. Donc, attention, quand on lance des roches.
Maintenant,
il faut aller voir pourquoi on se retrouve dans la situation actuelle :
parce qu'on fait du rattrapage suite aux coupures libérales.
• (10 h 20) •
La Présidente : Troisième
complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay :
Aïe! Mme la Présidente, les
Québécoises et Québécois qui écoutent le premier ministre, là, ils le sentent
venir, le rattrapage, hein? Ça va mieux, au Québec, hein, on a des meilleurs
services? Bien, non. Ils ont dilapidé les
fonds publics, Mme la Présidente. Et, son triste bilan, imaginez-vous ça, en
huit ans, il aura fait passer la dette de
174 à 270 milliards de dollars. Il aura fait en huit ans ce qu'on n'a
pas pu faire en 60 ans. C'est ça, le premier ministre de la décote,
qui n'a plus d'argent aujourd'hui.
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Oui, bien, Mme la
Présidente, on a augmenté les infrastructures de 60 milliards. Donc, je
suis certain que le chef de l'opposition officielle pourrait ajuster les
chiffres qu'il vient nous mentionner.
Est-ce qu'il
est en train de nous dire que le 60 milliards qu'on a ajouté dans les
infrastructures pour des hôpitaux, pour
des écoles, pour des routes... est-ce qu'il est en train de nous dire qu'on
n'aurait pas dû faire ces investissements-là?
Qu'il
parle à son ancienne députée, là, pour le pont de l'Île-aux-Tourtes, qu'il
parle à son ancienne députée pour l'Hôpital
de Vaudreuil, qu'il regarde le pont de l'Île-d'Orléans, où il n'a rien fait
jusqu'à tant que ça tombe. Mme la Présidente, c'est honteux, ce qu'ils
ont fait.
La Présidente :
Attention aux propos. Oui, M. le
leader de l'opposition officielle, je vous écoute pour votre rappel au
règlement.
M. Derraji :
Bien, qu'il retire ce qu'il vient de prononcer. Vous l'avez fait hier.
La
Présidente : Je vous ai entendu. M. le premier ministre, retirez...
Vous retirez le dernier mot? Retiré.
En question
principale, je reconnais maintenant le député de Marguerite-Bourgeoys.
Baisse de la cote de crédit du Québec
M. Frédéric Beauchemin
M. Beauchemin :
En passant, Mme la Présidente, le PIB, au Québec, là, il a moins fait dans
le dernier trimestre que dans le reste du Canada, ça fait qu'on va se garder
une petite réserve, là.
Il n'y a pas
grand-chose de plus désastreux pour un ministre des Finances québécois que
d'être responsable de la décote du Québec.
C'est ça, le bilan du ministre des Finances, Mme la Présidente. Il a été
décoté. Pourquoi? Parce qu'ils nous
disent que gouverner, c'est faire des choix, comme gaspiller 10 milliards
de l'argent des Québécois ou de mal gérer nos finances publiques, puis
c'est pour ça que S&P nous rentre dedans, Mme la Présidente. Ils ne sont
pas forts. Le bilan de ce mauvais
gouvernement en finances publiques, il est clair, ils ont été incapables de
gérer nos finances publiques, et S&P a parlé.
Je
sais que le ministre a une longue liste de personnes à blâmer pour cet échec,
mais il est-tu fier de se distinguer par sa décote?
La
Présidente : La réponse du ministre des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard (Groulx) : Oui, Mme la Présidente.
Alors, il semble que ce soit le vendredi de ceux qui sont négatifs.
Alors,
la dette nette du PIB du Québec est à 39 %, Mme la Présidente. Où
était-elle avant la pandémie? À 41 %. Où était-elle lorsque nous sommes arrivés au
pouvoir? À plus de 44 %, Mme la Présidente. Alors, tout n'est pas noir.
Lorsque nous avons
produit le budget, qu'est-ce qui se passait, Mme la Présidente? Bien, il y
avait une menace existentielle qui provenait
du sud de la frontière. Et on a fait quoi? Bien, d'abord, dans le
13,6 milliards, il y a 2 milliards de provisions pour
éventualités, les plus grosses provisions pour éventualités qu'on ait jamais eues.
Ensuite, il y a 2 milliards de sommes
pour des liquidités, des interventions en capital, pour les entreprises, pour
les aider en cas de tarifs. Et finalement il y a quoi, Mme la
Présidente? Bien, il y a notre choix d'investir de façon très importante dans
les infrastructures, parce que les entreprises privées ne font présentement pas
ou à peu près pas de dépenses en capital, et donc nous, on en fait en
infrastructures publiques.
La
Présidente : Première complémentaire. Et je vous invite...
Des voix :
...
La Présidente : S'il vous plaît! Je vous invite à regarder la deuxième ligne du
chronomètre, puisque nous avons un petit pépin technique. Première
complémentaire.
M. Frédéric Beauchemin
M. Beauchemin :
En 2018, la CAQ nous promettait d'être responsable et de bien gérer nos
finances publiques. On s'est fait avoir, Mme
la Présidente. S&P nous a décotés. Le ministre des Finances est fier que
d'autres provinces aussi ont été
décotées, on n'est pas seuls. La barre est sérieusement basse, à la CAQ, Mme la
Présidente. Le ministre le savait lui-même,
que les choix insoutenables allaient nous mener à ces échecs retentissants. Il
me l'a même dit, Mme la Présidente.
La CAQ est-elle fière
de son legs de décote?
La
Présidente : La réponse du ministre des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard (Groulx) : Oui, Mme la Présidente.
Bien, je vais en profiter juste pour recadrer un peu ce qui a été dit
précédemment.
D'abord, le
surplus que nous avions en 2018 n'était pas de 7 milliards, mais de 5. Et,
avec ce surplus de 5 milliards, il
y avait une note aux états financiers de la Vérificatrice générale qui disait
que le gouvernement précédent sous-estimait la dette de 11 milliards. Et, Mme la
Présidente, qui a nettoyé ça? Nous. Alors, dans les... la hausse de la dette,
il y a le 10 milliards que vous aviez oublié de compter. On s'est
occupés de ça.
Et mes collègues d'en face semblent oublier
qu'on a fait face à une pandémie, à une hausse de l'inflation...
La Présidente : Article 32.
Pour le bénéfice de ceux qui nous écoutent...
Des voix : ...
La
Présidente : Là, je
vous entends. Voulez-vous que je vous nomme tous? L'article 32 dit de
garder le silence. Une seule personne a le droit de parole, maintenant.
Deuxième complémentaire, M. le...
Des voix : ...
La Présidente : Je vous
entends fort. M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Frédéric
Beauchemin
M. Beauchemin : Six budgets
déficitaires sur sept, à date, quand même. Autant l'Ontario que le Québec ont
augmenté leurs déficits de 0,8 % de leurs PIB respectifs. Seul le Québec a
été décoté, Mme la Présidente. Pourquoi? À
cause des mauvais choix du premier ministre, tellement mauvais et peu crédibles
que son ministre est retourné à la table à dessin refaire ses calculs. Puis, comme une mauvaise nouvelle n'est
jamais seule, on apprend, donc, que le PIB du Québec récent est en
retard par rapport au Canada.
Ils sont-tu fiers de leur bilan? Sérieux?
La Présidente : La réponse du
ministre des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard
(Groulx) :
Oui. Bien là, on mélange plusieurs choses, Mme la Présidente. Le député de
l'opposition fait référence au PIB du Québec de février, qui était
légèrement en baisse, alors qu'il était grandement en hausse en janvier et en décembre, c'est des statistiques mensuelles,
puis on verra. Dans l'ensemble, ce qu'on sait, c'est que, depuis 2018, le Québec
surperforme l'Ontario de 5 % en PIB par habitant, et ça va très bien.
S&P est une agence qui a exprimé de grandes
craintes pour le Canada en raison de la menace existentielle, et ils ont fait des actions sur la
Colombie-Britannique, la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick,
l'Île-du-Prince-Édouard et le Québec. On est conscients de nos défis, on
s'en occupe.
La Présidente : En question
principale, je reconnais la députée de La Pinière. La parole est à vous,
madame.
Suites de l'enquête sur
un cas de maltraitance au CHSLD de La Prairie
Mme Linda
Caron
Mme Caron : Mme la Présidente,
je reviens sur l'histoire de Mme Dufour, 86 ans, atteinte d'alzheimer
et décédée quelques semaines après avoir été agressée par un employé du CHSLD
La Prairie. Mme Rocco, porte-parole du groupe d'employés qui a dénoncé et
qui a porté plainte et demandé l'intervention des ministres de la Santé et des
Aînés, a été suspendue sans solde, alors que l'agresseur a été suspendu avec
solde, avant d'être réaffecté à la maison des aînés de Châteauguay.
En étude de crédits, la ministre a dit qu'un
plan d'action était en cours au CHSLD, qui est en train de redresser la situation. Avant-hier, la représentante de
l'APTS nous apprenait le contraire. C'est la catastrophe, a-t-elle dit, au
CHSLD La Prairie. Quatre gestionnaires en 12 mois. Et le retour de
Mme Rocco s'est mal passé, elle est repartie en invalidité.
À quand des actions concrètes de la ministre pour
mettre fin à cette spirale infernale?
La Présidente : La réponse de la
ministre responsable des Aînés.
Mme Sonia
Bélanger
Mme Bélanger : Oui, Mme la
Présidente, ce qui s'est passé au CHSLD La Prairie, en 2023, est inacceptable. Je l'ai dit plusieurs fois en cette Chambre, la
maltraitance envers les aînés et envers les adultes en situation de
vulnérabilité, c'est tolérance zéro.
Et je salue, je salue le geste de dénonciation de l'employée. C'est extrêmement
important qu'avec la loi sur la maltraitance les employés puissent
dénoncer et avoir le courage de le faire. Je déplore ce qui est arrivé à cette
employée, j'ai eu l'occasion de le mentionner.
J'ai demandé à l'établissement, il y a plus d'un
an, de faire une enquête interne et un plan d'action. Le plan d'action est en cours. Santé Québec fait le suivi
avec le CISSS de la Montérégie-Ouest afin que cette situation soit améliorée.
Et au CHSLD La Prairie... Je comprends que la députée, dans le fond, discute
avec les représentants syndicaux de l'APTS. C'est
important d'écouter les syndicats, mais il faut aussi écouter le point de vue
des employés et des...
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme Linda Caron
Mme Caron :
Mme la Présidente, l'APTS était
sur les ondes d'Isabelle Maréchal, cette semaine. Alors, Mme Rocco
et ses collègues ont fait la bonne chose, ils ont respecté la loi en dénonçant
la maltraitance dont ils ont été témoins, mais Mme Rocco a subi des
représailles pour avoir voulu protéger les aînés du CHSLD. Et ça, ça perdure,
et c'est inacceptable.
La ministre a les
résultats de l'enquête. Aucune amélioration n'est perçue sur le terrain,
personne n'arrive à connaître les conclusions de l'enquête. Je lui demande
aujourd'hui de déposer ce rapport.
La Présidente :
La réponse de la ministre.
Mme Sonia Bélanger
Mme Bélanger :
Mme la Présidente, il s'agit d'un rapport de gestion interne à
l'établissement. Alors, ce n'est pas moi, comme ministre, qui vais déposer des
rapports de gestion de l'ensemble des établissements du Québec.
Le
geste de maltraitance dont on fait part ici est inadmissible. C'est
inadmissible que des préposés aux bénéficiaires ou tout autre intervenant en
CHSLD aient des gestes d'agression envers nos aînés. Mais moi, j'aimerais vous
rappeler, Mme la Présidente, que le préposé en question a fait l'objet d'une
plainte policière, qui a donné lieu à un dépôt d'accusations criminelles pour
voies de fait. La personne a été arrêtée en février, et une enquête criminelle
est en cours. Qu'est-ce que la députée de La Pinière veut de plus en lien avec
cette sanction, Mme la Présidente?
• (10 h 30) •
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
Mme Linda Caron
Mme Caron :
La députée de La Pinière, Mme la Présidente, veut que les employés qui ont
le courage de dénoncer soient protégés, et
pas mis en congé sans solde, et pas mal reçus à leur retour. Parce que c'est ça
qu'on entend, c'est ça qui est
arrivé, c'est ça qui se passe en ce moment. Et la ministre est passée elle-même
sur les ondes d'Isabelle Maréchal, en octobre dernier, pour dénoncer
notamment l'inaction de la gestionnaire de CHSLD.
Je dénonce
l'inaction, à ce moment-ci, de la ministre. Elle a un rapport, et on veut le
voir.
La
Présidente : La réponse...
Des voix : ...
La
Présidente : S'il vous plaît! Pas de commentaire après les questions.
La réponse de la ministre.
Mme Sonia Bélanger
Mme Bélanger :
Mme la Présidente, écoutez, j'ai eu l'occasion d'aller visiter le CHSLD La
Prairie, j'ai rencontré des employés,
j'étais sur le terrain. On peut en parler, d'action ou d'inaction. J'étais
présente, je suis allée les rencontrer. Les cadres, dans ce CHSLD, ont tous été
changés d'endroit, certains ont quitté l'établissement. Il y a un plan d'action
qui est en cours, Mme la Présidente.
Alors, on peut bien
écouter toutes les revues médiatiques puis regarder toutes les entrevues que je
fais à la télé ou dans différents postes de radio, moi, Mme la Présidente, ce
qui est le plus important, c'est qu'il n'y ait pas de maltraitance chez nos
aînés en CHSLD. Et c'est la raison pour laquelle je suis en politique, Mme la
Présidente, puis je vais continuer de défendre les aînés, Mme la Présidente.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant la cheffe
du deuxième groupe d'opposition.
Gestion
du projet SAAQclic
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal :
Surfacturation, gaspillage, apparence de conflits d'intérêts à la SAAQ, des
taux horaires de consultants qui explosent, des entreprises qui remportent des
appels d'offres qu'elles ont elles-mêmes rédigés, des employés inquiets, qui
lèvent des drapeaux rouges, mais qui sont totalement ignorés. Ça, Mme la
Présidente, c'est le triste spectacle qui défile tous les soirs quand les gens
regardent les nouvelles à la télévision.
Une dame que j'ai croisée, même,
dans mon comté me l'a dit : Je comprends maintenant pourquoi la CAQ n'a
pas été capable de faire le projet de l'Hôpital
Maisonneuve-Rosemont, c'est parce que
la CAQ a gaspillé tout l'argent dans SAAQclic.
Le seul caquiste, le
seul caquiste qui a fait la bonne affaire, c'est le député de La Peltrie, en
démissionnant. On ne peut pas en dire
autant, Mme la Présidente, des autres ministres de la CAQ, qui font preuve de
nonchalance, d'indifférence. Il faut que le premier ministre...
Des voix : ...
La
Présidente : Oui. M. le leader adjoint du gouvernement...
Des voix :
...
La Présidente :
S'il vous plaît, silence! Quel est votre rappel au règlement?
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, si ça, ce n'est pas de prêter des intentions, je ne sais
pas ce que c'est.
La
Présidente : Alors... Oui, M. le leader du deuxième groupe
d'opposition, je vous écoute également.
M. Cliche-Rivard : Mme la Présidente, il n'y
a aucun de ces mots-là qui est au lexique. La critique est légitime.
Qu'on laisse l'opposition faire son travail.
Des voix :
...
La
Présidente : S'il vous plaît! Je nous demande d'être respectueux. Vous
pouvez poursuivre. Faites attention, je vous prie.
Mme Ghazal : Je me tourne vers le premier ministre et je lui demande d'arrêter de
dire que c'est la faute de tout le monde et de prendre ses
responsabilités.
J'ai une question
très simple pour lui : Est-ce qu'il est fier de son legs comme premier
ministre? Est-ce qu'il est fier que son legs soit le scandale SAAQclic...
La
Présidente : Votre temps est dépassé...
Des voix : ...
La Présidente :
Pardonnez-moi, c'est... Vous avez
1 min 30 s. Je m'en excuse. Poursuivez. Il vous reste
14 secondes. Désolée.
Mme Ghazal : Est-ce qu'il est fier de
son legs comme premier ministre, que son legs soit le scandale SAAQclic?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault :
Oui, Mme la Présidente, on a plusieurs legs, depuis six ans et demi. Je
parle souvent d'économie. Le fait qu'on ait
battu l'Ontario puis le reste du Canada en économie, depuis six ans et demi,
c'est un beau legs. Le fait qu'on se soit battus pour défendre le
français, défendre nos valeurs, incluant la laïcité, on est très fiers de ça.
Je sais que la cheffe de Québec solidaire
n'est pas d'accord avec notre approche sur la laïcité. Nous, on pense que c'est
important de défendre notre langue puis nos valeurs.
Maintenant,
le montant des infrastructures est passé d'un plan de 100 milliards à
164 milliards, O.K.? Là, on parle d'un dépassement de coûts à la
SAAQ et on fait le lien avec l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont.
Mme la Présidente,
d'abord, rappelons, ce qui est très important, le contrat SAAQclic a été signé
sous un gouvernement libéral. Donc, il faut
quand même se rappeler de ça. Quand on signe un contrat, après on est pris avec
le contrat.
Maintenant,
on a déclenché une commission d'enquête publique. Si elle peut poser des
questions, aujourd'hui, c'est grâce à la commission d'enquête publique, qu'on a
déclenchée rapidement. Ça n'a rien à voir avec le temps des libéraux, où
ça a pris des mois avant qu'ils acceptent la commission Charbonneau.
Maintenant,
Mme la Présidente, je voudrais que la question soit un peu plus claire, de la
part de la cheffe de Québec solidaire.
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme Ruba
Ghazal
Mme Ghazal : Ma
question, elle est très claire, c'est les gens qui regardent le spectacle
désolant, en ce moment, où est-ce
qu'ils voient qu'il y a des coupures partout, où il y a des projets d'écoles
qui sont annulés, des projets d'hôpitaux qui ne sont pas
faits, et, au même moment, ils voient les centaines de millions de dollars,
peut-être même des milliards de dollars qui vont être gaspillés à cause
de SAAQclic. La confiance des Québécois et Québécoises, elle, est brisée.
Donc, je demande au premier ministre du Québec,
puisqu'on n'entend pas beaucoup des autres ministres de la CAQ, que lui, il
dise qu'il n'est pas fier de cette mauvaise gestion du gouvernement.
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Mme
la Présidente, d'abord, rappelons-nous, là, hein, au début 2023, lignes
d'attente inacceptables. Qu'est-ce
qu'on fait? Rapidement on change le président de la SAAQ puis on met l'ancien
haut fonctionnaire Éric Ducharme, qui vient du Conseil du trésor.
Rappelons que le président du conseil d'administration, Konrad Sioui, a été
remplacé par Dominique Savoie, Dominique Savoie qui a fait à peu près tous les
ministères pour les libéraux, pour la CAQ, qui a été secrétaire générale.
Maintenant,
on doit avoir, d'ici le 30 septembre, le rapport du juge Gallant. J'espère
qu'elle a confiance au juge Gallant.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal : La
confiance du Québécois est brisée. En ce moment, qu'est-ce qui nous dit qu'il
n'y a pas d'autres scandales, qu'il
n'y a pas d'autres gaspillages qui ont lieu dans les autres multiples projets
de transformation numérique du gouvernement?
Pourquoi le
premier ministre refuse d'élargir le mandat de la commission pour aller
regarder les autres projets, pour prévenir d'autres gaspillages et
d'autres scandales? Pourquoi est-ce qu'il refuse?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bien,
Mme la Présidente, là, on tire dans toutes les directions, la SAAQ, l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, les autres contrats informatiques.
D'abord, parlons des autres contrats informatiques. Il y a actuellement
203 projets informatiques qui sont en cours. Il y en a 177 où il n'y a pas
de dépassement, c'est en ligne, puis il y en a 26 où on fait un suivi très
serré. Qu'est-ce que veut Québec solidaire exactement? Plus de fonctionnaires?
Plus de syndicats?
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le député de Maurice-Richard.
Adoption en séances
extraordinaires du projet de loi assurant la
gouvernance responsable des ressources énergétiques
M. Haroun Bouazzi
M. Bouazzi : Mme la Présidente,
la semaine dernière, la ministre de l'Énergie nous est arrivée avec une liasse
d'amendements majeurs pour le projet de loi n° 69, tenez-vous bien, Mme la
Présidente, 52 amendements pour un projet de loi de 157 articles,
52 amendements qui changent fondamentalement le calcul des factures
d'électricité des Québécoises et des Québécois.
Depuis 1992, c'est un tribunal, la Régie de
l'énergie, qui fixe nos tarifs d'électricité. Eh bien, par un simple amendement
garroché la semaine dernière à la dernière minute, le gouvernement se donne le
droit d'imposer des tarifs et de casser ce principe fondamental.
Depuis 1962,
le mécanisme d'interfinancement fait que le privé paie un peu plus cher
l'électricité, et les ménages, un peu
moins cher. Eh bien, par un simple amendement garroché la semaine dernière à la
dernière minute, le gouvernement se donne le droit de faire sauter le
mécanisme.
Ce
gouvernement joue à l'apprenti sorcier avec Hydro-Québec et nos tarifs
d'électricité. La ministre de l'Énergie doit s'engager à respecter un minimum de démocratie et de ne pas imposer
un bâillon la semaine prochaine. Va-t-elle le faire?
La Présidente : La réponse de la
ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie.
Mme Christine Fréchette
Mme Fréchette : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Donc, je rappelle, en fait, l'importance de ce projet
de loi là. C'est un projet qui nous permet de moderniser le cadre législatif
qui sert le secteur énergétique. Ça fait longtemps qu'on n'a pas eu cette modernisation-là. On le sait, en
matière d'énergie, ça a évolué considérablement, particulièrement en ce
qui a trait aux sources d'énergie renouvelable, alors il est important que l'on
intègre ces réalités-là dans l'encadrement du système énergétique.
Par
ailleurs, on veut accélérer aussi la production de ces projets de rehaussement
de l'énergie renouvelable. Pourquoi? Parce
que la transition énergétique génère une immense hausse de la demande, et il
faut être au rendez-vous. Et on peut
l'être, à ce rendez-vous-là, parce qu'ici on produit de l'énergie verte, de
l'énergie renouvelable, une énergie qui correspond avec les attentes de ceux qui veulent s'inscrire dans la
décarbonation. Et c'est notre orientation. On s'engage à décarboner le
Québec et l'économie d'ici 2050.
Et
ça, on le fait aussi en collaboration avec la population, parce que, pour la
première fois dans l'histoire du Québec, on mène une consultation sur le mixte
énergétique, sur le devenir énergétique du Québec pour les 25 prochaines années.
• (10 h 40) •
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Haroun
Bouazzi
M. Bouazzi : Je n'ai entendu aucun
engagement de Mme la ministre. Et il faut comprendre que ce n'est pas tout. Ce
projet de loi, là, il ouvre la vente du privé au privé, on n'a toujours pas
étudié cet article-là. Ce projet de loi permet à Hydro-Québec de vendre
des barrages pour ceux qui sont à moins de 100 mégawatts. Ce n'est pas un
ou deux, c'est neuf barrages qui pourront être vendus demain.
Ce gouvernement joue
à l'apprenti sorcier avec Hydro-Québec et nos tarifs d'électricité. Il doit
respecter la démocratie, il doit s'engager à ne pas l'adopter par bâillon.
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Christine
Fréchette
Mme Fréchette :
Oui. Mme la Présidente, on a déjà cumulé plus de 100 heures de travail
en commission, 100 heures, je le
rappelle. Et, par exemple, prenez la journée d'hier, on a passé huit heures en
commission parlementaire, tous
ensemble, on a réussi à adopter deux articles, deux articles en huit heures.
Alors, ça vous donne une idée du rythme auquel on peut avancer. Il y a
multiplication des propositions d'amendement, de sous-amendement.
Donc, on siège, bref,
depuis le 11 février, et je pense qu'il est important qu'on puisse aller
de l'avant pour développer l'économie au Québec, pour développer l'énergie au
Québec, pour créer des emplois dans les régions, particulièrement des emplois
basés sur la transition énergétique.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Haroun
Bouazzi
M. Bouazzi :
Parlons-en, du rythme, Mme la Présidente. Après avoir écouté les groupes,
début septembre, il a fallu attendre le mois de février pour commencer à
analyser le projet de loi. Et je comprends que c'est Fitzgibbon qui l'a écrit
et qu'à chaque réponse on doive arrêter pour pouvoir expliquer à la ministre
quelle réponse donner. Moi, j'invite les gens à regarder les vidéos. On est en
interruption tout le temps, sur ce projet de loi. Je comprends que c'est Hydro-Québec
qui a écrit les 52 amendements et qu'on doive encore arrêter.
Prenez le temps et
donnez le temps à la démocratie. Un bâillon, oui ou non?
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Christine
Fréchette
Mme Fréchette :
Écoutez, je m'étonne de l'intervention du député de Maurice-Richard,
là. Hier, on a été en interruption parce qu'il voulait éclairer les choses, il
voulait mieux comprendre la façon de fonctionner du secteur énergétique. Alors,
il faut le faire, quand même, de nous accuser de suspendre les travaux alors
qu'hier c'était à sa demande et qu'on a franchement pris tout le temps requis
pour qu'il puisse avoir une meilleure compréhension, bien que je pense qu'il y
aurait encore quelques explications additionnelles qui pourront s'ajouter. Mais
je pense que c'était gentleman de faire ça, alors que, bon, voilà, ce matin, le
député s'en plaint.
Alors, je rappelle,
moi, j'invite les oppositions à collaborer à l'étude de ce projet de loi, qui
est crucial pour nous permettre d'entrer dans la transition énergétique tout en
créant des bons emplois pour les Québécois.
La Présidente :
En question principale, je
reconnais le député de Laurier-Dorion. La parole est à vous. On l'écoute.
Mesures
pour contrer la hausse du prix des loyers
M. Andrés
Fontecilla
M. Fontecilla : Merci, Mme la Présidente.
On le sait, le lien entre crise du logement, augmentation des loyers et
l'itinérance est évident. Ça commence par l'itinérance cachée, invisible, parce
qu'on a de la difficulté à payer le loyer, pour se
terminer par des gens qui dorment dans des tentes, au mieux, ou par terre dans
les différentes villes du Québec. Alors qu'on traverse la pire crise du
logement de la dernière décennie, les gens font de leur mieux pour s'en sortir.
Aujourd'hui, comme on
le sait, de plus en plus de gens se résignent à vivre dans leurs voitures parce
qu'ils ne peuvent plus payer des montants de loyer abusifs. C'est une réalité
de plus en plus présente partout au Québec, là. L'origine du problème, on le sait aussi, c'est les hausses de loyer. Des
gens qui travaillent à temps plein qui ne peuvent plus se permettre de payer un loyer, c'est un non-sens,
dans notre société. Quelle est la solution? Financer des stationnements?
Ouvrir les campings d'été?
Est-ce
que la ministre de l'Habitation entend... Qu'est-ce que la ministre de
l'Habitation entend faire pour contrer les hausses de loyer, encore plus
fortes pour les locataires, et éviter que les gens vivent dans leurs voitures?
La
Présidente : La réponse de la ministre responsable de l'Habitation.
Mme France-Élaine
Duranceau
Mme Duranceau : Merci, Mme la Présidente.
Alors, au Québec, personne ne devrait avoir à dormir dans son auto, on
s'entend, on a un filet social qui est bien présent, donc il faut qu'il y ait
des solutions.
Alors, je remercie le
député de Laurier-Dorion de soulever ce point-là ou, de manière générale, de
soulever la notion de stress à l'approche du 1er juillet, parce que je
pense que ce dont il est important de parler, en ce moment, là, justement, à
l'approche du 1er juillet, ce sont les services d'aide à la recherche de
logement. Ces services-là existent dans tous
les offices d'habitation ou presque, et j'en ai rencontré plusieurs,
d'ailleurs, dans les dernières semaines. Et on a des gens, là, des intervenants qui répondent au téléphone, qui trouvent
des solutions pour chacune des personnes qui appellent, qui les
accompagnent, qui... Des fois, la solution, oui, c'est le logement, mais il y a
d'autres enjeux dont il faut aussi s'occuper,
en collaboration avec les travailleurs du secteur de la santé, au niveau de
l'accompagnement psychosocial. Alors, c'est
important de souligner leur travail, la collaboration entre ces intervenants-là,
et surtout d'inciter les gens qui pensent avoir des problématiques
d'appeler les services d'aide à la recherche de logement.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Andrés
Fontecilla
M. Fontecilla :
Bien évidemment, Mme la Présidente, on remercie les gens qui aident des
gens à trouver du logement. Le problème, Mme la Présidente, c'est qu'il n'y en
a pas, de logement, surtout des logements à faible prix, il n'y en a plus, au
Québec, là, malgré tous les efforts et le dévouement des gens qui sont attitrés
à cette tâche-là.
C'est malheureux à
dire, Mme la Présidente, mais la ministre n'a pas de solution structurante pour
les gens qui vivent l'itinérance, qui vivent dans leur voiture. Moi, j'ai
cherché, là, la seule solution que j'ai trouvée, c'est la SEPAQ, comment... L'art de bien vivre dans sa voiture,
regardez comme c'est beau, Mme la Présidente, hein, vivre dans sa voiture...
La
Présidente : Alors, votre temps est écoulé, et ce n'est pas un tableau
didactique. Et la réponse de la ministre.
Mme France-Élaine
Duranceau
Mme Duranceau : Oui. Merci, Mme la
Présidente. Alors, la vraie solution à tout ça, vous le savez, c'est d'augmenter
l'offre de logement. Je rappelle qu'on a une grève dans le secteur de la
construction, alors j'ai hâte de voir où va loger Québec solidaire sur ce
sujet-là. Mais, Mme la Présidente...
Des voix : ...
La
Présidente : ...on ne s'interpelle pas. J'ai entendu des commentaires,
faites attention. C'est le silence, il n'y a que la ministre qui répond.
Mme Duranceau :
Alors, Mme la Présidente, je pense que, dans l'immédiat... bon, d'abord, il
faut augmenter l'offre de logement, tous les
types de logements, mais, dans l'immédiat, il faut offrir de l'aide aux gens
qui en ont besoin. Alors, je réitère que ce sont les services d'aide à
la recherche de logement qui sont les mieux équipés pour répondre aux demandes
des individus qui cherchent à se reloger. Et je compléterai à la prochaine
question.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Andrés
Fontecilla
M. Fontecilla : La trajectoire de
l'itinérance, elle est très simple, Mme la Présidente. En premier, c'est des
loyers trop élevés ou des évictions.
Après, c'est tomber dans l'itinérance cachée, dans une voiture ou chez des amis.
Ensuite, c'est trouver une tente et s'installer dans un campement ou en
région, dans le fond du bois.
Tout ce que la ministre a trouvé à
faire, c'est accroître les hausses des loyers et aggraver le problème. Il faut
arrêter de nourrir le problème.
Est-ce
que la ministre reconnaît que ses politiques nourrissent la crise du logement
et l'itinérance, par conséquent?
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme France-Élaine
Duranceau
Mme Duranceau : Oui, Mme la Présidente, écoutez,
plus de 24 000 logements sociaux et abordables en construction, je pense que je vais dans le bon
sens sur ce qu'il faut faire pour régler la crise du logement. Mais, ceci dit,
dans l'immédiat, moi, j'invite les gens qui pensent avoir de la difficulté à
trouver un logement à faire appel aux services d'aide à la recherche de logement. On a injecté
3,9 millions de dollars additionnels là-dedans. On a
1 000 PSL, aussi, depuis le dernier budget, pour accompagner
les gens qui auraient de la difficulté à payer. On a, par ailleurs, le
programme d'Allocation-logement qui vient aider aussi au paiement des loyers.
Les services d'aide à la recherche de logement sont ouverts sept jours sur
sept, du 16 juin au 6 juillet, sauf le 24 juin, et c'est ça qui
va aider.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le député
de Jean-Talon.
Vente d'électricité par le secteur privé
M. Pascal
Paradis
M. Paradis :
Oui, à la commission qui étudie le projet de loi n° 69 réformant le
secteur de l'énergie on va de problème en problème. Ça prend énormément de
travail pour extirper l'information. On le comprend, c'est parce que c'est
l'ancien ministre qui a écrit la version précédente du projet de loi, et là
c'est Hydro-Québec qui a fourni un paquet d'amendements,
qu'on vient de recevoir en liasse, qui changent complètement le projet de loi.
Et souvent le gouvernement n'a pas l'information, n'a pas les réponses
aux questions importantes qu'on pose, notamment sur la privatisation du secteur
de l'énergie.
Le premier ministre
dit : On ne privatise pas Hydro-Québec. Ce n'est pas ça, la question.
C'est la privatisation de la vente d'électricité, qui est un monopole
d'Hydro-Québec.
La ministre
dit : Le PQ avait créé une exception, aïe! pour la vente d'énergie créée
par biomasse. On a demandé à la ministre : Il y en a combien au Québec?
Zéro. Maintenant, on ouvre la porte toute grande aux entreprises privées.
Combien il va y en avoir? Comment il va y en avoir? Pas de réponse.
La ministre va-t-elle
nous l'admettre, aujourd'hui, c'est quoi, la réponse?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault :
Oui, Mme la Présidente. Le Parti québécois a un problème avec
l'électricité. Il y a actuellement 175 milliards de projets chez
Hydro-Québec. On attend le projet de loi n° 69 pour développer. Et
qu'est-ce que fait le Parti québécois pendant ce temps-là? Il propose de
réduire le prix de l'essence de 1,5 milliard.
Donc, le grand défi
qu'on a, au Québec, c'est d'électriser nos transports. Pour ça, on va avoir
besoin de plus d'électricité. Donc, moi, j'invite le Parti québécois, là, je
comprends qu'il y a une élection contre Éric Duhaime dans Arthabaska, mais à
aider, aider Hydro-Québec.
Puis des barrages,
des barrages qui n'appartiennent pas à Hydro-Québec, ça existe depuis 1920, ça
fait 100 ans, 100 ans. Donc, ce n'est pas la CAQ qui a inventé ça.
Tous les gouvernements ont cru que c'était bon de développer l'électricité. Le seul
ici qui est pour la privatisation d'Hydro-Québec, c'est le chef du Parti
québécois.
• (10 h 50) •
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Pascal
Paradis
M. Paradis :
Bon, moi, je pensais que la CAQ allait présenter un candidat dans Arthabaska,
là, mais là je ne suis pas sûr, avec ce qu'on entend du premier ministre.
Cela étant dit,
diversion, le premier ministre lui-même répond qu'on va avoir 175, peut-être
200 milliards d'investissement. Et,
pour gérer ça, ce gouvernement-là n'est pas préparé. Il nous arrive avec un
paquet d'amendements de dernière minute, alors que ça fait deux ans
qu'on parle de ce projet de loi là. Mal préparé, mal planifié.
Est-ce que la
ministre va retirer son projet de loi?
La Présidente :
La réponse — s'il vous plaît, une seule personne a le droit de
parole — de
la ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie.
Mme Christine Fréchette
Mme Fréchette :
Oui. Merci, Mme la Présidente. Donc, je rappelle qu'on a discuté
abondamment, déjà, du projet de loi. Depuis le 11 février, on a cumulé
plus de 100 heures de travail en commission, et ça, c'est sans compter
tout ce qu'on avait fait aussi l'automne passé, en septembre, où on avait reçu
une bonne quarantaine de groupes qui se sont prononcés sur les orientations du
projet de loi. Donc, je pense qu'à un moment donné il faut prendre des
décisions.
On a une transition
énergétique dans laquelle on s'engage. Ce projet de loi là va nous permettre de
s'y engager en changeant la mission d'Hydro-Québec, de la régie, de la ministre
de l'Énergie et du ministre de l'Environnement en y intégrant la notion de
transition énergétique.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Pascal
Paradis
M. Paradis :
Ça sent tellement le bâillon, ces réponses-là. Sur ces 100 heures,
combien, combien passées à attendre des
réponses qui ne sont jamais venues sur des questions fondamentales? Un autre
silence de la ministre. Je lui ai demandé, hier : Qui, au Québec,
appuie les amendements qu'elle a déposés? Bruits de criquets, silence. Zéro. Moi,
je lui ai nommé des dizaines et des dizaines de groupes, des industries aux
groupes environnementaux, en passant par les PME,
qui sortent tous pour dire : On n'en veut pas, de ce projet de loi là.
Qu'il soit retiré, mais surtout pas adopté par bâillon.
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Christine
Fréchette
Mme Fréchette :
Oui. J'en profite pour rappeler que, quoi qu'en dise le Parti québécois, on
n'est pas du tout dans une stratégie en lien avec la privatisation.
L'autoproduction, le premier ministre le rappelait, ça existait même sous René
Lévesque, donc, ça, c'est un fait, déjà présent depuis les toutes premières
heures. Et, pour ce qui est de la permission
de vendre à un consommateur, eh bien, c'est le Parti québécois qui a amené
cette possibilité-là, qui l'a amenée en 2000. Et donc on s'inscrit dans
cette ouverture-là, qui a été créée par le Parti québécois, tout en tenant
compte de l'évolution des sources d'énergie renouvelable. Alors, on va
travailler pour le Québec, pour la création d'emplois bien rémunérés dans le
contexte de la transition énergétique.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le député
de Saint-Jérôme.
Plan
de réduction de la taille de l'État
M. Youri
Chassin
M. Chassin : Tous autant que nous sommes, je considère que nous sommes
devenus des spécialistes de l'appareil bureaucratique québécois, mais prenons
un pas de recul, Mme la Présidente, et, au regard des citoyens qui regardent le gouvernement aller, que voient-ils?
Bien, qu'au gouvernement et pour les oppositions aussi tous les prétextes
sont bons pour intervenir, pour mettre sur pied des lois, des règles, une
équipe d'intervention, un conseil, un bureau, une régie, une agence, et ça
génère tout l'appareil bureaucratique qui étouffe le Québec. Alors, on a, par
exemple, un protecteur national de l'élève, un protecteur de l'intégrité en
loisir et sport et un protecteur du citoyen, qui s'est d'ailleurs inquiété qu'il y a trop d'institutions qui portent le même nom. Ce sont des institutions qui
sont utiles, mais il faut réfléchir à débureaucratiser.
Je
félicite le gouvernement de vouloir réduire les barrières interprovinciales au
commerce. Est-ce qu'il va réduire le nombre d'organismes publics?
La
Présidente : La réponse de la... — silence, je vous prie — de
la présidente du Conseil du trésor.
Mme Sonia
LeBel
Mme LeBel : Bien, merci, Mme la
Présidente. Je vais tenter une réponse qui, peut-être, pourrait convenir à la
question.
On a déposé un plan
de stratégie des dépenses publiques pour l'année 2025-2026. Dans ce plan
de dépenses, il y a l'examen des dépenses. Dans l'examen des dépenses, il y a
des économies à la clé, justement, pour nous permettre d'arriver à l'équilibre
budgétaire sur cinq ans, il y a des objectifs d'optimisation de l'État. On le
fait déjà avec la SQI, sur les loyers, on va
le faire avec le MCN, avec la mutualisation des services. On est en train de
regarder, à l'intérieur du gouvernement, comment on peut faire pour
éviter de l'interfacturation entre nos ministères. C'est un peu surréaliste
qu'aujourd'hui on ait des gens qui sont non seulement... qui sont consacrés à
s'autofacturer à l'interne.
Alors,
on est en action, Mme la Présidente, non seulement sur la réduction du nombre
d'effectifs, mais également sur la réduction de la bureaucratie. Et tout
ça pour quoi? Pour simplifier la vie de tout le monde, mais surtout pour
générer des économies et nous aider à revenir à l'équilibre budgétaire, tel
qu'on l'a promis.
La Présidente : Première complémentaire.
M. Youri Chassin
M. Chassin : Dans l'examen des dépenses, il y a effectivement la
réduction de l'espace locatif, hein, pour le gouvernement, on comprend. Après
la pandémie, c'est devenu nécessaire puis c'est une réalité. Il y a aussi la réduction
du recours à la main-d'oeuvre indépendante. Là,
est-ce que je comprends que ça, ça peut servir, par exemple, à réduire le déficit ou est-ce que c'est laissé dans le budget
de la Santé, qui ont fait ces efforts-là? Là, je ne suis pas certain, là-dessus,
Mme la Présidente.
La
Présidente : La réponse du ministre délégué à l'Économie. On l'écoute.
M. Christopher
Skeete
M. Skeete :
Bien, j'aimerais rappeler au collègue que le gouvernement s'est donné comme
objectif de réduire le fardeau administratif depuis le plan 2020-2025.
Rappel, c'est 15 %, le volume, 10 %, le nombre de formalités qu'on
veut réduire, et 200 millions, le nombre en termes de dollars qu'on veut
réduire aussi.
Je viens,
aujourd'hui, de déposer le projet de loi sur le commerce interprovincial, une
mesure très importante, qui va beaucoup nous
aider à harmoniser avec le reste du Canada ce qui se fait en termes de normes
et de produits qu'on peut avoir. Donc,
Mme la Présidente, le collègue défonce une porte qui est déjà ouverte. On est
en action. La collègue au Conseil du
trésor fait un travail extraordinaire. Nous, avec le volet allègement
réglementaire, maintenant, avec le commerce interprovincial, on est en
mouvement, Mme la Présidente.
La
Présidente : Et deuxième complémentaire.
M. Youri
Chassin
M. Chassin : Quel excellent plan que la réduction de l'appareil administratif et
réglementaire, Mme la Présidente! C'est moi qui l'ai déposé, d'ailleurs,
à ce moment-là. Puis, effectivement, le commerce interprovincial, bravo!
Le nombre
d'organismes qui pullule, qui augmente, et on a toujours un nouvel exemple de
bonne raison d'intervenir, moi, je pense que
c'est ça, questionner la pertinence, comme je l'ai fait la semaine dernière
dans la question sur questionner la pertinence de la SAAQ.
La
Présidente : La réponse de la présidente du Conseil du trésor.
Mme Sonia
LeBel
Mme LeBel :
Oui, bien, je vais compléter ma réponse puis je vais suggérer à mon
collègue une lecture extrêmement intéressante, qui s'appelle la stratégie de
dépenses du gouvernement 2025-2026. Et, à l'intérieur de cette stratégie de dépenses là, il y a des tableaux
extraordinaires qui démontrent effectivement les économies qu'on veut générer
avec l'examen des dépenses, et ce sont des économies au budget du gouvernement.
Et,
quand on parle des mesures de transformation de l'État, je nommais trois
ministères et organismes qui seront à
contribution, le CAG, le MCN et la SQI. 2025-2026, ce sont
136 millions de dollars. En 2026-2027, 295 millions. 292. 418. À terme, ces mesures vont générer
600 millions de dollars récurrents d'économies à l'État.
On est en action, Mme
la Présidente, et on va continuer à aller de l'avant.
La
Présidente : Alors, voilà. Cela met fin à la période de questions et
de réponses orales.
Motions
sans préavis
Comme
il n'y a pas de votes reportés, nous allons passer à la motion rubrique sans
préavis, et, pour ce faire, je cède la place à la première
vice-présidente de l'Assemblée nationale. Bonne fin de journée, tout le monde.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Donc, en fonction de nos règles et de l'ordre de
présentation des motions sans préavis, je
suis prête à reconnaître un membre du deuxième groupe d'opposition. M. le
député de Maurice-Richard, à vous la parole.
Une voix : ...
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Merci
beaucoup. Mme la Présidente, je sollicite le consentement de cette Assemblée
pour présenter la motion suivante
conjointement avec le député de Jacques-Cartier, le député de Jean-Talon et la
députée de Vaudreuil :
«Que l'Assemblée
nationale rappelle l'importance du travail des parlementaires dans l'étude de
tous les projets de loi, tant du côté des oppositions que du côté
gouvernemental;
«Qu'elle
souligne qu'Hydro-Québec est plus qu'une société d'État : elle incarne un
patrimoine collectif, chèrement acquis, au coeur de l'identité, de la
fierté et de l'avenir économique des Québécoises et des Québécois;
«Qu'enfin
elle demande au gouvernement du Québec de s'engager à ne pas recourir à la
procédure d'exception pour l'adoption du projet de loi 69.»
• (11 heures) •
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le député. Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette motion?
M. le leader du gouvernement.
M. Bonnardel :
Pas de consentement, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Comme
il n'y a pas de consentement, nous allons poursuivre. Je suis prête à
entendre un membre du troisième groupe d'opposition. M. le député de Matane-Matapédia.
M. Bérubé : Mme la Présidente, je
sollicite le consentement des membres de cette Assemblée afin de présenter, conjointement avec le député de Pontiac, le député
d'Hochelaga-Maisonneuve et la députée de Vaudreuil, la motion
suivante :
«Que l'Assemblée
nationale affirme qu'il est préférable que la fonction de ministre responsable
de la région de l'Abitibi-Témiscamingue soit assumée par un député ou une
députée issus des circonscriptions de cette région.»
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, M. le député. Est-ce qu'il y a consentement
pour débattre de cette motion? M. le leader du gouvernement?
M. Bonnardel :
Pas de consentement, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Comme
il n'y a pas de consentement, je suis prête à entendre un membre du
groupe formant le gouvernement. Mme la ministre des Transports et de la
Mobilité durable, à vous la parole.
Souligner
la Semaine nationale de sensibilisation
à la sécurité des travailleurs routiers
Mme Guilbault : Oui. Merci, Mme la Présidente. Je sollicite le consentement
de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante conjointement avec le
leader de l'opposition officielle, le député de Taschereau, le député des Îles-de-la-Madeleine
et la députée de Vaudreuil :
«Que l'Assemblée
nationale souligne que la Semaine nationale de sensibilisation à la sécurité
des travailleurs routiers se tiendra cette année du 9 au 15 juin 2025;
«Qu'elle réitère que
les comportements téméraires des conducteurs constituent l'une des principales
causes de blessures et de décès chez les travailleurs routiers au Québec;
«Qu'elle rappelle aux
conducteurs qu'aux abords d'un chantier routier, il est impératif de respecter
les limites de vitesse, d'être attentifs à la signalisation temporaire, et de
redoubler de vigilance pour assurer la sécurité de tous;
«Qu'elle souligne que
les directives des signaleurs routiers, qui ont préséance sur la signalisation,
doivent être respectées en tout temps afin de prévenir les accidents;
«Qu'elle
encourage la population à faire preuve de courtoisie et de respect envers les
travailleuses et travailleurs routiers, qui assurent, souvent au péril
de leur vie, l'entretien et l'amélioration de notre réseau routier;
«Qu'elle
rappelle que la sécurité des zones de travail est une responsabilité partagée
entre les autorités publiques, les entrepreneurs et l'ensemble des
usagers de la route;
«Qu'enfin,
l'Assemblée nationale observe une minute de silence à la mémoire de toutes les
victimes blessées ou décédées dans l'exercice de leur travail sur nos
routes.»
Merci.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, Mme la ministre. Est-ce qu'il y a
consentement pour débattre de cette motion? Oui, M. le député de Saint-Jérôme?
M. Chassin : ...que je suis conjoint à cette motion, j'apprécierais.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Est-ce qu'il y a consentement? Consentement.
Parfait. Donc...
Une voix :
...
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Consentement, sans débat. Donc, je vous invite à
vous lever pour observer une minute de silence...
Des voix :
...
Mise
aux voix
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Est-ce que...
Des voix : Adopté.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : La motion est adoptée
•
(11 h 04
—
11 h 05)
•
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci. Vous pouvez vous asseoir. Donc, nous allons
poursuivre avec un membre du groupe formant l'opposition officielle. Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Merci, Mme la Présidente. Je sollicite le consentement de cette Assemblée
afin de présenter la motion suivante
conjointement avec la députée de Sherbrooke, le député des Îles-de-la-Madeleine
et la députée de Vaudreuil :
«Que l'Assemblée
prenne acte que l'article 10 du projet de loi 95 pourrait avoir pour
effet de nuire à la capacité d'attraction et de rétention du personnel des
établissements du réseau de la santé, alors que ceux-ci sont confrontés à
d'importants enjeux de main-d'oeuvre;
«Qu'elle prenne acte
que la possibilité d'être priorisé pour une place en service de garde sur le
lieu de travail est un puissant incitatif pour le personnel de la santé et
contribue à sa conciliation travail-famille;
«Qu'enfin, elle
demande au gouvernement d'exclure les établissements du réseau de la santé de
l'application de l'article 59.7.1 introduit par l'article 10 du
projet de loi 95 afin de ne pas nuire à l'implantation de futurs services
de garde priorisés pour les employés du réseau de la santé.» Merci.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette
motion? M. le leader du gouvernement.
M. Bonnardel :
Pas de consentement, Mme la Présidente.
Avis
touchant les travaux des commissions
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Comme
il n'y a pas de consentement, nous allons poursuivre à la rubrique Avis
touchant les travaux des commissions. Et, pour ce faire, M. le leader du
gouvernement, je vous cède la parole.
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, la Commission des finances publiques poursuivra l'étude
détaillée du projet de loi n° 100, Loi sur la
négociation et la détermination des conditions de travail requérant une
coordination nationale notamment dans les secteurs public et parapublic,
aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 13 heures, ainsi que le
mardi 3 juin, de 10 heures à midi, à la salle
Louis-Joseph-Papineau;
La
Commission de l'économie et du
travail poursuivra les consultations
particulières et les auditions publiques sur le projet de loi n° 101, Loi visant l'amélioration
de certaines lois du travail,
aujourd'hui, après les avis touchant les travaux des commissions jusqu'à
12 h 50, ainsi que le mardi 3 juin, de 10 heures à
11 h 35, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La Commission de
l'aménagement du territoire poursuivra les consultations particulières et les
auditions publiques sur le projet de loi n° 97, Loi
visant principalement à moderniser le régime forestier, aujourd'hui, après les
avis touchant les travaux des commissions jusqu'à 12 h 50, ainsi que
le mardi 3 juin, de 10 heures à 11 h 35, à la salle
Pauline-Marois;
La Commission de la
santé et des services sociaux entreprendra les consultations particulières et
les auditions publiques sur le projet de loi n° 103, Loi
visant principalement à réglementer les sites de consommation supervisée afin
de favoriser une cohabitation harmonieuse avec la communauté, le
mardi 3 juin, de 10 heures à 11 h 50, à la salle Marie-Claire-Kirkland;
Et
finalement la Commission de
l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles poursuivra l'étude détaillée du projet de loi n° 69,
Loi assurant la gouvernance
responsable des ressources énergétiques et modifiant diverses dispositions législatives, le mardi 3 juin, de 10 heures à
12 heures, à la salle du Conseil
législatif. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, M. le leader. Pour ma part, il n'y avait pas
d'avis de la présidence.
Renseignements
sur les travaux de l'Assemblée
Avis
de sanction du projet de loi n° 98
Nous sommes
maintenant rendus à la rubrique Renseignements sur les travaux de l'Assemblée.
Je vous informe qu'il y aura sanction du projet de loi n° 98,
Loi modifiant la Loi électorale principalement afin de préserver l'intégrité du
processus électoral, aujourd'hui, à 11 h 30, au bureau de Son Honneur
la lieutenante-gouverneure.
Affaires
du jour
La période des
affaires courantes étant terminée, je cède la parole à M. le leader du
gouvernement pour nous indiquer la suite de nos travaux.
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, je vous demande d'appeler l'article 18 du
feuilleton.
Projet de loi n° 92
Prise
en considération du rapport de la commission
qui en a fait l'étude détaillée
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : À l'article 18, l'Assemblée prend en
considération le rapport de la Commission des finances publiques sur le projet
de loi n° 92, Loi modifiant diverses dispositions
principalement dans le secteur financier.
Y a-t-il des
interventions? Mme la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré, à vous la parole.
Mme Kariane
Bourassa
Mme Bourassa : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. J'ai le plaisir de vous présenter pour prise en considération du
rapport le projet de loi n° 92, la Loi modifiant
diverses dispositions principalement dans le secteur financier. Ce projet
s'inscrit dans notre engagement à garder les lois de ce secteur à jour, tout ça
en y apportant sur une base régulière des ajustements appropriés qui sont le
résultat d'échanges continus avec les acteurs du secteur financier et du
courtage immobilier.
Ce projet vise
d'abord la fusion de la Chambre de l'assurance de dommages et la Chambre de la
sécurité financière dans un nouvel
organisme, la Chambre de l'assurance. Celle-ci sera un organisme
d'autoréglementation sujet à une décision de reconnaissance prise par l'Autorité
des marchés financiers. La nouvelle chambre remplira la somme des rôles des chambres existantes, à l'exception
des fonctions sur l'encadrement de l'épargne collective, je précise, qui seront
bientôt remplies par l'Organisme canadien de réglementation des investissements.
Le projet de loi fait
aussi la refonte de dispositions relatives au Fonds d'indemnisation des
services financiers. Il visera dorénavant
les cas de fraude commis par toute personne physique qui agit au Québec
directement auprès du public, et ce, relativement à un service
financier.
Le
projet renforce aussi les pouvoirs d'intervention de l'Autorité des marchés
financiers. Par exemple, il introduit un régime de pénalités administratives,
il augmente les montants minimaux et maximaux des amendes pénales dans plusieurs lois, il crée dans certaines lois des
infractions spécifiques pour la fraude afin d'y associer des amendes plus
élevées.
• (11 h 10) •
Le
projet apporte aussi des avancées du côté de l'assurance. Par exemple, on a en
tête l'ouragan Debby, l'ouragan qui a fait beaucoup de ravages. Eh bien,
le projet de loi répond à des préoccupations soulevées par cette catastrophe naturelle en donnant à l'Autorité des marchés
financiers le pouvoir d'ajouter une flexibilité additionnelle dans les règles
qui encadrent l'exercice des fonctions d'expert en sinistre lorsque les
circonstances le justifient. Il modifie les règles gouvernant la fédération Promutuel. Il assouplit les
exigences relatives à la composition des conseils d'administration pour les
assureurs ayant des activités substantielles à l'extérieur du Québec.
Et finalement le
projet modifie la Loi sur le courtage immobilier afin qu'elle puisse refuser
l'émission ou le renouvellement d'un permis
à des personnes qui, de l'avis de l'Organisme d'autoréglementation du courtage
immobilier, n'ont pas la probité requise pour oeuvrer dans ce secteur.
Le projet bonifie aussi le régime de sanctions pénales prévu par cette loi.
C'est, encore une
fois, en recherchant l'équilibre entre les objectifs de protection du public et
de flexibilité pour l'industrie que toutes
ces mesures ont été élaborées. Nous avons bien écouté les parties prenantes qui
se sont adressées à nous en commission parlementaire. Nous les
remercions pour leur participation à nos travaux. Ça s'est déroulé assez rondement. Je note que plusieurs amendements issus
de consultations particulières ont été adoptés par les membres de la commission.
Je pense, notamment, à la contribution de la FADOQ et de Beneva.
J'aimerais saluer,
d'ailleurs, le député de Marguerite-Bourgeoys et la députée de Verdun, qui nous
ont... avec qui nous avons eu plusieurs discussions, avec qui nous avons
collaboré tout au long de l'étude détaillée. Je pense aussi spécifiquement à la
section sur le courtage immobilier, où il y a eu de bons échanges et de bonnes
propositions de part et d'autre. Je tiens
aussi à remercier la Commission des finances publiques et les équipes du
ministre... du ministère des Finances, de l'Autorité des marchés
financiers et de l'OACIQ pour leur contribution.
Je demande donc
aujourd'hui à cette Assemblée de prendre en considération le rapport du projet
de loi n° 92 afin de permettre à l'Assemblée de procéder à la sanction du
projet de loi. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Maintenant, nous poursuivons
avec le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Frédéric
Beauchemin
M. Beauchemin :
Merci, Mme la Présidente. Nous venons de finir l'étude détaillée attentive,
là, sur le projet de loi n° 92 qui
modifie, évidemment, plusieurs dispositions dans le secteur financier. Mais,
comme son nom l'indique, là, ça
présentait plusieurs mesures spécifiques qui allaient avoir des effets
importants sur l'ensemble de l'industrie, évidemment, l'assurance, mais
le courtage immobilier, donc, notre économie.
La première mesure
importante présentée par le projet de loi concernait la fusion des chambres de
l'assurance de dommages avec la fusion de la Chambre de la sécurité financière.
La fusion proposée par le ministre était différente de ce qui avait déjà été exploré par le
gouvernement libéral, évidemment, mais nous sommes, somme toute... On va
répondre... On trouve que ça répond quand même au problème de
dédoublement et on trouve que ça va faciliter le cheminement pour le
consommateur dans un processus de plainte. Donc, là-dessus, on trouve qu'il y a
quand même un avancement. Cette fusion, en
fait, a été, d'ailleurs, accueillie favorablement, là, par les assureurs et
l'industrie. Reste à voir si la fusion va quand même bien se dérouler,
mais nous avons confiance envers les dirigeants des deux chambres pour mener
cette fusion à terme.
Nous avons vu aussi,
avec les représentants des compagnies d'assurance durant les consultations
particulières, que d'autres mesures étaient
aussi un peu plus difficiles à digérer, notamment celles qui demandaient que
les employés qui ne sont pas experts
en sinistre mais qui traitent des demandes puissent autoriser de plus gros
montants de remboursement dans le
contexte des pics de demande en raison des catastrophes naturelles, qui
semblent se multiplier, malheureusement, dans les dernières années. Nous
avons présenté un amendement qui va dans le sens de leur demande avec le
ministre. Nous avons trouvé un juste milieu pour augmenter le seuil maximal qui
peut être autorisé par un représentant non certifié en sinistre à
7 500 $. C'est une augmentation de 50 % par rapport à ce qui
était initialement la norme en vigueur. En
acceptant notre amendement, le ministre permettra aux consommateurs de recevoir
des remboursements qui peuvent faire une différence énorme dans une
situation stressante, et l'industrie sera, évidemment, également plus
productive.
Nous
avons également eu des conversations très intéressantes avec le ministre quant
à la place de la protection du consommateur dans les mesures mises en
place dans la Loi sur le courtage immobilier. Grâce à notre amendement, nous
avons clarifié, dans la loi, le terme de probité en le jumelant avec protection
du public. Ainsi, pour la délivrance d'un
permis de courtier immobilier ou dans l'évaluation d'un potentiel suspens d'un
permis, un courtier qui n'a pas respecté son devoir de protection du
public pourrait être pénalisé en se voyant refuser son permis ou l'être
suspendu.
La vente ou l'achat
d'une propriété est, évidemment, une situation très stressante pour tous les
Québécois. C'est facile pour des courtiers, donc, ou pour d'autres individus
d'en prendre avantage et de faire des gains frauduleux. Nous avons tenté
d'intégrer dans la loi des obligations de dénonciation des titulaires de permis
de courtier immobilier qui exploiteraient, malheureusement, des personnes
vulnérables ou les aînés, par exemple, mais le ministre s'est montré moins
ouvert sur ce sujet-là qu'on l'espérait. Toutefois, il nous a garanti qu'il
allait entamer des discussions avec la ministre
responsable des Aînés pour voir comment le gouvernement pourrait bonifier les
lois, car il y en a neuf qui sont affectées sur la protection des
personnes vulnérables.
L'organisme qui
régule les courtiers en immobilier, l'OACIQ, nous a également assuré que
c'était un sujet qui était pris au sérieux par cet organisme. Ils ont augmenté
la durée des formations que les courtiers immobiliers doivent suivre quant à la
protection du public et des personnes vulnérables, et la gestion de conflit
d'intérêts. On parle d'une formation, maintenant, qui va durer une douzaine
d'heures et qui va être annuelle, et donc récurrente, ce qui est un avancement,
évidemment, pour toute l'industrie.
Le projet de loi a
également permis de mettre en place des mesures qui vont favoriser l'expansion
d'entreprises innovatrices québécoises, telles que Beneva, dans le domaine de
l'assurance, mais à l'extérieur du Québec. Les entreprises se retrouveraient
limitées par leurs modèles d'affaires et ne pouvaient pas, donc, composer leurs
conseils d'administration d'administrateurs qui connaissaient bien le marché
dans le marché d'expansion. Donc, c'était un enjeu pour Beneva, et on a été
capables de l'adresser, car le ministre a présenté un amendement, que nous
avons accueilli, qui répondait directement
aux demandes spécifiques de l'entreprise. Ça va être bénéfique pour
l'industrie, pour Beneva et pour, évidemment, notre économie.
Essentiellement, le
projet de loi a été bonifié et va permettre non seulement la protection du
consommateur, mais il va également permettre
à l'industrie de l'assurance d'être plus efficace en améliorant sa productivité
et sa gouvernance, et de même pour les courtiers d'assurance. C'est une
victoire pour notre économie, Mme la Présidente. Merci.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le député. Est-ce qu'il y a... Est-ce qu'il y a d'autres interventions
sur le projet de loi? Mme la députée de Châteauguay.
Mme Gendron :
Pour le projet de loi n° 95?
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Non.
Nous ne sommes pas au projet de loi n° 95, Mme la députée. Alors, nous sommes
sur le rapport de la Commission des finances publiques portant sur le projet de
loi n° 92, plutôt.
Donc, est-ce qu'il y
a d'autres interventions sur ce projet de loi là? Je comprends qu'il n'y en a
pas d'autre.
Mise
aux voix du rapport
Donc,
le rapport de la Commission des finances publiques portant sur le projet de loi
n° 92, Loi modifiant diverses
dispositions principalement dans le secteur financier, est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Adopté. M. le leader, pouvez-vous nous indiquer la
suite de nos travaux?
M. Bonnardel :
Oui, Mme la Présidente, je vous demande d'appeler l'article 19 du
feuilleton.
Projet
de loi n° 95
Prise en considération du
rapport de la commission qui en a fait l'étude
détaillée et des amendements de la députée de Sherbrooke
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Donc,
à l'article 19 du feuilleton, l'Assemblée prend en considération le
rapport de la Commission des relations avec les citoyens sur le projet de loi
n° 95, Loi favorisant l'équité dans l'accès aux services de garde éducatifs à l'enfance subventionnés dispensés par
les titulaires de permis, ainsi que
les amendements transmis en vertu de
l'article 252 du règlement par Mme la députée de Sherbrooke. Ces
amendements sont déclarés recevables.
Est-ce qu'il y a des interventions? Là, je
comprends... Mme la députée de Châteauguay, à vous la parole.
Mme Marie-Belle Gendron
Mme Gendron : Merci,
Mme la Présidente. Il me fait plaisir de prendre parole aujourd'hui au nom de
la ministre de la Famille, en tant que son adjointe parlementaire.
Au cours des deux dernières semaines, mes
collègues et moi ont été sur la Commission des relations avec les citoyens
pour étudier le projet de loi n° 95. Aujourd'hui, nous franchissons une
autre grande étape pour le projet de loi, menant à son adoption, du projet
de loi n° 95 favorisant l'équité dans l'accès aux
services de garde éducatifs à l'enfance subventionnés dispensés par des
titulaires de permis.
Je souhaite,
Mme la Présidente, porter à votre attention quelques points et rappeler les
mesures que nous souhaitons mettre en place afin d'offrir une plus
grande équité dans l'octroi des places subventionnées aux familles québécoises.
• (11 h 20) •
Ce projet de loi propose un processus
d'attribution de places plus transparent, plus équitable et uniforme pour les parents à la recherche d'un service de garde
éducatif à l'enfance. Vous savez, le projet de loi a été déposé par la ministre
de la Famille le 27 mars dernier. Ce
projet de loi s'inscrit dans la volonté du gouvernement de poursuivre le
travail entamé dans le cadre du Grand
chantier pour les familles. Pour rappel, c'est en octobre 2021 que notre
gouvernement lançait le Grand chantier pour les familles, ce plan
d'action visant à compléter et à moderniser le réseau de services de garde
éducatifs à l'enfance afin de répondre aux besoins des familles du Québec.
Le projet de loi n° 95 s'insère dans cette
démarche, et vise à offrir aux parents un accès plus équitable aux services de
garde éducatifs à l'enfance au Québec, et met la table pour le nouveau portail
d'inscription aux services de garde
éducatifs qui sera lancé cet automne. Ce projet prendra la forme d'une
véritable liste d'attente, plus transparente et plus compréhensive pour les
parents qui sont à la recherche d'une place subventionnée, tandis que l'aspect
central du projet de loi concerne les politiques d'admission.
Au cours de la dernière année, Mme la
Présidente, le ministre... le ministère de la Famille, pardon, a effectué
l'inventaire des partenariats et des missions en vigueur dans les CPE et les
garderies subventionnées. Cette recension a permis d'avoir un portrait global
de la situation et de constater qu'une grande majorité des CPE et des garderies
subventionnées possèdent une politique
d'admission avec des critères de sélection extrêmement variés. Actuellement, on
compte plus de
2 000 politiques d'admission différentes dans le réseau de services
de garde éducatifs à l'enfance, 2 000 politiques. Ces missions
et ces partenariats, qui existaient parfois avant même la création du réseau, font
en sorte que, selon les réponses que le ministère a reçues, jusqu'à 70 %
des places en CPE et en garderie subventionnée étaient priorisées en raison de ces divers critères d'admission. On a
comptabilisé des centaines de priorisations différentes, dont, entre autres, la priorisation en fonction de la
langue, en fonction de la religion, de l'appartenance à une communauté
culturelle.
Face à ce constat, force est de constater qu'il
fallait revoir le fonctionnement afin de réduire le nombre de barrières à
l'entrée pour permettre un accès plus équitable aux places subventionnées pour
les familles du Québec. Trop de parents, et
je suis certaine que mes collègues l'ont également entendu, se butent à une
série de refus dans les services de
garde subventionnés de leur secteur parce que leur situation ne correspond pas
aux critères de priorisation de l'installation dans laquelle ils veulent
inscrire leurs enfants.
Parlons maintenant des objectifs de ce projet de
loi. Une fois que ce projet de loi est en vigueur, nous mettrons en place une
seule politique d'admission, une seule politique d'admission uniforme pour tous
les services de garde éducatifs à l'enfance. Je le mentionnais quelques
instants auparavant, notre volonté, comme gouvernement, est de favoriser une meilleure équité dans l'attribution
des places subventionnées. C'est d'ailleurs pourquoi la liste d'attente sera
sous la responsabilité du gouvernement dès la mise en ligne du nouveau portail.
Les services de garde éducatifs à l'enfance ne pourront plus sélectionner
à la pige leur clientèle sur la base de leurs propres critères d'admission.
La Loi sur les services de garde éducatifs à
l'enfance est claire et repose sur deux grands principes : le premier, à
savoir l'égalité des chances, et le deuxième, la conciliation
famille-travail-études. Dans le projet de loi, on... nous proposerons d'ajouter un troisième grand principe,
celui de la mixité sociale comme fondement de la loi, dans ce même esprit
que l'on souhaite limiter le nombre de priorisations possibles à six critères
de priorisation.
Donc, deux de ces priorisations s'inscrivent
dans l'objectif d'égalité des chances, donc, premièrement, les enfants à
besoins particuliers, deuxièmement, ceux vivant dans un contexte de priorité
socioéconomique. Donc, trois autres priorisations s'inscrivent dans l'objectif
de conciliation famille-travail-études, dont les enfants dont le parent
travaille pour un employeur donné, ensuite les enfants dont un parent est
inscrit dans un établissement d'enseignement, et,
finalement, ainsi que les enfants dont un parent réside sur le territoire d'une
municipalité. Dans ces trois derniers cas de figure, le service de garde
devra avoir conclu avec le partenaire une entente incluant une contrepartie qui
sera rendue publique afin de garantir une transparence.
Finalement, la sixième
priorité d'admission permet aux enfants des Premières Nations et Inuits en
milieu urbain d'avoir accès à des services de garde éducatifs à l'enfance qui
tiennent compte de leur culture.
Aucun autre critère ne sera permis. Vous aurez
donc compris qu'aucun enfant n'aura accès à une place priorisée subventionnée
en raison, notamment, de sa langue, de sa culture ou à son appartenance
religieuse.
Afin de
favoriser la cohésion sociale ainsi que l'intégration des enfants sans
distinction liée à l'origine sociale ou ethnique, ou encore à une
appartenance religieuse, nous avons renforcé l'article 90.1 de la Loi sur
les services de garde éducatifs à l'enfance
en y insérant explicitement une référence au principe de laïcité de l'État.
S'ajoute à cela l'interdiction que le matériel éducatif vise
l'apprentissage d'une croyance, d'un dogme ou de la pratique d'une religion
spécifique. Ces changements viennent
renforcer les principes de laïcité dans les services de garde financés par le
gouvernement et encouragent du même coup la mixité sociale entre les
enfants. Et, je vous rappelle, la mixité sociale est ajoutée comme un des
fondements aussi de cette loi.
En conclusion, Mme la Présidente, les
consultations, les mémoires et les interventions dont les collègues et moi ont pu assister lors de nos travaux ont aussi
permis de bonifier le projet de loi, bien sûr. Ainsi, la proposition d'admission
dans les ententes actuelles entre les services de garde et leurs partenaires
sera préservée. Pour toute nouvelle entente, la proposition maximale sera de
50 % des admissions, favorisant ainsi l'équité recherchée par le projet de
loi. Avec le projet de loi n° 95, nous allons établir
un processus d'attribution de places encore plus équitable, plus transparent et
uniforme à la grandeur du Québec et pour les familles du Québec. Merci
beaucoup.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, Mme la députée.
Maintenant, nous poursuivons avec l'intervention de Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Jennifer Maccarone
Mme Maccarone : Merci, Mme la
Présidente. Ça fait que, oui, nous sommes rendus à l'étape de la prise en
considération du projet de loi n° 95, Loi favorisant
l'équité dans l'accès aux services de garde éducatifs à l'enfance subventionnés
dispensés par les titulaires de permis. Intéressant de garder et de mentionner
le titre de ce projet de loi, parce que le mot «équité» est prononcé en gras
pour le... pour ce projet de loi, mais ça va accomplir tout, sauf l'équité.
C'est un projet de loi qui était inattendu.
C'est un projet de loi qui a surpris les partenaires, les partenaires clés, il
faut dire, du ministère, du gouvernement, en termes de fonctionnement, dans le
réseau de CPE et services de garde, tout le
réseau en entier, qui n'ont pas été consultés, qui ont même dénoncé le fait
qu'ils n'ont pas eu assez de temps pour consulter leurs propres membres avant de partager leurs préoccupations,
leurs visions puis leurs points de vue, positionnements en ce qui
concerne ce projet de loi.
C'est un
projet de loi que... Tu sais, j'entends la collègue qui parle de, oui, c'est
pour avoir une égalité des chances, c'est pour s'assurer qu'on a un
système laïque dans le réseau de services de garde. Mais, lors du dépôt du
projet de loi, le mot «laïque»
n'apparaissait pas une fois à l'intérieur de ce projet de loi de quelque
45 articles, pas une fois. Ça a pris un amendement du Parti
québécois pour le mettre en oeuvre, pour s'assurer que les principes de laïcité
de l'État seront appliqués dans ce réseau. Alors, voilà, on parle d'une
préoccupation.
J'avais même
demandé à la ministre combien de cas... Là, je comprends qu'il faut venir...
C'est rapide, c'est urgent. Nous
avons besoin de déposer ce projet de loi inattendu, pas demandé par aucun
groupe, pas demandé par aucun partenaire. On parle de combien de cas?
C'est très peu. C'est minime. On parle de moins d'une dizaine de cas. On parle
de peu de plaintes. Oui, on a des parents
qui dénoncent le fait que... je n'ai pas de place, tout le monde est priorisé,
moi, je ne suis pas priorisé. Comment que je peux avoir une place en
service de garde? Bien, vous savez la recette pour ça, Mme la Présidente, développer des places. C'est ça, la
recette pour ça. Ce n'est pas en privant d'autres organisations, ce n'est pas en
privant les partenaires, ce n'est pas en créant de la confusion puis de la
complexité dans le réseau que nous avons... nous
allons avoir plus d'équité et de retrouver des solutions pour nos parents puis
nos tout-petits. C'est la création de places. C'est ça, le nerf de la
guerre.
• (11 h 30) •
Je souhaite remercier, évidemment, tous les
groupes qui nous ont envoyé leurs témoignages, qui nous ont appelés, qui ont passé des commentaires, ont
envoyé des lettres, des mémoires. Il y en a eu plein. On a eu 28 mémoires.
On a eu beaucoup plus de mémoires que des gens qui sont venus présenter en
commission parlementaire. On a eu une tonne de lettres. Je ne sais même pas combien, Mme la Présidente, parce qu'on n'a
jamais eu autant de réponses négatives en matière de la famille dans un
projet de loi qui est déposé, jamais, jamais. Pourquoi? Parce qu'encore une
fois ça crée de la confusion, une complexité.
Il faut dire, Mme la Présidente, ça fait sept
ans, maintenant, que je suis députée et j'ai la chance d'être députée ici, à
l'Assemblée nationale, c'est la première fois que je débats des articles de loi
qui ne sont même pas en vigueur. Ça démontre le niveau de brouillon de ce
gouvernement de la CAQ.
J'ai siégé quand nous avons débattu de ce projet
de loi n° 1, dans la dernière législature, pour avoir une réforme dans le réseau de services de garde éducatifs à
l'enfance, où on avait parlé des priorisations. On a débattu tous les niveaux
de priorisation pleinement. Puis, même avant que cet article est en vigueur,
nous sommes en train de le modifier. On avait débattu pleinement de ce
que nous allons faire en ce qui concerne le guichet unique qui va remplacer
La Place 0-5 ans. On a parlé de ça.
Je ne sais pas si... De toute évidence, nous n'avons pas vidé la question,
parce que le gouvernement sont venus avec le projet de loi n° 95
pour modifier les travaux que nous avons faits à la dernière législature, pour des articles qui ne sont même
pas en vigueur, tellement que, les collègues, quand on était là puis on parlait
de... Comment pouvons-nous amender ceci? Je ne trouve pas l'article.
Bien, avec raison. C'est des lois qui ne sont pas publiques.
Pour retracer l'amendement... excusez-moi, pour retracer l'article que nous
souhaitons amender, il faut aller sur le
site Web de l'Assemblée nationale pour télécharger le projet de loi que nous
avons débattu, qui a été sanctionné par le lieutenant-gouverneur, et
retracer l'article, et là d'essayer de mettre ça ensemble. C'est du jamais-vu.
Je n'ai jamais fait ça. Juste pour démontrer... Est-ce que ça veut dire que les
travaux que nous avons faits dans le passé avec l'ancien ministre de la Famille,
c'étaient des travaux qui étaient inutiles, bidon, puis qui ne voulaient rien
dire? Est-ce que nous avons vraiment juste gaspillé notre temps? Puis ça donne
cette impression. Ça donne sincèrement cette impression.
Le but, là, de ce projet de loi, personne ne
peut être contre. L'objectif principal de favoriser l'équité dans l'accès aux
services de garde éducatifs à l'enfance, personne ne peut être contre ça. Tout
le monde souhaite ça. C'est important. C'est ce qu'on souhaite. Mais, avec ce
projet de loi, ce n'est pas ça que le gouvernement va accomplir,
malheureusement. En essayant d'avoir une équité, on est en train de créer une
iniquité ailleurs. On est en train, encore une fois, de créer une confusion
dans le réseau. Puis c'était évoqué à maintes reprises.
L'autre chose que je trouve désolante chaque
fois qu'on parle de ce projet de loi n° 95, c'est un projet de loi qui ne
va pas créer des places en service de garde. C'est un projet de loi qui ne
parle aucunement de la conversion des places,
qui était des engagements-phares de ce gouvernement. C'est un projet de loi qui
ne parle aucunement de la valorisation de
la profession de nos éducatrices. C'est un projet de loi qui ne parle pas de
recrutement ou de rotation de nos professionnels qui travaillent dans
notre réseau. C'est un projet de loi qui ne parle pas de revenir au ratio des
éducatrices qualifiées versus ceux qui ne sont pas qualifiés. Ça ne fait
aucunement ça. C'est un projet de loi...
Dans le fond, pour avoir une vraie équité dans
le réseau de services de garde, on a droit à... ce que nous avons besoin, c'est un accès universel, le droit d'avoir
un accès, comme nous avons dans le réseau de services... dans le réseau de
l'éducation. C'est l'article 1 de la LIP. C'est ça que nous avons besoin.
Entre autres, j'ai déposé cet amendement lors de
l'étude détaillée du projet de loi n° 95, qui a été refusé par le gouvernement. Puis on avait une occasion en or. On
avait même parlé des dispositions transitoires. Parce qu'on comprend
que, si on donne... on dit que c'est un droit puis on souhaite avoir un accès
universel, ça prenait quand même une date pour ceci, parce que le réseau n'est
pas complété, parce que le gouvernement a rompu leur promesse. C'est sûr, on
n'a pas converti le réseau. On a dit qu'on était pour compléter le réseau. Puis
là la date limite, en passant, c'était mars de cette année. C'était une promesse du premier ministre. C'est un premier
ministre qui disait qu'il était pour suivre le dossier lui-même de près puis
que ça allait lentement. Mais, voilà, c'est une promesse rompue. «On va
convertir le réseau», ça, c'était dit
par l'ancien ministre de la Famille quand il était en point de presse, pendant
qu'il était en campagne électorale, avec notre vice-première ministre. Puis il
dit : Oui, oui, oui, nous, là, on est capables de faire la conversion de
ce réseau en entier — il
reste environ 55 000 places à convertir — pourquoi? Parce qu'on
a de l'argent pour le faire. Mais c'est tout sauf ça. On n'a pas cet argent-là.
On a six budgets déficitaires en ligne. On est rendus avec des déficits
historiques, du jamais-vu.
Et c'est incompréhensible, parce que ce
gouvernement a quand même reçu des paiements de transfert du gouvernement fédéral pour le réseau de la famille,
pour le développement de places, pour faire la conversion. Ils ont eu, en
2019, ils ont eu 7 milliards du gouvernement fédéral. Tout le monde était
là, c'étaient des belles annonces, on était supercontents. Il est où, cet
argent-là? Dans le fonds consolidé.
Dernièrement, ça fait à peu près un mois et
demi, deux mois, le gouvernement fédéral a fait une autre annonce : On va
donner 10 milliards de dollars au gouvernement de la CAQ pour
travailler en développant des places en service de garde éducatif à l'enfance,
à faire la conversion. Il est où, cet argent-là? Parce que, là, c'est ça, c'est
ça que nous avons besoin. Une vraie équité, c'est le développement de places.
Là, on a 10 milliards de dollars qui sont encore dans le fonds consolidé.
Il n'y a pas d'excuse de ne pas compléter ce réseau. Il n'y a pas d'excuse de
dire qu'on ne peut pas le faire. Il n'y a pas d'excuse de faire attendre ces
parents. Il n'y a pas d'excuse d'avoir une iniquité dans le réseau. Ils ont
tous les moyens de le faire, mais ils ne les utilisent pas. Il y a toujours des
bonnes excuses pour ne pas procéder.
Ce projet de loi, aucunement explicable, parce
qu'encore une fois, je le répète, ça ne va pas aider les parents à avoir plus
de places, puis c'est ça, le nerf de la guerre. Ça fait qu'on partage
l'objectif, mais pas la méthode. La méthode, là, on ne va pas y arriver, à ce
qu'on veut avoir en termes de favoriser l'équité, parce qu'on refuse de mettre en place le droit d'avoir un accès puis parce que,
lors de l'adoption de ce projet de loi, parce que c'est sûr, ce sera adopté,
on ne sera pas plus avancé, il n'y aura pas plus d'équité. Nous sommes en train
vraiment de, quand on parle de la priorisation de places, puis là je vais
arriver à ça, Mme la Présidente, on est seulement en train de déplacer un
problème, parce que, je vais répéter plusieurs fois, la solution, c'est la
création de places. C'est ça que nous devons faire.
Des critères de priorisation, là, ça ne va pas
créer des places, ça ne va pas rejoindre les besoins des parents. J'ai entendu la collègue de Châteauguay qui
disait : Les parents font face à des séries de refus. Mais vous savez
quoi? Ils vont en avoir encore plus,
parce qu'avec des articles qui ont été adoptés dans ce projet de loi, on va
aider le gouvernement à avoir moins de places en création parce que nous
sommes en train de dire non à nos partenaires qui souhaitent nous aider à faire
de la création de places. Ça fait que, quand on est dans le milieu d'affaires,
quand on est dans le milieu de santé et services sociaux, quand on est dans le
milieu universitaire, des partenaires clés qui ont des CPE, qui nous aident à
faire le développement puis la création de places, qui viennent à l'aide de nos
parents pour la conciliation famille-travail, mais là on dit qu'on va tout
limiter ça à 50 %. Ça fait que, si vous souhaitez quand même poursuivre, là, vous allez faire des investissements très
importants, mais nous, là, on va caper ça à 50 % parce qu'on souhaite
prioriser une équité d'accès pour
tous les autres parents qui souhaiteraient peut-être avoir une place pour leurs
enfants de ce réseau.
Bien, la solution à ça, Mme la Présidente, c'est
de faire de la création des places dans les quartiers où nous avons un besoin, pas de pénaliser les entreprises
qui souhaitent faire du recrutement, du... rétention, qui vont payer pour
faire la création d'un CPE à l'intérieur de
leur entreprise ou à côté. Ils vont aider le gouvernement à faire le
développement de places, surtout qu'on sait qu'on fait face à un déficit
historique. Pourquoi qu'on va dire non à des gens qui vont nous
aider avec des investissements? Ça donne sincèrement l'impression que c'est un
gouvernement qui ne sait pas comment gérer l'argent, parce que quelqu'un qui
sait comment gérer de l'argent, il dira oui à ce type de partenariat parce que
c'est une aide essentielle. Ça, là, ça, c'est un engagement-phare, ça, ça va
aider les familles, ça va aider les entreprises, ça va aider l'économie du
Québec, parce que c'est ça qu'on a besoin.
C'est rare qu'on pense à un réseau de services
de garde comme une mesure économique, mais c'est ça, c'est une mesure
économique phare. Pourquoi? Parce que ça aide les parents, entre autres, et
surtout les femmes, de retourner sur le marché du travail puis d'être en mesure
de contribuer, contribuer ici, en plein essor pour notre Québec, d'aider les entreprises de fonctionner. C'est ça qu'on a
besoin. Bien, si on n'a pas de places en service de garde, bien, c'est clair,
les parents restent chez eux. Puis c'est difficile, encore plus difficile,
aujourd'hui, parce que le coût de la vie est très élevé. Alors, je ne comprends
pas. Je ne comprends pas comment que nous sommes arrivés à ceci.
• (11 h 40) •
Le coeur de ce projet de loi, Mme la Présidente,
on peut bien parler de la priorisation, puis, oui, on a ajouté des critères,
O.K., on ne peut pas être contre la vertu, on va favoriser, mais il n'y a aucun
besoin, parce qu'on dit que... on ne dit pas
que vous devez, on dit qu'on souhaite que... vous pouvez. C'est ça qu'on
souhaite, vous pouvez. On va avoir des
critères qui vont être cochés par des parents, puis là le service de garde peut
lever la main pour dire : Bien, moi, là, je souhaite accueillir un
enfant avec des besoins particuliers. C'est une bonne chose. On souhaite avoir
un réseau qui est inclusif, avec de
l'intégration pour ces enfants avec des besoins particuliers, que ce soit en
situation de handicap ou qui font face à des difficultés
socioéconomiques. C'est une bonne chose, certes, mais il n'y a aucune
obligation. Ce n'est pas ça que la loi dit.
La loi dit qu'on souhaite que vous le fassiez, ça fait qu'on va le marquer que
vous pouvez. Bien, c'est de la poudre aux yeux. Tant que ce n'est pas
une obligation, c'est clair, là, ça ne va pas y arriver.
Surtout que les subventions pour faire
l'intégration avec les enfants qui ont des besoins particuliers, qui sont en
situation de handicap, qui sont diagnostiqués ou non, sont réservées uniquement
pour le réseau subventionné. Nous savons tous que nous avons beaucoup d'enfants
en situation de handicap qui fréquentent le réseau privé qui sont doublement
pénalisés puis que c'est un manque d'équité flagrant, parce que non seulement
qu'ils n'ont pas une place en service de
garde subventionné ou un CPE, ils n'ont aussi pas accès à des allocations pour
l'intégration. C'est grave. Ça fait que c'est quoi, la solution? De
développer des places. La création de places. C'est ça qui va créer une vraie
équité.
Bien, le
projet de loi, ici, c'est l'article 10, c'est l'article 10 qui est le
noeud de ce projet de loi, qui a causé toutes les difficultés des gens sur le
réseau, qui ne comprenaient pas comment ça se fait que nous sommes arrivés ici
avec ça. Parce que ça fait des décennies, des décennies, depuis que tous
les gouvernements successifs ont eu des partenariats avec le milieu d'affaires
pour la création des CPE. Pourquoi? Encore une fois, c'est une mesure
économique phare, ça aide les familles, ça aide les entreprises, ça aide les
familles pour la conciliation famille-travail, c'est une épargne pour le gouvernement, parce qu'ils font des
investissements, c'est la même chose, puis là je vais le toucher, pour le
réseau de santé et services sociaux ainsi que le réseau de
l'enseignement supérieur, mais on a eu tellement de lettres de gens qui ont dit :
Franchement, vous allez où? Pourquoi que vous faites ça? Pourquoi vous faites
ça?
Ça fait que,
ce que le gouvernement ont fait, on va venir avec, après que... la ministre
nous avoir dit : Bien non, ça va être une bonne chose. Bien oui,
c'est ça qu'on a besoin, d'avoir une équité. Franchement! Tellement que c'était
mal reçu puis mal compris par tout le monde, lors du dépôt, puis ce n'était
même pas évoqué dans le mémoire déposé pour
le Conseil des ministres, on a demandé : Qu'est-ce qu'ils ont dit, les
autres ministères? Le ministère d'Enseignement supérieur, d'Économie, de Santé, Services sociaux, ils ont dit quoi?
Bien, ils n'ont rien écrit dans le mémoire du Conseil des ministres.
Rien. Est-ce qu'il y a des avis? Apparemment que non. Je ne crois pas.
C'est impossible, parce que la ministre a dû
suspendre tous les travaux pour retourner au Conseil des ministres, pour nous
revenir avec des amendements qui abordent des clauses grand-père. Ça fait que,
pour tous les gens qui ont déjà ce type de
partenariat en milieu d'affaires, santé, services sociaux, ça fait qu'à
l'intérieur de nos hôpitaux, ainsi que dans notre milieu d'enseignement
supérieur, avec nos universités, nos cégeps, vous, si vous avez déjà un
partenariat avec le gouvernement, vous êtes
protégés, on a une clause grand-père. Mais, attends une minute, si vous avez
déjà dit que moi, je souhaite prioriser... Parce que ça, c'est un élément
important, ce n'est pas réserver des places, il n'y a aucune place qui
est réservée. C'est la priorisation de places. Alors, ils accueillent aussi des
membres de la communauté qui sont autour de cet emplacement, de l'entreprise ou
milieu de services publics. Alors, ils peuvent avoir un accès parce qu'il y a une priorisation, mais, si vous avez déjà dit
que c'est 70 % bien, ça reste à 70 %, vous êtes capé. Si vous avez
dit que, déjà, c'est 90 %, bien
là vous restez là. Mais si vous n'avez pas déjà déclaré c'est quoi, votre
pourcentage de priorisation, il va falloir que vous déclarez ça
maintenant. Pensez-vous sincèrement qu'on va avoir des gens qui vont
dire : Bien, moi, là, je souhaite
prioriser uniquement 50 %? C'est clair, tout le monde vont dire que je
souhaite prioriser 100 %, parce que le gouvernement me met dans un
coin, ça fait que je ne veux plus travailler avec la communauté autour de mon
entreprise parce que le gouvernement m'exige de dire ces mots-là, 100 %.
Et, si jamais
j'ai la chance d'avoir un permis avec le gouvernement pour un ajout de places
dans mon service de garde ou bien s'il me donne un permis pour l'ouverture
d'une deuxième installation, bien, cette deuxième installation va appliquer
le règle de 50 % de priorisation. Ça fait qu'on va avoir soit
100 places qui vont être... qui vont être priorisées pour nos employés à
peut-être 90 % puis on va avoir un autre 60 places qui vont être
priorisées pour mes employés à 50 %. Ça
fait que ça, ça crée toute une autre confusion. Ça fait que c'est clair, pas
clair, là. C'est clair que ça va être difficile. C'est ça qui est clair,
ça va être difficile d'avoir une compréhension sur le terrain. Puis ça, ça va
nécessiter encore des changements dans le
nouveau guichet unique, parce que ça prend une harmonisation de pourcentage de
combien de places qui vont être priorisées, disponibles pour les
employés, peu importe le type d'institution.
Les gens qui
nous ont contactés, Desjardins, Desjardins qui ont dit : Écoute, on ne
comprend pas, nous sommes en train de modifier la priorité d'octroi de
places qui vont pénaliser à tort les services de garde en entreprise, dont le
nôtre, Metro qui on dit qu'eux, ils sont déjà en train de
faire ce partage avec les membres de la communauté parce que nous sommes déjà à peu près 66 %, parce qu'on
trouve que c'est bien, puis on garde aussi des places pour nos éducatrices.
Alors, ça, ça existe déjà. Mais,
si... Ils disent que nous, nous sommes en train d'être pénalisés à cause de
peut-être autres personnes qui ont
fait des choses qui ne respectent pas les règlements puis les lois en place,
puis ils trouvent que ça, c'est injuste, c'est un problème.
La
Banque Nationale, qui ont dit exactement la même chose, ils disent :
Écoute, dans le cas précis de son siège social du centre-ville de
Montréal, la Banque Nationale assume la très grande majorité des coûts liés aux
espaces occupés par le CPE. Parce que ce que la ministre a dit, c'est :
Bien, c'est quand même un avantage pour ces entreprises. Bien, franchement, un avantage. Encore une fois, mesures
économiques. On parle de Machinex qui ont payé 4,3 millions de
dollars pour le développement de l'installation dans leur milieu...
4,5 millions de dollars, qui ont fait le même, même, même processus
pour prioriser des places pour leur entreprise. Ça, c'est de l'argent que le
gouvernement n'avait pas à débourser. Eh oui, c'est vrai, le gouvernement va
donner la balance parce que les parents paient 9,35 $, ça fait que le
gouvernement va donner la balance de ces prestations par enfant pour le
fonctionnement de ce CPE qui est subventionné. Mais elle l'évoquait
aussi : Oui, mais il y a aussi des loyers à payer. Bien, selon la Banque
Nationale, on paie pas mal ce loyer-là. Et
là je peux vous confirmer que c'est la même chose pour Concordia. Ils paient
75 % du loyer.
C'est
le centre-ville de Montréal. Je me suis fait poser la question par les
journalistes : Oui, mais, tu sais, qu'est-ce qu'on va dire aux parents au
centre-ville de Montréal, qui est, entre autres, mon comté de Westmount—Saint-Louis? Parce qu'on a de plus en plus
de familles qui s'installent. Le prix par pieds carrés est exponentiel. Ça fait
que, si j'ai quelqu'un qui dit : Moi, là, je vais vous aider, moi, là, ça
me tente, je souhaite avoir ça, je veux prêter main-forte au gouvernement, je
vais leur aider à développer des places, on va le faire. Parce qu'on n'est pas
en train de pénaliser personne à part des Québécois.
C'est eux que nous sommes en train de pénaliser, parce que les créations des
places, c'est la création de places, c'est
la création de places. On peut dire qu'on a des critères de priorisation, mais
ça reste que c'est la création de 80 places.
Ça
fait que des parents qui habitent à Brossard, qui vont venir au centre-ville de
Montréal parce que leur employeur est là et, heureusement, il y a une
place en service de garde, bien, ça veut dire qu'il y a un CPE à Brossard qui
n'a pas un enfant qui va fréquenter cet établissement parce que les parents ont
déjà fait le choix d'aller dans un CPE lié à leur établissement. Ça fait qu'on
libère des places ailleurs. C'est ça, la réalité. On n'est pas en train
d'occuper deux fois des places, on est en
train d'aider le gouvernement à réaliser leur but qui a été évoqué dans le
Grand chantier, le développement de places.
On l'a entendu des
manufacturiers, des exportateurs du Québec, qui ont dit : Ce n'est pas une
bonne idée. Puis eux sont même allés plus
loin, parce qu'ils ont dit : Si le gouvernement arrive, même avec une
clause grand-père, et je leur ai posé
la question hier en commission, le 101, la clause grand-père, c'est bien pour
tout ce qui existe aujourd'hui. Mais vous savez quoi? C'est un frein,
mais un frein important pour toutes les autres entreprises qui vont peut-être
penser que je vais dépenser de l'argent pour
construire un CPE dans mon établissement. Puis ça va être la même chose dans le
réseau de santé. Ça va être la même chose dans le réseau universitaire.
• (11 h 50) •
C'est
drôle parce que ça fait juste un an et demi depuis que la ministre et plusieurs
de ses collègues, ils ont été là pour la coupure du ruban, à la garderie
Pomme Aventure Sopramousses, qui va offrir ou qui offre présentement 100 nouvelles places subventionnées aux
familles de Drummond et du Centre-du-Québec. La ministre était là puis qu'elle
a dit : Bravo! Vous êtes en train de rassurer plein de familles, plein de
parents. Qu'est-ce qu'on va dire? Est-ce qu'elle serait là pour la coupure de ruban de toutes les autres? Non. Vous savez
pourquoi? Il n'y en aura pas d'autres. Il n'y en aura pas d'autres. Qui,
sincèrement, va vouloir dépenser des millions de dollars pour développer un CPE
dans leur entreprise si seulement 50 % de mes employés seront priorisés?
C'est incompréhensible. Il n'y a pas d'allure.
Puis c'est la même
chose, la Fédération de chambres de commerce du Québec l'on dit : Ça, là,
ça, c'est quelque chose à corriger, ça, ça cause un problème. Nous sommes en
train de dire qu'on va créer une équité, mais on est en train de créer une iniquité. Et ce que nous sommes en train de faire,
c'est de mettre un frein dans le développement de places. Un frein. Eux aussi,
quand ils ont passé en témoignage dans la loi n° 101, j'ai demandé la
question, puis ils l'ont confirmé, on n'aura pas d'autres personnes qui
vont dire : Oui, oui, on trouve que c'est une bonne idée puis nous allons
poursuivre avec ça.
On peut dire la même
chose de toutes sortes d'autres milieux d'affaires, mais on peut aussi dire que
l'impact va être majeur aussi dans le réseau
des milieux universitaires et cégep, ça fait que tout ce qui est enseignement
supérieur, parce qu'il y en a beaucoup qui ont déjà des CPE à
l'intérieur de leur campus qui, évidemment, vont prioriser des places pour les
parents étudiants ainsi que les professeurs puis les employés de ces
établissements. Mais tout futur établissement qui souhaite avoir un CPE ou
ajouter un autre, bien, eux, là, la clause grand-père ne s'applique pas, alors ils vont faire face à beaucoup de difficultés. Qui
l'a évoqué? L'Université de Montréal, l'Université du Québec à l'Outaouais,
Polytechnique Montréal, l'Université du Québec à Trois-Rivières, l'Université
de Laval, l'Université de Sherbrooke, HEC
Montréal, l'UQAM, McGill, Concordia, tout le monde l'a dénoncé. Mais est-ce que
le gouvernement a écouté? Non.
J'ai essayé, j'ai
déposé un amendement pour enlever cette priorisation de 50 % qui va
pénaliser le milieu d'affaires, qui va pénaliser le réseau de santé, qui va
pénaliser le milieu d'enseignement supérieur, et le gouvernement, en toute
connaissance de cause, ont voté contre. Ils ont voté contre.
Je suis même venue,
hier, avec une question en Chambre pour essayer de sensibiliser les collègues,
pas parce que je souhaite gagner quelque
chose, mais parce que je sais pour un fait qu'il va y avoir un impact néfaste
sur tous les Québécois. Parce que, si on pénalise l'économie, ce n'est
pas bon pour les Québécois. Parce que, là, j'ai parlé du réseau universitaire,
mais on peut dire c'est la même chose pour la CUSM, mais on peut dire que c'est
la même chose pour le CHUM, on peut dire que
c'est la même chose pour Sainte-Justine, eux aussi, qui ont communiqué avec
nous pour dire : Aïe, aïe, aïe! Ça va être la même chose.
L'Hôpital de Vaudreuil,
qui est en pleine construction, va bientôt voir le jour. Mais ça, ça veut dire
que, s'ils souhaitent ou s'ils ont la chance
d'avoir un partenariat pour avoir un CPE en place, bon, bien, bonne chance,
parce que, là, seulement 50 % de vos employés seront priorisés. On
a besoin des infirmières, on a besoin des médecins, on a besoin des préposés, on a besoin des techniciens. Ça fait
que le prochain jour où on a un Québécois qui dit : Moi, là, je suis en attente, je ne peux pas aller... ma chirurgie est
toujours retardée, déplacée, bien, je comprends pourquoi, on n'a pas d'infirmières
qui vont pouvoir aller... avoir une place dans le service de garde qui vont les
aider. Puis, à Vaudreuil, ce n'est pas vrai que tout le monde habite aux
alentours de Vaudreuil, ils viennent d'ailleurs. Ça fait que ça va juste aider
ces familles.
Ça fait que
je suis venue avec une motion aujourd'hui pour aider le gouvernement à
rectifier le tir et corriger ce problème. Ils ont voté contre. C'est désolant.
Et pourquoi qu'on fait ça? Ça, c'est fascinant. C'est fascinant parce que ce changement qui... Le gouvernement a dit qu'on a
besoin de ce projet de loi, c'est suite à des consultations des Québécois,
des consultations, ce que vous souhaitez
savoir, les consultations, là, auprès des parents. Ça, c'est pour le
Laboratoire client sur les critères d'accès aux places en services de
garde et l'indicateur du rang de l'enfant. Ça, c'est un focus group que le gouvernement a fait, puis ils ont été très
fiers de nous dire en commission parlementaire quand on était là pour l'étude détaillée : Bien oui, mais nous, on a
consulté, on sait qu'est-ce qu'ils souhaitent, les familles. 15 personnes,
15 personnes ont été consultées.
Je n'ai même pas de mot pour expliquer comment
ça, c'est brouillon. Je n'ai même pas de mots pour expliquer comment toutes ces personnes que je viens de dire,
presque toutes les universités, presque tous les cégeps, tous les réseaux
de santé et services sociaux, tous les
réseaux en milieu économique ont dit : Ce n'est pas une bonne chose,
qu'est-ce que vous êtes en train de
faire. Mais ce gouvernement, qu'est-ce qu'ils ont dit? Bien, nous, là, c'est
parce qu'il y a 15 personnes qui ont dit : Ah! nous, on pense
que c'est une bonne affaire, ça fait qu'on va changer les règles pour
accommoder 15 personnes qui n'ont peut-être pas une fine connaissance de
comment ça fonctionne, le réseau, qui ne connaissaient peut-être pas qu'est-ce qu'il est en train de dire, l'impact, que nous
allons mettre un frein dans le développement de places, que nous allons mettre un frein de l'aide au
gouvernement pour la création. C'est ça. Des économies importantes, on va dire
non à ça avec cette recommandation des parents.
Je ne comprends pas pourquoi que nous avons fait
ça. Honnêtement, Mme la Présidente, ce n'est pas juste dommage, c'est irresponsable, c'est irresponsable. Puis le gouvernement
a toujours une opportunité et une occasion de changer ça. C'est ça, la
réalité. Nous devons... Nous avons une responsabilité de faire ce changement
parce que les Québécois, ils exigent ça, parce que c'est important. Nous sommes
rendus là. On est à le dernier moment, là, c'est minuit moins cinq. Il faut
faire ce changement parce que, malheureusement, juste cet article 10,
adopté même avec la clause grand-père, avec l'article 35.1 qu'entre
autres on a voté contre, parce que ça ne va pas... ce n'est pas une solution
pour tout le monde, ça protège le passé, mais ça ne protège pas le futur. Ils
ont de la chance de corriger ça.
Puis je ne dis pas ça parce que je suis membre
du Parti libéral du Québec puis parce que je suis membre de l'opposition
officielle, je dis ça parce que je suis Québécoise. Je dis ça parce que je
souhaite une économie en plein essor. Je dis
ça parce que je souhaite le développement puis la création de places pour nos
familles puis nos enfants qui sont en attente. Et ça, là, ça ne va pas créer
une iniquité... ça ne va pas créer une équité, ça va créer une iniquité, ça va
créer des problèmes pour les parents. C'est ça, la réalité du projet de loi n° 95. Merci.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Maintenant, je suis prête à entendre une autre intervenante.
Mme la députée de Sherbrooke, à vous la parole.
Mme Christine Labrie
Mme Labrie : Merci,
Mme la Présidente. C'est rare que je prends la parole à l'étape de la prise en
considération du rapport, mais je le fais aujourd'hui parce qu'on a décidé de
ramener deux amendements au projet de loi n° 95.
C'est deux amendements qui permettraient vraiment de favoriser le principe
d'équité qui est présent dans le titre même du projet de loi.
C'est quoi, l'équité? Ce n'est certainement pas
de donner la même chose à tout le monde. Et pourtant, même si la ministre avait
annoncé l'intention de faire de son projet de loi un projet de loi pour
l'équité, ce qu'elle nous a présenté, c'est
un projet de loi qui favorise l'égalité. Elle l'a dit très clairement, elle
veut que toutes les familles aient les mêmes chances d'obtenir une place en
service de garde, des chances égales pour toutes les familles. Ça, c'est de
l'égalité, pas de l'équité.
Ce n'est pas mal en soi, hein, évidemment, mais
ce qui serait encore mieux, c'est qu'on travaille dans le sens de l'équité,
comme ce qui avait été annoncé. Pour moi, c'est ça, le rôle de l'État. Puis
assurer l'équité, bien, ça implique parfois de favoriser certaines personnes
pour contrer les effets de discrimination dont elles peuvent être victimes. Et,
dans le projet de loi n° 95,
il y a des occasions ratées de prioriser des enfants pour qui ça ferait la plus
grande différence dans leur vie d'avoir accès à une place. Alors, c'est
pour ça qu'on ramène deux amendements.
Le premier vise à ce que les professionnels des
services sociaux et des organismes qui sont dans ce secteur-là puissent, eux
aussi, intervenir pour qu'un enfant soit priorisé. La ministre prévoit déjà,
dans son projet de loi, que des professionnels de la santé puissent intervenir
pour qu'un enfant à besoins particuliers soit priorisé. Il prévoit aussi déjà qu'un enfant puisse être priorisé si son parent
est prestataire d'aide sociale. Et ça, c'est très bien. On est d'accord avec
ça. Mais les besoins particuliers des enfants, ce n'est pas toujours en
lien avec leur condition de santé physique. Leur vulnérabilité socioéconomique,
ça ne se limite pas aux situations dont les parents sont prestataires d'aide
sociale. Un enfant peut aussi être, par
exemple, dans une situation où il est suivi en protection de la jeunesse pour
toutes sortes de raisons, abus sexuels, maltraitance, négligence. Un
enfant peut être dans une situation où son parent est dans une démarche de réinsertion professionnelle, accompagné par un organisme,
dans une démarche de traitement de dépendance, dans un processus de
rétablissement après avoir subi de la violence conjugale. Et, dans toutes ces
situations-là, il y a des psychologues, des psychoéducateurs, des travailleurs
sociaux, des organismes communautaires qui sont des partenaires sociaux qui devraient pouvoir, eux aussi, référer
des enfants pour qu'ils soient prioritaires, comme vont pouvoir le faire
des médecins et des orthophonistes, par exemple; ça, c'est prévu dans le projet
de loi.
• (12 heures) •
Alors, ça, c'est
l'objectif d'un des deux amendements qu'on redépose, qui répond aussi à des
préoccupations d'organismes communautaires qui, en ce moment, sont déjà
partenaires sociaux de certains CPE, qui veulent pouvoir continuer le travail
qu'ils font déjà un peu partout à travers le Québec, sur le terrain, et qui
craignent de ne plus pouvoir le faire parce
que les propos de la ministre étaient ambigus à cet effet-là. Ce n'est pas
clair si ça va être possible. On nous a référé à une clause qui permet à la
ministre, là, d'avoir un pouvoir de dérogation, mais ce n'est pas clair si elle
va vouloir l'appliquer, parce qu'elle
a émis quand même des réserves à prioriser ces enfants-là. Et, moi, ce que ce
que je l'invite à faire, c'est de
prioriser aussi ces enfants-là, parce que les besoins particuliers, ce n'est
pas juste les enfants qui ont un trouble du spectre de l'autisme, là, il
y a aussi d'autres types de besoins qui sont plus de nature sociale.
L'autre amendement
qu'on ramène aujourd'hui, c'est celui pour que les parents étudiants ne
comptent pas dans le calcul du plafond de
50 % qu'elle impose. On a réussi, heureusement, à aller chercher une
clause de droit acquis pour les CPE
et les garderies qui ont déjà un partenariat, par exemple, avec un employeur ou
un établissement d'enseignement, pour qu'ils puissent continuer de
prioriser leurs clientèles actuelles. Et ça, c'est très heureux. L'enjeu, c'est
que, pour le développement de nouvelles places sur un campus de cégep ou
d'université, par exemple, ils ne pourront pas dépasser 50 % de places
priorisées pour leurs employés ou leurs étudiants. Le reste devrait être offert
à n'importe qui, n'importe qui, là, du quartier, de la ville à côté. Bon, il
n'y aura pas de... Il n'y aura pas d'autres critères d'imposés.
Donc, vous pouvez
vous imaginer, évidemment, que les cégeps et les universités qui vont avoir le
goût de fournir un terrain ou des locaux pour un CPE vont être pas mal moins
nombreux à le faire s'ils ne peuvent pas prioriser leur communauté étudiante ou d'employés pour l'ensemble des places, en
particulier dans le contexte de coupures, en ce moment, où ils ont de la
difficulté à obtenir un financement suffisant pour leurs activités. Le fait de
céder des locaux dans une rareté de
locaux va... Pour eux, il faut que l'incitatif soit présent, de pouvoir
prioriser les places, là, pour leurs étudiants.
Et c'est les
étudiants qui vont être le plus pénalisés par ça, évidemment, parce que,
contrairement aux employés des cégeps puis des universités, bien, ils sont plus
précaires financièrement, ils ne possèdent pas toujours un véhicule. Donc, c'est plus difficile pour eux que pour les
employés de se trouver une place ailleurs. Et ça peut aussi compromettre,
évidemment, leur projet d'études. Et ça, je
vous témoigne de l'avoir vécu personnellement et d'avoir reçu aussi beaucoup
de témoignages dans les dernières années de personnes qui devaient renoncer à
s'inscrire ou abandonner un programme d'études en cours de route parce qu'ils
n'avaient pas de place pour leur enfant.
Donc, moi, ce que je
veux défendre ici, c'est qu'on devrait exclure du décompte de 50 % les
places priorisées pour les parents
étudiants. Ça, ça inciterait les établissements d'enseignement à développer des
projets. Et c'est le Québec en entier qui en profiterait parce que
chaque place pour l'enfant d'un parent étudiant, bien, c'est quelqu'un qu'on
aide à aller chercher un diplôme, et très souvent une femme. Et le facteur qui
a le plus d'impact dans le développement et dans
la réussite éducative d'un enfant, c'est la scolarité de sa mère. Tout le monde
devrait prendre acte de ça ici, c'est la scolarité de la mère qui a le plus d'impact dans le parcours d'un
enfant. Donc, investir dans ce qui favorise la scolarisation des mères,
c'est le meilleur investissement qu'on peut faire avec nos fonds publics.
Et, si on n'ajoute
pas cet amendement-là pour exclure, donc, les parents étudiants du calcul de
50 %, ce qui va arriver, c'est qu'il ne
s'en développera pas beaucoup, des projets de CPE ou des garderies sur nos
campus. Et on est très, très loin de
répondre à la demande en ce moment. Il y en a plusieurs, déjà, des
installations, mais il y a encore des cégeps qui n'ont pas de CPE, puis, malgré
que, par exemple, à l'Université de Sherbrooke ils sont rendus avec trois
installations sur le campus, la
demande excède de plusieurs centaines les places disponibles. Donc, au moment
où on se parle, chaque session, il y en a, des parents qui abandonnent
ou qui reportent un projet d'études parce qu'ils n'en ont pas, de place pour leur enfant. Puis ça, c'est vrai autant au
cégep qu'à l'université. J'en ai reçu beaucoup, moi, des témoignages d'étudiantes
en soins infirmiers qui avaient abandonné leur parcours parce qu'il n'y avait
pas de place pour leur enfant.
Et, si jamais il y a
des établissements qui développaient quand même des projets en sachant qu'ils
ne pourraient pas prioriser plus que 50 % des places pour les familles de
leur campus, bien, ça veut dire que les autres places, donc les 50 % d'autres places, vont être offertes
à n'importe quelle famille, n'importe quelle famille, alors que, pour les centaines
de parents étudiants qui attendent ces places-là, ne pas l'obtenir, ça peut
impliquer d'abandonner ou de reporter un projet
d'études, ce qui peut avoir un impact significatif sur l'amélioration de leurs
conditions de vie et aussi l'avenir de leur enfant. Alors, si on veut l'équité, vraiment, il faut favoriser ceux qui
sont plus précaires. Et ce n'est pas juste ces personnes-là qu'on aide
en faisant un choix comme ça. Collectivement, c'est le bon choix à faire, parce
que, pour eux, c'est... c'est pour eux que
l'obtention d'une place va faire la plus grosse différence, mais aussi,
collectivement, c'est ça qui a le plus gros impact.
Puis
je comprends bien que le problème qu'on a, en ce moment, là, c'est qu'il manque
de places, puis moi aussi, j'aimerais ça qu'on ait une place pour chaque
enfant dès que les parents en ont besoin. J'aspire à ça puis j'ai hâte qu'on y
arrive, comme tout le monde ici, parce que c'est important pour toutes les
femmes et tous les enfants.
Puis j'espère qu'on
va y arriver le plus vite possible, mais, en attendant, la question qu'on est
obligé de se poser, parce qu'il n'y en a pas assez pour tout le monde,
c'est : Qui est-ce qu'on priorise pour l'attribution des places
existantes? Puis, moi, bien, je pense qu'on devrait prioriser les familles pour
lesquelles ça va faire la plus grosse différence dans leur vie, les personnes
les plus précaires. Et ça, ce serait de l'équité. Et, collectivement, on a
avantage à faire ça, parce que ça permet à des
gens de se sortir de la précarité et de contribuer, à leur tour, après. C'est
un investissement collectif, de donner accès aux plus précaires les
moyens de s'en sortir le plus rapidement possible.
Donc, les deux amendements
que je propose, ils vont exactement dans le sens de ce que le projet de loi annonçait dans son titre, l'équité. Moi,
j'encourage les députés de la CAQ à adopter ces amendements-là puis je les
invite aussi à accélérer le développement
de places, parce que c'est vrai que c'est terrible d'avoir à se demander, ici,
ensemble, qui est-ce qu'on va prioriser pour l'attribution des rares places en
services de garde éducatifs qui existent au Québec. Puis, tant que le
réseau n'est pas complété, on va être obligés de continuer de se poser ces
questions-là, malheureusement. Mais, en
attendant, puisqu'on n'a pas de place pour tout le monde, priorisons ceux pour
lesquels ça va faire une plus grosse différence, à l'échelle
individuelle mais à l'échelle collective également, favorisant l'équité. Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Je vous remercie, Mme la députée.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur ce projet de loi?
Comme il n'y
a pas d'autre intervention, je vais d'abord mettre aux voix les amendements
proposés par Mme la députée de Sherbrooke. Alors, ces amendements
sont-ils adoptés? Contre? Donc, les... Donc, rejeté?
Une voix : ...
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
C'est ce que je pensais qu'il
était pour arriver. Donc, on me demande le vote électronique. M. le
leader, on reporte, j'imagine, à...
M. Bonnardel : Oui. Je demande
le report du vote à la prochaine période des affaires courantes, s'il vous
plaît.
Votes reportés
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Donc, le vote sera reporté à la
prochaine période des affaires courantes. Donc, évidemment, vous
comprendrez que le vote sur le projet de loi également.
Donc, M. le leader, pouvez-vous nous indiquer la
suite des travaux? Oui?
M. Bonnardel : ...la mise aux
voix, là, de la prise en considération?
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Bien,
si... On va attendre pour voter les amendements avant, il me semble.
M. Bonnardel : Oui. Les deux en
même temps? O.K.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Donc,
pouvez-vous nous indiquer la suite des travaux?
M. Bonnardel : Oui. Mme la
Présidente, je vous demande d'appeler l'article 80 du feuilleton, s'il
vous plaît.
Projet de loi n° 795
Prise en considération du
rapport de la commission
qui en a fait l'étude détaillée
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Donc,
à l'article 80, l'Assemblée prend en considération le rapport de la Commission des institutions sur le projet de loi n° 795, Loi remplaçant le nom de
la circonscription électorale de Laporte par celui de «Pierre-Laporte».
La première intervenante, Mme la députée de
Laporte, à vous la parole.
Mme Isabelle Poulet
Mme Poulet : Oui. Merci, Mme la
Présidente. Alors, je désire remercier les membres de la commission pour leur collaboration à l'étude des articles du
projet de loi n° 795, loi
modifiant le nom de la circonscription de Laporte par celui de
Pierre-Laporte. Je remercie également les villes de Brossard, Longueuil, Saint-Lambert,
de même que le centre de services
Marie-Victorin et la commission scolaire Riverside, qui m'ont tous transmis des
résolutions en faveur de ce changement de nom.
Évidemment, je n'aurais jamais entrepris la
démarche de ce changement de nom de la circonscription sans l'approbation de la famille. J'ai donc obtenu une
lettre d'appui signée par le fils de M. Laporte, qui mentionne que la
famille est entièrement d'accord avec
cette proposition. Ce changement de nom répondra aux questionnements des citoyens
de la circonscription, qui me demandaient souvent : Qu'est-ce que
ça veut dire, Laporte?
Mon rôle, à titre de législateur, était de
procéder à ce changement de nom de la circonscription. Ce nom était tout à fait aligné et surtout cohérent avec la nomination
d'infrastructures, dont le pont Pierre-Laporte, l'école Pierre-Laporte
et le centre sportif Pierre-Laporte. Bien que ces dernières portent son nom, la
bonne nomination de la circonscription où M. Laporte résidait, soit
Saint-Lambert, vient ajouter une meilleure signification locale.
M. Pierre Laporte a fait beaucoup pour le
Québec. Malheureusement, 55 ans après son départ, trop le monde ne semble
pas connaître son parcours et sa contribution à la société et à la politique
québécoise. Mon dépôt de projet de loi va donc dans le sens aussi de
l'harmonisation avec la toponymie.
Finalement,
je souhaite que les élus appuient le rapport de la commission afin de pouvoir
passer à l'adoption finale du projet de loi n° 795.
Merci, Mme la Présidente.
• (12 h 10) •
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Y a-t-il des interventions sur ce projet de loi? M. le leader
du gouvernement.
M. Bonnardel :
...
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Oui, bien, laissez-moi le temps. Je voulais savoir
s'il y avait d'autres interventions.
Mise aux voix du rapport
Alors, comme il n'y a
pas d'autre intervention, le rapport de la Commission des Institutions portant
sur le projet de loi n° 795, Loi remplaçant le nom de la circonscription
électorale de Laporte par celui de «Pierre-Laporte», est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Adopté. M. le leader, pour la suite des travaux.
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, je vous demande d'appeler l'article 81 du
feuilleton, s'il vous plaît.
Projet
de loi n° 797
Prise
en considération du rapport de la commission
qui en a fait l'étude détaillée
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : À l'article 81 du feuilleton, l'Assemblée
prend en considération le rapport de la Commission des institutions sur le
projet de loi n° 797, Loi remplaçant le nom de la circonscription
électorale de Rivière-du-Loup—Témiscouata
par celui de «Rivière-du-Loup—Témiscouata—Les
Basques».
Y a-t-il des
interventions? Mme la députée de Rivière-du-Loup, à vous la parole.
Mme Amélie
Dionne
Mme Dionne :
Merci, Mme la Présidente. Donc, semaine très importante au niveau
parlementaire pour moi, avec le rapport...
dépôt du rapport, hier, de la commission spéciale sur les écrans. Et,
aujourd'hui, bien, j'ai le plaisir de présenter
pour prise en considération le projet de loi n° 797, loi qui modifie
le nom de la circonscription de Rivière-du-Loup—Témiscouata
par Rivière-du-Loup—Témiscouata—Les Basques.
Ce
projet de loi, Mme la Présidente, est appuyé par de nombreux citoyens et
acteurs du milieu, de la circonscription, dont les conseils des maires des MRC de Rivière-du-Loup, MRC de
Témiscouata et, bien entendu, la MRC des Basques, ainsi que des conseils des municipalités
concernées. Donc, j'ai reçu, justement, pour ce projet de loi, beaucoup de
lettres d'appui et de résolutions.
Donc, les acteurs du
milieu et les acteurs... et les citoyens des Basques soulignent ce sentiment
d'exclusion et la confusion que le nom de
circonscription suscite. Donc, ma demande visait, justement, à mieux décrire la
réalité géographique de la
circonscription, à tenir compte des usages et des attentes des citoyens en
favorisant le sentiment d'appartenance, donc d'où le projet de loi pour
la modification du nom de circonscription.
Depuis plusieurs
années, Mme la Présidente, les représentations ont été faites au niveau de la
Commission de la représentation électorale. Alors, j'ai pu, d'ailleurs,
échanger, pendant l'étude détaillée, avec mes collègues, le député de Nelligan,
le député d'Hochelaga-Maisonneuve, le député de Matane-Matapédia et mes
collègues de la banquette gouvernementale, sur les normes de toponymie de la
commission, qui sont très rigides, donc, justement, limitées à deux mots. Alors, pour moi, c'était important de
déposer un projet de loi pour pouvoir inclure le nom des Basques comme
troisième mot.
Donc, je demande donc,
aujourd'hui, à cette Assemblée de prendre en considération le rapport du projet
de loi n° 797. Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Donc, y a-t-il d'autres interventions sur ce projet de loi?
Mise aux voix du rapport
Donc, comme il n'y a
pas d'autre intervention, le rapport de la Commission des institutions portant
sur le projet de loi n° 797, Loi remplaçant le nom de la circonscription
électorale de Rivière-du-Loup—Témiscouata
par celui de «Rivière-du-Loup—Témiscouata—Les
Basques», est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Adopté. M. le leader, pour la
suite.
M. Bonnardel :
Oui, Mme la Présidente, je vous demande d'appeler l'article 82 du
feuilleton.
Projet
de loi n° 890
Prise
en considération du rapport de la commission qui en a fait l'étude détaillée
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci. À l'article 82, l'Assemblée prend en
considération le rapport de la Commission des institutions sur le projet de loi
n° 890, Loi remplaçant le nom de la circonscription électorale de Vimont
par celui de «Vimont-Auteuil».
Mme la députée de
Vimont, je vous cède la parole.
Mme Valérie
Schmaltz
Mme Schmaltz :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Alors, moi aussi, je suis très excitée,
comme mes collègues, d'être ici, donc, pour
la prise en considération du projet de loi n° 890. Alors, je tiens à
remercier, d'ailleurs, les membres de
la commission pour leur écoute à l'étude, donc, des articles du projet de loi n° 890,
loi modifiant le nom de la circonscription de Vimont par celui de
Vimont-Auteuil.
Auteuil, Mme la
Présidente, fait partie intégrante de la circonscription que je représente,
mais, pourtant, son nom, son identité
n'apparaissait nulle part dans la dénomination officielle. Quand on parle de
citoyens de Vimont, plusieurs résidents d'Auteuil avaient cette
impression d'être oubliés, effacés et peut-être même mis de côté. Lorsque je me
présentais comme la députée de Vimont, lors
d'événements à Auteuil, justement, on avait un peu cette hésitation dans les regards, comme si une question restait un peu en
suspens, est-ce que j'étais celle qui les représentait. Alors, c'est pourquoi, naturellement,
j'ai commencé à me présenter comme la députée, donc, de Vimont-Auteuil, parce
que c'est la réalité du terrain, parce que c'est juste et, surtout, parce que
ça reflète mieux l'identité de celles et ceux que je représente.
Auteuil n'est pas un
quartier parmi tant d'autres, c'est une ancienne ville avec... qui avait et qui
a toujours sa propre histoire, ses
institutions, son caractère, son âme. Avant les fusions municipales, Auteuil
avait son conseil, ses élus, ses projets
et, encore aujourd'hui, on y ressent un fort sentiment d'appartenance. Quand on
se sent reconnu, nommé, inclus quand on s'engage, et... alors on
s'implique et on fait entendre sa voix.
Alors, oui, changer
le nom de la circonscription pour Vimont-Auteuil, ce n'est pas un simple geste
symbolique, Mme la Présidente, c'est une
reconnaissance, c'est une validation, c'est un geste de cohérence et, surtout,
c'est un geste, pour moi, de respect. Changer un nom, c'est plus qu'une
question administrative, c'est aussi affirmer une identité, c'est-à-dire, à chaque citoyen, vous comptez, vous
êtes vu, vous êtes pleinement représenté. L'appartenance à un quartier,
ce n'est pas une adresse, ce n'est pas non plus un code postal, c'est un
ancrage, c'est un lien intime. C'est ce qui nous permet de dire : Ici, c'est chez moi, ici, j'ai ma place, et, ici,
j'ai une voix. Et, aujourd'hui, en adoptant ce nouveau nom, nous
reconnaissons pleinement cette voix. Nous envoyons un message fort aux
citoyennes et citoyens d'Auteuil : vous faites pleinement partie de cette
circonscription. Votre réalité compte et votre nom mérite d'être dit.
Alors, je tiens à mon
tour, aussi, à souligner le soutien précieux de plusieurs organismes qui ont
appuyé cette démarche avec conviction. Et je
remercie également la ville de Laval, qui a adopté une résolution en faveur,
donc, de ce changement. C'est ensemble, dans le respect de nos
institutions et à l'écoute des citoyens que nous avons pu franchir cette étape. Et, en terminant, je suis très, très
fière d'avoir porté cette initiative dans la transparence et d'avoir répondu
avec une attente réelle, sincère et légitime. Merci pour votre écoute,
Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
Mise aux voix du rapport
Comme il n'y a pas
d'autre intervention, le rapport de la Commission des institutions portant sur
le projet de loi n° 890, Loi remplaçant le nom de la circonscription
électorale de Vimont par celui de «Vimont-Auteuil», est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Adopté. M. le leader, pour la suite.
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, oui, je vous demande d'appeler l'article 83 du
feuilleton, s'il vous plaît.
Projet
de loi n° 996
Prise
en considération du rapport de la commission qui en a fait l'étude détaillée
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci. L'Assemblée prend en considération le
rapport de la Commission des institutions sur le projet de loi n° 996, Loi
remplaçant le nom de la circonscription électorale d'Arthabaska par celui
d'«Arthabaska-L'Érable».
Y a-t-il des interventions? M. le député de Drummond—Bois-Francs,
à vous la parole.
M. Sébastien
Schneeberger
M. Schneeberger : Merci, Mme la
Présidente. Alors, à mon tour de parrainer ce beau projet de loi n° 996
pour, justement, là, renommer le quartier d'Arthabaska pour celui
d'Arthabaska-L'Érable.
Alors, c'est un projet de loi qui avait... pas
ce projet de loi là, ce numéro-ci, mais ça avait déjà été déposé par l'ancien
collègue d'Arthabaska, qui nous a quittés. Alors, c'est pour ça qu'on redépose
une nouvelle loi.
C'était vraiment une volonté, une volonté
citoyenne de beaucoup d'organismes, de municipalités, surtout ceux et celles qui sont représentés dans L'Érable, étant
donné que, juste, Mme la Présidente, mon comté à moi, que je représente,
Drummond—Bois-Francs,
il y a 14 municipalités qui font partie de la MRC d'Arthabaska, et le nord
du comté d'Arthabaska, la MRC d'Arthabaska, il y en a six, dont... et 10 au
niveau de L'Érable.
Alors, c'est tout à fait normal que d'amener ce
projet de loi là pour renommer cette circonscription et puis faire en sorte
que, justement, une volonté soit faite pour de nombreux organismes et citoyens.
Alors, j'en amènerai plus au niveau de la
prise finale du projet de loi, étant donné que la prise en considération, je le
répète, des fois on l'oublie un peu, mais c'est toujours
l'avant-dernière étape où est-ce qu'un député peut déposer un amendement sur un
projet de loi. Alors, pour... ici il n'y en
a pas. Alors, j'espère que, mes collègues, j'aurai l'appui pour voter cette
prise en considération. Merci beaucoup.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Mise aux voix du
rapport
Comme il n'y a pas d'autre intervention, le
rapport de la Commission des institutions portant sur le projet de loi
n° 996, Loi remplaçant le nom de la circonscription électorale
d'Arthabaska par celui d'«Arthabaska-L'Érable», est-il adopté?
• (12 h 20) •
Des voix : Adopté.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Adopté. M. le leader, pour la suite.
M. Bonnardel : Oui, Mme la
Présidente, je vous demande d'appeler l'article 79 du feuilleton.
Projet de loi n° 395
Prise en considération du
rapport de la commission
qui en a fait l'étude détaillée
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : À
l'article 79 du feuilleton, l'Assemblée prend en considération le rapport
de la Commission des institutions sur le projet de loi n° 395, Loi remplaçant le nom de la circonscription électorale de
Matane-Matapédia par Matane-Matapédia-Mitis.
Y a-t-il des interventions?
Mise aux voix du rapport
Comme il n'y a pas d'intervention, le rapport de
la Commission des institutions portant sur le projet de loi n° 395, Loi remplaçant le nom de la circonscription électorale de
Matane-Matapédia par Matane-Matapédia-Mitis, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Adopté. M. le leader.
M. Bonnardel : Oui, Mme la
Présidente, je vous demande d'appeler l'article 88 du feuilleton.
Projet de loi n° 215
Adoption du principe
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : À
l'article 88 du feuilleton, M. le député de Nicolet-Bécancour propose
l'adoption du projet de loi n° 215, Loi concernant la Municipalité de
Saint-Sylvère.
Y a-t-il des interventions? Comme il n'y a pas
d'intervention, le projet de loi n° 215...
Une voix : ...
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Propose l'adoption...
Une
voix : ...
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Vous m'avez demandé d'appeler l'article 88? O.K. Donc, propose
l'adoption du principe du projet de loi n° 215, Loi concernant la
Municipalité de Saint-Sylvère.
Y a-t-il des
interventions?
Mise
aux voix
Donc,
comme il n'y a pas d'intervention, le projet de loi... le principe du projet de
loi n° 215, Loi concernant la
Municipalité de Saint-Sylvère, est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Adopté. M. le leader du gouvernement.
M. Bonnardel : ...Mme la Présidente, je vous demande donc d'appeler encore une fois
l'article 88 du feuilleton.
Adoption
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Donc,
toujours à l'article 88 du feuilleton, M. le député de Nicolet-Bécancour propose l'adoption du projet de loi n° 215, Loi concernant
la Municipalité de Saint-Sylvère.
M. le député de
Nicolet-Bécancour, je vous cède la parole.
M. Donald
Martel
M. Martel :
Merci, Mme la Présidente. Bien, ça
me fait plaisir d'être ici aujourd'hui à la demande de la municipalité
de Saint-Sylvère.
Peut-être
juste se rappeler que la procédure pour adopter un règlement, dans une
municipalité, c'est très, très bien défini
dans le code municipal, avec quelques variantes. Tu as l'avis de motion, qui
est tenu en séance tenante, c'est que
quelqu'un du conseil municipal dit, puis ça va être inscrit au
procès-verbal : Dans une prochaine rencontre, je donne avis de motion
qu'on va adopter tel règlement. La rencontre... L'assemblée suivante ou une des
suivantes, le projet de règlement, il est déposé, il est lu et il est adopté.
C'est la deuxième procédure au niveau de la réglementation. Il existe une
troisième procédure, c'est qu'une
fois que l'avis de motion a été donné1 le règlement a été adopté, il faut
afficher l'adoption de ce règlement-là.
Or, la municipalité
de Saint-Sylvère, pendant une période de quatre, cinq ans, elle n'a pas affiché
ses avis d'adoption de règlement, de sorte
qu'en principe les règlements n'étaient pas valides. La procédure qu'on a
adoptée, suite à la demande de
Saint-Sylvère, c'est d'adopter un projet de loi qui fait en sorte de valider
l'ensemble des règlements qui ont été adoptés par la municipalité de
Saint-Sylvère pendant cette période-là.
Donc,
évidemment, je demande à tous mes collègues de voter pour. Et je veux remercier
la députée d'Outremont—Mont-Royal,
qui a été... ça a été mon premier projet de loi étudié, elle a été vraiment
charmante, aucune question, j'étais très content de ça. Donc, je vous
demanderais d'adopter, s'il vous plaît, le règlement. Merci.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, M. le député. Y a-t-il d'autres
interventions? Mme la députée de Mont-Royal—Outremont, je vous cède la parole.
Mme Michelle
Setlakwe
Mme Setlakwe : Mme la Présidente, bien,
très brièvement. Le collègue de... le député de Nicolet-Bécancour a très bien
résumé la situation. Donc, il n'y a vraiment pas de raison de s'opposer au
projet de loi. Nous soutenons la municipalité.
Effectivement, c'est
malheureux, là, il y avait une étape qui était... qui n'était pas rencontrée
dans l'adoption des règlements pendant un certain temps. On a compris que,
depuis 2021, tout se faisait 100 % selon les règles de l'art et selon les exigences du code municipal. Mais,
évidemment, pour régulariser la situation qui précède 2021, bien, il fallait adopter
ce projet de loi afin que les règlements en question soient pleinement en
vigueur. Et donc, Mme la Présidente, on a
entendu des représentants de la municipalité de Saint-Sylvère, on a entendu le
collègue, et, voilà, il n'y a pas d'enjeu. Nous adoptons... Nous
approuvons l'adoption de ce projet de loi n° 215. Merci.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Y a-t-il d'autres
interventions? Y a-t-il d'autres interventions?
Mise aux voix
Comme
il n'y a pas d'autre d'intervention, le projet de loi n° 215, Loi concernant la Municipalité de Saint-Sylvère, est-il adopté? Adopté.
M. le leader, pour la
suite.
M. Bonnardel :
Oui, Mme la Présidente, je vous demande d'appeler l'article 90 du...
Projet de loi n° 219
Adoption
du principe
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : À l'article 90, Mme la députée de Labelle
propose l'adoption du principe du projet de loi n° 219, Loi concernant la
dissolution de l'Agence de développement de Ferme-Neuve.
Y a-t-il
des interventions? Mme la députée de Labelle, à vous la parole. Non? Vous
avez... Vous n'intervenez pas? Parfait.
Mise
aux voix
Donc,
le principe du projet de loi n° 219, Loi concernant la dissolution de l'Agence de développement Ferme-Neuve,
est-il adopté? Adopté.
M. le leader adjoint
du gouvernement.
M. Bonnardel :
Oui, Mme la Présidentee, je vous demande donc de rappeler encore une fois
l'article 90 du feuilleton.
Adoption
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Toujours à l'article 90, Mme la députée de
Labelle propose l'adoption du projet de loi n° 219, Loi concernant
la dissolution de l'Agence de développement de Ferme-Neuve.
Y a-t-il des
interventions? Mme la députée de Labelle, à vous la parole.
Mme Chantale
Jeannotte
Mme Jeannotte : Merci, Mme la Présidente. En effet, salutations
aux collègues, j'ai eu l'honneur d'être marraine pour la deuxième fois,
Mme la Présidente, dans mon comté, d'un projet de loi d'intérêt privé. Cette
fois-ci, c'était pour dissoudre une agence, l'Agence de développement de
Ferme-Neuve.
Cette agence-là avait
été constituée en 2002, Mme la Présidente. Géographiquement, Ferme-Neuve est
une magnifique petite municipalité située au nord des Laurentides, à environ
30 kilomètres de Mont-Laurier, dans la MRC Antoine-Labelle Donc, cette loi
qui avait constitué l'agence avait pour but, à l'époque, d'être un véhicule
pour un projet de villégiature, mieux connu
sous le nom de Wendigo. Donc, l'agence avait pour mandat de réaliser et de
financer la construction d'infrastructures municipales et d'équipements à
vocation communautaire dans le cadre de ce projet, par exemple des
terrains de golf, des hôtels, des condos, des chemins, etc.
Vous savez, Mme la
Présidente, à l'époque, ce genre de véhicule là était assez commun. On avait
créé une agence de ce type à Mont-Tremblant, à Saint-Donat. Et puis c'était un
mode de fonctionnement pour des projets, donc, récréotouristiques similaires,
là. Et c'étaient donc des partenariats public-privé où, dans le fond, le
véhicule, là, dans ce cas-ci l'agence,
pouvait imposer à la municipalité de Ferme-Neuve de verser annuellement à l'agence
50 % des revenus de la taxe foncière générale applicable au
territoire du projet immobilier. On se disait, à l'époque, qu'en investissement
à court terme c'est toute la communauté, éventuellement, qui bénéficierait à
long terme de ce projet, là, de villégiature.
Malheureusement, Mme
la Présidente, le projet ne s'est pas déroulé comme prévu. Les revenus générés
se sont avérés insuffisants. Il faut dire que ce n'est pas aussi facile que
Mont-Tremblant, qui est situé à une heure et demie de Montréal et d'Ottawa, on
s'entend. Donc, il y a eu ça comme facteur. Ensuite, la société fait quand même
les travaux et elle réclame les paiements, mais
il y a un litige qui s'ensuit parce qu'on ne respecte pas l'esprit de
l'entente. Alors, ce qu'on fait,
c'est qu'on a recours à l'emprunt par Wendigo, mais ça se fait sans
l'approbation du conseil d'administration. Bref, il y a un recours
judiciaire qui s'en suit. Puis là, bien, je vous épargne les détails, mais,
heureusement, il y a une entente hors cour qui est conclue, mais, Mme la
Présidente, à la condition que l'agence soit dissoute.
• (12 h 30) •
Donc,
c'est cette entente-là qui a mené à l'élaboration du projet de loi d'intérêt
privé en 2025. Donc, grâce à ce projet de loi n° 219, on régularise
la situation, c'est-à-dire que la municipalité peut procéder à un règlement
d'emprunt pour acquitter la dette héritée
par la dissolution de l'agence, soit les sommes dues pour les travaux réalisés
par Wendigo. Donc, ça met fin à
l'obligation de verser 50 % des revenus de la taxe foncière à l'agence, la
municipalité peut assumer la dette de
700 000 $, ça permet à la municipalité de reprendre le contrôle sur
la gestion des revenus fiscaux collectés auprès de ses citoyens. Mme la
Présidente, c'est une très bonne nouvelle pour les citoyens de Ferme-Neuve. Et
je tiens à remercier et à féliciter la mairesse, Mme Diane Sirard,
ainsi que la directrice générale, Mme Ouellette. Je vous remercie.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Y a-t-il d'autres interventions? Mme la députée de Mont-Royal—Outremont, à vous la
parole.
Mme Michelle Setlakwe
Mme Setlakwe :
Merci, Mme la Présidente. Je serai très brève.
Donc, j'ai assisté à l'audition et à l'étude détaillée
du projet de loi n° 219 concernant la dissolution de l'Agence de
développement de Ferme-Neuve. Effectivement, il y avait la mairesse qui était
présente par visioconférence ainsi que la directrice générale et les avocats
impliqués dans le dossier. J'ai été... J'ai été rassurée, là, que tout se
faisait selon les règles de l'art et
que c'était dans le meilleur intérêt de la municipalité et de ses citoyens de
dissoudre l'agence, qui n'est plus... qui n'a plus sa raison d'être, qui
n'a pas, finalement, eu l'effet escompté. La municipalité a été très claire,
ils souhaitent revenir au modèle traditionnel, comme d'autres municipalités.
Et je tiens à
saluer l'intervention de la députée de Labelle, autant en commission
parlementaire qu'il y a quelques instants.
Elle a très bien décrit la situation, l'historique, l'enjeu et la raison
d'être, donc, du projet de loi et donc l'opportunité aussi de dissoudre
cette agence.
Donc, voilà, Mme la Présidente, nous allons
approuver ou soutenir l'adoption du projet de loi n° 219.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Y a-t-il d'autres interventions?
Mise
aux voix
Donc, le projet de loi n° 219, Loi
concernant la dissolution de l'Agence de développement de Ferme-Neuve, est-il
adopté?
Des voix : Adopté.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Adopté.
M. le leader, pour la suite.
M. Bonnardel : Oui. Donc, Mme
la Présidente, je vous demande d'appeler l'article 89 du feuilleton.
Projet
de loi n° 216
Adoption
du principe
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Donc,
à l'article 89 du feuilleton, Mme la députée de Laporte propose l'adoption
du principe du projet de loi n° 216, Loi concernant la Ville de Longueuil.
Y a-t-il des interventions? Non.
Mise
aux voix
Donc, comme
il n'y a pas d'intervention, le principe du projet de loi n° 216, Loi concernant la Ville de Longueuil, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Adopté.
M. le leader, pour la suite.
M. Bonnardel : Oui. Mme la
Présidente, je vous demande d'appeler l'article 89, encore une fois, du
feuilleton.
Adoption
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Donc, toujours à
l'article 89, Mme la députée de Laporte propose l'adoption du
projet de loi n° 216, Loi concernant la Ville de Longueuil.
Y a-t-il des interventions? Mme la députée de
Laporte, à vous la... à vous la parole.
Mme Isabelle
Poulet
Mme Poulet : Merci, Mme la
Présidente. Alors, je suis très fière de présenter mon deuxième projet de loi
privé de la ville de Longueuil, et je les en
remercie de m'en faire marraine. Je remercie également les membres de la
commission pour leur collaboration à l'étude détaillée du projet de loi privé
de la ville de Longueuil.
Et je
vous rappelle que le projet de loi découle d'un jugement. Il vise à permettre à
la ville de Longueuil de répartir les
dépenses découlant d'un jugement sur l'ensemble des contribuables de la ville
plutôt que de le faire supporter exclusivement par les contribuables du
territoire de l'arrondissement de Greenfield Park. L'origine de ce litige
remonte à la période entre 1972 et 1997. Un entraîneur de hockey a commis des
actes d'agression sexuelle contre des membres de
l'équipe junior. Les faits remontent avant la fusion municipale de 2002, et,
selon le huitième alinéa de l'article 8 de la Charte de la Ville de
Longueuil, il est prévu que les dépenses relatives à un litige pour des
événements survenus avant le
31 décembre 2001 doivent être financées exclusivement par des revenus
provenant du territoire de la municipalité concernée par le litige.
Les citoyens de Greenfield Park devaient
assumer les coûts liés aux litiges. Aux fins de l'exécution de l'entente de règlement, la ville de Longueuil souhaite
plutôt atténuer la pression fiscale qui est subie... qui serait subi par les
résidents de Greenfield Park. Le présent projet de loi d'intérêt privé
permettra donc de répartir les coûts du litige sur l'ensemble des
citoyens de la ville de Longueuil. Merci.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Y a-t-il d'autres interventions? Comme il n'y a pas... Oui,
Mme la députée de Mont-Royal—Outremont, à vous la parole.
Mme Michelle Setlakwe
Mme Setlakwe :
Oui, merci, Mme la Présidente. Encore une fois, pour ce projet de loi
d'intérêt privé n° 216 qui concerne la ville de Longueuil, nous ne nous opposons pas. Au
contraire, suite à l'audition en commission parlementaire, où nous avons entendu la mairesse de Longueuil et
son équipe nous expliquer, donc, la raison d'être du projet de loi ainsi
que l'intervention de notre collègue la députée de Laporte, nous sommes
rassurés que c'est la bonne chose à faire.
Essentiellement,
c'est la fin d'un triste épisode pour la municipalité de Greenfield Park,
qui est maintenant... depuis plusieurs années, en fait, fait partie intégrante
de la ville de Longueuil. Il a été clairement démontré, et on est sensibles à l'argumentaire, là, que... pour des
questions de solidarité et de traitement équitable des citoyens de Longueuil,
de ne pas faire porter le fardeau financier de ces incidents, et donc du
jugement qui met en cause la responsabilité civile, de ne pas faire porter ce fardeau financier là
uniquement par les citoyens du secteur de Greenfield Park, mais par
l'ensemble des contribuables, des payeurs de taxes de la ville de
Longueuil. Greenfield Park fait partie intégrante de la ville de Longueuil
depuis plusieurs années, donc nous souscrivons à l'objectif du projet de loi,
qui était rendu nécessaire, étant donné que,
sans ce projet de loi là... en fait, ça nécessite une dérogation spécifique à
l'article huit de la Charte de la Ville de Longueuil. Donc, voilà.
Et puis, juste en
terminant, aussi, on a été rassurés qu'ici il n'est pas question de faire
porter le fardeau financier à d'autres municipalités qui font partie de
l'agglomération de Longueuil. C'est simplement une question de répartir le
fardeau financier auprès des citoyens, tous les citoyens de la ville de
Longueuil et de ses trois arrondissements.
Donc, voilà, Mme la
Présidente. Nous allons voter pour l'adoption du projet de loi n° 216.
Merci.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci
beaucoup, Mme la députée. Donc, y a-t-il d'autres interventions? Non.
Mise aux voix
Donc, le projet de
loi n° 216, Loi concernant la Ville de Longueuil, est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Adopté. M. le leader du gouvernement, pour la
suite.
M. Bonnardel :
Oui. Donc, on est rendus, Mme la Présidente, à appeler l'article 2 du
feuilleton.
Débats sur les rapports de commissions
Prise en considération du rapport de la commission qui a
procédé à l'audition du ministère
de la Santé et des Services sociaux, du CISSS de la Montérégie-Centre et des CIUSSS
de l'Estrie-CHUS et de l'Ouest-de-l'Île-de-Montréal sur le chapitre 2 du
rapport de mai 2023 du Vérificateur général intitulé
Octroi de contrats
de gré à gré : en vertu du décret d'urgence sanitaire, ou pour obtenir
des places d'hébergement et de la main-d'oeuvre indépendante
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Donc, à l'article 2 du feuilleton, l'Assemblée
prend en considération le rapport de la Commission de l'administration publique
qui, le 26 mai 2025, a procédé à l'audition du ministère de la Santé et
des Services sociaux, du CISSS de la Montérégie-Centre et des CIUSSS de
l'Estrie-CHUS et de l'Ouest-de-lÎle-de-Montréal sur le chapitre 2 du
rapport de mai 2023 du Vérificateur général intitulé Octroi de contrats de
gré à gré en vertu du décret d'urgence
sanitaire ou pour obtenir des places d'hébergement et de main-d'oeuvre
indépendante. Ce rapport, qui a été déposé le 29 mai 2025,
contient des observations, des conclusions et une recommandation.
Je vous rappelle que,
conformément aux dispositions de l'article 95 du règlement, la prise en
considération du rapport donne lieu à un débat restreint d'au plus deux heures,
et qu'aucun amendement n'est recevable. Je vous rappelle également qu'en vertu
du deuxième alinéa de l'article 95 ce débat n'entraîne aucune décision de
l'Assemblée.
• (12 h 40) •
Je vous informe que
la répartition du temps de parole pour ce débat restreint s'effectuera comme
suit : 58 min 30 s sont allouées au groupe parlementaire
formant le gouvernement, 30 min 10 s sont allouées au groupe
parlementaire formant l'opposition officielle, 20 minutes sont allouées au
deuxième groupe d'opposition, 8 min 20 s sont allouées au
troisième groupe d'opposition, et 1 min 30 s sont allouées à
chacun des députés indépendants. Dans le
cadre de ce débat, le temps non utilisé par les députés indépendants ou par
l'un des groupes parlementaires sera redistribué entre les groupes parlementaires selon les proportions établies
précédemment. Mis à part ces consignes, les interventions ne seront soumises à
aucune limite de temps. Enfin, je rappelle aux députés indépendants que, s'ils
souhaitent intervenir sur ce débat, ils ont 10 minutes à partir de
maintenant pour en aviser la présidence.
Je cède maintenant la
parole au premier intervenant. M. le député de Portneuf, à vous la parole.
M. Vincent Caron
M. Caron : Merci,
Mme la Présidente. Salutations à l'ensemble des collègues présents ici avec
nous aujourd'hui. Très heureux, bien entendu, de prendre la parole dans le
cadre du dépôt du rapport sur... l'imputabilité, pardon, du
printemps 2025 de la Commission de l'administration publique qu'on a
déposé le 29 mai.
Je vous
entendais résumer... Et moi aussi j'ai eu de la difficulté, Mme la Présidente,
à savoir comment prononcer, donc, au début, audition du ministère de la Santé
et des Services sociaux, du CISSS de la Montérégie-Centre et des CIUSSS de l'Estrie et, j'ai cru comprendre qu'on
prononçait, CHUS et de l'Ouest-de-l'Île-de-Montréal, sur le chapitre 2 du
rapport de mai 2023 du Vérificateur général intitulé Octroi de contrats
de gré à gré : en vertu du décret d'urgence sanitaire, ou pour obtenir des
places d'hébergement et de la main-d'oeuvre indépendante.
Écoutez, donc, je reviens aux salutations, bien
entendu, aux collègues qui siègent sur cette belle commission, qui est celle de
l'administration publique. Bien entendu, du côté gouvernemental, je veux saluer
le travail exemplaire de mes collègues
députés de Bellechasse, Laval-des-Rapides, d'Ungava, député de Rousseau, député de Gatineau
et député de Masson. Du côté de
l'opposition officielle, bien entendu, celui de notre présidente, Mme la
députée de Saint-Laurent. Une des particularités de la CAP, c'est
justement de pouvoir aussi siéger un peu plus à distance et de manière
virtuelle. Donc, ça facilite beaucoup les choses, puisqu'on le sait, Mme la
présidente de la commission est devenue à nouveau jeune maman. Donc, ça lui
permet de concilier l'efficacité au travail de notre commission et aussi son
rôle de maman lorsqu'il est requis. Du côté
de la deuxième opposition, le député de Rosemont, qui est aussi vice-président
de la Commission de l'administration publique. Et, bien entendu, je
voulais saluer le travail de l'ensemble des députés qui interviennent tout au
long de l'année de manière temporaire... temporaire, oui, absolument.
Vous le
savez, la CAP, c'est une commission plutôt particulière dans son mode de
fonctionnement, disons, différent, puisqu'elle n'est pas une commission
sectorielle. Il y a un esprit, comme dans toutes les commissions, un esprit de collégialité qui y règne, mais avant tout un
esprit de transpartisanerie, puisque notre travail doit et se veut d'aller au
coeur de chacune des situations sans apporter de nuance politique
partisane.
Je voulais aussi, bien entendu, souligner
l'apport et le soutien exemplaire de l'équipe de la commission en parlant de la
bibliothèque, par exemple, de la recherche qui nous accompagne chaque semaine.
Un remerciement tout particulier à notre
secrétaire, Roxanne Guévin, à celles et ceux qui l'assistent, je voulais les
nommer, Félix Fortin-Lauzier, Marie-Claude Paquette, Enora Therrien,
Pierre Bourget et Carlos Uriel Osorio León.
La Commission de l'administration publique,
c'est aussi le traitement d'une masse assez impressionnante de rapports de
gestion qui sont à analyser. C'est des plans stratégiques qui se multiplient,
qu'il faut décortiquer, et c'est des dizaines de suivis de recommandations à
assurer. C'est un travail vraiment colossal qui est effectué au sein de cette
équipe qui nous entoure à la Commission de l'administration publique, un travail
pertinent, un travail passionnant, au bénéfice des parlementaires, bien
entendu, mais surtout au bénéfice des citoyens et citoyennes du Québec. Je veux
remercier donc tout particulièrement François Gagnon et son équipe du service
de la recherche, Catherine Lanouette et Danielle Simard.
Bien entendu, Mme la Présidente, on ne peut
passer sous silence l'excellente collaboration avec le Vérificateur général du
Québec. Et je voulais profiter de ces moments qui me sont donnés pour rendre
hommage durant quelques instants à
Mme Guylaine Leclerc, qui a assumé cette lourde responsabilité pendant
quelques années. Elle a mis fin à son mandat... enfin, son mandat
prenait fin le 15 mars dernier, et je voulais souligner à la fois sa
rigueur, son humanité, et surtout l'empathie
qu'elle a toujours mise dans le cadre de ses fonctions. Vraiment, ce partenariat,
parce que je pense qu'on peut parler d'étroit, même, partenariat entre
le Vérificateur général du Québec et la Commission de l'administration publique,
est remarquable. On y déloge parfois des situations qui peuvent être
préoccupantes, on le sait, ça a marqué l'actualité dans les derniers mois, et
c'est justement pour ça qu'il faut saluer ce travail, qui est lui aussi très
objectif, du Vérificateur général et de toute
son équipe. Bienvenue à un monsieur qu'on connaît quand même bien,
M. Alain Fortin, qui donc occupe le poste de Vérificateur général
par intérim. Et puis, eh bien, le Vérificateur général, c'est aussi le
Commissaire au développement durable, avec Mme Janique Lambert, qui
réalise toujours un travail tout à fait essentiel de contrôle pour accompagner
les parlementaires que nous sommes.
Les travaux, et vous le savez, les travaux du
Vérificateur général guident et nourrissent en grande partie les travaux de la
commission. Et puis aussi parfois ça nous amène à effectuer un certain nombre
de déplacements, chaque année, bien, de
manière alternée. L'an dernier, nous avons accueilli ici, à Québec... nous
avons eu l'occasion de partager les
beautés de cette belle ville mais aussi l'occasion de travailler à l'occasion
de la Conférence annuelle des comités des comptes publics, qui se tenait, donc, dans la ville de Québec l'année
dernière. Cette année, nous... nous effectuerons, pardon, un déplacement
à Regina avec, donc, l'équipe du Vérificateur général du Québec, un déplacement
en... Saskatchewan, pardon, pour aller
échanger, finalement, les bons coups, aller échanger les situations qui peuvent
être vécues ailleurs dans les
provinces canadiennes avec, justement, les autres vis-à-vis des vérificateurs
généraux mais aussi avec les parlementaires qui, comme nous, siègent
dans une commission qui est similaire à la nôtre.
Je rappelle qu'on a effectué un grand travail
dans... pas cette session-ci, mais la session qui a précédé, et nous avons
notamment accepté que, dans un avenir que j'espère assez proche, on puisse
examiner les états financiers du gouvernement. C'est quelque chose qui était
demandé depuis de nombreuses années, et qu'on avait un petit peu de mal à voir aboutir. Mais, vous voyez, Mme la
Présidente, on a... on est allés de l'avant, et on espère que ces travaux vont,
finalement, avancer rondement pour qu'on
puisse se pencher sur cette nouvelle mission, finalement, que la Commission de
l'administration publique risque de se saisir prochainement.
Très heureux d'agir,
encore une fois, durant cette session en tant que vice-président de la
commission. C'est vraiment un énorme privilège pour moi d'être membre de cette
commission depuis 2018. Une commission qui est chargée d'évaluer l'utilisation des... la bonne
utilisation, plutôt, des fonds publics, le bon usage, la bonne gestion mais
aussi discuter, comme je le disais tout à l'heure, des constats et des
recommandations du Vérificateur général du Québec, d'analyser les
programmes existants, de suggérer des améliorations. Et j'ai tendance à vous
dire que le temps passe vite, toujours, hein, durant nos sessions
parlementaires, on aurait toujours envie d'embrasser un peu plus de mandats,
d'embrasser un petit peu plus d'analyses, de documents, mais nous sommes tous
et toutes occupés aussi dans d'autres commissions bien souvent, ce qui fait
que, eh bien, je sais que c'est une vision partagée de l'ensemble des membres du comité directeur que de s'assurer qu'on puisse
travailler le plus fréquemment possible sur des dossiers qui nous sont
présentés.
• (12 h 50) •
Donc,
je voulais revenir, très rapidement, Mme la Présidente, sur le mandat de la
commission, sa raison d'être et son
fonctionnement. Donc, comme je vous le disais en préambule, Mme la Présidente,
contrairement aux autres commissions permanentes, la CAP n'étudie pas le
projet de loi, elle n'entend pas de groupes en consultations particulières, la
CAP procède à la vérification des engagements financiers du gouvernement de
25 000 $ et plus, entend, encore une fois, le Vérificateur général sur son rapport annuel de gestion, entend les
sous-ministres, si nécessaire, et les dirigeants d'organismes publics pour
s'assurer que les administrateurs publics rendent des comptes sur leur gestion,
étudie les rapports annuels sur l'application de la Loi sur
l'administration publique et elle étudie toutes... et étudie, pardon, toute
manière qui lui est confiée... toute matière, pardon, qui lui est confiée par
l'Assemblée. La CAP est un peu, finalement, le chien de garde de tout ce qui
concerne l'administration publique au Québec. Les organismes gouvernementaux
n'arrivent pas à mettre en place les
programmes pour lesquels il a été mandaté de manière adéquate, eh bien, la
commission s'y penche et demande des comptes; un ministère ne remplit
pas ses objectifs stratégiques ou ses cibles de gestion de manière récurrente,
eh bien, la commission s'y penche et réclame
des comptes. C'est un important exercice de reddition de comptes, Mme la Présidente.
Donc, j'aimerais
aussi souligner... Je vous parle depuis tout à l'heure abondamment de cette
proximité avec le Vérificateur général du Québec, mais il faut aussi noter
l'excellente collaboration avec le Protecteur du citoyen à l'occasion du dépôt de
son rapport annuel. Je sais qu'on aura d'ailleurs une rencontre très
prochainement.
Donc, en conclusion,
Mme la Présidente, et je sais que les collègues qui me succéderont vont aborder
plus, justement, le dépôt du rapport dont nous parlons aujourd'hui, permettez-moi
de réitérer le rôle particulier et essentiel que joue la Commission de
l'administration publique pour préserver la santé de notre démocratie.
Donc, je vais
profiter de ces quelques instants pour remercier à nouveau toutes celles et
ceux qui s'impliquent au sein de cette
commission et vous dire, bien entendu, que l'ensemble des membres qui l'occupe
du côté de la banquette gouvernementale vont continuer de travailler
avec autant de détermination et autant de volonté pour que la commission puisse
travailler le plus rondement possible.
Donc, merci beaucoup,
Mme la Présidente. Je vous souhaite une belle fin de journée.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le député. Maintenant, nous allons poursuivre les interventions avec
celle de M. le député de Pontiac.
M. André Fortin
M. Fortin : Merci, Mme la Présidente. Bon midi.
Le député de Portneuf
a raison, la Commission de l'administration publique, le travail qu'elle fait,
c'est un travail qui se veut transpartisan.
Mais, fort heureusement pour moi, le débat sur le rapport de la commission,
lui, il n'est pas transpartisan, parce que, notre travail, c'est vraiment
d'aller au fond des choses, de voir ce qui se passe et de le documenter,
mais, après ça, il faut savoir qu'est-ce que le gouvernement fait en réponse à
ce qui se trouve dans le rapport.
Et, Mme la
Présidente, c'est vrai que les rapports ou les constats du Vérificateur
général, habituellement, c'est pas mal plus facile d'en parler du point de vue
de l'opposition que ce ne l'est du point de vue du gouvernement. Alors, je
salue le député de Portneuf pour la présentation qu'il vient de nous faire,
mais, ce qu'il y a dans le rapport de la Commission
de l'administration publique, Mme la Présidente, c'est essentiellement trois choses,
trois constats qui nous viennent du Vérificateur général du Québec.
D'abord, une
dépendance à des fournisseurs privés non justifiés. Le rapport de la... Le
rapport du VG a constaté un usage très
courant du motif du fournisseur unique pour éviter les appels d'offres, avec
tout ce que ça peut comporter, ça, Mme
la Présidente, mais le rapport nous dit que, dans la majorité des cas analysés,
les preuves de l'unicité du fournisseur n'étaient pas suffisamment
documentées. D'un côté, soit il y a un manque de transparence de la part du
gouvernement, qui choisit de contourner des appels d'offres en ayant un
fournisseur unique, de l'autre côté, Mme la Présidente...
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Juste
un instant, M. le député de Pontiac, je pense qu'il y a un appel au règlement.
Pour «détourner», peut-être.
Une voix : ...
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Alors, il faut faire attention aux mots qu'on
choisit. Il y a des mots qui font partie de
notre lexique. Donc, je vous invite à la prudence. Vous avez tellement
d'expérience, M. le député, ici, que je compte sur votre collaboration.
M. Fortin : Bien sûr, Mme la Présidente. Mais voici ce que le... ce
qu'il y a dans le rapport. On dit : Il n'y a pas de preuves suffisantes
pour justifier d'aller vers un fournisseur unique plutôt que d'aller en appels
d'offres. Ça, ça comporte des risques majeurs, des
risques de dépassements de coûts, des risques de toutes sortes de choses que je
n'ai pas besoin de nommer ici, Mme la Présidente. Alors, je veux bien
faire attention à mes mots, mais je pense que le gouvernement devrait faire
attention à sa pratique.
Deuxième chose qui se trouve dans le
rapport : explosion du recours à la main-d'oeuvre indépendante. Là, on
fait rapport, on fait état, essentiellement, du ministère de la Santé, au cours
des dernières années, qui a augmenté de façon drastique le recours à la
main-d'oeuvre indépendante. Et là j'entends déjà les gens du gouvernement qui
vont nous dire : Oui, oui, mais on a passé... on a passé un projet de loi
là-dessus il n'y a pas très longtemps, hein, on veut mettre fin à ça.
Effectivement, Mme la Présidente, on a adopté un projet de loi, tous ensemble,
sur la fin du recours à la main-d'oeuvre indépendante, sur le plafonnement,
entre autres, des frais utilisés par la main-d'oeuvre indépendante. Le
problème, c'est que le gouvernement a laissé exploser pendant des années
l'utilisation de la main-d'oeuvre indépendante. Et là, quand il est venu, tout
à coup, nous dire : O.K., là, c'est fini, là, on arrête ça, on ne le fait
plus, qu'est-ce qu'il a fait, Mme la Présidente? Est-ce qu'il a donné les
outils aux différentes régions pour être capable d'offrir des services à la
population sans avoir recours à la main-d'oeuvre indépendante? Bien non. La première
chose qu'il a faite, c'est... il nous a dit : On va envoyer des équipes
volantes pour s'assurer qu'on est capable de donner des services. Vous vous
souvenez de ça? Ça, c'était au mois de mai l'année passée, hein, le ministre de
la Santé qui sort sur la place publique puis qui dit : On va envoyer des
équipes volantes, ça va se faire, là, sous peu, dans les prochaines semaines.
Bien, deux mois plus tard, sur la Côte-Nord, il y avait une personne de
l'équipe volante qui était en place, une seule. Même aujourd'hui, Mme la
Présidente, un an plus tard, il y en a 200. Il nous avait promis
500 membres de cette équipe volante là en quelques semaines à peine. Il
n'est même pas à la moitié de son objectif. Mais, entre temps, on arrête le
recours à la main-d'oeuvre indépendante.
Bien, qu'est-ce qui se passe, Mme la Présidente?
Il se passe qu'il y a des services qui ne se donnent pas. Il y a des services
qui ne sont pas offerts aux Québécois dans ces régions-là. Et je rappelle les
régions prioritaires pour le gouvernement : l'Abitibi, l'Outaouais, la
Côte-Nord. Qu'est-ce que ça donne, Mme la Présidente? Quand on enlève des
ressources, on ne les remplace pas comme on l'a promis, bien, ça donne des
services qui ne se donnent pas puis ça donne des députés qui sont obligés de
sortir sur la place publique contre leur propre gouvernement. C'est ça qui
s'est passé. Ça fait deux semaines, Mme la
Présidente, que le député de Rouyn-Noranda, le député d'Abitibi-Est, les deux
sortent sur la place publique pour dénoncer les actions de leur
gouvernement, pour dire : On n'en a pas assez pour ma région. Ce qu'ils
sont en train de nous dire, essentiellement, c'est que ce n'est pas un
gouvernement de région. Et ça, ce n'est même pas moi, Mme la Présidente, c'est
eux-mêmes qui le disent. Alors, s'ils ne veulent pas entendre mon propos, j'ose
croire qu'ils peuvent entendre le propos de leurs propres députés.
Mme la Présidente, la troisième chose que
le Vérificateur général nous dit, c'est un faible usage des appels d'offres publics pour des places en hébergement,
et que ça mène à un enjeu de maintien des personnes vulnérables dans
leurs milieux de vie. Bien, ne vous en faites pas, Mme la Présidente, il y a la
ministre des Aînés qui développe des places en hébergement à 1,8 million
de la place. 1,8 million, Mme la Présidente, pour des places en hébergement.
Moi, je me souviens d'un parti, je me
souviens des députés — je
vois le député de Granby, ici, que j'apprécie, qui, lui aussi, a une
longue expérience ici, en cette Chambre — qui faisaient partie d'un
mouvement, qui nous disaient que la bonne gestion des finances publiques devait
être au coeur de tout ce qui est fait ici, à cette Assemblée. 1,8 million par
chambre pour des places en hébergement, Mme
la Présidente, 1,8 million. Mais, au-delà de ça, ce que le Vérificateur
général nous dit puis le rapport de la CAP nous dit, c'est qu'il faut
établir un portrait clair des besoins d'hébergement par région. Vous savez ce
que ça évite, ça, quand on fait un portrait clair? Ça évite qu'on fait des
maisons des aînés partout au Québec, mais
qu'on n'en fait pas à Montréal. Mme la Présidente, qu'on refuse d'en faire à
Montréal pour une raison, ou une
autre, ou une autre. Mais ça, c'est le choix du gouvernement. Pourquoi? Parce
qu'on n'a pas un portrait clair des besoins d'hébergement par région.
Constat, Vérificateur général.
Alors, Mme la Présidente, je le sais, qu'il est
l'heure du lunch, que les députés, comme moi, Mme la Présidente, ont hâte de retourner dans leurs circonscriptions.
Je vais leur donner tout le loisir, je vais leur donner le loisir de prendre la
route en réfléchissant à tout ce que je viens d'avancer, au constat par
rapport à leur gouvernement qui a été avancé par le député d'Abitibi-Est, par le député de Rouyn-Noranda—Témiscamingue. Je suis certain que la réflexion va être
judicieuse. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci.
Est-ce que votre intervention, elle est terminée ou vous...
Une voix : ...
Ajournement
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Parfait. Donc, compte tenu de
l'heure, les travaux sont ajournés au mardi 3 juin 2025, à
13 h 40.
(Fin de la séance à 13 heures)