(Neuf
heures quarante minutes)
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Alors,
bonjour à tous, bonjour à tous. Prenez place. Nous allons débuter nos
travaux. Je salue celles et ceux qui sont avec nous dans les tribunes.
Bienvenue à votre Assemblée nationale.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Alors, nous sommes à
la rubrique Déclarations de députés. Et, sans plus tarder, je reconnais M. le
député de Drummond—Bois-Francs.
Souligner
l'engagement des jeunes moniteurs de camps de jour
M. Sébastien Schneeberger
M. Schneeberger : Oui, merci, M. le
Président. À l'approche de la belle saison, je souhaite souligner
l'engagement... je souhaite souligner l'engagement remarquable des
jeunes de Drummond—Bois-Francs
et du Centre-du-Québec qui s'apprêtent à travailler dans les camps de jour cet
été.
De
Saint-Cyrille à Warwick, en passant par Drummondville et Victoriaville et
l'ensemble de nos villes et villages, ces jeunes choisissent de
consacrer leur été à encadrer, divertir et inspirer les enfants de chez nous.
Leur rôle est essentiel. Ils offrent un
milieu sécuritaire, dynamique et rempli de découvertes. Être moniteur,
animatrice et coordinateur d'un camp de jour, c'est bien plus qu'un emploi
d'été, c'est une véritable responsabilité, un exemple de leadership, une
belle preuve d'engagement communautaire.
Je tiens à remercier
chaleureusement ces jeunes pour leur passion, énergie et dévouement. Et, à tous
les enfants qui auront la chance de fréquenter un camp, cet été, profitez de
chaque instant, amusez-vous, explorez, riez, et surtout laissez-vous
surprendre. Ce seront des souvenirs qui resteront avec vous pour longtemps.
Bon été à tous et
merci aux artisans de ces précieux moments.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Drummond—Bois-Francs. J'en profite pour rappeler aux collègues que les déclarations
sont d'une durée d'une minute. Merci de respecter cette consigne.
Et, sans plus tarder,
la parole revient à Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Rendre
hommage à M. Richard Phaneuf
Mme Jennifer Maccarone
Mme Maccarone : Merci, M. le Président.
C'est avec une immense fierté que je rends hommage à Richard Phaneuf, à
qui j'ai le plaisir de décerner la Médaille de la députée en reconnaissance de
son engagement exceptionnel envers la communauté de Westmount—Saint-Louis.
Chercheur
épistémologique à la retraite, M. Phaneuf a consacré sa vie au bien-être
collectif. Il joue depuis de nombreuses années un rôle central dans
l'organisation de la Fête des voisins de Milton Parc, soutient activement
l'association récréative du quartier et s'implique généreusement au sein de
plusieurs corporations et coopératives. Son engagement indéfectible dépasse les
frontières de son quartier. Il résonne à travers toute la circonscription et
touche profondément les citoyens.
Le
parcours de M. Phaneuf est exemplaire. Par son dévouement, sa générosité,
il incarne les valeurs de solidarité et d'entraide qui font la richesse
de notre communauté.
Merci,
M. Phaneuf, pour tout ce que vous avez accompli au fil des ans.
Félicitations pour cette distinction pleinement méritée!
Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis. Et je cède maintenant la parole à Mme la députée de Huntingdon.
Remercier
le personnel scolaire de la circonscription de Huntingdon
Mme Carole Mallette
Mme Mallette :
Merci, M. le Président. Nous sommes à cette période de l'année où l'on se
doit de souligner le travail exceptionnel des acteurs du milieu de l'éducation.
Je tiens à exprimer
ma profonde reconnaissance envers tous les enseignants et le personnel scolaire
des centres de services scolaires des
Grandes-Seigneuries, de la Haute-Rivière, de la Vallée-des-Tisserands, ainsi
que de la commission scolaire New Frontiers pour leur extraordinaire
dévouement.
Votre
engagement quotidien auprès des élèves est remarquable. Grâce à votre patience
et à votre passion, vous posez chaque jour les fondations du savoir, de
la curiosité et de la confiance en soi.
Vous êtes
bien plus que des éducateurs, vous êtes des piliers pour nos jeunes, des
modèles inspirants, et souvent un soutien inestimable dans leur parcours
de vie.
Que vous
soyez enseignants, membres de la direction, professionnels ou personnel de
soutien, vous jouez chacun un rôle essentiel dans le succès et
l'épanouissement de nos élèves.
Merci pour
votre travail, votre humanité et votre résilience. C'est toute notre communauté
qui vous en est profondément reconnaissante.
Bravo et surtout merci!
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée. Au
tour, maintenant, de M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
Souligner la fermeture de
l'organisme Carrefour Relance
M. Alexandre
Leduc
M. Leduc : Merci, M. le
Président. Le 30 juin prochain, le Carrefour Relance fermera
définitivement ses portes, après plus de
50 ans à accompagner des milliers de personnes éloignées du marché du
travail, des personnes vivant avec des limitations fonctionnelles, des troubles
de santé mentale ou ayant connu de longs épisodes d'exclusion du marché du
travail.
Le Carrefour Relance, c'est bien plus qu'un
organisme, c'est un lieu de dignité, de reconstruction, d'espoir, où chaque jour on croit sincèrement que tout le monde
mérite une seconde chance. Il a permis à des gens de retrouver confiance
et une stabilité grâce à un accompagnement humain et profondément respectueux.
Je veux saluer le travail remarquable de
François Dallaire, directeur général engagé et porteur de cette mission, ainsi
que de toute son équipe actuelle, Thaïlyssa Jules-Espert, Chantal Guilbault,
Lucie Bergeron, Mylène Théberge, Fatimazahra Toulal, sans oublier tous ceux et
celles qui ont fait vivre cette mission humaine avec bienveillance.
Leur travail ne s'efface pas avec cette
fermeture. Il continue de vivre dans chaque parcours transformé, dans chaque
personne qui a pu se relever.
Merci pour tout.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci. Merci, M. le
député d'Hochelaga-Maisonneuve. Au tour, maintenant, de M. le député de Beauce-Nord.
Souligner le 150e anniversaire
de la municipalité de Saints-Anges
M. Luc
Provençal
M. Provençal : Merci, M. le
Président. En 1846, des pionniers visionnaires ont entrepris le long combat de fonder leur propre communauté. Après 30 ans
de persévérance, c'est en 1875 que Saints-Anges a véritablement vu le jour,
porté par l'unité, le courage et l'espoir d'un avenir meilleur.
Aujourd'hui, Saints-Anges est une communauté
vivante, fière de ses racines et résolument tournée vers l'avenir. La
solidarité qui unit ses citoyens et la vitalité de son économie, notamment
grâce à l'entrepreneuriat et l'industrie locale, témoignent de son dynamisme
unique.
Vous me permettrez enfin de féliciter
chaleureusement Mme Carole Santerre, mairesse de Saints-Anges, ainsi que
le conseil et l'équipe municipale. Grâce à votre engagement, une programmation
riche et rassembleuse a été mise en place, ce qui permettra de célébrer ce
moment marquant avec éclat.
Bon 150e à la
municipalité de Saints-Anges, une terre de rêve qui donne des ailes à ses
habitants! Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Beauce-Nord. Et je reconnais maintenant Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Souligner l'adoption de
la Chaise des générations par la
circonscription de Notre-Dame-de-Grâce
Mme Désirée
McGraw
Mme McGraw : M.
le Président, en cette Journée mondiale de l'environnement, je souhaite
aujourd'hui souligner l'adoption de
la Chaise des générations dans mon comté de Notre-Dame-de-Grâce grâce à
Mères au front, un organisme québécois de protection de l'environnement
et de lutte contre les changements climatiques dont les membres sont des mères
de famille comme moi et ainsi que des grand-mères.
La Chaise des
générations est une chaise fabriquée par des enfants et placée symboliquement
autour des tables où se prennent les décisions. Elle incarne la voix des
enfants, des jeunes et des prochaines générations.
Le
7 avril dernier, j'ai eu le profond bonheur de recevoir ma magnifique
chaise des générations grâce à une classe maternelle de l'école
Notre-Dame-de-Grâce. Et, sous la direction de l'artiste Flore Larose, ce sont
des enfants allumés et soucieux de notre
planète qui ont fait ce chef-d'oeuvre que je garde précieusement dans mon
bureau de comté.
Merci à Mères au
front pour cette belle initiative et merci à Lise Huneault ainsi que
Marie-Hélène Lafond, deux concitoyennes qui ont rendu tout ceci possible.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce. Et
bravo à vous!
Je reconnais
maintenant M. le député de René-Lévesque.
Rendre
hommage à M. Jean St-Laurent
M. Yves Montigny
M. Montigny : Merci, M. le Président. Dès
l'adolescence, M. Jean St-Laurent s'est engagé activement dans sa
communauté. Aujourd'hui encore, il contribue à faire vivre des organisations
qui soutiennent autant les jeunes que les aînés.
Depuis près de
60 ans, il est un bénévole dévoué au sein de l'organisation nationale de
la Légion royale canadienne. À Baie-Comeau,
il siège depuis 40 ans au comité exécutif de la filiale 003, Québec
North Shore, qui a souligné en novembre dernier sa 85e cérémonie du
jour du Souvenir.
Il a mené de
nombreuses initiatives pour honorer la mémoire et le sacrifice de nos anciens
combattants et ex-militaires.
Parmi
ses nombreuses distinctions, soulignons qu'il a reçu, la fin de la semaine
dernière, la Médaille du couronnement du Roi Charles III, une
reconnaissance pleinement méritée.
Par sa conviction,
son ardeur et sa générosité, il est un exemple inspirant. Merci pour tout,
M. St-Laurent. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, M. le député de René-Lévesque. La parole
revient maintenant à M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
Souligner
le 30e anniversaire de l'organisme
Cuisine collective Îles-de-la-Madeleine
M. Joël Arseneau
M. Arseneau : M. le Président, depuis
30 ans, le mouvement des cuisines collectives des Îles-de-la-Madeleine a le vent dans les tabliers et contribue activement à
l'autonomie alimentaire des gens de chez nous. Avec pour point de départ l'idée
de planifier et de cuisiner en groupe des plats nutritifs et à moindre coût
pour les personnes participantes, les
cuisines collectives leur offrent en fait les moyens d'augmenter leur pouvoir
sur leur vie et d'améliorer leur bien-être sur le plan affectif, social,
culturel et économique.
Les cuisines
collectives, ce sont des lieux de rencontre où les participants brisent leur
isolement et consolident leur estime de soi.
C'est aussi un réseau d'entraide qui valorise l'autonomie, la prise en charge,
stimule l'initiative et le partage des connaissances.
Les cuisines
collectives sont par ailleurs résolument engagées dans la lutte pour le droit à
l'alimentation. Par le truchement de ses ateliers, ses activités éducatives et
ses popotes roulantes, l'organisme a touché la vie de plusieurs centaines de
personnes habitant le territoire madelinot depuis 1995.
En terminant, je dis
bravo à toutes les personnes qui ont contribué et contribuent encore au succès
des cuisines collectives.
• (9 h 50) •
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, M. le député des Îles-de-la-Madeleine. Et
je reconnais maintenant Mme la députée de Laval-des-Rapides.
Souligner
la tenue des Jeux de la francophonie canadienne
Mme Céline Haytayan
Mme Haytayan : Merci, M. le Président.
Dans un peu plus d'un mois, Laval accueillera la huitième édition des Jeux
de la francophonie canadienne à la Place Bell, à Laval-des-Rapides.
Du 15 au
19 juillet, les Jeux FC vont réunir 1 200 jeunes d'expression
française âgés de 14 à 18 ans provenant de partout au Canada qui vont
compétitionner dans trois volets : en arts, en sport et en leadership. Les
activités socioculturelles et les initiatives d'engagement communautaires
mettront également en valeur la richesse de la région de Laval et feront
briller la diversité de toute la francophonie canadienne d'un océan à l'autre.
Merci à La Cité de la
culture et du sport de Laval pour toute cette organisation. Merci aux bénévoles.
Bons Jeux FC, et bien hâte de vous y retrouver.
Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci, Mme la députée de Laval-des-Rapides. Et je cède maintenant la parole
à M. le député de Beauharnois.
Souligner le 80e anniversaire
du Club Rotary de Valleyfield
M. Claude
Reid
M. Reid : Ce
5 juin 2025 marque un moment historique pour le Club Rotary de
Valleyfield, qui célèbre fièrement aujourd'hui son 80e anniversaire
de fondation.
Depuis 1945,
le club s'est distingué par son engagement indéfectible envers le service à la
collectivité, l'entraide et la promotion de valeurs humanitaires. Au fil
des décennies, le Club Rotary de Valleyfield a soutenu d'innombrables projets
locaux qui ont fait la différence dans leur communauté, notamment auprès des
jeunes. Grâce à la générosité, à l'implication et à la vision de ses membres,
il a su répondre aux besoins changeants de la communauté, que ce soit par
l'aide aux jeunes, le soutien aux aînés, la lutte contre la pauvreté ou encore
la promotion de l'éducation. Servir d'abord, voilà l'idéal Rotary que les
membres du Club Rotary de Valleyfield ont su perpétuer depuis 1945.
Ce 80e anniversaire est aussi l'occasion de
rendre hommage aux membres fondateurs, aux bénévoles d'hier et d'aujourd'hui, à
ces hommes et ces femmes qui ont contribué au rayonnement du Club Rotary de
Valleyfield.
Bon 80e anniversaire! Et que l'avenir soit
à la hauteur de cet héritage remarquable.
Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député de
Beauharnois. Et je reconnais maintenant M. le député de Chapleau.
Souligner le 10e anniversaire
de l'organisme 3R Québec
M. Mathieu
Lévesque
M. Lévesque (Chapleau) : Merci
beaucoup, M. le Président. Aujourd'hui, j'aimerais célébrer un événement
marquant dans notre communauté, le 10e anniversaire de 3R Québec. Les
trois R représentent le recyclage, la réduction et le réemploi, trois mots au coeur de la mission de cet organisme qui
vise la gestion des matières résiduelles, la réduction du gaspillage
alimentaire et la préservation de l'environnement.
Depuis sa fondation, en 2015, 3R Québec a su
s'imposer comme un leader dans Chapleau, à Gatineau, en Outaouais, en
récupérant des articles encombrants et des surplus alimentaires auprès des
épiciers de la région pour les redistribuer aux personnes dans le besoin. Ce
modèle d'économie circulaire permet non seulement de soutenir les familles
locales, mais aussi de réduire de manière significative l'empreinte écologique
de notre communauté. Grâce à ses efforts,
l'organisme détourne chaque année des tonnes d'aliments des sites
d'enfouissement, réduisant ainsi les émissions de gaz à effet de serre
et favorisant la sécurité alimentaire.
En terminant, je tiens à féliciter
chaleureusement M. Simon Boudreau ainsi que toute l'équipe et les bénévoles
de 3R Québec pour leur travail exceptionnel. Leur engagement a un impact
tangible et profondément positif sur notre communauté, en Outaouais.
Félicitations et bon 10e anniversaire!
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député de
Chapleau. Et la parole revient maintenant à Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Souligner la Journée mondiale
de l'environnement
Mme Karine
Boivin Roy
Mme Boivin Roy : Merci, M. le
Président. Chaque année, le 5 juin, le monde entier se réunit pour
célébrer la Journée mondiale de l'environnement, qui promeut la sensibilisation
aux enjeux environnementaux et qui encourage des actions concrètes pour
protéger la planète par l'entremise d'un mode de vie durable.
En 2025, le thème est Mettre fin à la pollution
plastique mondiale. C'est un appel fort à réduire les déchets plastiques et
à protéger les écosystèmes fragiles de la planète de leurs effets néfastes.
Au Québec, plusieurs initiatives sont menées en
cette journée du 5 juin. C'est une occasion précieuse de rappeler l'importance de préserver notre biosphère
et de réfléchir à notre rôle dans sa protection. Dans cette foulée, je salue
le Comité de surveillance Louis-Riel.
Cette nature
si proche de nous mérite davantage qu'un regard admiratif, elle mérite un
engagement sincère et durable. Chaque
geste compte : réduire notre consommation, planter un arbre, appuyer les
efforts de conservation ou simplement mieux comprendre les espèces qui
nous entourent.
Ensemble, nous pouvons faire du Québec un lieu
où la nature est célébrée, valorisée et véritablement protégée.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Alors, voilà qui met fin à la rubrique Déclarations de députés. Je
remercie tous les collègues pour vos déclarations.
Et
nous allons suspendre les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
9 h 55)
(Reprise à 10 h 07)
La
Présidente : Bonjour, tout le monde. Mesdames messieurs, bonjour.
Bienvenue. Le parlement du Québec, c'est chez vous.
Mmes et MM. les
députés, nous allons nous recueillir quelques instants.
Je vous remercie
beaucoup. Veuillez vous asseoir.
Présence de l'ambassadeur de
la République
du Congo, M. Appolinaire Aya
J'ai
le plaisir de souligner aujourd'hui la présence, dans les tribunes, de
l'ambassadeur de la République du Congo, Son Excellence M. Appolinaire
Aya, à l'occasion de sa visite officielle.
Présence des boursiers de la
Fondation Jean-Charles-Bonenfant
Et attendez,
maintenant, avant d'applaudir, j'ai un petit mot à dire. J'ai également le
plaisir de souligner la présence, dans les
tribunes, des boursières et boursiers de la Fondation Jean-Charles-Bonenfant, qui compléteront dans les
prochains jours leur stage de 10 mois à l'Assemblée nationale.
Les jumelages avec
les parlementaires, les rencontres stimulantes, les missions exploratoires et
l'essai que vous avez rédigé sont des
occasions qui vous ont permis de vous intégrer à la vie parlementaire. Les
connaissances que vous avez acquises cette année vous seront certainement
utiles dans votre vie professionnelle, nous l'espérons, du moins, et
j'espère que vous garderez de bons souvenirs de votre passage à l'Assemblée
nationale du Québec.
La
Présidente : Et maintenant nous poursuivons les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a
pas de déclarations ministérielles ni présentation de projets de loi.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt
de documents, M. le ministre des Finances.
M. Girard
(Groulx) : Oui, Mme la Présidente, permettez-moi de déposer le rapport
annuel 2025 de la Société des alcools
du Québec, le rapport
d'activité 2022‑2023 résultant de la comparaison, du couplage ou
de l'appariement des fichiers de renseignements inscrits au plan
d'utilisation, incluant l'avis de la Commission d'accès à l'information du
Québec, et le rapport annuel de gestion 2024 de Retraite Québec. Merci,
Mme la Présidente.
• (10 h 10) •
La
Présidente : Ces documents sont déposés. Mme la ministre de
l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie.
Mme Fréchette : Merci, Mme la Présidente.
Alors, permettez-moi de déposer le rapport annuel d'activité et de
développement durable 2024‑2025 d'Investissement Québec. Merci.
La Présidente :
Ce document est déposé. M. le
ministre de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration.
M. Roberge :
Mme la Présidente, permettez-moi de déposer le recueil de statistiques sur
l'immigration au Québec dans le cadre de la consultation publique 2025 intitulée
La planification de l'immigration au Québec pour la période 2026‑2029
et le cahier de consultation publique 2025 intitulé La planification de
l'immigration au Québec pour la période 2026-2029.
La
Présidente : Ces documents sont déposés. M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette :
Oui. Bonjour, Mme la Présidente. Je dépose la réponse du gouvernement aux
questions inscrites au feuilleton le 29 avril 2025 par le député de
Matane-Matapédia. Merci.
La
Présidente : Ce document est déposé.
Dépôt de rapports de
commissions
À
la rubrique Dépôt de rapports de commissions, M. le président de la Commission de l'aménagement du territoire
et député de Drummond—Bois-Francs.
Consultations particulières sur
le projet de loi n° 97
M. Schneeberger : Oui,
merci, Mme la Présidente. Alors, je dépose le rapport de la Commission de l'aménagement du territoire qui, les 29 et 30 mai ainsi que les 3 et
4 juin 2025, a tenu des auditions publiques dans le cadre des
consultations particulières sur le projet de loi n° 97, Loi visant
principalement à moderniser le régime forestier.
La Présidente : Ce rapport est
déposé. M. le président de la Commission des finances publiques et député de
Montmorency.
Étude détaillée du projet de loi n° 82
M. Simard : Oui. Bonjour, Mme
la Présidente. Je dépose le rapport de la Commission des finances publiques qui — soyez patiente — les 12, 13, 18, 19, 20 et 26 février, les 10,
22 et 24 avril, le 22 mai ainsi que les 3 et 4 juin 2025, a
fort consciencieusement procédé à l'étude détaillée du projet de loi
n° 82, Loi concernant l'identité numérique nationale et modifiant d'autres dispositions. Sachez, Mme la Présidente, que le texte du
projet de loi a été adopté avec des amendements.
La Présidente : Ce rapport est
déposé. M. le président de la Commission de la santé et des services sociaux,
M. le député de Beauce-Nord.
Consultations particulières sur le projet de loi
n° 103
M. Provençal : Merci, Mme la
Présidente. Je dépose le rapport de la Commission de la santé et des services
sociaux qui, les 3 et 4 juin 2025, a tenu des auditions publiques dans le
cadre de consultations particulières sur le projet de
loi n° 103, Loi visant principalement à réglementer les sites de
consommation supervisée afin de favoriser une cohabitation harmonieuse dans la
communauté. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente : Ce rapport est
déposé.
Dépôt de pétitions
À la rubrique Dépôt de pétitions, M. le député
de Gatineau.
Prioriser les réfections de la route 366 du secteur
Sainte-Cécile-de-Masham
afin d'assurer la sécurité des usagers
M. Bussière : Merci, Mme la Présidente.
Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par
551 pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant que de nombreux citoyens ont fait
des plaintes au 511 ou par voie électronique sur le site du ministère des Transports et de la Mobilité durable
concernant l'état de la route 366 du secteur de Sainte-Cécile-de-Masham;
«Considérant que des travaux de réfection sur la
chaussée et d'asphaltage sur la route 366 étaient prévus dans la
planification 2019‑2021 du ministère des Transports et de la Mobilité
durable entre l'autoroute 5 et [sur] le chemin St-Louis et qu'ils
demeurent inachevés entre le chemin Gosselin et le chemin St-Louis;
«Considérant que des travaux de réfection de la
chaussée et d'asphaltage sont nécessaires sur la route 366 entre le chemin
St-Louis et le chemin de la Caserne;
«Considérant que l'état de cet axe routier
important est désuet;
«Considérant que de plus en plus de camions
poids lourds utilisent cette route;
«Considérant
que les citoyens de la municipalité de La Pêche sont préoccupés par la
sécurité des automobilistes, des piétons et des étudiants marcheurs
circulant sur cette route;
«Considérant
que l'état de la route 366 occasionne de nombreux dommages matériels aux
véhicules des utilisateurs;
«Considérant qu'un budget spécial, hors
programmation est nécessaire pour ces travaux;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous, signataires, demandons au gouvernement du
Québec de prioriser des interventions du ministère des Transports et de la
Mobilité durable sur la route 366 afin d'y apporter les réfections
nécessaires mentionnées ci-haut et qu'un
budget spécial, hors programmation régulière, soit dédié à ces travaux afin
d'assurer la sécurité des usagers et l'amélioration de cette route.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition. Merci.
(Applaudissements)
La Présidente : Et cet extrait de
pétition est déposé. Et à cette étape-ci les députés ont le droit d'applaudir. Mme
la députée de Mont-Royal—Outremont.
Construire
une école primaire dans le
secteur du Triangle à Montréal
Mme Setlakwe : Mme la Présidente, je
dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée
par 268 pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes du
Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant que la
construction d'une nouvelle école primaire au 5010 rue Paré, dans le
secteur du Triangle à Montréal, répond de manière concrète aux besoins
grandissants des familles du secteur;
«Considérant que ce
secteur a connu une forte croissance démographique tel qu'inscrit dans le cadre
du plan de développement de la Ville de Montréal amorcé il y a plus de dix ans;
«Considérant que
l'emplacement prévu pour cette nouvelle école est situé à proximité immédiate
des familles, en particulier celles à faible revenu de l'avenue Mountain
Sights, facilitant ainsi leur accès à l'éducation gratuite sans frais
additionnels liés aux places limitées offertes par le service de transport
scolaire du Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM);
«Considérant que
toutes les étapes préalables à la réalisation du projet ont été
complétées : l'acquisition du terrain par la Ville, démolition du cégep,
décontamination du site, transfert du terrain au CSSDM, plans architecturaux
pour la nouvelle école, ainsi que l'octroi par le gouvernement d'une enveloppe
budgétaire de 41,1 millions $ pour sa construction;
«Considérant
que le projet a déjà subi plusieurs reports et que celui-ci est maintenant
suspendu sans échéancier clair;
«Considérant que la
mise en pause de ce projet n'est ni justifiable ni acceptable au regard du
besoin urgent d'offrir une éducation gratuite, de proximité et accessible aux
enfants du secteur;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous, signataires,
demandons au gouvernement du Québec de prendre les mesures nécessaires afin que
la construction de l'école primaire soit réalisée sans délai et qu'elle soit
considérée comme une priorité.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
La
Présidente : Et cet extrait de pétition est déposé.
Et
j'ai reçu une demande de M. le député de Gatineau pour la présentation d'une
pétition non conforme. Est-ce qu'il y a consentement pour la
présentation de cette pétition? Consentement. M. le député.
Prioriser les réfections de la
route 366 du secteur Sainte-Cécile-de-Masham
afin d'assurer la sécurité des usagers
M. Bussière :
Merci, Mme la Présidente. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à
l'Assemblée nationale, signée par 992 pétitionnaires. Désignation :
citoyennes et citoyens du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant
que de nombreux citoyens ont fait des plaintes au 511 ou par voie électronique
sur le site du ministère des Transports et de la Mobilité durable
concernant l'état de la route 366 [sur] le secteur
Sainte-Cécile-de-Masham;
«Considérant
que des travaux de réfection de la chaussée et d'asphaltage sur la
route 366 étaient prévus dans la planification 2019‑2021 du ministère
des Transports et de la Mobilité durable entre l'autoroute 5 et le chemin
St-Louis et qu'ils demeurent inachevés entre le chemin Gosselin et le chemin
St-Louis;
«Considérant
que des travaux de réfection de la chaussée et d'asphaltage sont nécessaires
sur la route 366 entre le chemin St-Louis et le chemin de la
Caserne;
«Considérant que
l'état de cet axe routier important est désuet;
«Considérant que de
plus en plus de camions poids lourds utilisent cette route;
«Considérant
que les citoyens de la municipalité de La Pêche sont préoccupés par la sécurité
des automobilistes, des piétons et des étudiants marcheurs circulant sur
cette route;
«Considérant
que l'état de la route 366 occasionne de nombreux dommages matériels aux
véhicules des utilisateurs;
«Considérant qu'un
budget spécial, hors programmation est nécessaire pour ces travaux;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous, signataires,
demandons au gouvernement du Québec de prioriser des interventions du ministère
des Transports et de la Mobilité durable sur la route 366 afin d'y
apporter les réfections nécessaires mentionnées ci-haut et qu'un budget
spécial, hors programmation régulière, soit dédié à ces travaux afin d'assurer
la sécurité des usagers et l'amélioration de cette route.»
Merci, Mme la
Présidente. Je certifie que cet extrait est conforme à l'original de la
pétition.
• (10 h 20) •
La
Présidente : Et cet extrait de pétition est déposé.
Il n'y a pas de
réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une violation de
droit ou de privilège.
Je vous avise
qu'après la période des questions et réponses orales sera tenu le vote reporté
sur l'adoption du rapport de la Commission de l'Assemblée nationale dans le
cadre de l'enquête découlant de la motion présentée par le leader parlementaire
de l'opposition officielle et député de Nelligan en vertu des articles 315
à 321 du règlement portant sur l'omission du dépôt dans les délais prescrits du
rapport annuel de gestion 2023 de la Société de l'assurance automobile du
Québec.
Questions
et réponses orales
Nous en sommes
maintenant rendus à la période de questions et de réponses orales. Pour ce faire,
je cède la parole, en question principale, au chef de l'opposition officielle.
Bilan du gouvernement en
matière de santé
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Mme la Présidente, on le
sait, on le voit, on assiste à une triste fin de régime avec ce gouvernement
caquiste qui est en perte de contrôle, n'a jamais été en contrôle des finances
publiques, a occasionné une décote, c'est le gouvernement de la décote,
et les Québécoises et Québécois n'ont pas les services auxquels ils ont droit.
Les promesses, en
santé, étaient nombreuses. Améliorer l'accès aux services, bien, c'est un
échec. L'agence de recouvrement Santé Québec ne donne pas ses fruits. La «top
gun» numéro un a congédié le «top gun» numéro deux, puis leur principal mandat,
c'est de couper 1,5 milliard de dollars. Le dossier HMR, l'Hôpital
Maisonneuve-Rosemont, on a perdu sept ans,
et aujourd'hui personne ne croit que la CAQ va livrer. Personne ne croit que la
CAQ va livrer HMR. Le premier
ministre ne sait pas combien ça va coûter, quand ce sera livré. Ce n'est pas
sérieux. L'Hôpital de La Malbaie, j'en ai fait état hier, trop
petit, vétuste, dégâts d'eau. Il y avait une promesse personnelle du premier
ministre, en 2019, de livrer un nouvel hôpital pour 2025. Aujourd'hui, c'est un
terrain vague, en sable, Mme la Présidente, rien n'a été livré, autre promesse
rompue du premier ministre en santé. Hôpital de Mont-Laurier, projet reporté
depuis 2018. Journal de Montréal, 23 mai, je cite, l'Hôpital de
Mont-Laurier : «La gestion des bestioles est carrément devenue normale à
l'hôpital : mouches et coccinelles au bloc opératoire, un pigeon dans une
chambre de patient, une chauve-souris au rez-de-chaussée.» Fin de la citation.
Le premier ministre
ne trouve pas ça gênant, son bilan, en santé?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault :
Oui, Mme la Présidente, je trouve que c'est une triste fin de régime pour le
chef intérimaire du Parti libéral. On aura
bientôt un nouveau chef au Parti libéral. On va voir si c'est quelqu'un qui
s'intéresse à l'économie.
Rappelons, Mme la
Présidente, que, durant les 15 années libérales, le Québec a fait moins
bien que l'Ontario et que le reste du
Canada. Par contre, quand on regarde depuis six ans, bien, on voit que
l'économie du Québec a fait mieux que l'Ontario et le reste du Canada.
C'est un contraste...
Une voix :
...
La
Présidente : M. le leader de l'opposition officielle, quel est votre
rappel au règlement?
M. Derraji :
Article 79. Ça ne l'intéresse pas, la santé? Il parle...
La
Présidente : Bon, monsieur... Attendez. M. le leader du gouvernement,
je vous remercie, je vais trancher. Il y a à
peine 45 secondes d'écoulées. On est sur la question. On poursuit sur le
bilan, la question porte sur le bilan. Il reste beaucoup de
temps. On demeure sur la question. Et je vous demande de poursuivre, M. le
premier ministre.
M. Legault :
Oui. Donc, les gens qui suivent ont entendu le chef, qui est sur les
derniers milles, pour le Parti libéral...
le chef de l'opposition officielle, pardon, qui a commencé en parlant
d'économie. Ensuite, il est allé sur les infrastructures en santé.
Mme la Présidente,
faut-il rappeler encore une fois que, sous le régime libéral, si on regarde en
2018, dernière année de ce triste régime libéral, il y avait 9 milliards
par année d'investissement dans les infrastructures, on est rendus à 19 milliards. Vous avez beau faire des
calculs, tenir compte de l'inflation, c'est évident qu'on en fait beaucoup plus
que le régime libéral. Il y avait un
rattrapage à faire, il y avait eu de la négligence, entre autres, dans les
hôpitaux, donc on est en train de corriger les effets du triste régime
libéral de...
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Alors, Mme la Présidente,
je vais reconnaître au premier ministre une expertise d'un régime en derniers milles. C'est ce que l'on vit, c'est ce que les
Québécoises et Québécois vivent jour après jour, semaine après semaine.
J'ai
parlé de son piètre bilan, son bilan gênant, en santé, notamment pour les
appels très urgents, les appels très urgents aux ambulances, le rapport de
la... du Vérificateur général qui dit qu'il n'y a même pas de cibles, et ce qui
fait en sorte que, les Québécoises et
Québécois, bien, il y en a qui meurent en attendant l'ambulance, Mme la
Présidente. C'est ça, son régime.
La Présidente : La réponse du premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bien, Mme la
Présidente, c'est gênant de parler des... du régime libéral de 15 ans, gênant
parce que le Québec a un rattrapage à faire
en économie depuis longtemps, puis le gouvernement libéral n'a pas réussi, n'a
pas réussi. L'écart de richesse était
le même, exactement, là, à 1 % près, quand ils sont arrivés puis quand ils
ont quitté, 15 ans plus tard.
Nous, on a réussi, quand on regarde le PIB par habitant, à faire un rattrapage
de six points, six points en six ans. C'est historique, Mme la
Présidente. Donc, il faut ne surtout pas...
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Aïe! Un premier
ministre, Mme la Présidente, qui se fait poser des questions sur son piètre
bilan en fin de régime, sur les derniers milles, en santé, puis qui ne parle
pas une seule seconde sur la santé.
Que répond-il
à Mme Céline Janelle, la fille de M. Edmond Janelle, 85 ans, qui
est mort parce qu'il est tombé en arrêt
cardiaque dans l'épicerie, à Drummondville, puis il a attendu 45 minutes?
La fille dit : «J'ai eu le temps de téléphoner à mon frère, et il
est arrivé sur les lieux avant les ambulanciers.»
C'est ça, une fin de régime, quand le premier
ministre ne répond même pas, en santé.
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui, Mme la
Présidente. D'abord, j'offre mes condoléances à la famille qui est mentionnée
par le chef qui finit son intérim au Parti libéral.
Et, Mme la Présidente, on l'a dit à plusieurs
reprises, on ne pourra pas régler le problème des urgences tant qu'on aura 50 % des patients qui auraient dû
être traités en première ligne. Pour ça, ça prend une nouvelle entente avec le
syndicat de la FMOQ. Puis le Parti libéral a toujours reculé, ils n'ont jamais
eu le courage. On a enfin un gouvernement courageux.
La Présidente : Troisième
complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Mme la Présidente, encore une fois, la seule
réponse du premier ministre sur mes questions précises en santé, c'est d'offrir ses condoléances à un
Québécois qui est décédé, qui est décédé. C'est la seule réponse qu'il m'a
donnée en lien avec mes questions en santé, qu'il le reconnaisse.
Alors, le premier ministre en est réduit, Mme la
Présidente, à ne pas répondre, en santé. Quand on voit que ça pète de partout, les hôpitaux qui sont vétustes,
c'est sous son règne que ça se sera fait, Mme la Présidente. Puis, à sa place, là,
je serais gêné de parler, «dans les derniers milles». Il l'est, dans les
derniers milles.
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bien, Mme la
Présidente, il y a sûrement des gens qui sont dans les hôpitaux qui nous
écoutent, peut-être quelques-uns, là, en reprise, le soir, et ils savent que
les hôpitaux étaient vétustes en 2018. Ce n'est pas apparu au mois d'octobre 2018, que les hôpitaux au Québec
sont devenus vétustes, Mme la Présidente. On est arrivés avec un énorme
rattrapage à faire. On a doublé les investissements annuels en infrastructures.
Bon, puis, évidemment, le chef de l'opposition officielle
dit une chose et son contraire. Il nous parle d'une décote, mais il nous dit
qu'on n'investit pas assez. Trouvez l'erreur.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant la députée de D'Arcy-McGee.
Mesures de soutien aux parents d'enfants lourdement
handicapés
Mme Elisabeth Prass
Mme Prass : Merci,
Mme la Présidente. Hier, je me suis levée en cette Chambre pour demander au
gouvernement de la CAQ de cesser de couper dans les programmes destinés
aux personnes handicapées. La députée de Soulanges, adjointe parlementaire pour
les proches aidants, s'est levée pour répondre qu'elle était fière des actions
de ce gouvernement en cette matière et que nulle part au monde un gouvernement
ne faisait autant pour les personnes handicapées.
La députée est aussi l'une des fondatrices du groupe Parents pour toujours, qui
se bat pour l'amélioration des conditions pour les personnes vivant en
situation de handicap, y compris pour le programme chèque emploi-service. Selon eux, il n'y a
rien... il n'y a rien de fier à voir des familles pleurer d'épuisement parce
qu'elles ne sont pas soutenues adéquatement.
Mme la Présidente, est-ce que la députée de
Soulanges pense que les choses vont bon, en matière du chèque emploi-service?
Selon elle, est-ce qu'il y a place pour de l'amélioration?
La Présidente : La réponse de
l'adjointe parlementaire de la ministre.
Mme Marilyne Picard
Mme Picard : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Merci beaucoup pour cette question, parce que ça
va effectivement me permettre de rétablir les faits concernant le
programme chèque emploi-service.
Mme la Présidente, en 2019, je crois, M. le
ministre, on a fait des pieds et des mains pour que les parents d'enfants lourdement handicapés et majeurs
puissent bénéficier eux-mêmes du programme chèque emploi-service. En fait, ça venait rééquilibrer l'équité entre les familles
d'enfants mineurs et majeurs. Ce qui arrivait, c'est que souvent il y avait
un débalancement entre le soutien financier
quand l'enfant était mineur et quand l'enfant était majeur. Donc, on est venus,
à ce moment-là, rééquilibrer les choses en
permettant aux parents d'avoir accès à ce programme-là. Et puis, bien, il y a plusieurs
parents qui ont été très, très contents d'avoir accès à cette mesure-là, qui
leur permettait d'avoir un meilleur pouvoir
d'achat et aussi de bénéficier, heureusement, d'assurance-emploi, par exemple,
lorsque l'enfant décède ou peu importe quelle autre tragédie qu'il pourrait
y avoir.
Donc, Mme la
Présidente, oui, effectivement, on a fait beaucoup de choses, puis il en reste
beaucoup encore à faire, bien sûr, mais je suis très fière de ce qu'on a
fait.
• (10 h 30) •
La Présidente : Première
complémentaire.
Mme Elisabeth Prass
Mme Prass : Merci, Mme la
Présidente. La réponse de la députée de Soulanges est tout le contraire de ce
qu'elle a communiqué au groupe Parents pour toujours. Dans un courriel, que je
vais déposer, à la suite d'une sortie du
groupe pour critiquer la gestion de ce gouvernement en matière du chèque
emploi-service, elle leur avait dit qu'elle était déçue d'eux et qu'elle était, et je la cite,
«déçue, moi aussi, parce que les choses ne vont pas aussi vite que je le
voudrais».
Mme la Présidente, quelle version des faits
devons-nous croire, celle de la députée en Chambre ou celle qui communique avec
les groupes?
Document
déposé
La Présidente : Alors, consentement
pour le dépôt? Consentement.
La réponse de l'adjointe parlementaire. On
écoute.
Mme Marilyne Picard
Mme Picard : Merci, Mme la
Présidente. Bien, c'est sûr que, des fois, dans le gouvernement, dans tout
l'appareil administratif, il y a des choses qui vont vite, il y a des choses
qui vont moins vite. Et puis, je l'ai mentionné au groupe, bien sûr, il y a des
choses dans... Quand on faisait des rencontres avec ce groupe-là, entre autres,
c'était superproductif, on a fait des pieds et des mains avec les ministres
concernés, on a fait des rencontres avec eux, puis ça a vraiment bien été, je
suis fière de nos rencontres qu'on a faites avec eux.
Donc, voilà, Mme la Présidente, on continue. On
continue, avec ce programme-là, à revoir toutes les modalités, on revoit plusieurs choses, avec le chèque
emploi-service. Entre autres, Mme la Présidente... Je vais revenir probablement
dans ma prochaine réponse.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
Mme Elisabeth Prass
Mme Prass : Mme
la Présidente, pour Parents pour toujours, ce n'était pas très constructif.
C'est la fondatrice de Parents pour toujours qui est déçue. Elle l'a
exprimé dans un courriel, que je vais aussi déposer, qu'elle a adressé à la
députée de Soulanges. Mais avant je voudrais citer un passage : «Tu as
déjà été dans ma situation, devoir revendiquer pour obtenir une vie décente pour ta famille. Si tu veux bien sortir de
ton rôle de politicienne un instant pour revenir à ton rôle de maman
militante pour les familles qui vivent des injustices, tu comprendras pourquoi
je suis déçue aujourd'hui, et pourquoi je ne peux pas...»
Des voix : ...
La Présidente : Alors, de un,
consentement pour le dépôt? Consentement pour le dépôt.
Maintenant, j'aimerais entendre la réponse du
ministre responsable des Services sociaux.
M. Lionel
Carmant
M. Carmant :
Mme la Présidente, on va s'élever en haut du débat. Notre gouvernement a
fait les choses de façon très structurée, depuis qu'on est arrivés, pour venir
en aide aux personnes en situation de handicap, puis la députée de Soulanges
vous a toujours indiqué la voie à suivre, Mme la Présidente.
Comme j'ai mentionné,
on a commencé par aider les plus jeunes, avec Agir tôt. Ensuite, on a aidé les
jeunes à l'école pour leur vie... transition vers la vie adulte avec la table de
l'école à la vie adulte. Cette année, le gros focus que l'on a, c'est pour... et ce que les parents nous demandent, c'est de
les aider à loger leurs adultes handicapés, Mme la Présidente. On a annoncé un
projet avec la fondation Lamarre pour les handicapés avec troubles de
comportement, avec Philou pour les
polyhandicapés, avec Mme Suzanne Léveillée, également, pour les
polyhandicapés. Mme la Présidente, on investit au bon endroit.
La
Présidente : En question principale, je reconnais à nouveau la députée
de D'Arcy-McGee.
Mesures
de soutien aux parents d'enfants lourdement handicapés
Mme Elisabeth
Prass
Mme Prass :
Merci, Mme la Présidente. Clairement, les groupes sur le terrain et les
parents ne ressentent pas toutes les mesures dont vous parlez. La députée de
Soulanges était auprès du ministre des Services sociaux lors de l'élection, en
2022, quand ils se sont engagés à investir 100 millions de dollars en
répit. Lors des crédits budgétaires de cette
année, le ministre a admis que la deuxième tranche de 50 millions de
dollars ne sera pas investie d'ici la fin de ce mandat. Le gouvernement a une
responsabilité pour soutenir les parents qui sont à bout, qui sont épuisés
physiquement et mentalement. Ils ne ressentent pas l'aide qui leur
arrive. Ils sont... Ils ne savent plus où se tourner. Ils nous appellent tous les jours, mon bureau de comté, tous nos
bureaux de comté, pour dire : Où est la CAQ pour les familles comme les
nôtres?
La
Présidente : La réponse du ministre responsable des Services sociaux.
M. Lionel
Carmant
M. Carmant :
Bien, Mme la Présidente, la semaine dernière, on a annoncé de l'aide pour
12 familles, qui vont avoir un hébergement pour leurs adultes handicapés.
Qu'est-ce qu'elles vous disent, ces familles-là? Elles disent, bien : Merci au gouvernement de nous aider, Mme la
Présidente. La même chose à Québec, un autre endroit où ils ont un modèle
superintéressant, où il y a une semaine de répit, une semaine d'hébergement,
Mme la Présidente. Ça permet de doubler le nombre de familles qui nous
disent merci à notre gouvernement, Mme la Présidente.
Mme la Présidente, on
fait les choses une étape à la fois. On est venus aider le répit également.
D'accord que les sommes ne sont pas encore au rendez-vous, mais le mandat n'est
pas terminé, Mme la Présidente. On a investi dans du répit, chose qui n'avait jamais été faite, Mme la Présidente. Il n'y
avait aucune marge, il n'y avait aucune voie comptable pour investir
dans le répit au Québec. C'est notre gouvernement qui a fait ça. Il y a eu
certains délais à cause du lien entre les
organismes communautaires et les CISSS, mais, Mme la Présidente, on innove, on
aide les familles de différentes façons. Il y avait beaucoup de
rattrapage à faire. On est en train de le faire, Mme la Présidente.
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme Elisabeth
Prass
Mme Prass :
Mme la Présidente, le répit est là pour donner une chance aux parents de se
raviver, les parents qui sont des proches aidants 24 sur sept, qui ont besoin
du temps pour eux. Le ministre a investi 50 millions en répit. La première année du répit, il y a des régions, au
Québec, qui ont encaissé zéro de l'argent qui leur avait été mandaté. Moi, ce
que je veux, c'est que je veux que chaque parent au Québec puisse avoir accès à
des services qui vont faire en sorte qu'ils vont s'occuper d'eux-mêmes
et de leurs enfants. Ce qu'on veut, c'est des actions, pas juste des paroles.
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Lionel
Carmant
M. Carmant :
Je comprends, Mme la Présidente, mais il y a aussi des parents qui ont...
qui sont rendus à l'étape où leurs enfants
doivent être hébergés, et, ça aussi, il faut qu'on réponde à ces gens-là, en
fait quasiment presque plus rapidement, parce qu'eux, ils sont rendus à
un moment dans leur vie...
(Interruption)
M. Carmant : ...ils sont rendus
à un moment dans leur vie où ils ont besoin du soutien à temps plein de
l'établissement et des organismes qui offrent de l'hébergement. C'est pour ça,
Mme la Présidente, que, cette année, on a eu un focus sur l'hébergement, l'hébergement des
polyhandicapés, ce qui ne se faisait pas avant, avec un ratio un pour un,
l'hébergement pour ceux qui ont des troubles
du comportement. Donc, on est venus aider des gens qui avaient des besoins
particuliers en leur donnant de l'hébergement.
Des voix : ...
La Présidente : Elle est terminée.
Nous allons suspendre quelques instants, le temps que cette porte cesse de faire son bruit qui nous assourdit toutes et tous.
Et vous serez rendue à votre deuxième complémentaire, Mme la députée.
On va suspendre quelques secondes, je le
souhaite. Merci.
(Suspension de la séance à 10 h 37)
(Reprise à 10 h 41)
La Présidente : Le problème
technique est terminé.
Alors, Mme la députée, deuxième complémentaire.
On l'écoute.
Mme Elisabeth Prass
Mme Prass : Merci, Mme la
Présidente. Le groupe Parents pour toujours est nommé ainsi parce que ce sont des parents dont les enfants ne seront jamais
autonomes, ils vont devoir s'occuper de leurs enfants toute leur vie. Moi-même,
je suis la maman d'un petit garçon autiste
de niveau 3, je sais ce que c'est. Ces parents-là, ils veulent des actions
concrètes du gouvernement. Ils
veulent savoir que, quand ils ont besoin d'avoir accès au chèque emploi-service...
que ça ne va pas être un certain nombre d'heures qui leur est alloué,
c'est le nombre dont ils ont besoin qu'ils vont recevoir.
Donc, au nom
de tous ces parents, Parents pour toujours, tous ces parents au Québec, je veux
entendre les actions concrètes de la part du gouvernement.
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Lionel Carmant
M. Carmant : Bien, moi, je peux
dire que, dans cette année, Mme la Présidente, on va venir aider des parents qui ont besoin d'héberger leurs adultes handicapés
dans plusieurs régions du Québec, en Montérégie, à Québec, en Estrie, à
Montréal. Partout, madame, à travers le Québec, on va être là pour leur
répondre à leurs besoins.
La vie d'un enfant handicapé, Mme la Présidente,
moi, en tant que neurologue, là, je vous dis que c'est des héros, ces parents d'enfants handicapés. Puis
nous, depuis 2018, on les a aidés beaucoup, Mme la Présidente, par plusieurs actions
concrètes. On a remis de l'argent pour les aider, on a donné du répit. Puis là
on est dans une étape importante, Mme la
Présidente, on leur donne de l'hébergement pour que les parents puissent être
sécures dans leurs vieux jours. Ça, c'est important, Mme la Présidente.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant la cheffe du deuxième groupe d'opposition.
Compressions
budgétaires à la Commission de la fonction publique
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal : Merci, Mme la
Présidente. Chaque jour, les Québécois assistent, impuissants, au défilé des événements qui ont mené à la dilapidation de leur
argent à cause du fiasco SAAQclic. Au même moment, ils se font dire par
le gouvernement qu'il n'y en a plus, d'argent, que la capacité de l'État est
dépassée, plus d'argent pour les maisons d'hébergement,
plus d'argent pour les écoles, plus d'argent pour les cégeps, plus d'argent
pour les hôpitaux qui tiennent avec la broche. Et à chaque question, à
chaque question qu'on pose à la CAQ, la réponse est toujours la même, ils sortent leurs tableaux bidons puis ils disent
qu'ils en font assez. C'est la preuve que la CAQ est totalement déconnectée de
la réalité, Mme la Présidente, parce que, quand on regarde sur le
terrain, ce n'est pas ça que les gens nous disent. Les élèves, les étudiants,
les patients, les aînés, les femmes victimes de violence conjugale, tous ces
gens, à tous les jours, subissent l'austérité caquiste.
Et que fait
la CAQ? Que fait la CAQ face à la situation? Bien, elle en rajoute. Elle coupe
dans la Commission de la fonction
publique. Ça, Mme la Présidente,
c'est le chien de garde de l'État pour surveiller que les finances publiques
sont bien, bien gérées, ce qui n'est pas le cas de la CAQ. Ça va augmenter, ça,
la confiance de la population face à la CAQ, un gouvernement gaspilleur, de
couper dans la Commission de la fonction publique.
J'ai une
question simple pour le premier ministre : Avec le fiasco SAAQclic,
est-ce que le premier ministre pense que les Québécois en ont assez pour
leur argent?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault :
Oui. Bien, Mme la Présidente, là, il ne faut pas tout mélanger et faire des
amalgames. On l'a souvent dit, pourquoi il y a un déficit de 11 milliards,
essentiellement deux raisons. On a remis 7 milliards dans le portefeuille
des Québécois, entre autres baissé les impôts de la classe moyenne. On a donné
2 000 $ aux personnes qui ont 70 ans et plus qui ont des revenus
plus bas. On a baissé les taxes scolaires. Et, Mme la Présidente, il y a eu un
autre ensemble de mesures, les stationnements, les tarifs qui ont été plafonnés
à 3 %, etc., Mme la Présidente. De l'autre côté, on a augmenté de plus de
50 % les budgets en santé puis en éducation, c'est plusieurs milliards de
dollars.
Donc, d'essayer de
faire le lien entre un déficit de 11 milliards puis ce qui s'est passé
avec SAAQclic... On n'aime pas ça, personne, ce qui est arrivé avec SAAQclic,
là, mais ça ne balance pas, de dire : Tout le problème qu'on a vient juste de SAAQclic. Bien non. Ça vient du
fait qu'on a remis de l'argent dans le portefeuille puis on a mis de l'argent
en santé et en éducation.
Maintenant,
on a beaucoup de cadres dans la bureaucratie partout, au Québec, et tout le
monde doit faire sa part pour réduire le nombre de cadres, réduire la
bureaucratie, puis ça inclut la Commission
de la fonction publique.
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme Ruba
Ghazal
Mme Ghazal : Mme la Présidente, les
gens subissent l'austérité caquiste puis ils font des liens, parce que ce
qu'ils voient, c'est qu'il y a des dépassements de coûts, il y a une mauvaise
gestion, tout l'argent est dilapidé. Puis 500 millions, c'est le
minimum, ça se peut que ce soit plus. Puis il y a d'autres contrats aussi, en
ce moment, qui ont lieu, on donne beaucoup
au privé, des compagnies privées qui veulent de l'argent. Et, en ce moment, il
y a peut-être d'autres scandales qu'on risque d'avoir et non pas
d'éviter.
La
CAQ aime ça couper dans les contre-pouvoirs. La commission, c'est un contre-pouvoir.
Est-ce qu'il peut reculer sur la...
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M.
François Legault
M. Legault :
Bien, Mme la Présidente, je vais choquer la cheffe du deuxième groupe
d'opposition en lui disant qu'elle est dans
le déni quand elle oublie le fait que le gouvernement fédéral a augmenté, au
Québec, le nombre d'immigrants temporaires
de 200 000 à 400 000. Mme la Présidente, 200 000 personnes
de plus, c'est des logements, c'est 100 000 visites de plus
dans nos hôpitaux, c'est 50 000 enfants de plus dans les écoles.
Mme la Présidente, la
cheffe de Québec solidaire n'est pas capable de dire qu'elle nous appuie pour
réduire ce nombre-là.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
Mme Ruba
Ghazal
Mme Ghazal : Le
premier ministre est gêné de son bilan, donc sa façon de faire diversion sur
son mauvais bilan catastrophique de gestion caquiste qui amène à des fiascos,
c'est de sortir de son chapeau toujours la même carte : les immigrants.
Moi, j'aimerais ça qu'il fasse face pas à Québec solidaire, mais à la
population, qui subit l'austérité caquiste.
Est-ce que les
Québécois en ont assez pour leur argent, alors qu'il y a des gaspillages
partout et aussi un déficit? Ce n'est pas aux Québécois pour payer pour le
déficit caquiste.
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M.
François Legault
M. Legault :
Oui. Bien, Mme la Présidente, je le répète, on a remis 7 milliards
dans le portefeuille des Québécois. Je sais qu'elle n'est pas d'accord avec ça,
là, même pas pour la classe moyenne, elle n'est pas d'accord avec ça. On a
augmenté les budgets de la santé puis l'éducation de 50 %. Mais là ce
n'est pas de la diversion, Mme la Présidente,
c'est du déni, c'est du déni, auquel on assiste actuellement. On a augmenté de
200 000 le nombre d'immigrants temporaires que nous envoie le gouvernement
fédéral, puis Québec solidaire dit : Ça n'a aucun impact, 200 000 personnes
de plus, bien non, pas de logement, pas d'éducation, pas de santé, pas de...
La Présidente :
C'est terminé. Et je vous rappelle de ne pas vous interpeler des deux côtés de
la Chambre.
En question
principale, je reconnais maintenant le député de Maurice-Richard.
Adoption en séances
extraordinaires du projet de loi assurant la
gouvernance responsable des ressources énergétiques
M. Haroun
Bouazzi
M. Bouazzi :
Mme la Présidente, ce gouvernement s'apprête à accélérer la privatisation
de la production de notre électricité, qui a été démarrée par les gouvernements
de Landry et Bouchard, il faut le rappeler, et continuée depuis 25 ans, par tous les gouvernements
depuis. C'est déjà grave, mais là on est ailleurs. Le gouvernement s'apprête à
adopter sous bâillon un projet de loi qui piétine des principes fondamentaux de
la nationalisation. Le privé va désormais pouvoir vendre au privé. Le
gouvernement pourra même suspendre l'interfinancement, le principe qui fait que
le privé paie un peu plus cher et les Québécois un peu moins cher.
Le projet de loi va
permettre à Hydro-Québec de vendre des barrages de moins de 100 mégawatts
au privé. Plus de privé, c'est plus de
dividendes pour les actionnaires, plus de revenus pour les banques, plus
d'argent dans les paradis fiscaux et moins de revenus pour nos écoles et
nos hôpitaux, et des factures qui vont exploser pour les Québécoises et les
Québécois.
Qui vous a donné le
mandat de faire ça en bâillonnant notre démocratie?
• (10 h 50) •
La Présidente :
Je vous rappelle, M. le député,
que vous vous adressez et vous posez votre question à la présidente. La
réponse de la ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie.
Mme Christine
Fréchette
Mme Fréchette : Merci, Mme la Présidente.
Comme je le mentionne souvent, Mme la Présidente, il n'est aucunement question
de privatiser Hydro-Québec. Bien au contraire, on veut augmenter l'impact d'Hydro-Québec dans l'économie québécoise, on veut doubler la production
nationale d'énergie par Hydro-Québec. Donc, c'est un enrichissement des Québécois dans lequel on s'engage, avec le projet
de loi n° 69, avec le plan d'action d'Hydro-Québec, avec notre
stratégie de diversification des sources d'énergie.
On veut moderniser
l'encadrement du secteur énergétique. Vous savez que ça fait presque 30 ans
que ça n'a pas été fait, et Dieu sait que les choses ont évolué dans ce
domaine-là au cours des 30 dernières années. On veut également s'assurer d'accélérer, accélérer les
projets de rehaussement de la production, notamment avec de l'énergie éolienne,
également de l'énergie solaire, et on veut
également mieux prévoir l'offre et la demande énergétique. Le mixte énergétique
des 25 prochaines années, on ne s'est jamais penché avec une discussion
publique sur ce sujet-là, et c'est ce qu'on est en train de faire, un projet piloté par mon collègue député de René-Lévesque. On fait une tournée du Québec pour prendre les avis et les
opinions des Québécois sur ce mixte énergétique des 25 prochaines années.
La Présidente :
Première complémentaire.
M. Haroun
Bouazzi
M. Bouazzi :
Alors, comme ça, ils ne veulent pas privatiser. Mme la Présidente, 100 %
des éoliennes qu'ils ont déjà mises en route depuis qu'ils sont arrivés sont
construites et opérées par le privé.
Mme
la Présidente, ce projet de loi va permettre au privé de vendre au privé. C'est
public, ça? Mme la Présidente, ce
projet de loi va permettre à Hydro-Québec de vendre pas un, pas deux, mais neuf barrages de
plus au privé. C'est public, ça? Regardez les Québécoises, les Québécois
dans les yeux et dites-leur ce que vous allez faire et pourquoi.
Qui vous a donné le
mandat de bâillonner...
La Présidente :
M. le député, je vous redis la
même chose, vous posez votre question à la présidente. Deux secondes,
qu'il vous reste.
M. Bouazzi :
Qui vous a donné le mandat de faire ça?
La Présidente :
M. le député, alors, votre temps
s'est écoulé. Vous comprenez que c'est via moi que vous posez la
question. O.K. La réponse de la ministre.
Mme Christine
Fréchette
Mme Fréchette : Oui, Mme la Présidente.
Alors, je vais essayer de répondre calmement. Donc, on veut, comme je le
disais, enrichir les Québécois à travers l'augmentation de la présence d'Hydro-Québec dans le secteur énergétique. On
a l'atout, le bénéfice d'avoir de l'énergie verte, de l'énergie renouvelable,
de l'énergie propre qui répond pleinement aux attentes en matière de
décarbonation, en matière de transition énergétique. Alors, on mise là-dessus
non seulement pour contribuer à décarboner
l'économie et la planète, mais également, ce faisant, à créer des emplois pour
les Québécois, des emplois bien rémunérés
partout au Québec. Donc, c'est franchement un projet ambitieux mais stimulant,
constructif et qui va bénéficier à l'ensemble des Québécois.
La Présidente : Et deuxième
complémentaire.
M. Haroun
Bouazzi
M. Bouazzi : En 1962, René Lévesque
est arrivé avec des cartes, des graphiques, un tableau et a expliqué aux Québécoises et Québécois pourquoi il fallait
nationaliser, pourquoi il fallait des risques : pour de l'électricité de
meilleure qualité et moins chère.
C'est même là où il a instauré l'interfinancement, qu'ils se sont donné le
droit d'enlever, là où le privé coûte plus cher.
Mme la
Présidente, ce gouvernement organise un transfert d'argent immense des
Québécoises et Québécois vers le privé. Qui leur a donné le mandat de
faire ça sous bâillon?
La Présidente : La réponse de la
ministre.
Mme Christine Fréchette
Mme Fréchette : Oui, Mme la
Présidente, il faut rappeler qu'on est dans un contexte économique difficile,
qui pourrait s'aggraver, par ailleurs. À voir les actions de notre voisin
américain, c'est sûr que, du côté économique, ça se ressent, on sent les
impacts. Alors, à travers Hydro-Québec, on a la capacité de créer des emplois,
de nous tirer de l'avant sur le plan
économique tout en décarbonant, tout en nous engageant dans la transition
énergétique. Et c'est ce qu'on fait avec à la fois le plan d'action
d'Hydro-Québec, avec à la fois le projet de loi n° 69,
qui nous permet de moderniser et d'accélérer
le développement des projets dans le domaine énergétique. Alors, c'est une
excellente nouvelle, parce que, dans
le contexte actuel, on a besoin de créer des emplois, particulièrement en
région. Le développement régional, ça nous concerne tous.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant la députée de Verdun.
Modernisation de l'Institut
universitaire en santé mentale Douglas
Mme Alejandra Zaga Mendez
Mme Zaga Mendez : Merci, Mme la
Présidente. J'ai visité l'institut Douglas, situé dans ma circonscription, la semaine dernière, et ce que j'ai vu est indigne
d'un établissement de santé au Québec : des moisissures dans les douches,
des plafonds troués, un système électrique saturé et vétuste, des chambres sans
climatisation, des patients qui doivent traîner leurs matelas dans les salles
communes pour espérer dormir pendant une nuit de canicule. C'est simplement insoutenable. Comment peut-on traiter la détresse
psychologique dans un environnement qui lui-même génère de la souffrance?
Le Douglas
est un pilier, un pilier pour les soins et la recherche en santé mentale au
Québec. Pourtant, 80 % des infrastructures, qui datent de
140 ans, sont soit en mauvais ou en très mauvais état, malgré une promesse
de la CAQ, depuis 2020, de reconstruire l'hôpital.
Ma question,
aujourd'hui, est pour le ministre de la Santé : Est-ce qu'il peut
s'engager à accélérer la reconstruction du Douglas ou est-ce qu'on se
magasine un autre Hôpital Maisonneuve-Rosemont?
La Présidente : La réponse du ministre
responsable des Services sociaux.
M. Lionel Carmant
M. Carmant : Puis je la prends
parce que c'est un sujet de santé mentale, Mme la Présidente, puis ça me donne
la chance de me lever et parler de santé mentale, ici, et de tout ce qui se
passe au niveau de la santé mentale et qu'on parle trop peu souvent ici.
Depuis... Depuis un an, Mme la Présidente, on a
vu une réduction de 33 % dans les listes d'attente, en santé mentale, partout au Québec, quelque chose qui
n'avait jamais été vu, Mme la Présidente. Puis ça, c'est grâce aux trajectoires
qu'on a mises sur place puis à l'intervention de tous nos intervenants partout
au Québec, qui sont... qui travaillent en interdisciplinarité et qui prennent
en charge ces enfants et ces adultes, Mme la Présidente.
Au niveau des
infrastructures, on a fait des investissements, en santé mentale, Mme la
Présidente, l'unité de santé mentale,
à Laval, qui a été rénovée, on travaille également sur Saint-François-d'Assise,
à Québec. Et effectivement le Douglas est dans les projets qui sont en
planification, au niveau des infrastructures, Mme la Présidente.
On fait les choses une étape à la fois. On a
augmenté le PQI de façon remarquable, au niveau de la santé, en général. Mme la Présidente, on va continuer à améliorer
nos infrastructures. Mais l'important, ici, c'est qu'on est en train
d'améliorer la qualité de soins et l'accès pour la santé mentale à tous les
Québécois, Mme la Présidente.
La Présidente : Première
complémentaire.
Mme Alejandra Zaga Mendez
Mme Zaga Mendez : «Le lieu
lui-même produit de la souffrance additionnelle.» Ça, ce sont les mots de M. Morin,
c'est un patient du Douglas. Les médecins nous le disent, les patients refusent
de revenir se faire soigner, à cause de l'état des lieux. Ce sont les... c'est l'accès aux soins de
santé mentale, avec des conditions qui datent d'un autre siècle, qui
sont en train d'être compromises.
Ma question est pour
le ministre de la Santé parce que c'est des infrastructures en matière de santé.
Est-ce qu'il s'engage aujourd'hui à accélérer la reconstruction du Douglas ou
c'est le prochain...
La
Présidente : La réponse du ministre responsable des Services sociaux.
M. Lionel
Carmant
M. Carmant :
Alors, je ne sais pas si la députée a eu la chance de visiter tout
l'hôpital Douglas, mais ils ont une superbe
urgence, une superbe UIB qui a été refaite récemment, et ça, en fait, c'est le
modèle pour le Québec. Et on travaille avec eux sur la rénovation du
reste des infrastructures, Mme la Présidente.
Mais
l'important, ici, c'est d'améliorer les soins aux personnes qui ont des
problèmes de santé mentale, d'abord et avant
tout. Et on remercie l'équipe du Douglas, qui nous aide à déployer
l'axe 6, l'axe de la santé mentale communautaire. Maintenant, nos
psychiatres, nos intervenants, ils vont soigner les gens à domicile, il y a de
l'hospitalisation à domicile, Mme la Présidente. C'est beaucoup plus important
de déployer ces programmes-là...
La
Présidente : En terminant.
M. Carmant :
...pour améliorer les soins aux Québécois. Et, oui, on va faire en même
temps les infrastructures. Merci, Mme la Présidente.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
Mme Alejandra
Zaga Mendez
Mme Zaga
Mendez : Les équipes et les patients sont dans des conditions
indignes. Des patients qui sont en crise, qui doivent partager leur chambre
avec trois autres inconnus pendant des semaines, des gens en crise dans des
espaces partagés, trop petits, sans air climatisé — aucune chambre n'a
l'air climatisé, au Douglas — avec une intimité inexistante, c'est
indigne du Québec en 2025.
Ma
question est simple : Est-ce qu'on peut s'engager aujourd'hui à accélérer
la rénovation de l'hôpital Douglas?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Lionel
Carmant
M. Carmant :
Oui, Mme la Présidente. Puis, effectivement, la crise en santé mentale,
c'est un enjeu, puis c'est pour ça que notre
gouvernement a investi de façon importante dans différents centres de crise, à
Montréal et partout ailleurs au
Québec, incluant dans le comté de la députée de Sherbrooke, qui attendait ce
centre de crise depuis des années, Mme
la Présidente. C'est nous qui l'avons mis sur pied.
Maintenant, pour les infrastructures,
on essaie de réduire l'hospitalisation, puis c'est pour ça qu'on a investi dans
l'unité d'intervention brève du Douglas, Mme la Présidente, pour réduire les
durées d'hospitalisation. Les durées médicales
en... de séjours médicaux dans les unités psychiatriques sont extrêmement
longues. Avec l'unité d'intervention brève,
on a réussi à réduire ça à 72 heures et moins. Et on va continuer, Mme la
Présidente, à améliorer les infrastructures, en santé mentale, partout
au Québec.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le chef
du troisième groupe d'opposition.
Politique en matière d'immigration
M. Paul
St-Pierre Plamondon
M. St-Pierre
Plamondon : Mme la Présidente, en prendre moins pour en prendre soin.
Ça, c'était en 2018. Dépassé 50 000, ce
serait suicidaire. Ça, c'était en 2022. Durant deux campagnes électorales, la
CAQ a parlé d'immigration, mais seulement pour faire exactement le
contraire après l'élection, et le résultat, c'est qu'après huit ans de caquisme
nous sommes devant la plus grande perte de contrôle sur l'immigration de notre
histoire.
Depuis 2018, le
Québec est l'endroit, mis à part le Canada, l'endroit qui a le plus haut taux de
migration en Occident. On parle de trois
fois plus qu'en Allemagne, cinq fois plus qu'au Danemark, sept fois plus
d'immigration qu'aux États-Unis. Et, hier, surprise, on apprend que, là,
nouvelle planification de la CAQ, on a retenu le chiffre de 35 000,
exactement ce que propose le Parti québécois depuis maintenant cinq ans.
Le
simple fait qu'on pose un geste aussi incohérent, c'est-à-dire passer de
60 000... 65 000 à 35 000, voire même peut-être
25 000, est un aveu d'échec flagrant des politiques caquistes. La CAQ
vient de reconnaître qu'il n'y avait pas de
vision, qu'il n'y avait pas de compréhension de cet enjeu-là, pendant sept ans,
au point où, là, on est obligé de faire un 180 degrés à quel moment? Un an avant l'élection générale.
Malheureusement, les conséquences de ces politiques sont historiques, en
matière de logement, de français et de services publics.
Est-ce que le premier ministre peut
reconnaître qu'en faisant ce 180 degrés il avoue que ses sept ans de
politique en matière d'immigration auront été un échec?
• (11 heures) •
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M.
François Legault
M. Legault :
Oui, Mme la Présidente, d'abord, les virages à 180 degrés, là, j'en ai
une liste de quatre pages, concernant le
chef du Parti québécois, là, qui a été longtemps orphelin politique, après être
devenu souverainiste, bon, etc.
Mme la Présidente, on
a déposé aujourd'hui la planification pour le nombre d'immigrants permanents
qu'on va recevoir dans les prochaines années. On a proposé trois options :
25 000, 35 000 et 45 000. Bon, le chef du PQ dit : Vous nous avez volé l'idée du 35 000; nous,
c'était notre proposition. Je lui donne, je lui donne. Une de nos trois options,
c'est la même que le PQ.
Mais là où on se
rejoint, c'est que le problème, il est du côté des immigrants temporaires. Le
gouvernement fédéral, depuis deux ans, a laissé passer le nombre d'immigrants
temporaires, incluant les demandeurs d'asile, de 200 000 à 400 000, et ce qu'on dit, actuellement, au
gouvernement fédéral, c'est qu'on va garder des seuils très bas du côté des permanents tant que vous ne réduirez pas de
moitié le nombre d'immigrants temporaires que vous contrôlez, parce que, Mme la
Présidente, je sais que le Parti libéral puis Québec solidaire sont contre ça,
là, la réduction du nombre d'immigrants, en particulier à Montréal et à
Laval, mais ça pose des enjeux, Mme la Présidente, importants, importants.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Paul
St-Pierre Plamondon
M. St-Pierre
Plamondon : Il y a des points, Mme la Présidente, sur lesquels on se
rejoint, certes, mais il y a des points sur lesquels on ne se rejoint pas. La
CAQ a fait deux élections générales sur le thème de la réduction de l'immigration pour ensuite faire exactement
l'inverse. Ce gouvernement aura été le plus immigrationniste de l'histoire du
Québec, plus que Philippe Couillard et Jean Charest réunis ensemble.
Est-ce
que le premier ministre peut avouer que ce 180 degrés est un aveu de
l'échec de sa politique en immigration au cours des sept dernières
années?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M.
François Legault
M. Legault : Bien, il doit y avoir
juste le chef du PQ qui ne m'a pas entendu, depuis des années, dire au
gouvernement fédéral : Réduisez le nombre d'immigrants temporaires,
ça presse. Bon, je conviens que ça a été difficile avec Justin Trudeau. On a un nouveau premier ministre, qui est
Mark Carney. On a des Québécois autour de la table, ministre des Finances, ministre de l'Industrie, chef de cabinet. Donc, Mme la Présidente, la gageure qu'on prend, de ce côté-ci, c'est que ça va être plus efficace de négocier avec Ottawa que
d'essayer de gagner un référendum sur la souveraineté du Québec. Je respecte
l'option du Parti québécois, mais je pense que notre option...
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Paul
St-Pierre Plamondon
M. St-Pierre
Plamondon : Mme la Présidente, on est rendus à sept ans de régime
caquiste, il me semble qu'il est tard pour
prendre des gageures. Moi, je parle de la réalité, c'est-à-dire des chiffres
complètement incohérents avec ce que le premier ministre a dit lors des
élections générales. Donc, je comprends que le premier ministre dit plusieurs
choses, mais la réalité est tout autre.
Et
donc je lui demande : Pourquoi ce 180 degrés après sept ans de
politiques complètement incohérentes avec ce qu'il déclare publiquement?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault :
Bien, Mme la Présidente, je suis content d'avoir un allié. On a deux
adversaires ici, là, puis probablement que
Pablo Rodriguez va être pour plus d'immigration comme Québec solidaire. Au
moins, le Parti québécois et la CAQ ont compris que ça n'a pas de
bon sens, d'être passés de 200 000 immigrants temporaires à
400 000. Ça n'a pas de bon sens pour les services, pour le logement, pour
notre langue, pour nos valeurs, incluant la laïcité. Je le sais, qu'on est d'accord avec ça. On a deux partis qui
sont contre nous, contre la loi n° 21, contre la laïcité.
Au moins, on se rejoint. C'est juste sur la méthode où on a une
différence.
La
Présidente : En question...
Des voix : ...
La Présidente : On retrouve
le silence. Je n'ai pas entendu ce qui a été dit. Une seule personne a le droit
de parole ici, il s'agit du chef du troisième groupe d'opposition.
Compétences du Québec en
matière d'économie
M. Paul St-Pierre
Plamondon
M. St-Pierre Plamondon : Mme la
Présidente, le premier ministre vient tout juste de parler de gageure, de vanter ou, en tout cas, de parler de ses espoirs
par rapport à Mark Carney et l'administration fédérale, mais pourtant, hier,
je lui ai posé une question assez simple et je ne pense pas qu'il voulait me
répondre. En tout cas, la réponse était très floue.
Avant-hier, Mark Carney, à la Chambre des
communes, a dit la chose suivante : Hier, j'étais avec le premier ministre
du Québec, et nous sommes d'accord que la meilleure façon d'augmenter la
croissance de notre pays, c'est d'avoir une seule économie canadienne, pas 13.
Hier, j'ai demandé comment c'était possible
d'avoir dit ça si l'Assemblée nationale, à l'unanimité, a voté une motion à
l'effet qu'il y avait une économie québécoise et il y avait 13 économies
des provinces, pas une seule économie canadienne. L'impression que ça donne,
c'est que le premier ministre dit autre chose en privé au premier ministre du
Canada que ce qu'il nous dit à nous et que ce qu'on vote démocratiquement.
Donc, est-ce qu'il peut nous dire qui dit vrai?
Est-ce que c'est le premier ministre du Canada, Mark Carney, ou est-ce que
c'est le premier ministre du Québec?
La Présidente : M. le leader du
gouvernement. Quel est votre rappel au règlement?
M. Jolin-Barrette : Notre règlement, c'est très clair qu'on doit
prendre la parole des collègues ici, à cette Assemblée. Je comprends que
ça ne fait pas l'affaire du chef...
La Présidente : Merci. C'est beau,
M. le leader, vous pouvez vous asseoir. M. le député de Matane-Matapédia, je
suis d'accord à ce que M. le chef ait posé la question comme il l'a fait. Et
j'aimerais la réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bien, Mme la
Présidente, on a tous remarqué le virage sur la question, le virage à
180 degrés. Il commence en parlant d'immigration. Je lui dis : On est
d'accord, on doit réduire de 400 000 à 200 000 le nombre d'immigrants
temporaires. Nous, on pense que ça passe par une négociation avec Ottawa. Le PQ
pense que ça passe par un référendum sur la souveraineté du Québec.
Là, il m'arrive avec une nouvelle question sur
l'économie. Ce qu'on veut, oui, c'est qu'il y ait un marché au Canada, qu'on
puisse vendre nos produits entre les provinces. Est-ce que le Parti québécois
est en train de nous dire qu'il n'est pas d'accord avec ça? C'est sûr qu'on a
des secteurs qui sont différents d'une province à l'autre, mais un marché, là,
c'est 41 millions de personnes, dans le contexte qu'on a actuellement avec
Donald Trump c'est une maudite bonne affaire, que le PQ ne voit pas. Le PQ est
comme obsédé par son référendum sur la souveraineté puis il ne voit pas qu'il y
a un marché à mieux utiliser dans le reste du Canada. C'est son choix.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Paul St-Pierre
Plamondon
M. St-Pierre
Plamondon : Mme la Présidente, le premier ministre ne répond
pas à une question simple. A-t-il, oui
ou non, dit en privé à Mark Carney exactement l'inverse de ce qu'il nous dit et
ce qu'on a voté à l'unanimité? Est-ce qu'il
a vraiment dit à Mark Carney : Fais-toi-z-en pas, il y a une seule
économie canadienne, on va s'entendre, pendant que ce n'est pas ça que
nous, on dit? C'est une question fondamentale du devoir de loyauté du premier
ministre envers les votes en cette Chambre.
Est-ce qu'on peut avoir une réponse, s'il vous
plaît?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui. Bien, Mme la
Présidente, ce que j'ai dit à Mark Carney en privé, c'est qu'on doit travailler
ensemble à bâtir l'économie, l'économie du
Québec et du Canada. Puis on a une opportunité extraordinaire, entre autres
dans les minéraux critiques, entre autres dans la défense, entre autres dans
l'énergie renouvelable, dans notre cas. Et, Mme la Présidente, c'est une
évidence qu'en Alberta c'est le pétrole, en Ontario c'est l'auto, puis chez
nous, bien, on a l'aéronautique, la forêt,
l'aluminium, les minéraux critiques. On est les mieux placés. Puis je ne
refuserai pas l'aide de milliards de dollars. J'aime mieux négocier avec
Mark Carney qu'avec la présidente...
La Présidente : Deuxième...
Des voix : ...
La Présidente :
L'article 32, c'est bon pour tout le monde, également les élus de la
partie gouvernementale. Gardez le silence. Deuxième complémentaire. La parole
est à vous.
M. Paul St-Pierre
Plamondon
M. St-Pierre
Plamondon : Mme la Présidente, le premier ministre du Canada,
Mark Carney, a dit en Chambre, à la
Chambre des... à la Chambre des communes, pardon, que François Legault... le
premier ministre, pardon, j'ai corrigé, le premier ministre lui a
dit : Il y a une seule économie canadienne. Si vraiment c'est inexact,
qu'il dise en Chambre qu'il demande à Mark Carney de se rétracter, que c'est
erroné, ce qui a été dit à Ottawa.
• (11 h 10) •
Des voix : ...
La Présidente : On aimerait entendre
la réponse, s'il vous plaît. La réponse.
M. François Legault
M. Legault : Mme la Présidente,
oui, l'économie puis le marché canadien, ça m'intéresse. Ce qu'on voit, par contre, c'est que ça n'intéresse pas le PQ. Le PQ
refuse d'appuyer le projet de loi n° 69 pour faire du développement, entre
autres, d'éolien dans le Bas-Saint-Laurent. Je serais gêné, à la place
du député de Matane. Qu'il aille voir l'Alliance, là, puis qu'il leur
dise : Je retarde tes projets d'éolien. Il va voir qu'ils ne seront pas
contents après le député de Matane.
La Présidente : Pas de commentaire
après les questions ni les réponses. Cette...
Des voix : ...
La Présidente : Taisez-vous
tous. La période de questions n'est pas terminée tant que je ne l'annonce pas.
Rappel au décorum. Là, je vous entends.
Des voix : ...
La Présidente : Alors, cela
met fin à la période de questions et de réponses orales. Demeurez en place pour
le vote reporté. Et, pour ce faire, je cède la place au troisième
vice-président de l'Assemblée nationale. Je vous remercie, tout le monde.
Votes reportés
Rapport de la
Commission de l'Assemblée nationale dans le cadre de l'enquête
découlant de la motion présentée par le leader parlementaire de l'opposition
officielle et député de Nelligan en vertu des articles 315 à 321 du
règlement
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Alors,
bonjour, collègues. À la rubrique des votes reportés, comme annoncé
précédemment, nous allons maintenant procéder au vote reporté sur l'adoption du
rapport de la Commission de l'Assemblée nationale dans le cadre de l'enquête
découlant de la motion présentée par le leader parlementaire de l'opposition
officielle et député de Nelligan en vertu des articles 315 à 321 du
règlement portant sur l'omission du dépôt dans les délais prescrits du rapport
annuel de gestion 2023 de la Société de l'assurance automobile du Québec.
Le vote est maintenant ouvert.
...terminé. M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 83
Contre :
31
Abstentions :
0
Le Vice-Président (M. Benjamin) : La
motion est donc rejetée. En...
Des voix : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Adopté. Adopté. Merci. En conséquence, le rapport de la Commission de l'Assemblée nationale dans le cadre de l'enquête découlant de la motion
présentée par le leader... — s'il vous plaît! s'il vous plaît! merci — présentée par le leader parlementaire de
l'opposition officielle et député de Nelligan en vertu des articles 315 à
321 du règlement portant sur l'omission du dépôt dans les délais prescrits du
rapport annuel de gestion 2023 de la Société
de l'assurance automobile du Québec est
adopté. Ainsi, l'Assemblée est réputée avoir disposé de cette motion.
Motions
sans préavis
Nous
allons maintenant tout de suite nous rendre aux motions sans préavis. En
fonction de nos règles et de l'ordre de
présentation des motions sans préavis, je reconnais maintenant un membre du
groupe formant l'opposition officielle. Mme la députée des Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci, M. le Président.
Alors, je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter la
motion suivante.
Et je voudrais
peut-être juste souligner que nous avons, dans les tribunes, là, Mères au
front. Donc, avant, je voulais juste le mentionner, parce que la motion les
concerne.
Donc, je sollicite...
Je recommence. Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de
présenter la motion suivante conjointement
avec le député d'Hochelaga-Maisonneuve, la députée de Vaudreuil et le député de
Saint-Jérôme :
«Que l'Assemblée
nationale reconnaisse que les enfants et les jeunes ont le droit fondamental
d'exprimer leur opinion sur les enjeux qui affectent leur avenir, notamment la
protection de la biodiversité, la réduction des gaz à effet de serre et la
lutte contre la pollution, telle que le prévoit la Convention relative aux droits
de l'enfant adoptée en 1989;
«Qu'elle reconnaisse
que ce droit impose aux autorités publiques de prendre en considération
l'opinion des mineurs dans les décisions qui les concernent;
«Qu'elle souligne
l'initiative de la Chaise des générations, une oeuvre symbolique conçue par
l'artiste Marc Séguin en collaboration avec des élèves de l'École de la
Magdeleine à partir de matériaux recyclés et des cendres des feux de forêt de
2023, visant à faire entendre la voix des enfants sur les enjeux
environnementaux;
«Qu'elle salue
l'adoption de la Chaise des générations par plus d'une centaine de
municipalités du Québec ainsi que par certains bureaux de députés, en tant que
geste concret d'engagement envers les générations futures;
«Qu'enfin, elle
félicite Mères au front de porter haut et fort la voix des enfants auprès des
décideurs publics.»
Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette
motion?
Une voix :
...
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Il n'y a pas de consentement.
Ce qui nous amène à
la prochaine motion. Deuxième groupe d'opposition. M. le député de
Rosemont.
M. Marissal :
Merci, M. le Président. Je sollicite le consentement de cette Assemblée
pour présenter la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale déplore les compressions budgétaires imposées à la Commission de la fonction publique du
Québec;
«Qu'elle
souligne que ces coupes surviennent alors que la commission a récemment mis au
jour de nombreux cas de favoritisme, de mauvaise gestion et de
dilapidation de fonds publics;
«Qu'enfin elle
dénonce le paradoxe entre l'austérité imposée à des institutions essentielles
et les dépenses publiques affectées à des projets mal justifiés ou mal gérés,
comme en témoignent plusieurs scandales récents.» Merci.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette
motion?
M. Bonnardel :
Pas de consentement, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Il n'y a pas de consentement.
Pour
la prochaine motion, qui revient au troisième groupe d'opposition, je reconnais
M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
Demander au gouvernement de rendre public le rapport sur
les soins
et services offerts aux personnes vivant avec l'épilepsie et de
s'engager à en examiner les recommandations
M. Arseneau :
Merci, M. le Président. Je sollicite le consentement des membres de cette
Assemblée afin de présenter, conjointement
avec le ministre des Services sociaux, le député de Pontiac, le député de
Rosemont, le député de Saint-Jérôme et la députée de Vaudreuil, la
motion suivante :
«Que l'Assemblée
nationale reconnaisse que l'épilepsie est la deuxième maladie neurologique en
importance, affectant environ 80 000 Québécois et Québécoises, dont
30 % demeurent réfractaires aux traitements médicamenteux actuels, avec
des coûts directs et indirects allant jusqu'à 10 000 $ par personne
par année;
«Que l'Assemblée
nationale souligne la création, en mars 2019, d'un comité de travail par
le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, mandaté d'évaluer les
soins et services offerts aux personnes vivant avec l'épilepsie et pour
examiner les données probantes les plus récentes;
«Que
l'Assemblée nationale prenne acte du dépôt, en mars 2021, auprès du
ministère de la Santé et des Services sociaux, du rapport d'expert dirigé par
le Dr Dang Khoa Nguyen, à la suite des travaux de ce comité et proposant
une trajectoire optimale pour les patients de partout au Québec;
«Que, en conséquence,
l'Assemblée nationale demande au gouvernement de rendre public, dans les plus
brefs délais, le rapport en question et de
s'engager à en examiner les recommandations en vue de leur mise en oeuvre
éventuelle.»
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette
motion?
Une voix :
...
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Consentement, sans débat. M. le député de Matane-Matapédia.
M. Bérubé :
...
Mise
aux voix
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Un vote a été demandé. La période de vote est
ouverte.
La période de vote
est terminée. M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 111
Contre :
0
Abstentions :
0
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Cette motion est donc adoptée.
Nous allons pour la
prochaine motion, qui revient au gouvernement, et je reconnais M. le ministre
de la Justice.
Souligner
le 50e anniversaire de la Fondation Marie-Vincent
M. Jolin-Barrette :
Merci, M. le Président. Vous me permettrez de souligner la présence, dans
nos tribunes, de Mme Lisa Clowery,
présidente et cheffe de la direction de la Fondation Marie-Vincent, ainsi que
Mme Geneviève Poulin, directrice adjointe de la Fondation
Marie-Vincent.
Alors, M. le
Président, je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter la
motion suivante conjointement avec le député
d'Acadie, le leader du deuxième groupe d'opposition, le député de Jean-Talon,
la députée de Vaudreuil et le député de Saint-Jérôme :
«Que l'Assemblée
nationale souligne le cinquantième anniversaire de la Fondation Marie-Vincent;
«Qu'elle reconnaisse
le rôle clé qu'elle occupe dans le processus de rétablissement des jeunes
victimes de violence sexuelle;
«Qu'elle
souligne que, grâce à Marie-Vincent, chaque année, en moyenne 350 enfants
et adolescents victimes de violence sexuelle peuvent obtenir les
services dont ils ont besoin, sous un seul et même toit, ce qui facilite
grandement leur passage dans le système de justice;
«Qu'elle
souligne que l'organisme a permis de former des milliers de professionnels
travaillant auprès des jeunes [de]
partout au Québec afin que ceux-ci développent les meilleures pratiques et
répondent mieux aux besoins des enfants et adolescents victimes de
violence sexuelle;
«Qu'elle
souligne que Marie-Vincent contribue à prévenir les comportements sexuels
problématiques en favorisant une éducation aux relations égalitaires et
saines dès le plus jeune âge, grâce à de multiples projets adaptés;
«Qu'enfin, elle salue
l'engagement et le dévouement de tous ceux et celles qui y ont oeuvré et qui y
oeuvrent encore aujourd'hui.»
Un grand merci pour
votre travail.
• (11 h 20) •
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette
motion?
M. Bonnardel :
Consentement, sans débat, M. le Président.
Mise aux voix
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Consentement, sans débat. Cette motion est-elle
adoptée? Adopté.
La prochaine motion
revient à Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols : Merci,
M. le Président. Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de
présenter la motion suivante
conjointement avec le député de l'Acadie, le député d'Hochelaga-Maisonneuve, le député de Jean-Talon et le député de
Saint-Jérôme :
«Que l'Assemblée
nationale prenne acte que de façon générale, il y a pénurie d'avocats en
région;
«Que
l'Assemblée nationale rappelle que de nombreuses régions telles Rimouski,
Maniwaki, Bas St-Laurent et la Gaspésie, souffrent d'un manque d'avocats tant
dans le secteur privé que dans les services d'aide juridique, et que dans
plusieurs secteurs, il n'y a aucune couverture d'aide juridique;
«Que
l'Assemblée nationale souligne le fait que l'accès à la justice devrait être le
même pour tous les citoyens, incluant les moins nantis;
«Que
l'Assemblée nationale souligne qu'en matière d'immigration, les honoraires de
l'aide juridique sont sept fois moindres au Québec qu'en Ontario;
«Que l'Assemblée
nationale souligne qu'au Québec, les avocats qui acceptent les mandats de
l'aide juridique sont payés à l'acte contrairement à ceux de l'Ontario qui sont
payés au taux horaire;
«Que l'Assemblée
nationale prenne acte que [de nombreux avocats] refusent de prendre des mandats
d'aide juridique étant donné les plafonds imposés par le gouvernement;
«Que
l'Assemblée nationale rappelle que le ministre de la Justice a affirmé que
l'accès à la justice est une priorité pour son gouvernement et qu'il
poursuit ses efforts pour rendre le système de justice plus efficace, plus
accessible et plus humain;
«Étant donné la
pénurie d'avocats et de services juridiques et considérant que plusieurs
citoyens se résignent à abandonner leurs droits;
«Que l'Assemblée
nationale demande au gouvernement du Québec de :
«Faciliter l'accès
aux services d'un avocat de l'aide juridique, particulièrement en région;
«Revoir à la hausse
le niveau maximal des honoraires pouvant être versé à un avocat qui rend des
services dans le cadre du régime d'aide juridique; et
«S'assurer que chaque
territoire a une couverture d'aide juridique en adéquation avec la demande.»
Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette
motion?
Une voix : ...
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Il n'y a pas de consentement.
Avis
touchant les travaux des commissions
À la rubrique des
avis touchant les travaux des commissions, M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Bonnardel : ...le Président, la
Commission de l'agriculture, des pêcheries et de... (panne de son) ...poursuivra
l'étude détaillée...
Des voix :
...
Le Vice-Président (M. Benjamin) : M.
le leader adjoint, un instant. S'il vous plaît, collègues, si vous avez à
quitter, faites-le, s'il vous plaît, discrètement, les travaux sont
toujours en cours. Allez-y, M. le leader adjoint.
M. Bonnardel : ...l'étude détaillée du
projet de loi n° 69, Loi
assurant la gouvernance responsable des ressources énergétiques et
modifiant diverses dispositions législatives, aujourd'hui, après les affaires
courantes jusqu'à 13 heures, de 14 h 45 à 18 heures et de 19 heures
à 21 heures, à la salle Pauline-Marois;
La Commission de la
culture et de l'éducation entreprendra l'étude détaillée du projet de loi
n° 94, Loi visant notamment à renforcer
la laïcité dans le réseau de l'éducation et modifiant diverses dispositions
législatives, aujourd'hui, de
11 h 45 à 13 heures, de 14 h 45 à 18 heures et de
19 heures à 21 heures, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La Commission des finances
publiques entreprendra l'étude détaillée du projet de loi n° 99, Loi
donnant suite à des mesures fiscales
annoncées lors du point sur la situation économique et financière du Québec du
21 novembre 2024 et du discours sur le budget du 25 mars 2025 ainsi
qu'à certaines autres mesures,
aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 13 heures, de
14 heures à 18 heures et de 19 heures à 21 heures, à la salle
Louis-Joseph-Papineau;
La Commission de la
santé et des services sociaux entreprendra l'étude détaillée du projet n° 106, Loi visant principalement
à instaurer la responsabilité collective et l'imputabilité des médecins quant à
l'amélioration de l'accès aux services médicaux, aujourd'hui, après les
affaires courantes jusqu'à 13 heures, de 14 heures à 18 heures
et de 19 heures à 21 heures, à la salle Marie-Claire-Kirkland.
Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, M. le leader adjoint du gouvernement.
À la rubrique
Renseignements sur les travaux de l'Assemblée.
Affaires
du jour
La
période des affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer
aux affaires du jour. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Bonnardel :
Oui, M. le Président, je vous demande d'appeler l'article 15 du
feuilleton.
Projet
de loi n° 100
Prise en considération du
rapport de la commission
qui en a fait l'étude détaillée
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : À l'article 15 du
feuilleton, l'Assemblée prend en considération le rapport de la Commission
des finances publiques sur le projet de loi n° 100, Loi sur la négociation
et la détermination des conditions de travail requérant une coordination
nationale notamment dans les secteurs public et parapublic.
Y a-t-il des interventions? Je reconnais Mme la
présidente du Conseil du trésor.
Mme Sonia LeBel
Mme LeBel : Merci, M. le
Président. Je suis très contente, là, de l'endroit où on est rendus dans le
processus d'adoption d'un projet de loi qui, pour moi, est un projet de loi
fort important, fort constructeur pour la suite des événements.
J'ai eu l'occasion de faire deux rondes de
négociations depuis que je suis présidente du Conseil du trésor. Ça fera d'ailleurs cinq ans le 22 juin prochain.
Et j'ai eu l'occasion d'expérimenter le régime de négociation actuel qui...
nous l'appelons, là, le régime sous l'égide de la loi 37, que nous
appelons la loi 37.
J'ai eu l'occasion d'expérimenter également les
notions de coordination et de stratégie globale, et l'importance, pour les citoyens, qu'un gouvernement puisse se
coordonner et avoir une stratégie globale dans les négociations, ce qui nous
a permis de faire, M. le Président, dans les deux dernières rondes de
négociations, des négociations différenciées et
des choix forts importants pour la société, tels que prioriser des secteurs
comme l'éducation avec les enseignantes, la santé avec les infirmières,
la petite enfance avec les éducatrices.
Donc, pour moi, de pouvoir prendre les acquis et
d'intégrer, dans un régime de négociation qui avait fort besoin d'évoluer et
d'être modernisé, d'intégrer ces pratiques, et ce qu'on a mis à l'épreuve, et
qui a eu... qui a donné du succès pour les citoyens, je pense, c'était
important de le faire. Donc, j'ai fait une déclaration ministérielle, vous vous
souviendrez, en décembre dernier pour annoncer exactement le cadre dans lequel
j'entendais évoluer et les objectifs que j'entendais mettre de l'avant dans la
modernisation de ce cadre juridique là.
J'ai eu
l'occasion de le faire précédemment, mais permettez-moi de réitérer, M. le
Président, mes remerciements, mes remerciements à tous ceux qui ont
procédé... qui ont participé de près ou de loin au processus d'élaboration de
ce projet de loi là, ne serait-ce que depuis la déclaration ministérielle, avec
les équipes... les équipes du Trésor, les équipes du Bureau de négociation
gouvernementale, mon équipe au cabinet. On a travaillé très fort pour être
capables d'amener les objectifs de ce projet
de loi là, qui étaient de moderniser un cadre de négociation qui s'applique à
plus de 800 000 employés de près ou de loin et de l'amener de
façon la plus consensuelle possible à la piste d'atterrissage, qui va
bénéficier à tout le monde. Donc, je tiens à remercier toutes ces équipes-là.
On a eu toutes les équipes qui ont participé
aussi, à tous les niveaux, à la commission parlementaire, que ce soit à la consultation, les groupes qui sont venus
nous présenter des mémoires, les groupes qui ont participé de vive voix
ou par le biais de dépôt de mémoires écrits, les gens de la banquette
parlementaire, gouvernementale, naturellement, mes collègues de l'opposition,
qui ont participé à un débat qui était sain et constructif tout au long des
procédures.
Donc, vous savez, la démarche est complexe. La
négociation, elle est complexe. Donc, elle demeurera toujours complexe. On a eu l'occasion de le voir lors de
l'étude détaillée. Il y a des éléments extrêmement techniques, extrêmement
complexes. On vise quatre grandes catégories de gens à chaque catégorie, que ce
soient les syndiqués de la loi 37, les gens non... hors loi 37, que ce soient des gens avec qui on a des
conventions collectives, des ententes négociées, que ce soient des gens avec lesquels le Trésor est
beaucoup plus impliqué, d'autres moins, ne serait-ce que pour la coordination budgétaire.
C'est fort complexe, mais on devait tenir compte de tous ces secteurs-là dans
les objectifs du projet de loi. On a réussi à le faire et à cheminer à travers
ça.
On a eu
beaucoup de... Ce projet de loi a eu... a fait consensus dans ses objectifs,
dans sa nécessité de moderniser le cadre de négociation, qui datait du
début des années 80. Et il y avait, naturellement, des commentaires sur
certaines améliorations, que ce soit de compréhension, de clarification ou
peut-être même de plus de souplesse dans le processus pour tenir compte des
réalités, encore plus des réalités terrain, parce qu'il faut toujours demeurer
connecté sur le terrain. Mais la coordination à un milieu plus global et
national est importante, dans l'intérêt de tous, parce que les conditions de
travail, je le dirai toujours, ce ne sont pas des conditions de travail qui
sont désincarnées les unes des autres. Et c'est important pour les
négociateurs, les parties négociantes, que ce soit le gouvernement, les
employeurs ou que ce soient les parties qui
sont accréditées pour représenter à chacune des tables. Il est important
d'avoir la possibilité d'avoir une vue d'ensemble globale sur les
conditions de travail qui sont déterminantes dans ce secteur-là.
• (11 h 30) •
On a intégré plusieurs des commentaires. On a
discuté de tous les commentaires. On a... On a justifié la position à chaque fois
que le gouvernement ou... qu'on devait prendre une décision de faire un pas de
plus ou de garder une certaine situation dans le projet de loi. Donc, on a bien
travaillé, M. le Président.
Je suis très contente d'être rendue à cette
étape-ci qui, pour moi, est cruciale, peut-être pas très bien connue des
citoyens, mais, je peux vous garantir et vous l'affirmer, le prochain président
du Conseil du trésor, les prochaines unités
qui auront à négocier, l'ensemble des parties négociantes et les Québécois, surtout,
pourront voir l'intérêt d'avoir fait une telle réforme.
Et je vais vous demander de voter pour le
rapport de la commission, à cette étape-ci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la présidente du Conseil du
trésor. Et, toujours sur le même
débat, je reconnais maintenant M. le député de l'Acadie.
M. André
Albert Morin
M. Morin :
Merci, M. le Président. Je suis heureux ce matin de prendre la parole en
cette Chambre à l'étape de la prise en
considération du rapport de la commission, le projet de loi n° 100, qui s'intitule Loi sur la
négociation et la détermination des conditions de travail requérant une
coordination nationale notamment dans les secteurs public et parapublic.
Je
vous dirai d'emblée, M. le Président, c'est un... c'est un projet de loi qui
est important et c'est un projet de loi où on a entendu plusieurs groupes lors des consultations particulières. Et
je vous dirai que, tout dépendant des grands... des grands secteurs, il
y a certains groupes qui avaient peut-être plus d'appréhensions que d'autres.
Dans le domaine, et je généralise, dans le domaine de la santé, avec Santé
Québec, qui est un employeur unique important, je pense qu'en général les gens voyaient ça d'un bon oeil. Il y
avait peut-être plus de craintes un peu du côté de l'éducation, mais ça nous
a quand même permis d'en apprendre davantage et d'avoir un dialogue important
et positif avec les groupes mais aussi avec la ministre et la partie
gouvernementale.
C'est
un projet de loi qui touche et qui vise, en fait, des centaines de milliers
d'employés dans différentes catégories. Mme la ministre y faisait
référence, on parle, entre autres, des fonctionnaires, mais on parle aussi des
syndiqués dans les CPE, les syndiqués dans la préhospitalisation, donc les
techniciens ambulanciers, notamment. On traite aussi de la question des ententes avec des travailleurs
autonomes mais aussi avec des ressources intermédiaires. Donc, énormément
d'employés qui seront désormais visés par ce projet de loi.
Et
ma compréhension du projet de loi, c'est qu'il y aura désormais les matières
qui seront négociées à une table que je qualifierai de table de
coordination, donc, table centrale, mais toujours avec la possibilité d'arrangements
locaux. Et ceci va permettre au Conseil du trésor, c'est l'objectif de la loi,
de faire en sorte qu'avec un bureau de négociateurs patronaux, donc, gouvernementaux, ils pourront avoir une coordination de
ce qui se passe pour l'ensemble des négociations.
Alors,
rôle accru du Conseil du trésor, mais je
comprends également,
M. le Président, que les ministres sectoriels, notamment en santé, en éducation et en enseignement supérieur, auront
toujours un rôle à jouer et qu'ils pourront négocier des arrangements
locaux.
Donc, un projet de
loi qui vise énormément de personnes et qui va modifier, comme Mme la ministre
le disait, la façon dont on négocie avec les
syndiqués dans le secteur public et parapublic. Il y a des... certains enjeux
qui ont été soulevés et qui revenaient, je vous dirais, beaucoup de la
part d'organismes, ou de conseils patronaux, ou de syndicats dans le domaine plus de l'éducation, et, pour
nous, de l'opposition officielle, c'était important de bien saisir quel était
l'impact et de faire valoir... donc,
de faire des représentations auprès de la partie gouvernementale pour nous
assurer qu'on allait tenir compte de réalités locales ou régionales.
Un des éléments,
également, que nous avons discutés, où nous avons posé des questions, et le
projet de loi, à ce stade-ci, mentionne ces comités de négociation patronaux,
mais on voulait s'assurer que leurs droits allaient être maintenus. Et je fais
référence notamment à l'article 45 du projet de loi où on mentionne que
seront institués ou sont institués, et qui
seront donc conservés, le comité patronal de négociation pour les centres de
services scolaires anglophones, le
comité patronal de négociation pour la commission scolaire crie et le comité
patronal de négociation pour la commission scolaire Kativik.
Et
c'est important, M. le Président, parce que, chez la communauté anglophone, ils
ont conservé les commissions scolaires et ils ont une façon de gérer,
évidemment, leurs commissions scolaires. Ils ont des droits qui sont protégés
par la Charte canadienne des droits et libertés. Et donc il était important
pour nous de nous assurer que ces droits-là qu'ils ont allaient être maintenus,
et nous avons eu à ce sujet-là, je vous dirais, une conversation, un dialogue
fructueux avec Mme la ministre. Il en va de même des commissions scolaires crie
et Kativik. Donc, pour les communautés autochtones, ils ont aussi des droits,
puis c'était important pour nous de s'assurer que le projet de loi allait les
respecter.
Où on a posé beaucoup
de questions, où on a fait beaucoup d'interventions, c'est au niveau du comité
patronal de négociation, mais des collèges,
pour les cégeps, parce que, dans la mouture, au départ, du projet de loi, alors
qu'ils sont mentionnés dans
l'actuelle loi, la référence à leur comité patronal de négociation
disparaissait. Alors, on a posé beaucoup de questions à Mme la ministre là-dessus. Elle nous a expliqué qu'il
était possible pour le ministre sectoriel, donc, dans ce cas-ci, la
ministre de l'Enseignement supérieur, de recréer ou de mettre en oeuvre un
autre comité qui comprendrait les personnes qui sont à la table présentement
dans ce comité-là, mais, pour nous, ce n'était pas suffisant.
On trouvait que les
cégeps, quand ils sont venus nous rencontrer et qu'ils sont venus en commission
parlementaire, avaient quand même exprimé clairement leurs inquiétudes, d'une
part, et, d'autre part, ils nous ont rappelé
l'importance d'être près, évidemment, du terrain pour faire en sorte que,
lorsqu'il y a des négociations... bien sûr, les syndicats sont là, mais
que la partie patronale, donc, les cégeps, qui sont les employeurs, seront
évidemment bien au fait des réalités locales. Ils demandaient donc de rajouter
à l'article 45, que je viens de citer, une référence au comité
patronal de négociation des collèges. Ça, je dois vous dire qu'on n'a pas
réussi à faire inscrire cet ajout.
Alors, les cégeps
nous ont réécrit, en particulier des membres du conseil d'administration du
comité patronal de négociation des collèges,
et je nomme, entre autres, Mme Sirard, qui est la directrice générale du
cégep Bois-de-Boulogne, Mme Gravel, directrice générale du cégep d'Alma,
Mme Marie-Ève Vaillancourt, directrice
des études du cégep de Sept-Îles, et
Mme France Desrosiers, directrice des ressources humaines et des affaires
corporatives du cégep Garneau, pour nous rappeler qu'il était important
de conserver cet organisme-là.
Et permettez-moi, M.
le Président, de citer en partie ce qu'ils rappelaient et ce que j'ai souligné
lors de l'étude détaillée du projet de loi, à savoir, et je les cite : «Il
nous apparaissait important de revenir sur l'échange intervenu avec la ministre responsable
de l'Administration gouvernementale et présidente du Conseil du trésor pour
préciser un élément quant au rôle
des comités ou des conseils patronaux — comité
patronal — dans
le contexte des négociations dans le cadre légal actuel. À ce titre, bien que le CPNC évolue sous l'autorité de la
ministre de l'Enseignement supérieur, la désignation de ce comité comme négociateur sectoriel est
explicitement prévue à la loi 37 — c'est
ce que je disais précédemment — incluant
une référence au mode de financement du CPNC
et donc une assurance de représentation du regroupement des collèges, en
l'occurrence des représentants issus de la Fédération des cégeps, ce qui
confère ainsi une stabilité et une pérennité nécessaires à la réalisation des
activités du CPNC.»
• (11 h 40) •
Donc, on a mis
véritablement l'accent sur ce volet-là parce que ça nous apparaissait important
de conserver, justement, cette pérennité-là. On nous rappelait que le projet de
loi n° 100 met en cause cette... ce comité, et donc ce principe. Et on a
été heureux d'apprendre que, vers la fin de l'étude détaillée, Mme la ministre
nous est revenue avec une modification qui
faisait en sorte que ce comité allait continuer d'exister pendant plusieurs
années, donc jusqu'en 2030, et donc ça va faire en sorte que ce
comité-là va continuer de jouer son rôle lors des prochaines rondes des
négociations. Et je vous dirai que, suite à nos échanges fructueux et à
l'ouverture de Mme la ministre, je le souligne, on a été capables d'arriver,
finalement, à ce compromis, disons-le comme ça. Je vous dirais, M. le
Président, que, pour ma part, j'aurais préféré
2035. D'ailleurs, je l'ai mentionné en commission. Là-dessus, ça a été un peu
moins fructueux, mais, quand même, quand même, on est passé de 2027 à
2030, ce qui va inclure la prochaine ronde de négociation, ce qui va faire en
sorte qu'en termes de cohérence, en termes de pérennité, le comité va pouvoir
continuer à fonctionner, et donc assurer que les
cégeps, qui sont, en fait, les employeurs, puissent avoir un comité de
négociation patronal qui va être à la table et qui va être capable de
négocier pour la prochaine convention collective. Je pense que ça, c'est un
plus. Et je vous dirai que ma collègue la
députée de La Pinière et moi-même avons insisté là-dessus, et finalement ça a
porté fruit. Donc, ça, ça a été un gain, un gain important.
L'autre élément, dans
le projet de loi, qui a soulevé plusieurs inquiétudes de la part de plusieurs
groupes, c'est l'article 23. Et l'article 23 du projet de loi,
permettez-moi de prendre quelques instants pour le lire, soulignait : «Dans le
cadre des négociations, une partie négociante peut rendre publique une reproduction
des propositions écrites qu'elle a
transmises à l'autre partie concernée si un délai d'au moins cinq jours s'est
écoulé depuis leur réception par celle-ci.» Au fond, ce que cet
article-là visait, c'était de permettre à une des deux parties, lors du dépôt,
entre autres, d'offres, d'éventuellement les rendre publiques après une période
de cinq jours. Et là, tout dépendant des groupes, c'était un peu variable, hein? Il y en a qui disaient :
Bien, écoutez, cinq jours, ce n'est pas assez — si on pense, par exemple, à la partie
syndicale — on
n'aura pas le temps d'informer tous nos membres, donc ils vont l'apprendre par
la voie publique. D'autres disaient : Bien, ça devrait être complètement
enlevé, parce qu'on ne veut pas négocier sur la place publique. Et on a posé
plusieurs questions à différents groupes à ce sujet-là. Et je peux comprendre,
je peux très bien comprendre qu'évidemment
une négociation d'une convention collective sur la place publique, ce n'est pas
le meilleur endroit pour procéder, que,
dans plusieurs circonstances, les parties, pour toutes sortes de bonnes
raisons, peuvent décider ensemble de garder certains éléments confidentiels pour le moment et
que, de toute façon, la période de cinq jours était évidemment trop courte.
Alors, encore là,
dans le cadre de nos échanges avec Mme la ministre, elle nous est revenue en
disant qu'au fond cet article-là allait être retiré. Je pense que ça aussi,
c'est un gain important. Mais il faut dire aussi, M. le Président, qu'en vertu du Code du travail, présentement,
il est toujours possible... évidemment, le principe, c'est la négociation de bonne foi, mais il est toujours possible de rendre
publics certains éléments, et, à ce moment-là, bien, ça permettra aux parties
d'exercer des droits qui sont existants ou qui existent présentement dans le Code
du travail.
Alors donc, projet de
loi qui comporte plusieurs dispositions, projet de loi qui modifie également un
très grand nombre de lois, parce
qu'évidemment, comme je vous le disais, ça touche à plusieurs grandes,
appelons-les comme ça, organisations ou groupes de syndiqués de la
fonction publique et parapublique. Donc, ça, c'est important.
Autre élément aussi,
amendement qui était évidemment consenti par le gouvernement, même qui a été
amené par le gouvernement, parce qu'avec...
Ma compréhension, c'est qu'avec l'adoption de Santé Québec on était revenus,
donc, à six groupes. On revient à
quatre, comme c'était le cas avant. Donc, ça aussi, je pense que c'est une
avancée. Alors, tout ça pour vous dire,
M. le Président, que, dans l'ensemble de nos échanges, je pense qu'on en est
arrivés, finalement, à un consensus qui est bon, qui est valable.
Et
permettez-moi, en terminant, M. le Président, d'abord de remercier ma collègue
la députée de La Pinière qui m'a accompagné tout au long de l'étude de ce
projet de loi. On a aussi des collègues membres, bien sûr, de l'aile
parlementaire de l'opposition officielle. Il y avait notre stagiaire qui nous
accompagnait de la Fondation
Jean-Charles-Bonenfant, M. Roy,
et donc Mme Carrier, M. Mercier, autant de personnes qui ont
travaillé avec moi et qui ont fait en sorte qu'on puisse mener à bien l'étude, l'étude détaillée, et
évidemment entrer dans un dialogue, je dirais, fructueux mais efficace et
cohérent avec la partie gouvernementale.
Permettez-moi
aussi de remercier Mme la ministre pour son ouverture. Nous avons eu, comme je
le mentionnais, plusieurs questions,
et Mme la ministre était accompagnée de fonctionnaires dont le travail, les
réponses ont été évidemment fort utiles, parce que, comme Mme la
ministre l'a mentionné, il y a plusieurs éléments du projet de loi qui sont
quand même techniques, donc, et ce n'est pas... ce n'est pas, évidemment, des
éléments que l'on étudie à tous les jours. Donc, ça, ça a été effectivement très utile pour nous assurer de l'impact du
projet de loi dans un secteur... dans deux secteurs, en fait, les secteurs public et parapublic, deux
secteurs qui touchent énormément d'employés. Donc, ça, c'était très important et
ça s'est très bien fait. Donc, je tiens à les remercier, ainsi que les
collègues de la banquette gouvernementale et des oppositions qui étaient là
pendant l'étude détaillée.
Et finalement permettez-moi, M. le Président, de
remercier tous les employés de l'Assemblée nationale, qui sont toujours d'une
très grande aide quand on est en commission pour que nos travaux puissent
travailler longuement, et finalement le président de la commission.
Alors,
ceci complète mon intervention à ce stade-ci, à l'étape de la prise en considération
du rapport de la commission. Et je vous informe, M. le Président, que nous
allons voter en faveur de la prise en considération. Je vous remercie.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, M. le député de l'Acadie. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions?
Mise
aux voix du rapport
Sinon,
le rapport de la Commission des
finances publiques portant sur le
projet de loi n° 100, Loi sur la
négociation et la détermination des conditions de travail requérant une
coordination nationale notamment dans les secteurs public et parapublic, est-il
adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Adopté. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Bonnardel :
Mme la... M. le Président, pardon, je vous demande d'appeler
l'article 2 du feuilleton.
Projet
de loi n° 101
Adoption
du principe
Le Vice-Président (M. Benjamin) : À
l'article 2 du feuilleton, M. le ministre du Travail propose l'adoption du
principe du projet de loi n° 101, Loi visant l'amélioration de certaines
lois du travail.
M. le ministre du
Travail.
M. Jean
Boulet
M. Boulet :
Oui, merci, M. le Président. Je suis heureux de soumettre à cette Assemblée
le projet de loi visant l'amélioration de certaines lois du travail pour l'adoption du principe. D'entrée
de jeu, j'aimerais remercier les 18 groupes qui sont venus lors des
consultations particulières pour leur contribution éclairée, de même que les
collègues des partis d'opposition
pour la pertinence de leurs questions. Il y a eu : Fédération des chambres de commerce du Québec, fraternité des policiers et pompières de Montréal, Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec, Mme Geneviève Baril-Gingras, professeure titulaire, Département des relations
industrielles, Université Laval, Manufacturiers et exportateurs du Québec,
Conseil d'intervention pour l'accès des femmes au travail, l'Association du
camionnage du Québec, la Centrale des syndicats
du Québec, la Centrale des syndicats démocratiques, l'Alliance du personnel professionnel et
technique de la santé et des services sociaux, la Fédération canadienne
de l'entreprise indépendante, la Fédération québécoise des municipalités,
l'Association des employeurs en mécanique industrielle du Québec, la Confédération
des syndicats nationaux, M. Simon Viviers, professeur titulaire,
directeur de l'École de counseling et d'orientation, Faculté des sciences
de l'éducation, Université Laval, Conseil du patronat du Québec, Corporation
des entrepreneurs généraux du Québec et Syndicat de la fonction publique et
parapublique du Québec. Je tiens aussi à remercier l'ensemble des groupes et
experts qui n'ont pas été présents lors des consultations particulières, mais
dont les mémoires vont faire l'objet d'une analyse et d'une considération.
• (11 h 50) •
Avec ce projet de
loi, nous poursuivons nos efforts pour améliorer les lois du travail,
particulièrement pour renforcer la protection des travailleuses et des
travailleurs du Québec. Nous proposons une série d'améliorations législatives visant à améliorer l'efficacité,
l'équité et la cohérence de certains aspects des lois qui encadrent le monde du
travail. Plus spécifiquement, le projet de loi touche la Loi sur les
accidents du travail et les maladies professionnelles, le Code du travail, la Loi
sur les normes du travail, la Loi sur la santé et la sécurité du travail, la Loi modernisant le régime de santé et
de sécurité du travail, ainsi que d'autres lois connexes.
On comprendra que je
ne ferai pas le tour de toutes les mesures de ce projet de loi omnibus. L'étude
détaillée suivra et nous permettra de le faire. Afin de mieux comprendre les
effets concrets des changements apportés, j'irai de quelques exemples pour
chaque loi.
D'abord,
la Loi sur les accidents du travail
et les maladies professionnelles.
Vous avez sûrement, M. le Président, entendu parler du phénomène des
Chauffeurs inc., ces conducteurs de camion faussement incorporés. Des
associations d'employeurs, principalement dans le secteur du camionnage,
dénoncent ce stratagème utilisé par certaines entreprises qui recourent aux
services de personnes incorporées ayant toutes les caractéristiques d'un
travailleur, notamment parce qu'elles ne
possèdent pas les outils de travail, elles n'ont pas contrôle sur leur horaire
de travail et elles ne planifient pas l'exécution quotidienne de leur travail
non plus. Ces travailleurs ignorent souvent les conséquences de l'incorporation,
notamment en ce qui a trait aux protections sociales et aux conditions de
travail. Un nombre grandissant d'employeurs utilisent
d'ailleurs ce stratagème pour contourner leurs obligations, notamment en ce qui
a trait au paiement des cotisations à la CNESST et à l'accès au régime
d'indemnisation qui est prévu dans la Loi sur les accidents de travail et les
maladies professionnelles.
L'article premier du projet de loi propose,
comme solution, que la définition de «travailleur» ne puisse avoir pour effet d'empêcher de qualifier le dirigeant de
travailleur lorsqu'il exécute personnellement un travail pour une autre personne que celle pour laquelle il a le statut de
dirigeant. Ça va avoir, évidemment, pour effet de lever le voile corporatif
et de permettre à la CNESST de bien
identifier qui est concerné véritablement aux fins d'application de cette loi,
qui comporte l'accès et
l'indemnisation des personnes qui subissent un accident de travail ou une
maladie professionnelle. On propose également une augmentation des
amendes s'il y a une atteinte à la confidentialité du dossier d'une
travailleuse ou d'un travailleur, et il y a des amendes plus élevées quand il
s'agit d'un dossier de harcèlement psychologique ou de violence à caractère
sexuel, bien sûr, en milieu de travail.
Le Code du travail, on apporte des changements
au processus d'arbitrage. La plupart de ces changements découlent d'un
consensus établi au Comité consultatif du travail et de la main-d'oeuvre, qui
comprend l'ensemble des centrales syndicales
et les associations patronales, pour rendre le recours à l'arbitrage plus
expéditif, plus efficace, tel que souhaité à l'origine et tel qu'aussi
confirmé par les arrêts de jurisprudence au Québec et au Canada.
Donc, il y a la fixation d'un délai maximal de
six mois pour la nomination d'un arbitre, un an pour débuter une audience,
l'incitation à ce que les parties envisagent le recours à la médiation avant
d'aller en arbitrage ainsi que la mise en
place de mesures spécifiques à cedit processus de médiation, la divulgation
obligatoire de la preuve entre les parties dans les délais fixés en conférence préparatoire ou, à défaut, dans un
délai minimal de 30 jours avant l'audition. Enfin, la tenue d'une
conférence préparatoire par l'arbitre sera systématique lorsqu'elle est
demandée par l'une des parties.
On souhaite également renforcer la transparence
dans le monde du travail. On prévoit donc que les associations syndicales présentent, une fois par année, leurs
états financiers vérifiés à l'assemblée générale annuelle de leurs membres.
La Loi sur les normes, évidemment, on revient
sur les absences découlant d'une directive de la direction de la Santé publique
ou de la sécurité civile, on peut penser à la pandémie, à une inondation, à un
incendie, pour permettre à la personne de
s'absenter. C'est des congés non rémunérés, quand elle est contrainte, par
exemple d'évacuer ou qu'il y a un impératif découlant de circonstances
prévues par la Santé publique ou la sécurité civile.
Loi sur la santé et sécurité, il est proposé que
la CNESST puisse désormais imposer des normes de construction et de sécurité
spécifiques dans des bâtiments identifiés. On ajoute deux nouveaux membres au
conseil d'administration de la CNESST afin
qu'il y ait plus de représentativité syndicale dans des secteurs comme la santé
et l'éducation, et aussi la représentativité du monde patronal dans le
secteur public, parapublic, on peut penser notamment à Santé Québec.
Vous vous rappellerez sans doute, M. le
Président, de la Loi modernisant le régime de santé et sécurité du travail, sanctionnée le 6 octobre 2021 ou le
5 octobre 2021, qui prévoit que l'ensemble des établissements doivent
mettre en place des mécanismes de prévention et de participation des
travailleurs et des travailleuses, dont les exigences, évidemment, varient en fonction de la taille des établissements. Jusqu'à
l'entrée en vigueur de ces dispositions, un régime intérimaire a été établi, lequel prévoit notamment
des heures de libération pour les représentants en santé-sécurité du travail.
On prévoit
dans le projet de loi des règles adaptées pour les réseaux de l'éducation et de
la santé et services sociaux afin de renforcer la santé et sécurité au travail,
tout en respectant, bien sûr, la capacité organisationnelle de ces réseaux.
Et sachez que des fonctions additionnelles ont
été ajoutées par rapport au régime intérimaire. Il s'agit d'un régime bien
bonifié, avec des nouveaux avantages qui vont, évidemment, préserver
l'obligation cruciale d'identifier les risques d'accident de travail ou de
maladie professionnelle et prévoir des mesures pour les contrôler et les
éliminer. Et, quand tout sera en
application... Et déjà, aujourd'hui, on est passé, avant 2021, à que 23 %
des milieux de travail qui étaient protégés par des mécanismes de
prévention puis de participation des travailleuses et travailleurs, à
100 %.
Comme je le mentionnais en ouverture des travaux
de cette commission, l'écoute est la chose la plus importante à cette étape du
processus législatif. C'est d'autant plus important qu'il y a 20 mesures
dans le projet de loi omnibus, et il y a
beaucoup de groupes en consultations particulières qui ont mis l'accent sur une
ou deux mesures, mais il y en a véritablement 20 qui s'intéressent à
l'efficacité des recours et à une application beaucoup plus souple de
différentes lois du travail.
J'apprécie beaucoup le temps et l'énergie
consacrés à l'analyse de ces mesures-là avec des groupes qui viennent nous
informer de leurs recommandations. Je suis toujours impressionné par la qualité
de leur travail, la grande expertise des groupes qui déposent leurs mémoires et
qui viennent partager leurs idées et leurs solutions.
Je constate une fois de plus que, globalement,
je pense que, sur les 20 mesures, il y a un assez fort consensus. Sur
certaines mesures, comme je vous mentionnais, sur quelques mesures, il y a eu
des idées, des échanges qui m'apparaissent constructifs, mais tous et toutes
veulent doter le Québec et ses milieux de travail de lois modernes et adaptées
à une réalité qui est en constante mutation.
Je suis convaincu que tout est en place pour
mettre en oeuvre les meilleures solutions possible. Il reste du travail à faire
pour mener à bien notre processus législatif. Tout projet de loi est
perfectible. C'est en travaillant en collaboration qu'on va réussir à avoir une
loi qui répond aux besoins des milieux de travail au Québec. J'invite donc les
membres de cette Assemblée à adopter sans hésiter le principe du projet de loi
n° 101.
Et, bien sûr, je salue mes collègues gouvernementaux
et mes collègues aussi... mes deux collègues qui ont participé aux
consultations particulières. Merci beaucoup de votre expertise puis de la
pertinence de vos questions, véritablement, c'est super apprécié. Merci, M. le
Président.
• (12 heures) •
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le ministre du
Travail. Et je reconnais Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Jennifer Maccarone
Mme Maccarone : Merci,
M. le Président. C'est un plaisir pour moi de prendre la parole à l'étape de
l'adoption du principe du projet de loi n° 101, Loi visant
l'amélioration de certaines lois du travail. Puis évidemment, comme vous le savez sans doute,
M. le Président, je suis ici en renfort de notre collègue de Bourassa-Sauvé, qui a donné naissance à sa petite fille Maryann. Alors, c'est
avec grand plaisir que je prends la relève pendant son absence pour la
poursuite de ce dossier et ainsi ce projet de loi.
J'ai aussi le
grand plaisir d'être accompagnée par ma collègue la députée de Notre-Dame-de-Grâce, ma partenaire en feu en ce qui concerne ce projet de loi, le débat, les écoutes, toutes les étapes. Parce
que c'est fondamental, je pense que le ministre a dit : C'est un
changement qui est souhaité depuis des années.
Et, oui, on a de la chance d'avoir une grande
expertise, des gens qui sont venus témoigner en commission parlementaire, 18 groupes qui sont venus
témoigner pour nous aider à mieux comprendre leurs réalités, leurs expériences,
de partager une expertise, de
partager aussi leurs souhaits en ce qui concerne les amendements souhaités, les
aspects positifs du projet de loi ainsi que les aspects négatifs du
projet de loi qu'ils souhaitent bonifier ou modifier.
On a eu 34 mémoires, M. le Président, puis,
dans le fond, c'est le double du nombre de groupes qui sont venus témoigner en commission parlementaire, ce qui
démontre l'intérêt profond des gens sur le terrain, des partenaires principaux
qui seront impactés lors de l'adoption ou la suite de ce projet de loi.
Alors, on prend ça vraiment en considération.
J'ai aussi remarqué que nous avons eu plusieurs
commentaires des citoyens, qui ont la chance d'aller sur le site Web de l'Assemblée nationale et partager leur
point de vue s'ils sont en accord, en désaccord. Je dirais que, pour le moment,
en tout cas, des 33 commentaires que nous avons reçus, ils sont plutôt en
désaccord. Alors, ça nous démontre que c'est un projet de loi qui est
bonifiable, comme tous les projets de loi qui sont déposés à l'Assemblée
nationale, peu importe le gouvernement qui
est au pouvoir. Je pense que c'est ça, le débat législatif et la démocratie
dont est très cher pour nous.
Alors, les
multitudes d'acteurs qui nous ont aidés à avoir une bonne compréhension, des
travailleurs et travailleuses, organisations syndicales, les employeurs
et associations patronales, les experts, les groupes communautaires. Puis,
comme je l'ai dit, ça a suscité de nombreuses réactions.
Alors, le gouvernement, dans le dépôt de ce
projet de loi, et j'apprécie beaucoup les commentaires du ministre, il affirme que le projet de loi vise à améliorer
le fonctionnement, la cohérence et l'efficacité des lois du travail pour créer un environnement vraiment juste et stable,
renforcer la protection des travailleuses et travailleurs, garantir une plus
grande équité et améliorer la gestion des recours.
C'est
également présenté comme bénéfique pour les entreprises, notamment en matière
d'attractivité et simplification. Et, sur ce point, nous reconnaissons
que le projet de loi n° 101, dans le fond, apporte
certaines modifications qui sont des avancées constatées et bienvenues par les
groupes qui sont venus témoigner, qui correspondent aussi à des préoccupations
légitimes de divers acteurs du monde du travail, qui ont été soulevées depuis
des années, et on reconnaît que le
gouvernement a quand même fait une avancée en ce qui concerne l'écoute et le
besoin de faire des modifications pour faire suite à ces préoccupations.
Je souhaite partager au début, puis je vais
probablement le répéter à la fin de mes remarques, mais voter pour le principe
d'un projet de loi, c'est de reconnaître qu'un projet de loi contient des
éléments d'intérêt suffisants pour qu'il mérite une étude en commission
parlementaire. Puis je constate que c'est une étape nécessaire pour poursuivre,
ensuite de modifier, de corriger, de bonifier, de l'améliorer, et je dirais que
la loi n° 101 tombe dans cette catégorie. Alors, je suis contente de me retrouver à cette
étape du projet de loi, parce que, comme j'ai dit, il y a des éléments positifs,
et il faut le reconnaître.
Premièrement, les choses que nous avons
entendues, qui sont saluées par les groupes concernés, c'est... il y a les aspects de l'indemnité de remplacement du
revenu pour les victimes de lésions professionnelles en vertu de la Loi sur les
accidents du travail et les maladies professionnelles, la LATMP. Il est notamment prévu d'assurer que
l'indemnisation ne soit pas inférieure
au salaire minimum, qui est une avancée importante, puis c'est un élément de
revalorisation qui est salué.
De plus, le projet de loi améliore
l'indemnisation pour ceux dont le salaire dépasse le maximum assurable en
tenant compte du revenu brut annuel réel au moment de la lésion pour la
revalorisation, encore une fois, et pour déterminer l'IRR en cas de rechute, ou
de récidive, ou d'aggravation. C'est justement... Ces ajustements sur l'IRR
répondent vraiment à des situations d'injustice que nous avons entendues, et
qui sont vus positivement par certains, comme,
entre autres, l'UTTAM, qui, malheureusement, n'ont pas pu venir témoigner en
commission parlementaire, mais qui
ont déposé un mémoire vraiment étoffé, que nous allons lire avec une grande attention,
parce qu'on les remercie pour ce travail fort important.
Deuxièmement, autre élément qu'on trouve très
intéressant dans ce projet de loi, c'est les protections qui sont ajoutées pour
les salariés en cas d'absence liée à des situations exceptionnelles, le type de
situation exceptionnelle comme celle découlant de la Santé publique ou de la
sécurité civile, où le lien d'emploi sera protégé lorsqu'une personne salariée ne peut travailler en raison
d'une décision de santé publique, d'une ordonnance en sécurité civile, ou un
désastre, ou une menace imminente. On peut
imaginer quelqu'un qui habite dans une zone inondable, et l'employé de la
ville, par exemple, doit s'absenter pour aller prendre soin de son domicile,
c'est bien.
Alors, cette personne ne sera plus pénalisée. Ça
fait que c'est salué par plusieurs groupes, parce qu'il faut aussi prendre en
considération la souffrance psychologique et des situations exceptionnelles
graves en cas d'absence. Alors, les règles
seront révisées pour mieux soutenir... et réduisant la période de service
continu requise aussi pour ces opérations, mais il faut aussi mettre un
peu de l'eau dans notre vin, parce que la Fédération québécoise des
municipalités ont aussi soulevé qu'ils
souhaitent avoir une étude d'impact par rapport à le déploiement de cette
mesure, parce qu'on peut imaginer que,
dans une plus petite municipalité, surtout si c'est entièrement en zone
inondable, dans des endroits qui sont plus fragiles ou à risque, on ne
peut pas vider la municipalité pour laisser des employés aller prendre soin de
leurs biens.
Ça fait qu'il faut trouver un équilibre. Il faut
savoir ce serait quoi, l'impact, comment pouvons-nous trouver un équilibre,
parce que des projets loi qui sont vraiment mur à mur et non sur mesure, nous
savons qu'ils peuvent avoir un impact néfaste, pas
souhaité, parce que je comprends que ce n'est pas ça qui est souhaité,
évidemment, avec la notion de cet aspect du projet de loi, mais il faut trouver
peut-être une contre-mesure ou un moyen de s'assurer que tout le monde est
protégé, puis on prend en considération aussi les préoccupations des groupes
concernés.
Le projet de loi cherche aussi à réduire les
délais dans le processus d'arbitrage des griefs, quelque chose qui est salué.
Les mesures proposées incluent les délais maximaux pour la nomination d'un
arbitre et la première journée d'audience, l'encouragement à la médiation, qui
est aussi très important, et la tenue d'une conférence préparatoire, qui devient obligatoire si une partie la demande, certes.
Puis ces dispositions sont perçues vraiment comme une amélioration de
l'efficacité qui peuvent potentiellement réduire les coûts et les délais,
favoriser la déjudiciarisation. Ça fait que le Conseil de patronat du Québec, entre autres, appuie les dispositions qui
visent à améliorer les délais. Unifor aussi partage la volonté de
réduire les délais. La Fédération de chambres de commerce du Québec appuie
également ces articles parce que, c'est sûr, ce qu'on souhaite, c'est de
favoriser une entente, c'est important. Si on peut éviter d'aller devant le
tribunal, bien, ce serait une bonne chose pour toutes les parties concernées.
Par contre, la fédération des professionnelles et
professionnels municipaux propose des recommandations constructives, je trouve, et réalistes, honnêtement, pour améliorer
l'application dans nos milieux de travail. D'abord, elle demande, entre
autres, que les parties puissent suspendre la désignation d'un arbitre ou la
tenue d'une première audience afin de donner
priorité aux mécanismes internes de gestion des griefs déjà prévus dans les
conventions collectives. Ces mécanismes sont souvent mieux adaptés aux
réalités concrètes des milieux de travail.
• (12 h 10) •
Il y a aussi... On a entendu, lors des
auditions, la Fédération des policiers et policières municipaux du Québec.
Évidemment, j'ai trouvé très intéressant de les recevoir en commission
parlementaire, étant la porte-parole en matière de sécurité publique. Et, c'est sûr, mon coeur, là... vraiment avec eux.
J'ai trouvé vraiment intéressant leur point de vue puis ce que nous avons
partagé avec eux, non seulement lors de leur témoignage, mais aussi à
l'intérieur de leur mémoire, parce qu'ils ont vraiment un régime
spécifique, et je pense qu'on a une responsabilité de traiter la situation de
nos policiers et de nos policières avec
doigté, parce qu'on comprend que leur régime n'est vraiment pas comme les
autres régimes. Alors, il faut vraiment prendre ça en considération.
Alors, eux,
ils insistent qu'on a des dispositions transitoires qui seront prévues parce
que les nouvelles exigences du Code
du travail ne devraient pas
nécessairement s'appliquer qu'à l'échéance ou au renouvellement d'une convention
collective, afin d'éviter que toute incompatibilité juridique ou
organisationnelle vienne en conflit.
Toujours dans la même optique d'avoir une
souplesse pour ces groupes, encore une fois, comme le FPPM, ils recommandent
que les parties puissent suspendre aussi la désignation d'un arbitre ou la
tenue d'une première audience. Les conventions
collectives devraient également pouvoir définir elles-mêmes les motifs valables
permettant cette suspension en fonction des particularités du milieu de
travail. Puis je prends avantage d'avoir l'écoute du ministre de la Sécurité publique, qui est avec nous en Chambre, parce que
je sais que lui aussi, il est préoccupé par la protection et l'écoute de cette
réalité policière, alors, en espérant que ce serait une voix qui va accompagner
le ministre du Travail en ce qui concerne les modifications qui sont souhaitées
par le FPPM.
Ce n'est pas
la seule chose qu'eux, ils ont demandée. Ils proposent de remplacer la notion
rigide de l'impossibilité d'agir par celle, plus souple et plus ancrée
dans le réel, de motif raisonnable. C'est un motif déjà... une notion déjà
reconnue par le Tribunal administratif du travail, fondée sur du bon sens, la
crédibilité et la mesure. Elle est mieux adaptée aux dynamiques du monde du
travail actuel. Alors, je pense que c'est un élément que nous pouvons amener,
lors de l'étude détaillée de ce projet de loi, comme mesure d'amélioration à
l'écoute des groupes concernés. Je trouve sincèrement que c'est des
propositions qui sont équilibrées, fondées sur l'expérience du terrain, qui
visent à garantir aussi un processus juste, tout en respectant l'autonomie des
partenaires du milieu de travail.
La revalorisation à la hausse du montant des
amendes pour certaines infractions du Code du travail. la Loi sur les normes du
travail, proposée aussi dans le projet de loi n° 101, c'est des amendes qui
sont plus sévères, qui sont prévues pour les infractions liées à la
confidentialité des dossiers de travailleurs victimes de violence physique ou psychologique, y compris sexuelle. Alors, il y a
des groupes... Encore une fois, les gens saluent aussi cette avancée, mais c'est
reçu avec la prudence.
Puis il y a beaucoup de groupes, entre autres,
encore une fois, la Fédération québécoise des municipalités, qui souhaitent
avoir une étude d'impact par rapport à la mise en oeuvre de cet élément du
projet de loi. Encore une fois, du mur-à-mur n'est pas souhaité, puis il faut
prendre en considération l'impact sur nos plus petites municipalités, que... pas faute de leur désir de vouloir avancer un tel
dossier, mais ça peut prendre plus qu'un an, ça peut prendre deux ans, alors
les pénalités peuvent être vraiment importantes pour eux. Alors, ce qu'ils
souhaitent, c'est la prise en considération du sur-mesure pour s'assurer que
leur spécificité est prise en considération.
Cinquièmement, il y a certaines modifications
visant à renforcer la transparence financière des organisations syndicales qui
est aussi souhaitée et proposée dans ce projet de loi. Dans le fond,
l'obligation de présenter des états financiers
vérifiés annuellement en assemblée générale et aussi de fournir gratuitement
une copie aux membres qui en font la demande est introduite dans ce
projet de loi.
Si l'objectif
de transparence est louable, parce que je pense que tout le monde l'a dit... Et
la plupart des syndicats nous ont dit, lors de leur passage en commission
parlementaire... ils présentent déjà leurs états financiers, ça fait que
cette obligation est déjà en place. Mais on
doit constater que ça pourrait être difficile pour les plus petits syndicats
qui existent, certes, parce qu'un
audit externe, pour ceux qui ne connaissent pas ça ou moins ça, peut être très
dispendieux, très coûteux. Et, pour
des petites unités accréditées, ça représente, des fois... ça peut représenter
entre 10 % et 20 % de leur budget annuel, qui est issu des cotisations des membres. Alors,
c'est un autre élément, j'espère, que le ministre prendra en considération
en termes des préoccupations qui ont été soulevées par les groupes.
D'autres éléments positifs
incluent la clarification que l'officier exécutif qui travaille personnellement
pour une autre personne peut être considéré
comme un travailleur, selon la LATMP, alors c'est l'élimination de l'exigence
aussi de citoyenneté canadienne pour être membre ou dirigeant d'une
association syndicale, l'alignement de la rémunération des membres du TAT avec
d'autres tribunaux concernant la déduction des pensions à la retraite. Puis ça,
c'est vraiment en lien avec l'autre sujet
qui... le ministre l'a touché, et c'est une avancée — même
le Parti libéral, le député de Nelligan avait déposé un projet de loi — en
lien avec «Chauffeur inc.». Ça fait que j'espère qu'il y aura une ouverture
de, peut-être, aborder les préoccupations ou les éléments qui font
partie de ce projet de loi qu'il avait déposé, parce qu'on comprend que c'est
quelque chose que nous devons prendre en considération. C'est une avancée,
c'était salué par les groupes. Alors, ça veut dire que les chauffeurs, dans le
fond, des entrepreneurs qui sont incorporés, seront aussi admissibles aux
prestations, en clarifiant la définition de «travailleur». Ça fait que ça,
c'est une avancée très importante.
Toutefois, les parties prenantes soulèvent des
questions quant à la clarté de cette définition puis expriment une vive inquiétude face à l'absence d'obligation
explicite pour l'entreprise contractante d'assumer la responsabilité financière.
Puis, par la responsabilité financière, on parle de la masse salariale,
l'imputation des coûts. Puis ils s'inquiètent des répercussions potentielles de
la mesure au-delà du secteur de camionnage. Parce que, si on n'a pas une
définition complète quand on parle des entrepreneurs, est-ce que ça veut dire
qu'il va y avoir un impact sur nos médecins, par exemple? Comment allons-nous
vraiment l'encadrer pour s'assurer qu'on prend en considération la situation
des «Chauffeur inc.»? Parce que c'est vraiment ça. Parce que ce qu'on souhaite
vraiment, c'est un régime québécois qui protège tous les employés puis aussi
qu'on évite le trompe-l'oeil fiscal, parce que ça peut vraiment être ça, là,
des gens qui peuvent profiter des deux bords, puis ça, c'est aussi quelque
chose que nous souhaitons éliminer, mais, entre autres, aussi la protection de
ces chauffeurs qui n'ont peut-être pas la même formation, qui ne sont peut-être
même pas des citoyens canadiens. Alors, ça va être important de prendre ça en
considération.
Alors là, j'ai soulevé tous les points, les
éléments que nous trouvons positifs, puis... sauf qu'il y a des éléments, pour
nous, peut-être à bonifier puis à modifier, mais il y a aussi des éléments
dont... ont suscité des profondes réserves pour ma formation politique, pour l'opposition
officielle. Puis, dans le fond, on souhaite les exprimer parce qu'ils sont
vraiment sans équivoque, parce que le projet de loi n° 101 est loin d'être
uniquement un exercice d'harmonisation technique ou une simple amélioration des
lois existantes. La FTQ, plusieurs groupes syndicaux, ils ont soulevé des
préoccupations, des graves préoccupations, selon eux, tant par les omissions
que par des reculs... et affectent de manière substantielle les droits
fondamentaux des travailleuses et travailleurs, compromettant des avancées
sociales importantes. Alors... parce que le
projet de loi, même eux, ils utilisent les mots... il est décrit comme
décevant, insuffisant, comportant des
dispositions très problématiques. Plusieurs partenaires notent aussi des
nombreuses dispositions affectant les droits fondamentaux.
Parmi les reculs qui ont été... qui ont été
soulevés, c'est le plus frappant, je dirais, puis le plus choquant pour
plusieurs personnes... c'est la mise en place d'un régime de prévention
affaibli et limite pour les secteurs de l'éducation et santé et services
sociaux. Dans le fond, on appelle ça le régime à deux vitesses, c'est... Dans
le fond, c'est ça qui est proposé.
Peut-être, ce n'est pas la terminologie qui est utilisée dans le projet de loi,
mais je pense qu'on doit le nommer. C'est un projet de loi... C'est une approche, dans le fond, on retrouve dans
l'article 53, 54, qui est considérée vraiment injuste et crée une
discrimination flagrante entre les travailleurs de ces secteurs.
• (12 h 20) •
Rappelons que
ces secteurs sont aussi majoritairement féminins. Alors... Puis ça, c'est selon
Statistique Canada, 36 % des femmes sur le marché du travail au
Québec se retrouvent dans ces secteurs où elles représentent en moyenne 80 %
de la main-d'oeuvre. Alors, le Conseil du statut de la femme s'étonne vraiment
de cette exclusion et demande que les
besoins des travailleuses soient pris en compte. Ce n'est pas juste eux, il y a
aussi la FAE qui souligne que la disparité de traitement dans ces milieux à prédominance féminine est inacceptable,
d'autant plus qu'elles sont confrontées quotidiennement à la violence
puis des conditions de travail difficiles.
Encore une
fois, on parle du réseau de santé et services sociaux ainsi que le réseau de
l'éducation. Puis on le sait que, dans,
entre autres, le réseau de l'éducation, on voit une montée de violence. Ma
collègue la députée de Saint-Laurent et moi-même, nous avons déposé un
mandat d'initiative demandant au gouvernement d'étudier la croissance puis le phénomène de montée de violence dans nos écoles et
autour de nos écoles parce que nous savons que c'est d'une grande préoccupation pour les travailleurs et
travailleuses dans ce domaine qui font face à ceci. Ça fait que c'est
malheureux que le gouvernement a voté contre ce mandat d'initiative.
L'exclusion de ces travailleurs et travailleuses
en plein effet du régime permanent de prévention du futur règlement sur les
mécanismes de prévention et de participation en établissement va à l'encontre
vraiment du principe d'universalité du régime québécois de SST. Ça va, je
pense, aussi à l'encontre de la philosophie de la SST, qui repose sur la prise
en charge paritaire des risques par les milieux... par le milieu de travail
lui-même. C'est ça qu'on souhaite. On ne
peut pas avoir un régime à deux vitesses. On parle encore des programmes de
prévention, les comités de santé et sécurité et les représentants aussi
de santé et sécurité, qui sont essentiels.
Alors, en créant ce régime particulier, dont
c'est nommé dans le projet de loi, le gouvernement réduit concrètement le droit
des travailleuses et travailleurs dans ces secteurs à participer pleinement à
la prévention. Puis il y a un historique
derrière ça. On sait que, lors des discussions qui ont eu lieu en 2021, on a eu
un consensus, quelque chose qui est rare, dont toutes les parties prenantes ont
travaillé très fort pour y avoir... Ça fait que d'avoir ce recul, même
dans la mise en oeuvre du plan, c'est questionnable.
On a entendu,
de la part du gouvernement, la raison pour ce recul, c'est parce qu'on a des
grandes inquiétudes en ce qui concerne la pénurie de main-d'oeuvre. Par contre,
je ne sais pas si de prendre un recul en ce qui concerne la formation, la
prévention, l'éducation va entamer des problèmes en termes de la pénurie de
main-d'oeuvre ou est-ce que ça va nous aider à éviter des
gens qui vont tomber malades parce qu'ils n'ont pas eu la formation nécessaire,
parce qu'ils n'ont pas eu l'accompagnement nécessaire. Est-ce que ça va nous empêcher de faire du
recrutement puis la rétention du personnel dans les réseaux de santé et
services sociaux et éducation?
Alors, il faut vraiment prendre ça en
considération dans la balance d'un régime à deux vitesses. Je pense qu'on ne
peut pas ne pas mentionner qu'il y a un aspect financier quand on parle d'avoir
un régime à deux vitesses puis qu'on va avoir le réseau public... dans le fond,
le réseau public, qui devrait être le leader dans le domaine... parce qu'on
peut imaginer que les gens qui travaillent dans un régime privé de santé et
services sociaux, éducation vont avoir plus de protection que les gens qui travaillent pour l'État. Alors, ce serait
bien que l'État prend un certain leadership en termes de protection,
mais on comprend que, chaque fois qu'on libère quelqu'un pour aller suivre la
formation, pour faire de l'accompagnement, pour travailler sur la prévention en
santé, il y a un coût derrière ça.
Et ce qu'on peut constater, c'est...
Malheureusement, le gouvernement a quand même gaspillé beaucoup de l'argent des Québécois sur des chèques
électoralistes, sur des éléments comme Northvolt. On est rendu à 1,5,
probablement, milliard pour SAAQclic. On avait de l'argent pour les L.A. Kings,
mais on ne retrouve pas de l'argent pour la protection de santé et
sécurité de nos travailleurs et travailleuses dans le réseau public, chose que
je pense que nous avons une responsabilité de corriger. Il y a plusieurs gens
qui ont parlé contre ça, évidemment. On a Unifor, l'Ordre des CRHA, la CSQ, il y a plusieurs groupes qui demandent
l'abrogation des articles qui créent un, vraiment, littéral régime à deux
vitesses.
Ajoutons à ça
aussi le report d'une année de la mise en place du régime de prévention
complète. Ça fait que, là, on a
entendu aussi les CSN, CSQ. Ils ont dit que ça aussi, c'est un recul important,
étant donné que les mécanismes sont souhaités par toutes les parties prenantes,
les groupes syndicaux. C'était aussi soulevé par le Pr Viviers, qui demande que
le régime permanent entre en vigueur
à la date prévue, soit le 6 octobre 2025, parce que, si on a une
prolongation du régime intérimaire, bien, c'est sûr, on va
potentiellement faire face à des défis dans tous les réseaux confondus.
Concernant l'arbitrage de griefs, si l'objectif
est partagé, certains points soulèvent des inquiétudes. Les délais stricts
imposés pour remettre en question des pratiques courantes et flexibles
utilisées par plusieurs parties, comme discuter des griefs en comité de
relations de travail ou rapporter la décision en négociation à la convention
collective qui peut convenir aux parties, alors, ce qui est souhaité, c'est,
encore une fois, je l'ai mentionné, une certaine souplesse, chose que j'espère
que le gouvernement prendra en considération parce que c'est une avancée
importante.
Et on a aussi entendu qu'on a une pénurie
d'arbitres. Alors, ça aussi, ça cause des problèmes. Je salue les initiatives
du gouvernement pour faire du recrutement du personnel. Je sais qu'ils ont
recruté cinq nouveaux arbitres. Ça peut poser autres problèmes aussi dans les
régions qui sont plus éloignées des métropoles. Alors, c'est une bonne
nouvelle, mais j'ai trouvé très intéressant...
Quand le groupe des Manufacturiers et exporteurs
du Québec ont passé en commission parlementaire, ils offraient des solutions
pour essayer de mitiger ces délais, parce que ce n'est pas nécessairement la
première rencontre qui est importante, mais c'est la dernière rencontre qui
était soulevée comme celui qui est le plus important. Ça fait qu'ils ont
proposé des éléments que, peut-être, nous pouvons faire des choses à distance,
en ligne, pour essayer de réduire les délais et de s'assurer que le plus de
griefs possible sont pris en considération et que nous pouvons poursuivre aussi
avec la médiation.
Ils ont aussi soulevé... L'autre préoccupation
qui a été soulevée en commission parlementaire lors des consultations
particulières, c'est l'obligation de divulgation de la preuve 30 jours
avant l'audience, qui est critiquée par des
groupes qui recommandent plutôt un délai de 45 jours, encore une fois, une
souplesse pour s'assurer qu'on peut mettre
à l'oeuvre un nouveau régime puis un changement de modèle et de paradigme, mais
d'une façon qui est plus équilibrée puis en respectant les
considérations des gens qui sont sur le terrain, qui seront impactés par ceci.
D'autres
groupes ont soulevé des préoccupations importantes, les employeurs, entre
autres, d'avoir accès aux éléments pertinents des dossiers médicaux des
travailleurs. Seules les personnes autorisées qui vont avoir accès au TAT
sont... On se demande c'est quoi, la seule
personne autorisée. Est-ce qu'on peut avoir une définition de ceci? Je pense
que personne ne peut être contre la modification, qui a eu lieu pas très
longtemps, dans un autre projet de loi, qui a été adopté, de protection des
renseignements des personnes qui sont victimes de violence conjugale. Alors,
c'est important de garder les informations confidentielles, surtout, incluant
la santé, qui était vraiment un bar ouvert avant. Alors, je le salue encore une fois, c'est une avancée importante.
Mais je pense qu'on doit prendre en considération qu'il y a les deux parties
qui font partie de cette discussion, alors il faut trouver un juste milieu pour
s'assurer que les dossiers peuvent poursuivre d'une façon équilibrée
quant à cet élément très important.
J'ai trouvé
très intéressant un élément qui... dans le fond, qui est manquant dans ce
projet de loi, puis c'est... Il y a plusieurs
groupes qui l'ont soulevé, mais, entre autres, l'Intersyndicale des femmes et
la CSN, qui demandent l'inclusion de
10 jours d'absence rémunérés pour les personnes victimes de violence
conjugale, chose qui ne se retrouve pas dans la loi. Actuellement, c'est deux jours. On sait que ce
n'est pas assez. C'est des personnes, quand ils sont victimes de ce type de
violence... souvent, se retrouvent dans des
situations désastreuses, dans le confus, très difficile d'avoir un
accompagnement. Alors, je trouve très
juste cette recommandation. Je ne pense pas qu'on est en train de parler d'un
coût exponentiel, pour le gouvernement, à aborder si nous pouvons mettre
ça à l'oeuvre. Alors, j'espère que le gouvernement sera à l'écoute de cette
modification, surtout, encore une fois, pour aider les femmes qui sont victimes
de violence.
• (12 h 30) •
Je terminerai, M. le Président, en disant que
voter pour un principe d'un projet de loi, c'est sûr, ce n'est pas un chèque en blanc. C'est la première étape d'un
processus législatif qui doit permettre d'améliorer le texte, notamment grâce
aux contributions des experts, des groupes entendus en commission. Puis c'est
avec cet esprit constructif mais aussi avec
une grande fermeté, je dirais, aussi, pour les éléments dont nous trouvons
préoccupants, que j'aborde ce projet de loi. Il y a quand même des
reculs majeurs qui ont été identifiés, particulièrement ceux qui touchent la
santé et sécurité des travailleuses,
entre autres, dans les secteurs de santé, services sociaux et éducation, puis qu'il
y a atteinte potentiellement, il faut... il faut mieux creuser cette
question, aux droits fondamentaux, dans le processus de révision
administrative, alors fragilisant les droits d'un secteur des employés. Je
pense qu'on fait fausse route puis je pense qu'on a une responsabilité
d'étudier la question, de vider la question pour s'assurer qu'on est du bon
côté de la loi et de l'histoire.
Alors, je peux vous confirmer, M. le Président,
que nous serons extrêmement vigilants lors de l'étude détaillée. On a hâte pour
ce processus. J'espère que le gouvernement prendra en considération les
préoccupations exprimées par l'opposition officielle, ainsi que les groupes
concernés, d'apporter les modifications qui sont nécessaires pour que le projet
de loi respecte véritablement les principes de justice sociale, d'équité, et
qui devraient garder l'évolution de tout notre travail lors des débats pour ce
projet de loi. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis. Et je reconnais M. le député de Hochelaga-Maisonneuve.
M. Alexandre Leduc
M. Leduc : Merci,
M. le Président. Salutations à tous les collègues qui ont participé à la
commission parlementaire. On vient
d'entendre un excellent résumé de l'ensemble du projet de loi, de ma collègue
de l'opposition officielle. Je ne referai
pas, donc, la liste exhaustive de tout ce qu'il contient. Je vais utiliser un
peu le système des feux verts, feux jaunes, feux rouges pour dire à peu
près où on loge sur quelques grands enjeux importants.
Mais, juste
avant de faire ça, M. le Président, je pense qu'il faut dénoncer le fait
qu'encore une fois le gouvernement a fait des audiences expéditives, a
mis de côté des groupes importants qui n'ont pas pu venir s'exprimer en
commission parlementaire. Je pense, entre
autres... et ce n'est pas exhaustif, là, mais notamment à l'UTTAM, l'union des
travailleurs accidentés de Montréal. Ça veut dire qu'il n'y a personne
du milieu communautaire, des non-syndiqués qui est venu représenter les travailleurs qui sont blessés au travail ou qui sont
victimes de maladies. Ça, c'est complètement regrettable. Des grandes fédérations, comme la FIQ, par
exemple, n'ont pas été invitées. À la toute dernière minute, on a réussi à avoir
l'APTS. Donc, encore une fois, extrêmement regrettable qu'on fasse des
auditions de cette manière-là, sans entendre l'ensemble
des acteurs. En plus, là, on touche au Code
du travail, aux normes du travail, à
la santé et sécurité au travail, puis on n'a pas invité toutes les
grandes centrales et les grandes fédérations syndicales, un non-sens.
Donc,
allons-y sur les feux verts, feux jaunes, feux rouges. Feu vert, les
modifications à l'indemnité de remplacement de revenus, l'IRR, intéressant. C'était une revendication que je
poussais, avec, notamment, l'UTTAM, depuis un certain temps. Elle est, en bonne partie, répondue par le
gouvernement, c'est bien. Autre feu vert, la permission d'avoir des officiers syndicaux
qui n'ont pas nécessairement la citoyenneté canadienne. C'était aussi quelque
chose que j'avais vécu dans mon passé de syndicaliste, où on avait
parfois, dans certaines unités, des gens qui venaient d'ailleurs mais qui
étaient des travailleurs du Québec, une
résidence permanente. Ils ne pouvaient pas s'impliquer dans leurs syndicats.
Alors, maintenant, ça, ça va changer.
C'est une bonne chose. On n'en a pas beaucoup parlé dans les audiences, mais
c'est un élément intéressant du projet de loi.
L'autre aspect, c'est le camionnage, un gros
problème qui fait les manchettes depuis quelque temps, où les gens... On
appelle ça le camion inc., là. Les gens s'accréditent... ou s'incorporent,
plutôt. Ça leur permet de contourner quelques règles, notamment fiscales. Le
ministre s'y attaque. Il y a eu un défi de réécriture à faire, par contre, parce
que beaucoup de groupes sont venus et n'ont pas compris ce qu'il avait écrit
dans son... dans son texte de loi, même si on
avait tous compris l'intention. Mais le ministre, je pense, a entendu et il
nous proposera certainement un amendement pour que ce soit plus clair,
ce qu'il veut dire, plus conforme avec son intention.
Feu jaune, maintenant, M. le Président,
procédure de grief. Il veut aller plus vite. Il veut que ce soit plus efficace.
J'ai été longtemps un praticien, comme je le disais, de droit du travail. C'est
vrai que, les griefs, les délais sont extrêmement longs. C'est compliqué. Par
contre, il y a eu plusieurs indications qu'il ne fallait pas tourner les coins
ronds non plus. Le fait de faire sauter les griefs après un certain délai, ça
peut être un problème. Donc, il y a quand même plusieurs amendements qui ont
été soumis par différents groupes, autant patronaux que syndicaux, d'ailleurs,
et j'espère que le ministre les entendra. Donc, je suis avec lui sur l'idée de
réformer peut-être un peu le système, mais je
pense qu'il y a des dangers qui vont peut-être l'empirer s'il garde telle
quelle sa recommandation. Mais on ira travailler dans le fin détail à
l'étude détaillée, justement.
L'autre feu
jaune, M. le Président, c'est les états financiers audités, qui est le bon
terme, là, dans le projet de loi. C'est dit «vérifiés», mais ça fait un
certain temps qu'on ne dit plus ça dans le milieu. On dit «audités». Je dis feu
jaune parce que, bien sûr, tout le monde est pour la transparence, pour que les
travailleurs, travailleuses aient accès à l'état financier de leur syndicat.
C'était déjà dans le Code du travail. Le ministre va un pas plus loin puis
oblige à ce que ce soit audité.
Audité, qu'est-ce que ça veut dire? C'est une
vérification vraiment très minutieuse, détaillée et exhaustive des états
financiers d'un syndicat. Et ça coûte très cher. Il y a, en ce moment, une
pénurie de comptables au Québec. C'est difficile.
Les groupes communautaires ont de la misère à trouver des comptables, parce
qu'ils sont obligés, eux, en fonction d'argent qu'ils reçoivent de
l'État, de faire des états financiers aussi vérifiés, audités étant le bon
terme, et c'est difficile à trouver. Ça coûte très, très cher.
Et il faut savoir que, dans le milieu syndical,
bon, il y a des grosses accréditations, des fois, des 200, des 1 000 membres, ce n'est pas rare, des
grosses usines ou des gros secteurs. Dans ce cas-ci, mettons, par exemple, pour
des CIUSSS ou des CISSS, c'est des milliers de travailleurs. Bien,
dépenser un 20 000 $, 30 000 $ pour des états audités sur
un budget d'un syndicat qui peut, des fois, aller à 1 million,
2 millions de budget, il n'y a pas de problème. Mais, quand
on est une petite accréditation syndicale, puis j'en ai connu, j'en ai fait,
moi, de la syndicalisation de petites unités à 20, 30 personnes, ils
n'auront jamais les budgets annuels pour aller claquer du... dans ce cas-ci,
peut-être plus du 10 000 $, 15 000 $ pour des états
audités, alors qu'ils n'ont presque pas de dépenses, en plus. Ça va causer un
réel problème et ça pourrait même mettre en péril, surtout les plus petites
accréditations. Et ça arrive aussi. C'est plus rare, mais des cinq, 10 membres,
ça arrive. Mais, s'il faut qu'ils paient des milliers de dollars en
vérification, en audit d'états financiers, ça n'a aucun sens.
Là-dessus, il y a eu des propositions
constructives. Différentes centrales ont proposé de faire des strates, dans le
fond, là, trois catégories. Si on est en haut de 250 000 $, en effet,
là, on peut faire un... 250 000 $ de budget syndical, bien sûr, on
peut faire, en effet, une demande que ce soit audité. En bas de ça, peut-être
que ce n'est pas nécessaire. Une mission d'examen serait certainement
suffisante. Puis, encore une fois, en bas de... je pense que c'était 100 000 $,
on peut garder le système actuel.
Le ministre avait l'air ouvert à faire des
amendements ou, du moins, à regarder une alternative. Je le sais sensible,
parce qu'on parle beaucoup, souvent, des grands syndicats qui ont des centaines
de membres, qui sont plus organisés, mais l'accès... Et l'outil syndical est
aussi fondamental pour les petites et moyennes entreprises. Il y en a peut-être
un peu moins, des petits syndicats, mais ils existent et ils ont droit de
pouvoir exister puis d'avoir leur... comment
je dirais ça, là, tous les outils pour être efficaces dans leur milieu de
travail. Bien, si on les assomme avec une obligation de claquer
10 000 $ par année pour faire des états audités, ça va être un recul
important qui... qu'on ne peut pas laisser passer.
Donc,
d'accord avec le ministre, c'est pour ça que je dis «feu jaune», sur
l'intention, bien oui, de la transparence. Tout le monde est d'accord avec ça.
Mais faisons très attention de ne pas nuire aux petits syndicats et aux moyens
syndicats. On se soucie, ici, des petites et
moyennes entreprises, mais j'aimerais ça qu'on se soucie aussi des petits et
moyens syndicats. Je sais que le ministre y est sensible. Puis on en
parlera davantage à l'étude détaillée.
Feu rouge, maintenant, malheureusement, et, vu
qu'il y a deux gros feux rouges, c'est ce qui va m'empêcher d'appuyer le
principe du projet de loi, c'est les régimes de prévention. C'est une grande
déception, M. le Président. Pourquoi? Parce
qu'on a passé 190 heures, le ministre, et moi, et, bien sûr, d'autres
collègues, sur le projet de loi n° 59, dans la
précédente législature, à débattre de toutes sortes de choses mais entre autres
de ça, des mécanismes de prévention. Le
ministre avait fait toutes sortes de choses en réparation. On n'était pas d'accord.
Mais, sur la prévention, il voulait équilibrer
son projet de loi, à l'époque, en disant : Oui, mais on va faire des
avancées en prévention.
Sa première
mouture, là, je remonte à 2020, 2021, sa première mouture avait été qualifiée
de sexiste par des groupes dans la société civile parce que les niveaux
de risque qu'il avait attribués au milieu de la santé et de l'éducation étaient
vraiment trop bas par rapport à la réalité. Évidemment, c'étaient toujours les
bonnes vieilles jobs d'hommes qui avaient des
hauts niveaux de risque, les mines, les shops, etc. Mais les niveaux de risque
avec des métiers à prédominance féminine, comme la santé et l'éducation,
avaient des niveaux de risque soi-disant plus bas.
Bien, ça, ça
avait été jugé comme, bien, scandaleux par des groupes à l'époque, tellement
qu'il avait retiré son système puis qu'on avait dû négocier un régime
intérimaire, parce qu'on avait pelleté ça dans le C.A. de la CNESST pour qu'ils
négocient, patrons, syndicats, un système alternatif et que tout le monde y
prenne le temps de trouver le bon milieu. Moi,
à l'époque, j'étais plus ou moins content. Je me disais : La loi est
ouverte, on va le trancher maintenant, on y va. Mais, en même temps, j'avais
dit : Peut-être qu'un régime intérimaire, ça pourrait être intéressant. Au
moins, on ne se retrouve pas avec rien. Ça avait été adopté.
Le débat a suivi son cours. Le C.A. de la CNESST
a fait ses discussions, ont réussi à trouver un consensus patronal-syndical.
Mais, pendant que c'était en train d'arriver, woups! il y a eu des inquiétudes
au niveau du gouvernement, qui a dit : Peut-être qu'il devrait y avoir des
représentants de l'État, l'État employeur, santé, éducation, parce que c'est des représentants du secteur privé
qui sont au C.A. de la CNESST. Alors, dans les comités de travail avaient
été dépêchés des représentants du Conseil du trésor pour participer à ces
discussions-là sur les régimes, les niveaux de risque, etc., régimes de
prévention.
• (12 h 40) •
Donc, l'État employeur a participé à cette
discussion-là, a participé au consensus. Mais qu'est-ce qui est arrivé, M. le
Président? Bien, grosse surprise, quand le ministre est arrivé avec le
règlement du C.A. de la CNESST au Conseil des ministres, bien, ça a bloqué. Le
ministre de la Santé et le ministre de l'Éducation ont dit : Non, ça va
coûter trop cher. Le niveau de risque qui a été attribué à ces deux secteurs-là
va amener des heures de libération nécessaires à la prévention pour qu'on arrête d'avoir des gens qui tombent en burn-out puis
qui se blessent au travail. Bien, ça va coûter trop cher.
Alors, l'État employeur n'avait pas envie de
faire un devoir d'exemplarité. Et puis, bien, il a fini par peser de tout son
poids, puis le ministre a décidé de reculer puis de ne pas mettre les niveaux
de risque qui avaient été discutés par le
patronat et le syndicat, un consensus, M. le Président, là, de dire que c'était
tel niveau de risque, un niveau de risque relativement élevé pour santé,
éducation. Bien, ce n'est pas ça qui se retrouve dans le projet de loi. Ils ont
un petit régime à part, un régime à rabais,
en quelque sorte, qui décide de faire en sorte qu'eux autres, ils n'ont pas le
même niveau de risque que les autres
puis ils n'ont même pas le même niveau de risque qui a été attribué par les
patrons et les syndicats de manière consensuelle.
Alors, à mon avis, c'est un scandale. Ça a été
décrié par à peu près tous les milieux de travailleurs qui sont passés devant
nous en audience. C'est aussi une promesse brisée par rapport à ce qu'on avait
discuté il y a quelques années au projet de loi n° 59, de faire confiance
au C.A. de la CNESST, de faire confiance au milieu, de s'occuper des femmes qui travaillent pour l'État québécois,
d'être un employeur exemplaire, promesse brisée à ce niveau-là. C'est une très,
très grande déception.
Puis l'autre volet qui me
déçoit aussi, M. le Président, c'est... le reste du régime, là, qui est accepté
par tout le monde, bien, il n'entre pas en vigueur tout de suite, parce que,
là, on prolonge, dans le fond, le régime intérimaire une année de plus. On n'a pas trop compris pourquoi.
Là aussi, les patrons n'étaient pas... n'ont pas compris pourquoi, c'est quoi,
le délai, c'est quoi, le problème. On n'a pas eu d'explication, là,
particulièrement éclairante, à mon avis, sur ce volet-là. Peut-être qu'on en
aura plus rendu à l'étude détaillée.
Mais deux
immenses, bref, déceptions sur la prévention en santé et sécurité qui font en
sorte, M. le Président, que, malgré qu'il y a des éléments intéressants,
et j'ai dit des feux verts, des éléments à vérifier, à ne pas échapper pour les
feux jaunes... mais deux gros problèmes dans
ce projet de loi là qui vont... qui plombent le projet de loi n° 101,
malheureusement, qui nous forcent à voter contre le principe.
Bien sûr, on espère que ça puisse changer dans
le futur, mais là, malheureusement, l'expérience parle. On vient de voter le projet de loi n° 89 où, à part le
délai d'application de six mois, il n'y a absolument rien qui a changé dans le système,
malgré nos différentes interventions. Alors, mes espoirs sont limités, M. le
Président, qu'on puisse convaincre le ministre sur ces deux éléments-là, santé,
éducation, puis le report du régime... du régime complet en prévention. Mais,
bon, on va essayer quand même. On est ici pour travailler ensemble.
Combien d'heures d'étude détaillée nous ferons
cette fois-ci? Peut-être pas 190, hein, c'est un plus petit projet de loi. Un
certain nombre quand même, M. le Président, parce qu'il y a quand même des
enjeux importants. Mais on va y participer. On va défendre les travailleurs et
les travailleuses du Québec. C'est un peu la mission que nous nous sommes donnée, à Québec solidaire. On vient de le
faire sur le projet de loi n° 89. On va continuer de le faire sur le
projet de loi n° 101. Nous
aurons des suggestions. Nous aurons des amendements. Nous aurons aussi des
suggestions qui sont un peu au-delà du projet de loi, parce que c'est
rare qu'on ouvre le Code du travail.
Moi, j'avais soumis une lettre au ministre,
quand j'ai su qu'il travaillait sur un omnibus en travail, avec plein, plein,
plein d'éléments sur lesquels on aurait pu intervenir. Peu se sont retrouvés
dans le projet de loi. Je comprends que lui
nous dit qu'il a peut-être un autre projet de loi à venir à l'automne sur le
numérique. En tout cas, c'est une rumeur qui circule. C'est très bien,
mais là, le projet de loi qui est devant moi, je vais certainement m'en servir
pour parler de d'autres choses aussi.
Il y a eu de nombreuses suggestions, ma collègue
l'évoquait à l'instant, par exemple les 10 journées de congé payées pour
les femmes en situation de violence conjugale. On pourrait parler, mon Dieu, du
télétravail. On pourrait parler de plein
d'éléments, du droit à la déconnexion. Savez-vous quoi, M. le Président? On va
en parler à l'étude détaillée, lorsqu'on sera rendus là. Merci beaucoup.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve. Je reconnais comme prochaine intervenante
Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Désirée McGraw
Mme McGraw : Merci, M. le
Président. Toujours un plaisir de prendre la parole ici, au salon rouge. Et je
suis vraiment heureuse, en tant que députée de Notre-Dame-de-Grâce mais aussi
en tant que... avec ma collègue la députée de
Westmount—Saint-Louis, d'avoir remplacé notre collègue la députée de Bourassa-Sauvé, notre chère députée qui est notre
porte-parole de l'opposition officielle en matière d'emploi et de travail, qui
est actuellement en congé de maternité suite à la naissance de son bébé,
la précieuse petite Maryann, qui a été déjà soulignée par ma collègue. Donc,
c'est bien Maryann, et elle est aussi belle et sûrement aussi intelligente que
sa mère.
Alors, c'est vraiment une... par solidarité,
effectivement, avec nos collègues et d'autres femmes du caucus qu'on ait cet
honneur-là de représenter notre formation au sein de cette commission pour les
consultations particulières portant sur la loi n° 101,
loi qui vise... visant à l'amélioration de certaines lois du travail, mais
c'est vraiment un projet de loi qui est vraiment omnibus, qui touche beaucoup
de lois, non moins, effectivement, de... qui cherche à modifier neuf lois et
deux règlements. Il s'agit, effectivement, d'un projet de loi qui touche à des
enjeux aussi importants que sensibles, M. le
Président, pour l'ensemble des travailleuses, des travailleurs, des employeurs
ainsi que pour l'économie du Québec dans son ensemble à un moment
critique pour notre économie ici, au Québec.
Alors, ça a été un plaisir de prendre part aux
consultations particulières sur le projet de loi. Nous avons, le 29 mai, le 30 mai et le 3 juin...
On a eu... on a... Il y a eu des groupes, 18 groupes qui se sont
présentés, 34 mémoires. Donc, presque la moitié des gens qui ont
soumis des mémoires ont été en présentiel ou en virtuel. Et je tiens à
remercier l'ensemble des groupes, organismes
et experts qui se sont présentés, qui... ou en présentiel ou en virtuel, qui
ont partagé leurs commentaires, leurs recommandations. C'était très
intéressant de les entendre, d'échanger avec tous ces groupes. Ça a été des
représentants patronaux, syndicaux, mais aussi le monde communautaire et
universitaire. Et je veux aussi, évidemment, saluer le ministre du Travail et
tous les députés de la banque ministérielle qui ont participé, ainsi que les
autres députés en opposition.
Alors, comme toujours, nous sommes une formation
sérieuse. On prend notre rôle d'opposition officielle très au sérieux. On va bien faire les choses. On va
étudier. On a bien hâte d'étudier de façon détaillée ce projet de loi et on va
prendre le temps d'être constructifs et studieux aussi. Et nous, les
libéraux, on vise toujours une approche équilibrée, équilibrée. Et je pense que
ma collègue, elle a très bien souligné les enjeux, les avantages, les
désavantages, le positif mais aussi le négatif. Donc, elle a pris le temps de
dresser ce portrait-là.
Moi, je ne prendrai pas tout le temps pour aller
en détail, comme ma collègue. Je vais m'attarder à quelques enjeux en
particulier. Et cet aspect-là, je le souligne, c'est peut-être un peu plus dans
le négatif, dans le sens qu'il y a... il y a eu un consensus des groupes qui se
sont présentés, et ils ont été... Ceux qui ont parlé... Ce n'est pas tout le
monde qui a parlé de cet enjeu-là, mais tous les groupes
qui en ont parlé, ils avaient des fortes préoccupations, M. le Président, donc, je pense que ça vaut la peine de le
souligner, et c'est vraiment le régime de prévention en santé et sécurité du
travail.
Il y a eu des mots
qui ont été très forts face à cet aspect-là du projet de loi, et on espère que
le gouvernement va vraiment revoir cet aspect-là d'ici la reprise des travaux,
à l'étude détaillée, parce que je pense que ça va au-delà, au-delà d'un projet
de loi, ça va au-delà de nos valeurs libérales. Ce sont des valeurs
québécoises, et ça, ça concerne l'égalité
hommes-femmes, M. le Président. Et ça, ça nous rejoint, tout le monde, tous les partis ici, le gouvernement, les autres formations. On est tous et toutes
pour l'égalité hommes-femmes. C'est une valeur fondamentale québécoise. Et les
groupes qui nous disent qu'ils ont des fortes préoccupations...
Bien que
l'intention... Et je ne doute pas des bonnes intentions du ministre du tout.
Bien que les intentions sont peut-être
bonnes, on a bien compris que l'impact sur les travailleurs, et surtout les
travailleuses, les femmes... ça aurait un impact très important et,
effectivement, néfaste. Je sais que ce n'est pas l'intention du gouvernement,
mais on nous dit que ce serait l'impact. Et, même, il pourrait y avoir
des problèmes au niveau constitutionnel. Est-ce que ça va vraiment répondre à
la charte des droits et libertés du Québec ainsi que la charte canadienne? Mais
on parle, là, du Québec.
Ça fait que c'est
quand même des préoccupations qu'il vaut la peine de souligner, parce que,
juste en termes d'historique, en 2021, le gouvernement du Québec a fait quelque
chose d'excellent. Il s'est engagé à mettre en place un régime universel de
prévention en santé et sécurité du travail qui est fondé sur des mécanismes
permanents et qui ont été adoptés à l'unanimité par les partenaires du monde du
travail. Ce consensus a marqué une avancée importante après plus de 40 ans
de revendications syndicales et de constats sur la dangerosité de plusieurs milieux
professionnels, notamment dans les secteurs publics. Alors, bravo! Le
gouvernement s'est engagé en 2021, et, par contre, le projet de loi
n° 101, ça représente un recul sur cet engagement historique. On revient
là-dessus.
• (12 h 50) •
Alors, avec ce projet
de loi, on prévoit non seulement le report d'un an de l'entrée en vigueur des
mesures prévues, mais on exclut en plus les réseaux de santé, de services
sociaux et de l'éducation de régimes de prévention tels qu'adoptés. À leur place, le gouvernement propose un régime
particulier moins contraignant dont l'entrée en vigueur serait laissée à la discrétion. Alors, c'est pour
ça que c'est très préoccupant, M. le Président, pour beaucoup de groupes, pour
des milliers et des milliers de Québécois et Québécoises, surtout.
Et
je m'attarde pour dire que ces personnes-là, et ce sont... 80 % de ces
personnes sont des femmes qui travaillent en santé, services sociaux et
éducation, ce sont les personnes de première ligne. Ce sont nos soldats. Ma collègue,
c'est la fille d'un policier. Moi, je suis
la fille d'un ancien U.S. Marine Corps. Et ce sont nos soldats. J'ai beaucoup
de familles dans le militaire, et ces femmes-là, c'est la première
ligne, ce sont nos soldats. Il faut les respecter. Il faut les valoriser. Et ce régime à deux vitesses, c'est un manque de
respect et de valorisation pour ces soldats, ces personnes de première ligne
qu'on respecte puis qu'on veut valoriser.
Il y a un lien avec
la pénurie, M. le Président. C'est que, si ces gens-là ne se sentent pas
valorisés, respectés, ils vont soit quitter la profession... On a entendu... Il
y a des gens qui préfèrent demander la retraite que de demander de l'aide. Il y
a des gens qui vont complètement éviter ces services publics, de travailler dans
ces domaines-là, ou qui vont quitter. Alors, c'est un lien avec la pénurie. Et
je sais que c'est un enjeu important au Québec. Donc, pour éviter ou pour minimiser, contrer cette pénurie, il faut
vraiment valoriser ces personnes et ces professions-là. Donc, je sais que
ça n'a pas été l'intention, mais ce qu'on souligne, c'est vraiment l'impact.
Mais, au-delà des...
Donc, c'est ça, cette
décision soulève de vives préoccupations, notamment parce que les secteurs
visés sont les plus exposés aux accidents, aux
lésions professionnelles et aux risques psychosociaux. En 2023, le secteur de
la santé et de l'assistance sociale représentait plus du deux tiers des
lésions indemnisées au Québec, bien qu'il ne regroupe qu'une part bien moindre
de la population active. Ça fait qu'ils sont surreprésentés. Dans les milieux
scolaires, les niveaux de détresse
psychologique atteignent des sommets, M. le Président, comme en témoigne une
étude récente qui révèle que plus que la moitié du personnel consulté
présentait un niveau de détresse élevé.
Mais,
au-delà des statistiques, c'est l'équité même du régime de prévention qui est
remise en question. Le projet de loi crée une distinction entre les
travailleurs et les travailleuses du secteur public, en majorité des femmes, et
ceux du secteur privé en permettant au
gouvernement de s'exempter des obligations qu'il impose aux autres employeurs.
Donc, exemplarité de l'État, M. le Président, c'est problématique.
L'État devrait être exemplaire, mais, au contraire, l'État se soustrait aux
mêmes engagements qu'ils imposent sur le secteur privé.
Le nouveau régime
retire également plusieurs fonctions clés aux comités paritaires de SST, limite
les pouvoirs des représentants des
travailleurs et concentre davantage de décisions entre les mains des
employeurs. En somme, plutôt que de renforcer la prévention, bien,
qui... En fait, c'est beaucoup plus prometteur et payant de... rentable, je
devrais dire, d'investir dans la prévention.
On nous a... Je pense que vous avez dit : C'est 1 $
à 10 $... Pour chaque dollar investi en prévention, on va sauvegarder 10 $ en mode
réaction. Donc, ce n'est pas juste une question de justice, de... mais c'est
une question aussi de finances, de saine gestion des finances publiques.
Alors, plutôt que de
renforcer la prévention, M. le Président, dans les secteurs les plus à risque,
le gouvernement choisit de l'alléger, au
détriment des milliers de travailleuses et des travailleurs essentiels. Ce
recul soulève des questions fondamentales sur la reconnaissance du
travail dans les secteurs publics et sur l'universalité des protections en
santé et sécurité au Québec.
On sait qu'il y a des
groupes, surtout patronaux, qui se sont prononcés en faveur de beaucoup des
enjeux puis d'aspects du projet de loi, et
c'est excellent. Il y a des bonnes choses dans ce projet de loi, puis il faut
toujours avoir cette approche équilibrée. Mais on demande au
gouvernement de bien réfléchir sur cet aspect-là pendant l'été, avant l'étude
détaillée, parce que ça va vraiment plus en profondeur. Ce n'est pas une
question juste d'un... d'un article, mais c'est vraiment une question des
valeurs québécoises, l'égalité hommes-femmes. Et c'est ce qu'on nous rapporte,
par respect, pour valoriser, pour protéger, pour respecter ces travailleurs et
ces travailleuses.
Et,
à date, je n'ai pas vu de groupes, côté patronal, qui se sont prononcés en
faveur de cette décision du gouvernement. Donc, ce n'est pas une question de
prendre... de se ranger avec les syndicats. Il n'y a aucun groupe patronal qui s'est prononcé en faveur de ce
changement du projet de loi. C'est une question de justice. C'est une question
d'équité. Ce n'est pas une question de prendre position pour les syndicats et
contre le patronat, pas du tout. Il y a d'autres enjeux qui sont positifs,
d'autres éléments qui sont positifs, mais cet aspect-là est vraiment
problématique.
Je vais citer le
Pr Viviers, à l'Université Laval, qui est vraiment... Il est spécialisé en
santé mentale au travail et aux risques psychosociaux dans le secteur de
l'éducation. C'est vraiment... Même, le titre de son mémoire, c'était L'école
en deuxième vitesse : quand on freine la prévention, on accélère
l'épuisement. Et lui, il dit, le diagnostic, c'est vraiment... «Depuis
2011, des recherches démontrent une détérioration grave de la santé
psychologique du personnel scolaire. On parle de détresse psychologique élevée,
de 20 % en 2011 jusqu'à 60 %, selon l'INSPQ. Le secteur de
l'éducation souffre d'une charge de travail excessive, de manque de soutien et
de déséquilibre entre les responsabilités et les moyens pour les assumer.»
Alors, un projet de loi... Et ça, c'est juste l'éducation. On pourrait parler
longuement, secteur santé et services sociaux.
Le projet de loi, ce
qu'on nous dit aussi, c'est... Le message que le gouvernement envoie à ces
travailleurs et à ces travailleuses qui nous sont précieux... Ce sont les...
Comme je dis, ce sont nos soldats. Il faut respecter les soldats. Si on pense
aux soldats des guerres, Deuxième Guerre mondiale, Première Guerre mondiale...
Question de respect, de valoriser tout leur travail. Et, suite à la pandémie,
et maintenant tout ce qui se passe avec les services publics, au contraire, il
faut respecter, protéger et valoriser ces personnes, vraiment, sur la première
ligne.
Il y a le Conseil
d'intervention pour l'accès des femmes au travail qui... Encore une fois, il
dénonce l'absence, premièrement, d'une analyse qui est basée sur les sexes...
ou, effectivement, c'est vraiment les genres, on parle plus de genres, ces
jours-ci, et non de sexes, donc, il y a un... pas une ADS+, mais un ADG+, et
que cette loi, ce projet de loi aurait pu bénéficier de cette analyse. Et ce
n'est peut-être pas trop tard, M. le Président, de faire cette analyse-là pour s'assurer que les impacts ne sont pas
néfastes sur un genre en particulier, et, dans ce cas-là, ce seraient les
femmes. Donc, il s'oppose, évidemment, à certains aspects,
l'article 54 en particulier. Il juge les mesures discriminatoires et
contraires au principe de prévention
universelle, et recommande le retrait, et propose d'autres solutions. Il
souligne, par contre, des bonnes
mesures en matière de maternité sans danger. Donc, il y a quand même... Ils
appuient plusieurs mesures qui sont très positives. Ils recommandent
d'aller encore plus loin.
Et il y a beaucoup de
groupes qui ont souligné, M. le Président, d'offrir 10 jours rémunérés
pour les victimes de violence conjugale ou à
caractère sexuel, comme dans d'autres juridictions canadiennes. Il y a beaucoup
de groupes qui ont parlé de ces 10 jours qui sont essentiels mais
qui sont... qui doivent être rémunérés aussi.
On a entendu
Mme Geneviève Baril-Gingras aussi, avec un avocat qui était là avec elle,
qui a vraiment parlé que les obligations
constitutionnelles en matière de droit à l'égalité sont peut-être atteintes par
ce projet de loi. Ils se sont... Si on ne retrait pas... on ne retire pas,
pardon, ce régime permanent, il y a peut-être des problèmes, des vrais risques,
et que, vraiment, les obligations constitutionnelles
en matière de droit vont peut-être être... Ça se peut que ce soit
problématique, parce que ce n'est pas, encore une fois, une question
d'intention, c'est une question d'impact.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : ...Mme la députée. Je comprends... M. le leader
adjoint du gouvernement.
Une voix :
...
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Je comprends qu'il y a une proposition de... pour
que vous puissiez terminer votre discours. Consentement? Consentement.
Donc, vous pouvez poursuivre, Mme la députée.
• (13 heures) •
Mme McGraw :
Ah! bien, merci. Écoutez, en conclusion, vraiment, j'essaie vraiment de
miser sur la bonne foi et les bonnes intentions du gouvernement, parce que, là,
on est vraiment... c'est une question très, très, très sérieuse. Ce n'est pas une question partisane. Ce n'est pas
une question syndicat-patronat. C'est vraiment une question des valeurs
québécoises. On est tous et toutes d'accord puis on est fiers, au Québec, on
est vraiment les meilleurs au Canada, en Amérique
du Nord, puis parmi les meilleurs dans le monde en ce qui concerne le droit et
l'égalité entre les hommes et les femmes, et ce projet de loi devrait
respecter ces valeurs québécoises pour cette égalité. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce. Est-ce qu'il y a d'autres intervenants?
Non, il n'y a pas d'autre intervenant.
Mise
aux voix
Alors, le principe du
projet de loi n° 101, Loi visant l'amélioration de certaines lois du
travail, est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Adopté. M. le leader adjoint du gouvernement.
Renvoi
à la Commission de l'économie et du travail
M. Bonnardel : M. le Président,
conformément à l'article 243 de notre règlement, je fais motion afin que
le projet de loi n° 101, Loi visant l'amélioration de certaines lois du
travail, soit déféré à la Commission de l'économie et du
travail pour son étude détaillée et que le ministre du Travail soit membre de
ladite commission pour la durée du mandat.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Cette
motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Adopté. M. le leader adjoint du gouvernement.
Ajournement
M. Bonnardel : M. le Président,
je vous demande donc d'ajourner nos travaux à demain, 9 h 40.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Cette
motion est-elle adoptée? Adopté.
En conséquence, nous ajournons nos travaux au
vendredi 6 juin 2025, à 9 h 40.
(Fin de la séance à 13
h 0
2)