Journal des débats de la Commission des institutions
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
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Le
mercredi 7 mai 2025
-
Vol. 47 N° 116
Étude des crédits budgétaires du ministère des Finances, volet Relations avec les Québécois d'expression anglaise
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16 h 30 (version non révisée)
(Dix-sept heures)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît!
Bonne fin d'après-midi. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance des la
Commission des institutions ouverte.
La commission est réunie afin de procéder
à l'étude du volet Relations avec les Québécois d'expression anglaise des
crédits budgétaires du portefeuille Finances pour l'exercice financier 2025-2026.
Une enveloppe de 1 h 30 min a été allouée pour l'étude de ces
crédits.
Avant de débuter, M. le secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Morin (Acadie) est remplacé par M. Kelley
(Jacques-Cartier); et Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques) est remplacée
par Mme Zaga Mendez (Verdun).
Le Président (M.
Bachand) :Comme vous avez, nous allons
procéder à une discussion d'ordre général par blocs d'environ 20 minutes,
incluant les questions et les réponses. La mise aux voix de ces crédits sera
effectuée à la fin du temps qui nous est alloué.
Pour débuter, nous allons commencer avec
le député de Jacques-Cartier pour un premier bloc de 18 minutes sept secondes.
M. le député, s'il vous plaît.
M. Kelley : Merci beaucoup, M.
le Président. Bonjour, M. le ministre. Si je comprends bien, ça, c'est le
dernier bloc pour vous après 10 h, environ. Alors, félicitations! Je sais
que c'est un exercice pas mal énorme pour vous. Je vais aussi ajouter le fait
qu'il y a tout le débat après le budget qui est environ 15 h. Alors, c'est...
Une voix : ...
M. Kelley : 10? O.K. O.K.
Alors, c'est beaucoup quand même. Après le dépôt du budget, je sais que c'est
beaucoup de travail pour vous, et pas juste pour vous, mais aussi également
pour vos équipes. Je veux aussi saluer votre sous-ministre adjoint, M. McMahon.
Je pense, c'est notre premier exercice des crédits avec vous. Alors, bienvenue
et félicitations pour votre nomination. Je sais que vous êtes bien connu par
beaucoup des acteurs au sein de la communauté d'expression anglaise, alors
votre nomination a été très bien appréciée par les membres de la communauté
anglophone.
Je suis très content aujourd'hui, M. le
Président, qu'on va prendre le temps pour, oui, jaser de certaines
préoccupations et certains enjeux qui préoccupent la communauté d'expression
anglaise, puis aussi d'avoir un peu une discussion de fond sur certaines
politiques, pas juste qu'est-ce qui ne marche pas bien, mais comment on
peut-être travailler, regarder certains... certaines solutions ensemble.
There is no doubt that
this is an important exercise for English-speaking community. We don't get an
opportunity every day to talk about what is concerning the community, but also
what policies out there could potentially be improved to help many
English-speaking Quebeckers out there who are struggling with different types
of challenges, whether it's within employability, whether it's with accessing
services, whether it is questions of protecting our institutions, there are
real concerns out there. And it's important to have this opportunity to speak
with the Minister and to talk about these challenges and hear what he thinks
about that. So, I just want...
17 h (version non révisée)
M. Kelley :
…speaking community be… you know, feel
reassured that, here, at the National Assembly, we take this very seriously, and the fact that we've allotted an
hour and a half to discuss this demonstrates, you know, how important this exercise
is, and that hopefully we get to the bottom of certain questions, because I
know a lot of people in the English-speaking community right now feel like they
don't necessarily belong here in Québec, they don't feel sometimes that the Government listens to what their best
interests are. And I think the biggest thing for the communities, more often
that not, they're just like all of the Quebeckers, they want our services to be delivered, they want to see that if
they're paying taxes services are working well, they want their schools to, you
know, be renovated, they want the teachers in the classrooms to be qualified,
they want to have access to a family doctor, they want to fight climate change,
they want to have their rights respected, they want to be treated fairly and
justly. More often that not, they just want to be left alone by the Government. So, I think it's important again
just to stress that part there and the fact, when you look at some of the data,
Mr. Speaker… Mr. President, young people… yes, Mr. Speaker, young people truly
often do not feel very welcome, English-speaking Quebeckers, the statistics show, they don't always feel welcomed in Québec,
and then they look to move and go elsewhere, and that's a bit disappointing and
it's something I think we can all work on collectively to try to change.
Alors, M. le
ministre, j'ai une question pour vous. Vous êtes responsable pour des relations
avec des Québécois d'expression anglaise depuis maintenant environ trois ans, dans
le cadre de vos fonctions, vous rencontrez assurément plusieurs groupes issus
des communautés d'expression anglaise, selon vous, est ce que la situation des
Québécois d'expression anglaise a amélioré depuis votre arrivée en poste?
M. Girard (Groulx) : Mais ça,
je ne pense pas que je suis le bon juge pour savoir si la situation s'est
améliorée, mais je peux certainement vous mentionner que les canaux de
communication sont ouverts, que j'ai eu plusieurs discussions avec de nombreux
organismes, et il y a eu des enjeux, des points de tension qui étaient là avant
que j'arrive en poste, qui seront probablement là après, mais les... Et ce qui
est important, c'est que les canaux de communication sont ouverts et que tout
le monde est de bonne foi. Puis, je dirais, parce que je sais que votre
question est générale, alors je veux vous donner un objectif général que je me
suis donné. Il y a beaucoup de méfiance de la communauté anglophone envers le
gouvernement du Québec et puis c'est certainement... moi, je suis au gouvernement
depuis sept ans, je sens cette méfiance. Et puis tout ce qu'on fait, nos
gestes, on essaie de passer d'un mode de méfiance à confiance et que les gens
aient confiance. Et, pour ça, la communication c'est très utile, là. Ça fait qu'on
se parle. Puis là je n'irai pas trop longtemps parce que je comprends que vous
surveillez le temps. Mais, entre autres, la communauté anglophone me dit
souvent qu'elle aimerait être consultée en amont des projets de loi plutôt que :
le projet de loi est déposé, ça ne fait pas notre affaire, on fait une
conférence de presse, on vient aux consultations particulières. Si le
gouvernement pouvait, notamment, avoir le réflexe de prendre le temps de
consulter la communauté anglophone lorsqu'il y a des projets plus sensibles,
mais on ferait un grand pas de chemin. On a essayé ça dans le projet de loi
Intégration. Est-ce que la consultation a tout résolu? Bien sûr que non.
Le Président (M. Bachand) :M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Merci beaucoup,
M. le ministre. C'est intéressant. Méfiance. La confiance. Je vais prendre l'exemple
des universités et je sais que c'est devant les tribunaux présentement, mais, quand
même, c'était une politique qui a été prise par le gouvernement. On rappelle
que vous-même a dit, je pense, devant la Chambre de commerce de Montréal ou le
Quorum, que le fait qu'il faut que McGill... c'est mieux comme McGill est l'université
numéro un au Canada, puis on veut revenir à ça. Mais après une décision que
votre gouvernement a prise, et on a vu dans le cahier des crédits que, quand
même, le secrétariat a été consulté sur la décision en avant, une bonne d'un
certain sens qu'au minimum le secrétariat a été consulté, mais comment on va
rétablir ce type de confiance? Parce que, M. le ministre, quand je vois qu'à
McGill ils ont mis à la porte presque 100 personnes qui ont travaillé à
McGill depuis des années, ça fait dur pour la communauté, ça fait...
M. Kelley : ...comme McGill,
même chose pour Concordia et même chose au départ, c'est qu'il y a certains
changements qui étaient faits autour de Bishop's, mais tout le monde regarde
ça. C'est pas mal, un impact frontal contre les institutions qui est
hyperimportant, pas juste pour la culture et l'expression anglaise, mais pour
tout le Québec. Qu'est-ce que vous avez à dire? Ça, c'est un exemple qu'on peut
dire, comment on change la méfiance pour la confiance dans une situation comme
ça. Est-ce qu'il y a une façon de rectifier le tir?
Le Président
(M. Bachand) : ...avec prudence, sachant très bien qu'au
niveau sujet il y a des recours. Alors, M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Girard (Groulx) : Oui.
Bien... Mais c'est ça, là, je voulais juste être sûr, là. Quelle situation
exactement, vous voulez que je commente, là? Parce qu'il s'est passé beaucoup
de choses sur le campus à McGill, cette année, là.
M. Kelley
:
Spécifiquement, c'est l'augmentation des frais pour les étudiants à McGill,
Concordia et Bishop's pour les étudiants qui viennent de l'étranger et les
étudiants qui viennent du reste du Canada.
M. Girard (Groulx) : Bon,
alors, il y avait... Évidemment, dans cette politique-là, là, il y avait
plusieurs choses. Il y avait d'abord un renversement de la mauvaise politique
du précédent gouvernement sur les frais des étudiants étrangers, là. Et ça, la ministre
Déry a été très claire. Et d'ailleurs le jugement était assez silencieux sur
ça. Alors... Mais ça, on va... Ce n'est pas ça que vous voulez parler? Vous
voulez parler des frais de scolarité des étudiants du Canada anglais qui
étudient au Québec. Mais là, malheureusement, c'est un dossier qui est
judiciarisé, d'une part, et puis là on a un jugement, et puis on est en train
d'étudier le jugement. Et puis, comme vous le savez, Bishop's a été exempté. Au
début, les frais de scolarité étaient plus élevés, ils ont baissé. Puis là on a
un jugement, puis on est en train d'étudier le jugement. Alors, la première
chose, c'est que je vais devoir réserver mes commentaires parce que c'est un
dossier qui est judiciarisé. Puis l'autre chose qui est... Je ne veux pas me...
Je ne répéterai pas ça 50 fois en une heure et demie, mais comme vous le
savez, dans le régime parlementaire britannique, les discussions au Conseil des
ministres sont confidentielles et sont révélées 25 ans plus tard. Alors,
je ne pourrai pas vous partager toutes les discussions qui ont eu lieu à
l'interne sur ce dossier.
• (17 h 10) •
M. Kelley
: Merci.
Je reste de poser une dernière question. Est-ce que vous êtes d'accord avec la
déclaration du juge dans cette décision-là, où il dit que cette décision a été
prise avec des données erronées ou inexistantes?
M. Girard (Groulx) : Ah!
Bien, je ne peux pas commenter pour la simple et bonne raison que je n'ai pas
lu le jugement. Mon père était juge au Tribunal du travail. Ma sœur est juge
aussi d'un tribunal administratif. Et moi j'ai choisi le milieu économique.
Peut-être ça vous intéresserait de savoir que ma mère est psychologue puis mon
frère est psychologue. Alors, je suis peut-être le mouton noir de la famille,
mais ce n'est pas particulièrement important. Mais tout ça pour vous dire que
je n'ai pas la formation légale pour lire un jugement, l'interpréter. Et donc
je n'ai rien à dire là-dessus. Et en plus je ne l'ai pas lu.
M. Kelley
: O.K.
Bien, peut-être... Peut être que, M. le ministre, c'est une bonne idée de
prendre ce jugement et de lire ça, parce que peut-être qu'après ça vous pouvez
aller au Conseil des ministres puis expliquer à vos collègues que : Aïe!
Peut-être que la décision que nous avons prise n'était pas la meilleure puis peut-être
qu'on doit renverser ça. Alors, c'est une suggestion, M. le ministre,
maintenant que vous êtes terminé des crédits, vous avez beaucoup de temps
disponible, j'imagine pour lire le jugement.
M. Girard (Groulx) : Le
jugement, c'est un élément important, là. Il va être lu, et évalué, et
considéré. Il n'y a aucun doute là-dessus. Tous les éléments du jugement
méritent d'être analysés. Je rappelle que Bishop's a été exclu et qu'au départ
on parlait de frais plus élevés, et que le 12 000 $ était un
compromis. Et comme vous le savez, la Fondation de l'université McGill a
compensé les étudiants pour la différence entre 9 000 $ et 12 000 $.
M. Kelley
: Je
sais. Puis peut-être un jour, on peut avoir une discussion sur le cas de McGill
parce qu'il y a beaucoup des enjeux... mais pour un autre jour, M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Mais
ça me fait toujours plaisir de parler de McGill. Comme vous le savez, je suis
«joint honours student» de McGill.
M. Kelley
: Et
alors, moi aussi, je suis diplômé de McGill.
M. Girard (Groulx) : Et
ma fille étudie présentement à McGill, aussi une «joint honours», je suis fier
d'elle. Malheureusement pas en économique. Je n'ai pas autant d'influence que
j'aimerais en avoir sur ma fille.
M. Kelley
: O.K.
Merci, M. le ministre. La méfiance et la confiance, un autre dossier qui est
super important, M. le ministre, c'est la question de l'emploi...
M. Kelley : ...pour les
anglophones. Je sais que vous avez rencontré le groupe... la table ronde
provinciale sur l'emploi, mais je veux poser des questions plus spécifiques
sur... qui a été fait à... "employment services". C'était pas mal une
coupe importante pour eux autres dans leur budget, puis je pense que...
s'aligne beaucoup dans les politiques de ce gouvernement, dans le sens que...
veut s'assurer que des gens qui sortent de nos universités sont capables de
trouver un emploi. C'est à Montréal. C'est sûr, c'est à Montréal, mais quand
même, il y a des programmes de jumelage pour les... les diplômés récents et
aussi, quand même, ils offrent des stages, etc. Alors, c'est très intéressant,
qu'est-ce qu'eux autres font, et ils ont trouvé... cette coupure était très
dure sur leur budget. Alors, si vous pouvez expliquer pourquoi le gouvernement
a décidé de couper le budget d'une organisation comme... qui existe depuis 30
ans et qui est très, très bien reconnu par la communauté, pour le travail
qu'ils font pour les jeunes que Québec...
M. Girard (Groulx) : Oui.
Bien, d'abord, il ne faut pas voir une coupure de financement comme un jugement
sur la qualité du travail de... là, et c'est... il y a des décisions difficiles
qui ont été prises au ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale, et...
n'a pas été ciblé spécifiquement, là, c'est... Comme vous le savez, on avait
des fonds au niveau de la formation de main0-d'oeuvre qui provenaient du
gouvernement fédéral, et ces fonds-là étaient redistribués au fonds des
partenaires de la main-d'oeuvre. Et puis le gouvernement fédéral a coupé des
fonds en formation de main-d'oeuvre, ce qui est particulièrement ironique parce
que, là, on entend parler qu'ils auraient peut-être des nouveaux fonds. Mais
j'ai plusieurs fois parlé à mon homologue, la ministre Freeland, et, bon, ils
ont coupé des fonds, ça a amené moins de fonds à la ministre de l'Emploi, qui a
eu des décisions difficiles à faire. Et c'est certain qu'il y a des organismes
qui ont reçu moins de fonds, des organismes qui aident les anglophones, les
minorités, les francophones. Et en aucun cas ceci n'est un jugement envers la
qualité du travail de... mais à ressources limitées, des choix difficiles ont
été faits.
M. Kelley : Merci beaucoup.
Et pour rétablir la confiance pour l'institution, un regroupement que... est-ce
que vous avez l'intention de peut-être essayer trouver des moyens nécessaires
pour aider eux avec un autre projet, peut-être, dans l'avenir?
M. Girard (Groulx) : Bien,
entre autres, il va y avoir un budget fédéral, et soudainement ils pourraient
être intéressés par la formation de la main-d'œuvre, étant donné que l'économie
canadienne traverse une période de turbulences. Alors, j'imagine que si on
avait des fonds supplémentaires, les premiers organismes qu'on regarderait pour
aider, ce seraient ceux qui ont vu leur financement réduit.
M. Kelley : Maintenant,
parlons de go, Habs, go! Qu'est-ce que vous pensez de cette saga de go Habs go?
M. Girard (Groulx) : ...déjà
dit que je suis né... J'ai passé mon enfance à Québec.
M. Kelley : C'est possible
que j'ai entendu ça. Alors, il n'y a jamais... Alors, aucune intention de dire
go, Habs, go, de votre part, M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Alors,
vous ne m'avez jamais entendu dire Go, Hab, go!
M. Kelley : ...mais, quand
même, encore pour la confiance de la communauté, méfiance, je peux ajouter que,
je pense, beaucoup des gens partis au Québec... à trouver toute cette situation
un petit peu ridicule. Mais, quand vous étiez autour de le Conseil des
ministres... des discussions avec vos collègues, est-ce que vous avez peut-être
rappelé que ce type de saga Go, Habs, go... ou, quand même... ce n'est pas bon
pour la réputation du Québec sur la scène internationale?
M. Girard (Groulx) : Bien, en
fait, je peux vous rassurer, il n'y a eu aucune discussion au Conseil des
ministres sur ce sujet. Je pense qu'on s'est levé à 5 heures le matin, il y
avait un article dans The Gazette et, à midi, c'était réglé le ministre avait
dit qu'il n'avait pas de problème avec l'expression Go, Habs, go. Ça fait que
moi, j'appelle... j'aurais une autre expression, j'appellerais ça une tempête
dans un verre d'eau.
M. Kelley : Merci beaucoup,
M. le ministre. Puis, sur certains déploiements... bien, excusez-moi, je veux
dire des règlements, directives qui sortent le 1ᵉʳ juin en lien avec la loi no
14, l'ancien projet de loi no 96, est-ce qu'il y a certaines choses que vous
avez peut-être rappelées à votre...
M. Kelley : ...votre collègue
sur certaines étiquettes, des choses qui rendent la vie des PME du Québec,
anglais, français, plus difficile de, peut-être être un petit plus... Je ne dis
pas modérer la décision, mais être plus flexible avec certaines décisions,
règlements, directives.
M. Girard (Groulx) : Est-ce
que vous parlez de la publication originale des directives sur les soins de
santé en anglais?
M. Kelley : Non, c'est plus
spécifiquement, je pense, les codes des magazines de musique. Alors, les
guitares, des fois, ont comme des notifications, des étiquettes qui sont
vraiment juste en anglais, et c'est presque impossible d'avoir une qui est
juste en français.
M. Girard (Groulx) : D'accord.
M. Kelley : Il y a certains
cas où c'est très difficile de demander à une entreprise d'avoir la traduction
de certaines étiquettes qui sont mises sur certains produits qui viennent de
l'extérieur du Québec et quand même du Canada.
M. Girard (Groulx) : Et
l'enjeu, c'est quoi?
M. Kelley : Bien, le fait que
ça doit être en français maintenant. Alors, certaines entreprises disent :
On ne peut pas vendre ce type de produit au Québec. Et certaines entreprises disent :
C'est possible d'avoir un petit peu de flexibilité dans certaines décisions.
M. Girard (Groulx) : Bien,
c'est vraiment une question qui doit être posée à l'OQLF, là. Je n'ai aucune
expertise en guitare et encore moins en étiquette de guitare. Alors, si l'OQLF
peut... Si la question peut être soulevée à l'OQLF, je suis certain qu'on
pourra trouver un compromis honorable.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Mme la députée
de Verdun, pour 18 min 7 s, s'il vous plaît.
Mme Zaga Mendez : Merci, M.
le Président. À mon tour de saluer M. le ministre, puis M.... pour votre
présence. Moi, j'ai le goût de porter mes questions sur vraiment la situation
socioéconomique des Québécois d'expression anglaise. On revient souvent lors des
crédits. Je veux saluer, d'entrée de jeu, les organismes qui travaillent
surtout sur les questions d'employabilité et de la situation économique, entre
autres, la Table ronde provinciale sur l'emploi. J'ai eu la chance aussi de
rencontrer des organismes anglophones. Vous savez, dans ma circonscription,
c'est près de 20 % des gens qui sont membres de la communauté anglophone,
qui sont des Québécois d'expression anglaise, des représentants de différentes
commissions scolaires, entre autres, la Commission Lester B. Pearson, et il y a
vraiment une grande inquiétude à plusieurs niveaux. Ça fait que je vais
commencer par la question du taux de chômage. Les personnes d'expression
anglaise de Montréal, mais, plus généralement, au Québec, ils ont un taux de
chômage beaucoup plus élevé que les personnes d'expression française.
• (17 h 20) •
Si je regarde pour la... à Montréal, ça
dépasse 11,6 %, quand le taux de chômage, pour les personnes
d'expression... des francophones à la naissance, il est plus bas, on est plus
autour de 9 ou 9,3 %. Les groupes que je nommais tantôt, la Table ronde
provinciale sur l'emploi, ils ont fait différentes entrevues, des recherches,
surtout concernant le plan d'action des services publics d'emploi en 2023 et
2024. Et dans ce plan-là, les Québécois d'expression anglaise ne sont pas
inclus comme un groupe cible, malgré le fait qu'on le répète, puis c'est
extrêmement bien documenté, cet écart-là. Alors, on se demande pourquoi, dans
le plan, on n'a pas de mesures qui sont ciblées et spécifiques pour la
communauté anglophone?
M. Girard (Groulx) : Quel
plan exactement?
Mme Zaga Mendez : C'est le
plan de l'emploi, c'est le plan d'action des services publics d'emploi en 2023
et 2024. Je sais que ce n'est pas de votre ressort parce que vous travaillez
avec le secrétariat. Ceci étant dit, vous êtes quand même la voix des Québécois
d'expression anglaise. Donc, j'aimerais ça savoir, dans votre rôle comme
ministre, comment vous assurez... Mais, en fait, on voit dans le résultat qu'il
n'y en a pas, de programmes, qui ciblent spécifiquement la communauté. Et
pourquoi? Avez-vous levé votre voix? Avez-vous informé le ministre de l'Emploi?
M. Girard (Groulx) : Mais une
des choses que, moi, j'ai hâte que nous ayons, c'est des données du recensement
qui ne sont pas dans une période postpandémique. Parce que le recensement,
toutes ces statistiques-là sont basées sur le recensement de 2021, et 2021,
mais c'était l'année qui suivait la pandémie. Le taux de chômage de tout le
monde était plus élevé. Et je ne veux pas faire un cours de statistiques, là,
mais la moyenne était plus haute, la dispersion était plus élevée. Ce qui fait
qu'on a... Essentiellement, on estime qu'il y avait un écart de 4 %, le
taux de chômage des Québécois d'expression anglaise et de la population en
général. J'ai hâte de voir si, lorsqu'on fait le recensement dans une année
plus normale, cet écart-là persiste.
Mme Zaga Mendez : Mais
l'enjeu, puis c'est pour ça que je vous invite de regarder le profil d'emploi
des Québécois d'expression anglaise...
Mme Zaga Mendez : ...il y en a
pour la région de Montréal, mais il y en a aussi de façon plus générale.
L'enjeu, c'est que c'est un cumul historique qu'on voit. On voit une tendance
se dessiner devant nous. Et là on le sait, là, les organismes en employabilité,
il y a eu des restrictions budgétaires, puis on n'a pas de programme qui cible
de façon spécifique les Québécois d'expression anglaise. Ça, c'est le plus
grand enjeu, et moi, je le vois sur le terrain, là. Moi, quand je rencontre mes
groupes communautaires qui ciblent la communauté anglophone, ils nous
disent : On a peu de moyens, surtout pour l'insertion à l'emploi.
M. Girard (Groulx) : ...bon,
d'abord, pour ce qui est des restrictions budgétaires, là, je tiens à le
répéter que, d'aucune façon, ça a été fait sur une base linguistique, là. Il y
a eu des restrictions budgétaires sur l'ensemble des services, notamment parce
que le gouvernement fédéral n'a pas renouvelé ses sommes en formation de la
main-d'oeuvre. Ensuite, les services d'Emploi-Québec, les services du
gouvernement du Québec sont disponibles, on n'a pas besoin d'avoir un programme
spécifiquement pour l'employabilité des anglophones. Les services sont
disponibles.
Mme Zaga Mendez : ...c'est
exclu de faire ce type de... Parce que je vais vous donner un autre exemple,
pour parler... Allez-y, désolée.
M. Girard (Groulx) : Non,
mais j'allais... ce n'est pas que, pour moi, c'est exclu. Ce qui est important,
c'est que le service soit disponible, et on n'a pas besoin d'avoir un service
spécifique pour la communauté anglophone, pour que la communauté anglophone ait
accès aux services.
Mme Zaga Mendez : Je vais
vous parler d'un autre exemple, puis, ici, on cible des groupes, quand on parle
de lutte à la pauvreté. Là, quand le ministère de l'Emploi et de la Solidarité
sociale a publié son Plan d'action gouvernemental visant la lutte contre la
pauvreté et l'exclusion sociale, il y a 4,3 milliards de dollars.
Et on comprend... les anglophones, la population... les Québécois d'expression
anglaise représentent 23 % des personnes qui vivent dans la pauvreté au
Québec, et le plan ne les reconnaît pas comme un groupe cible. Pourtant, il y a
d'autres groupes cibles. Et c'est correct, c'est bien d'avoir des groupes
cibles, parce qu'on le sait il y a une incidence, des fois, la pauvreté. Mais
pourtant... Je vous le dis, là, les chiffres, c'est 23 % de personnes qui
vivent dans la pauvreté au Québec qui sont des Québécois d'expression anglaise.
Donc, ma question pour vous :
Pourquoi on ne l'a pas, ce groupe-là, parmi les groupes ciblés, dans le plan
d'action gouvernemental dans... qui vise la lutte contre la pauvreté? Est-ce
que vous avez un mot à dire là-dessus, M. le ministre?
M. Girard (Groulx) : Bien...
mais les Québécois d'expression anglaise, qui sont ici, au Québec, on n'a pas
besoin d'un programme ciblé directement pour eux pour qu'ils aient accès aux
services. On a déjà des services en anglais, on a des services en santé, on a
des services en éducation, et les programmes d'emploi sont disponibles pour
tous les Québécois. Et c'est certain que si...
En région éloignée, on peut avoir des
enjeux, où, par exemple, une personne anglophone se présenterait dans un service
gouvernemental, puis là il pourrait avoir de la difficulté à avoir le service
en anglais, puis là il faut prendre des mesures pour pallier à ça, O.K., ce
qu'on fait notamment, en santé, avec les plans d'accès régionaux. Mais je ne
crois pas qu'un... par exemple, un anglophone dans la région de Montréal
n'obtient pas les services qu'il a besoin dans sa recherche d'emploi lorsqu'il
fait affaire avec le gouvernement du Québec.
Mme Zaga Mendez : Mais c'est
une question plus large de juste dire que le service est disponible ou pas. Je
vais vous donner des exemples que moi, je vois dans ma... dans la communauté de
Verdun. Quand je rencontrais des parents des écoles anglophones, ils nous
disaient... puis on est à Montréal, là... on a une hausse des mères
célibataires anglophones, qui vivent dans la pauvreté et qui ont des conditions
très précaires. Puis, bien sûr, vous allez me nommer tous les services qui
existent au Québec pour ça.
Ceci étant dit, c'est des personnes qui
vivent dans des communautés, puis la première ligne, là, c'est la personne
qu'on connaît. C'est l'école, par exemple. Les écoles, il y a eu des
restrictions budgétaires, ce qui fait en sorte qu'il y a moins de programmes
dans les écoles, entre autres, anglophones, pour aider les jeunes, pour avoir
des activités parascolaires. Donc, ce qu'on voit, c'est un filet social qui
s'effrite, généralement, au Québec, mais plus spécifique dans des communautés
que la première ligne, c'est ce qu'on appelle les lieux qu'ils fréquentent,
comme les écoles, comme les centres communautaires.
M. Girard (Groulx) : ...là où
je ne suis pas du tout d'accord avec vous... C'est qu'il n'y a eu aucune
restriction budgétaire dans les écoles anglophones, et pas plus que dans les
écoles francophones. Le budget de l'éducation au Québec en 2024-2025, il est en
hausse de plus de 12 %.
Mme Zaga Mendez : ...quand
même eu...
M. Girard (Groulx) : Ça fait
que je voudrais juste qu'on m'explique de quelles restrictions qu'on parle.
Mme Zaga Mendez : Mais, M. le
ministre, il y a quand même eu un ordre... en fait, une direction qui a été
donnée aux centres de services scolaires...
Mme Zaga Mendez : ...un peu
partout?
M. Girard (Groulx) : ...budget
qui est en hausse de 12 %.
Mme Zaga Mendez : Mais, en
respectant... sous prétexte de respecter, ce qui a fait, M. le ministre...
c'est des coupures et des restrictions.
M. Girard (Groulx) : Non.
Total désaccord avec vous. Il n'y a eu aucune coupure en éducation au Québec en
2024-2025.
Mme Zaga Mendez : Donc, les
parents qui me parlent...
M. Girard (Groulx) : ...français...
Le Président (M.
Bachand) :S'il vous plaît!
Mme Zaga Mendez : Les parents
qui viennent nous voir...
Le Président (M.
Bachand) :Une personne à la fois. Parce
que, comme je disais, la nouvelle, c'est qu'on ne vous entend pas. Alors, une
personne. Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Merci, M.
le Président. Je vais continuer, là, mais c'est juste de vous dire les écoles,
les parents, les gens qui viennent nous voir vont dire : Des services ne
sont plus offerts, il n'y a plus d'argent pour le parascolaire, ce n'est pas
des coupures?
Je vais continuer. Ma question, tout à
l'heure, c'est la question de la pauvreté. M. le ministre, vous avez quand même
un mot à dire. Puis il y a une attente que, dans le plan d'action
gouvernemental qui vise la lutte contre la pauvreté, bien, on cible aussi les
communautés... anglophones, pardon.
Parlons de l'apprentissage du français.
(Interruption) Je m'excuse. Dans le Plan
pour la langue française 2024 qui est présenté par le ministre de la
Langue française, encore une fois on n'a pas de mesures spécifiques pour les
Québécois d'expression anglaise, qui représentent pourtant près de
600 000 personnes, 37.9 % des adultes apprenant le français au
Québec. Le plan, il privilégie plutôt le recrutement de francophones de
l'extérieur et la valorisation du français, à laquelle on est très d'accord,
auprès des francophones déjà établis.
Ceci étant dit, il y a quand même un
désir... moi, je peux vous le dire, parce que j'ai visité, j'ai rencontré les
groupes et je vous souhaite, j'espère... je pense qu'avec le secrétariat, vous
le faites, la même chose, il y a un désir d'augmenter et d'avoir des programmes
qui sont ciblés pour les Québécois d'expression anglaise pour être capable de
financer des programmes de francisation, surtout en milieu de travail. Pourquoi
on ne prévoit pas encore de mesures pour mobiliser la communauté anglophone
comme partenaire dans la promotion du français?
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
• (17 h 30) •
M. Girard (Groulx) : Oui.
Bien, les budgets de francisation au Québec, l'an dernier, étaient en hausse de
15 %. Et l'objectif était d'offrir des cours de français à qui voulait les
suivre. Il y a... Il y a tellement eu de succès qu'il y a trop eu de demandes,
notamment parce que notre gouvernement a permis l'accès aux cours de français
aux résidents non permanents. Alors, il y a... il y a... il y a différentes
clientèles. Nous, on fait un effort, on augmente l'offre de francisation de
Québec de 15 %. Et puis, bien, c'est pour tout le monde. C'est pour les
résidents non permanents, ça peut être des membres de communautés culturelles,
ça peut être des membres de la communauté anglophone, ça peut être des gens qui
ont des emplois, d'autres qui n'en ont pas, mais c'est un effort cohérent.
Et, cette année, dans le
budget 2025-2026, on a rajouté des sommes. Parce que, malgré le fait que
les budgets avaient augmenté de 15 %, bien, il y avait un sentiment que
toutes les personnes qui voulaient avoir des cours n'y avaient pas accès, alors
on fait un effort supplémentaire.
Mme Zaga Mendez : Merci.
M. Girard (Groulx) : On ne
peut pas avoir une approche par groupes linguistiques chez Francisation Québec,
là. Francisation Québec, le but, c'est de donner des cours de français à tous
ceux qui veulent en suivre.
Mme Zaga Mendez : Mais,
l'enjeu, c'est que, vous l'avez dit au tout début, pas dans cette réponse-là
mais ailleurs, les Québécois d'expression anglaise sont ici depuis très
longtemps. Il y en a certains d'entre eux qui parlent le français couramment,
puis la plupart, en fait, qu'on rencontre. Et là, la difficulté qui est
rencontrée, ce n'est pas le fait d'être capable d'aller acheter une pinte de
lait en français, c'est le fait de rejoindre la force du travail, parce que là,
on a besoin d'un français. Vu que ces personnes-là, ils ont leurs droits, c'est
normal d'aller dans les écoles en anglais. Ils n'ont pas... Ils peuvent avoir
des besoins de développer une littéracie en français beaucoup plus approfondie
pour joindre par exemple puis avoir des postes de travail. Et, ça, c'est la
raison pour quoi on peut cibler un groupe en particulier dont les besoins sont
différents d'une population immigrante. Et, moi, je suis le cas qui est arrivé
et qui ne connaissait rien du français et qui apprend de zéro. D'où le fait
qu'il y a un grand effort pour promouvoir la francisation en milieu de travail.
C'est ce que nous dit la Table ronde provinciale sur l'emploi. Il est de plus
en plus important de se débrouiller en français pour pouvoir intégrer le marché
du travail pour participer dignement. On voit un besoin clair de formations
linguistiques qui sont adaptées. On parle de 372 entreprises au Québec qui
offrent des cours de francisation en milieu de travail qui sont soutenus
financièrement par le ministère. Est-ce que vous considérez qu'on peut élargir?
Est-ce qu'on peut considérer... Considérez-vous, pardon, que les cours de
francisation offerts...
17 h 30 (version non révisée)
Mme Zaga Mendez : ...milieu de
travail répond suffisamment déjà aux besoins spécifiques de la communauté
québécoise d'expression anglaise?
M. Girard (Groulx) : M. le
Président, avec votre consentement, je passerais la parole à notre sous-ministre
associé ou adjoint?
M. McMahon (John) : Adjoint.
M. Girard (Groulx) : Adjoint,
qui viendrait nous parler d'un programme spécifique en emploi pour la
communauté anglophone.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Il y a consentement.
Alors, je vous inviterais d'abord à vous identifier et à prendre la parole.
Merci beaucoup.
M. McMahon (John) : Oui, John
McMahon, sous-ministre adjoint pour le Secrétariat aux relations avec les
Québécois d'expression anglaise. Merci. Oui, il y a beaucoup de projets
concernant l'employabilité, mais un projet très important maintenant, c'est un
nouveau projet, le projet Circonflexe. Il s'est lancé en novembre l'année
dernière dans le cadre d'un programme de soutien à la francisation de Francisation
Québec, avec l'organisme PERT, le Provincial Employment Roundtable, qui allie
mentorat et le réseautage. Il vise à augmenter la confiance en soi et la
compétence en français des Québécois d'expression anglaise à travers toute la
province.
M. Girard (Groulx) : Ça, c'est
Circonflexe?
M. McMahon (John) : Circonflexe.
Mme Zaga Mendez : Je suis
vraiment contente d'entendre la réponse du sous-ministre. Je voulais entendre
plus parler spécifiquement de ce type de programme. Donc, le programme
Circonflexe, s'il pouvait... parce qu'on entend très peu parler du travail du
secrétariat, je vais être honnête avec vous, là, quand on rencontre quelques
groupes, et là on est là. Alors, est-ce que... J'aimerais ça vous entendre
parler de ce programme. Est-ce que ce programme va continuer? Combien d'années
on prévoit au financement? Est-ce quelque chose qui va être en expansion pour
les prochaines années?
M. McMahon (John) : Bien, c'est
comme tout programme, c'est nécessaire à évaluer les résultats. Mais
maintenant, je comprends... il y a à peu près 650 Québécois d'expression
anglaise qui parlent français au travail malgré une maîtrise imparfaite, et les
services d'apprentissage en français en milieu de travail offert par
Francisation Québec sont encore peu connus par les employeurs sondés. Mais c'est
nécessaire pour nous autres à travailler avec les organisations qu'on peut pour
avoir amélioration de l'employabilité pour les Québécois d'expression anglaise.
Et les programmes comme Circonflexe, c'est des programmes qui peuvent offrir l'opportunité
pour la personne avec un taux de chômage plus élevé.
Mme Zaga Mendez : Merci. Qu'est-ce
que vous comptez faire pour sensibiliser les employeurs à participer à ce type
de programme? Vous dites qu'il est... ce programme, ces initiatives sont peu
connues. Qu'est-ce qu'il y a dans les plans du secrétariat ou du ministre pour
faire connaître ce programme?
M. McMahon (John) : Nous
travaillons avec les organisations qu'on peut, les autres organisations. Il y a
beaucoup d'activités dans le mois de février, je pense. J'ai participé dans un
événement à Montréal avec PERT et avec beaucoup d'employeurs — je
pense que vous êtes là aussi, dans le même événement — c'est pour
donner plus de publicité pour tous les programmes comme ça que peuvent offrir
les opportunités pour Québécois d'expression anglaise.
Mme Zaga Mendez : Merci.
Peut-être sur un autre côté de la francisation. Il y a de plus en plus de
programmes de français dans les écoles. Moi, j'ai visité des écoles qui sont
pratiquement bilingues. C'est impressionnant. On veut que ça continue. Du côté
du secrétariat, est-ce que vous développez des partenariats ou est-ce que vous
avez des plans d'encourager ces types de programmes pour les jeunes dans les
commissions scolaires anglophones?
M. McMahon (John) : Bien,
nous travaillons avec beaucoup d'organisations, beaucoup d'institutions. On a
beaucoup de relations positives avec tout le secteur d'éducation régulier et
pour le secondaire, et on est toujours ouvert à considérer les autres
programmes pour améliorer le taux de chômage ou les opportunités pour les
Québécois d'expression anglaise.
M. Girard (Groulx) : Mais,
comme vous savez, les...
Mme Zaga Mendez : Merci. Moi,
ça conclut...
M. Girard (Groulx) : Comme
vous savez, les commissions scolaires ont beaucoup d'autonomie et elles ont
plusieurs programmes, notamment la Semaine du français et puis les programmes d'immersion.
Mme Zaga Mendez : Bien, ils
ont toujours besoin d'un coup de main. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci à tout le monde. Alors, M.
le député Jacques-Cartier, pour 18 min 7 s, s'il vous plaît.
M. Kelley : Merci beaucoup, M.
le Président. Je veux revenir, M. le ministre, sur l'échange que vous venez d'avoir
avec le collègue à côté, sur les coupures dans les budgets des....
M. Kelley : ...et des
commissions scolaires. I think it was pretty well known to the
schoolboards that they were asked to reduce their budgets, which they had
already adopted and to find savings. And I have an example here from CTV News
where we have English Montréal School Board who clearly says that they will
have to have a permanent budget cut, 2.6 million dollars, and this will have an
impact on meal programs, cultural outings, and even staffing could be on the
chopping block due to the Government's decision to slash 200 million dollars from its education budget.
Encore, M. le
Président, c'était pas mal évident, c'était écrit. Et je vois... j'ai
l'information devant moi, sur CTV News, noir sur blanc, qu'il y a eu des
coupures de 200 millions de dollars dans les budgets des commissions
scolaires. Partout au Québec, dans toutes les régions, chaque mission scolaire
a été demandée de trouver et de couper suffisamment dans le budget l'argent,
puis ça a eu des conséquences. Et, en particulier, c'est très important de
noter, ça a eu un impact plus important sur des commissions scolaires en
région, parce que, le montant, c'était environ 10 % de tout le monde, et
les commissions scolaires anglophones en région sont plus petites, alors c'est
une énorme coupure pour eux autres versus un English Montréal School Board qui,
oui, a un plus énorme budget, mais c'est sévère pour tout le monde. Alors, M.
le ministre, est-ce que l'information qui a été rapportée par CTV News,
Radio-Canada est inexacte ou est-ce que les commissions scolaires anglophones
ont été demandées de réduire le budget cette année?
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Bien,
d'abord, la conversation que j'avais avec la députée de Verdun — c'est
bien Verdun, son comté, hein, je me demandais s'il y avait un tiret,
excusez-moi — portait sur l'an dernier. Et l'an dernier, les budgets
en éducation étaient en hausse de plus de 12 %. Et, bon, il y avait des
raisons, du non récurrent puis, etc., mais je pense que vous et moi pouvons
convenir que, lorsque le budget de l'Éducation est en hausse de plus de
10 %, de parler de coupures, c'est malaisant.
• (17 h 40) •
M. Kelley : M. le ministre,
mais, quand même, quand tu demandes à des commissions scolaires de couper dans
le budget qui était déjà approuvé par le ministère de l'Éducation, puis il y a
une directive de renverser ça.
M. Girard (Groulx) : Ce qui
était demandé aux commissions scolaires, c'était de respecter leur budget, qui
est en hausse de plus de 10 %.
M. Kelley : Puis de qu'est ce
que je comprends, M. le ministre, aucun budget n'était pas en train de ne pas
être respecté, tout le monde était en train de respecter qu'est-ce qui était
dédié dans notre budget pour l'année, mais le gouvernement a dit : Trouvez
des façons de sauver l'argent, coupez certains programmes. Regarde, ça, c'est
qu'est ce qui a été rapporté, ça, c'est qu'est-ce que nous avons entendu sur ce
terrain, des courriels que j'ai reçus
des directeurs des écoles, des enseignants qui
ont dit : Bien, Greg... Par exemple, une école de mon comté, à St. Edmund,
dit : On a un programme où on essaie de faire des activités autour de la
journée sur les autochtones en septembre, et puis il dit : Bien,
maintenant, on va probablement être obligé de couper ce projet. Est-ce qu'on
peut aller trouver l'argent dans un autre ministère? On ne sait pas. Alors, ça
a eu des impacts sur le terrain, certains programmes ont été coupés à cause du
fait que la commission scolaire était demandée pour trouver l'argent.
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Oui. M.
le député, alors dans la page... parce que, les chiffres, je connais un peu,
là. Puis, moi, ça ne me dérange pas de... Je veux dire, je reconnais qu'il y a
des défis de gestion en santé, en éducation, mais si vous allez à la
page F41, dépenses de portefeuille, Éducation, vous voyez que le chiffre
est tellement haut que je suis gêné. Et c'est pour ça que, depuis tantôt, je le
baisse, le chiffre. Le taux de croissance 2024-2025 sur 2023-224 en
Éducation : 14,7 %. Et là, oui, il y avait des facteurs ponctuels
comme... il y avait eu une grève scolaire et ici il y avait eu... les dépenses
ont été reportées l'année d'après, alors ça augmente un peu le taux de
croissance. Il y avait aussi le plan de rattrapage associé à cette grève.
Alors, c'est pour ça que je vous parle de 10 %. J'ajuste le chiffre à la
baisse parce que le vrai chiffre ajusté, c'est 11. Mais parler de coupures
quand les budgets sont en hausse de 11 %, c'est indécent.
Le Président (M.
Bachand) : Faites attention à les mots. M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley
:O.K.M. le ministre, we will agree to disagree.
M. Girard
(Groulx) : We agree to disagree.
M. Kelley
: Je pense
que le milieu, le secteur de l'éducation, des enseignants, des directeurs des
écoles ne sont pas en accord avec vous. Mais, bref, je veux revenir sur le
sujet des commissions scolaires parce que vous avez dit : Ah, c'est
hyper... ils jouent un rôle clé dans l'employabilité puis certains programmes
spécifiques. Mais, en même temps, votre...
M. Kelley : ...gouvernement a
essayé d'abolir les commissions scolaires anglophones, et on a maintenant du
jugement qui édicte clairement que la loi no 40 ne respecte pas les droits de
la communauté d'expression anglaise. Est-ce que vous avez... vous aimez les
chiffres, est-ce que vous avez une idée combien ça a coûté l'État d'aller en
cour contre la communauté d'expression anglaise puis les commissions scolaires
sur le projet de loi no 40?
M. Girard (Groulx) : Bien, en
fait, c'est les commissions scolaires qui ont amené le gouvernement en cours.
M. Kelley : Mais le
gouvernement a contesté les décisions qui étaient prises. Alors, on continue
une bataille juridique.
M. Girard (Groulx) : Oui,
mais qui a initié le processus?
M. Kelley : C'est nous. C'est
nous... excusez-moi, c'est des commissions scolaires puis la communauté
d'expression anglaise qui... avec raison, parce que vous avez brimé leurs
droits.
Le Président (M.
Bachand) :On fait attention. On fait
attention, M. le député de Jacques-Cartier, brimer les droits, c'est des
motifs. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Girard (Groulx) : Merc.
Bien, il y a eu un jugement, un autre jugement. Le procureur général étudie la
décision, puis on pourra se parler. Puis je tiens à vous dire que, dans tout le
processus, du début du projet de loi no 40 jusqu'à la première contestation, la
deuxième contestation, la communication a toujours été ouverte avec les
commissions scolaires. Vous savez, lorsque le ministre Drainville a amené
d'autres amendements sur les centres de services scolaires, il a suspendu
ceux-ci jusqu'à tant qu'on ait les jugements. Alors, il y a eu des
communications. On continue de travailler à chaque jour pour le bien-être des
enfants. Et là le procureur général étudie la décision, et on pourra... il y
aura un commentaire officiel qui viendra, mais, au jour le jour, on prend soin
des enfants, tant le personnel, les commissions scolaires, le gouvernement, on
souhaite tous la réussite scolaire des enfants anglophones.
Le Président (M.
Bachand) :Et vu que, possiblement, il
peut y avoir un appel, on fait attention. M. le député Jacques-Cartier.
M. Kelley : Oui. Merci, M. le
Président. Mais, quand même, de mémoire, le projet de loi no 40 a été adopté en
2019. Alors, il y a un système asymétrique qui existe, présentement, qu'on a
des commissions scolaires anglophones et, sur le côté francophone, c'est des
centres de services. Est-ce que vous avez eu des discussions avec vos
collègues, de dire : Bien, regarde, ça fait presque cinq ans, maintenant,
qu'il y a un système qui existe, des commissions scolaires anglophones sont là,
les centres de services scolaires sont l'autre côté. Le système semble marcher
bien, et c'est mieux de mettre fin de cette chicane judiciaire puis avoir un
bon dialogue pour trouver une bonne solution et symétrique pour la communauté
d'expression anglaise.
M. Girard (Groulx) : Il y a
eu des discussions, mais, encore une fois, vous allez devoir attendre 25 ans
pour les connaître, parce que, dans le régime parlementaire britannique, les
discussions du Conseil des ministres sont plus que discrètes, sont
confidentielles. Mais, oui, il y a eu des discussions puisque le ministre de
l'Éducation, lorsqu'il a amené des amendements sur les centres de services
scolaires, les a suspendus dans leur application sur les commissions scolaires
tant que la situation du premier recours n'était pas réglée. Alors je pense
qu'encore une fois les... ce qui est bien... La communauté anglophone, les
commissions scolaires avaient le droit, ils ont utilisé les tribunaux, ils ont
exercé leur droit, mais la communication est restée ouverte pour le bien des enfants,
puis on a continué à travailler ensemble.
M. Kelley : Puis, dans 25
ans, M. le ministre, quand ça serait public, aurez-vous un bon rôle? Est-ce que
ça... l'histoire va vous juger comme un défenseur de la communauté d'expression
anglaise?
M. Girard (Groulx) : Bien, ce
que vous allez voir, c'est qu'en 2019, j'avais d'autres soucis que le projet de
loi no 40. Là, il y avait une pandémie qui s'en venait.
M. Kelley : Je prends
l'engagement qu'en 25 ans je vais être la première personne de sortir les
discussions, puis je vais vous appeler, M. le ministre, pour avoir une
discussion.
Je veux juste encore aussi revient un
petit peu sur la discussion sur... autour de l'employabilité. Vous avez dit
qu'il y a... ce n'est pas nécessaire des fois d'avoir les... Je ne veux pas
vous mal citer, mais les données spécifiques... Comme, Emploi Québec existe,
puis ça donne des services à tout le monde, alors ce n'est pas nécessaire
d'avoir certains programmes ciblés, ou est-ce que c'est une mauvaise
compréhension de qu'est-ce que vous avez dit à notre collègue de Verdun?
M. Girard (Groulx) : Non,
bien, ce que notre collègue de Verdun demandait, c'est pourquoi il n'y a pas un
programme spécifique chez Francisation Québec pour les anglophones... je ne
sais pas quels termes utiliser, là, les anglophones historiques., par rapport
aux nouveaux arrivants, est-ce qu'ils pourraient avoir...
M. Girard (Groulx) : ...un
programme ciblé. Et puis j'ai dit que le rôle de Francisation Québec était de
donner des cours de français à tous, peu importe leur origine.
M. Kelley
: O.K.
Mais pour quelqu'un... Pour comme l'employabilité pour Emploi-Québec, s'il y a
certains programmes qui sont spécifiques pour une communauté d'expression anglaise
qui ne viennent pas juste du secrétariat, mais c'est quelque chose ciblé, je
pense, comme dans une région, la Gaspésie, où on a eu beaucoup de... La
communauté a eu beaucoup de trouble, souvent, avec eux autres, d'avoir certains
programmes ciblés pour les réalités des anglophones dans cette région-là. Ça,
c'est quelque chose que le gouvernement est ouvert et discute ouvertement,
bien, avec Emploi-Québec, avec peut-être votre sous-ministre adjoint.
M. Girard (Groulx) : Est
ce que vous avez de l'information sur les services en emploi dans la région de
la Gaspésie en anglais?
Le Président
(M. Bachand) : M. le sous-ministre adjoint, s'il vous
plaît.
M. McMahon (John) : Bien,
oui, il y a des services offerts par des groupes comme CASA dans la Gaspé et
toutes les autres organisations régionales. Mais le programme spécifique d'employabilité
ne se donne par Emploi-Québec, mais il y a beaucoup de soutien donné par les organisations
régionales.
M. Kelley
: Et je
sais que souvent les groupes comme CASA sont des fois déçus avec l'ouverture
d'Emploi-Québec d'avoir des programmes qui sont ciblés envers la clientèle
d'expression anglaise. Avez-vous des idées? Est-ce que c'est... Est-ce que
c'est quelque chose que vous envisagez dans votre rôle, M. le sous-ministre
adjoint, de travailler ça avec des groupes qui n'ont... mais aussi avec vos...
avec vos collègues dans les autres ministères pour s'assurer que cette
réalité... Et je prends juste la Gaspésie comme un exemple, mais on sait que ça
reflète un petit peu dans les différents coins du Québec de temps en temps.
Alors, des fois de sensibiliser des autres ministères sur la réalité des communautés
d'expression anglaise, on peut prendre l'employabilité, mais on peut aussi
parler des autres services dans les autres domaines aussi.
M. McMahon (John) : Mais
ça, c'est vraiment notre mission. C'est pour travailler avec les autres
ministères, pour assurer qu'ils prennent en considération tous les
préoccupations et besoins pour les communautés québécoises d'expression
anglaise. Nous travaillons avec le ministère de l'Emploi et nous travaillons
avec tous les autres ministères pour faire exactement la même chose.
• (17 h 50) •
M. Kelley
: Merci
beaucoup, M. le ministre. Maintenant, je reviens sur les directives sur la
langue dans les soins de santé. C'est un enjeu qui a créé beaucoup
d'inquiétudes au sein de la communauté. We know that this past
summer the director for the healthcare system, in terms of access to soliciting
this language created a lot of confusion. It was corrected by the Governmenteventually, but it still puts a lot of people in the community on their heels
and on their toes and sometimes makes it a big concern, particularly our senior
community who, sometimes are hesitant about the healthcare system whether
they'll be able to get their health services in the English language. It's
a real fear that exists.
Maintenant, M. le ministre, est-ce que vous avez
pris des mesures après que cette directive ait, oui, été corrigée? Mais quelles
actions est-ce que vous avec prises pour s'assurer que ce type de situation ne
se répète jamais?
Le Président
(M. Bachand) :M. le ministre.
M. Girard (Groulx) :
Bien, ce n'était pas... Cette situation-là, j'étais très déçu et je dois vous
dire pourquoi. Parce que lorsque la Loi sur la langue française a été adoptée,
le ministre responsable a pris la peine de spécifier, puis je n'étais pas en
commission parlementaire, peut-être vous y étiez, mais de spécifier que la
LSSSS, la Loi sur la santé et les services sociaux au Québec, qui garantit
l'accès aux services en anglais à la communauté anglophone n'était pas affectée
par les modifications à la Charte de la langue française. Et ensuite, le
ministre de la Justice, qui était porteur de ce projet de loi, avait dit que la
loi n° 96 ne changeait rien à l'accès aux services en anglais pour la
communauté anglophone. Le premier ministre l'a dit, le ministre de la Santé l'a
dit, et j'avais eu l'occasion de le dire en tant que ministre responsable des
Québécois d'expression anglaise. Alors, c'est certain que lorsque la directive
a été publiée et qu'elle donnait l'impression que ce qu'il y avait dans la loi
et ce que nous avions exprimé clairement, puis là, quand c'est le premier
ministre, ça ne peut pas être plus clair, bien, malheureusement, la directive a
semé...
M. Girard (Groulx) : ...un peu
de confusion. Alors, ce n'était certainement «our finest moment», O.K., parce
que l'esprit de ce qu'on veut faire, c'est que les citoyens qui se sentent plus
à l'aise en anglais pour obtenir des services, des soins de santé en anglais y
aient accès. Ça a toujours été l'esprit. Ces services-là sont disponibles, sont
garantis par les plans d'accès régionaux. Et, bien avant cette controverse, il
y avait eu l'adoption des plans d'accès régionaux qui garantit l'accès. Alors,
c'est... c'était une confusion malheureuse, qui, heureusement, a été rectifiée.
Je ne sais pas quoi vous dire d'autre.
M. Kelley : Merci beaucoup.
Encore, c'est... c'est... c'est plus de s'assurer que ça n'arrive... ça ne
répète jamais encore. Mais, quand même, je comprends que le gouvernement...
«fin est moment». On ne veut jamais, jamais répéter et avoir un autre pas «fine
moment», M. le ministre, alors je comprends.
M. Girard (Groulx) : Avant de
faire... c'est le dernier mot en anglais que je dis, M., qu'avant de faire
«send» sur une autre directive, on va faire des vérifications additionnelles.
M. Kelley : Excellent. Puis
la communauté est toujours disponible pour les discussions là-dessus, parce
qu'on sait, on a... il y a des experts, et tout ça. Alors, merci beaucoup.
Je sais que je n'ai pas beaucoup de temps
dans ce bloc qui reste, alors je vais chercher une question. Oui. Je vais
sauver ça pour le prochain bloc, M. le ministre.
Le Président (M.
Bachand) :...oui. Il n'y a pas de
problème.
M. Kelley : C'est... C'est
les M-30.
M. Girard (Groulx) : Les
M-30.
M. Kelley : Ah oui! Vous
savez c'est quoi, les M-30.
M. Girard (Groulx) : Ah! ça,
c'est un beau sujet.
M. Kelley : On n'aime pas les
paperasses, ici, je pense. Vous et moi, là on trouve des façons de réduire la
paperasse. Si on peut travailler sur les M-30, M. le ministre, ça va faire du
bien, pas juste pour la communauté d'expression anglaise, mais beaucoup des
groupes qui... au Québec, qui, des fois, reçoivent du financement du niveau
fédéral. Mais je pense que mon temps... On revient au sujet, M. le ministre,
dans le prochain bloc.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, on garde tout ça pour
le... pour le prochain bloc du député de Jacques-Cartier, le M-30.
M. Kelley : Oui.
Le Président (M.
Bachand) :Cela dit, M. le député de
Jean-Talon, pour cinq minutes 53 secondes, s'il vous plaît.
M. Paradis : Merci.
Rebonjour, M. le ministre. Bonjour à tous les collègues.
Dans mes dernières rencontres avec les
représentants de la communauté anglophone du Québec, j'ai... je les ai beaucoup
écoutés sur leurs préoccupations, leur vision des choses actuellement au
Québec, leurs questions. Et une question qui m'a été posée puis qui était posée
aussi à notre gouvernement, c'est : Nous, on veut savoir quelle place on
occupe actuellement dans les politiques de notre gouvernement, comment on est
considérés. Ils nous posaient la question pour nous aussi comme formation
politique. Et j'ai trouvé ça intéressant. Parce que j'ai suivi un échange que
vous avez eu avec un jeune représentant de Québec Community Groups Network's
qui s'appelle Jordan Black, qui a écrit un texte. Et, ensuite, à la suite de ce
texte-là, vous avez sollicité une rencontre avec lui. Et il a réécrit ensuite
un éditorial qui résume un peu son impression de la rencontre qu'il a eue avec
vous. Donc, il explique qu'il vous a rencontré, qu'il a parlé des des
frustrations, de comment il se sentait. Et là, il conclut
comme suit, puis c'est là-dessus que je voudrais vous amener : «If the
signs some of us are seeing today are lasting, we may in fact be slipping into
a watershed moment politically in Québec. Adopt all these points and the
conclusion is clear : this is time to stay and stand.» Donc, la
conclusion, ils disent : Bien, nous, comme anglophones, on dit :
C'est le temps de rester au Québec. Fort bien. J'aimerais ça en savoir un peu
plus, si vous pouvez nous en dire un peu plus, sur cet échange-là, parce qu'il
y a quand même une partie qui est publique. Puis j'aimerais savoir ce qui fait
qu'à la suite de la rencontre avec vous il conclut qu'on est «into a watershed
moment politically in Québec.»
M. Girard (Groulx) : Bon. Je
pense qu'il y a eu deux choses. Puis on a parlé d'abord... La communauté
anglophone a beaucoup de méfiance envers le... (panne de son) ...quel qu'il
soit. Alors, ce n'est pas... ce n'est pas notre gouvernement, mais le
gouvernement du Québec, la communauté anglophone a une méfiance. Et, ce qui est
important, c'est qu'on bâtisse des relations de confiance. Et, pour ça, il faut
que la communication soit ouverte. Alors, peut-être que lui, il a qualifié ça
d'un «watershed moment» parce qu'il a eu accès au ministre responsable. Puis,
une des choses qu'on nous dit, que... Deux choses que la communauté anglophone
nous dise qui est importante. La communauté aimerait être consultée en amont
des projets de loi plutôt que, lorsque les projets de loi sont déposés, soit
obligée de venir réagir puis de dire : Avez-vous pensé à nous, etc. Ils
apprécient, lorsqu'il y a des projets de loi...
M. Girard (Groulx) : ...sensible,
d'être consulté en amont. L'autre chose qui a été claire, qui a été dite, puis
je m'arrête ici, pour respecter votre temps, c'est que la communauté aimerait
qu'on ne parle pas seulement de leurs institutions, parce que, souvent, le gouvernement
va dire : Les institutions anglophones, les anglophones ont leurs
universités, leurs écoles, leurs hôpitaux. Ils aimeraient qu'on réfère aux
Québécois d'expression anglaise, qu'on reconnaisse qu'ils sont ici, qu'ils sont
des citoyens, des Québécois, plutôt qu'on parle seulement de leurs
institutions.
M. Paradis : Très bien. Mais,
j'imagine, comme vous, dans cette rencontre-là, moi, j'ai dit : Oui, on va
clarifier ces questions-là. Est-ce que vous avez fait une annonce lors de cette
rencontre-là? Est-ce que vous avez pris un engagement particulier ou, pour
vous, cette conclusion-là, c'est uniquement de la recréation, peut-être, d'un
lien?
M. Girard (Groulx) : C'est
vraiment un intangible, là, quand je dis passer de la méfiance à la confiance,
travailler sur la communication. Et puis le seul engagement que j'ai pris,
c'est qu'on pourrait se revoir dans la prochaine année.
M. Paradis : Très bien. Je
vous amène sur un autre sujet dans la minute qui nous reste. Dans une déclaration
que vous avez faite dans un événement à l'Université McGill, vous avez
dit : «Is French threatened in Montreal? It depends on
what perspective you are taking. If you are taking a 50-year perspective, the
answer is no. Montreal is more French than it was 50 years ago.»
Est-ce que ça, c'est cohérent avec les
conclusions de la très longue étude du Commissaire à la langue française et à
ce que dit publiquement aussi le ministre de la Langue française? Donc, je veux
m'assurer, est-ce que le secrétariat... votre secrétariat a la même vision de
l'état du français que le Commissaire à la langue française et que le ministre
de la Langue française?
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Mais le
commissaire est indépendant. Alors, le commissaire a déposé son rapport, fait
ses conclusions, puis elles sont ce qu'elles sont, et son horizon était
nettement plus court, en passant, là. Alors, on n'est pas du tout dans
l'horizon 50 ans. Moi, je faisais référence à, il y a 50 ans, c'était
impossible de voir un film en français sur la rue Sainte-Catherine au cinéma.
• (18 heures) •
M. Paradis : Fort bien. Mais
le ministre de la Langue française, lui, a accueilli le rapport du commissaire
en disant : Oui, voici la situation de la langue française et, en
conséquence, voici comment nous agissons. Je veux m'assurer que vous avez la
même vision au secrétariat, puis c'est commun, que c'est partagé.
M. Girard (Groulx) : Oui,
mais j'accueille le rapport de la Commissaire de langue française, mais ce
n'est pas important comment je l'accueille, il est indépendant de toute façon.
M. Paradis : Oui, c'est vrai.
Mais donc la cohérence entre vous et la ministre de la Langue française, là,
pour les Québécoises et les Québécois, est-ce que vous avez la même vision
quand vous dites ça?
M. Girard (Groulx) : Mais on
a la vision que le rapport est indépendant, et les conclusions du rapport sont
claires, là.
M. Paradis : Votre collègue,
le ministre de la Langue française, et vous, vous avez la même vision de la
situation de la langue française quand vous dites ça?
M. Girard (Groulx) : Mais ce
n'est pas notre vision qui détermine le rapport de la commissaire. Le
commissaire est indépendant. Ce que le commissaire a dit, ce sont les faits
que, lui, il observe.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le député de
Jacques-Cartier, pour 18 min 23 s, s'il vous plaît.
M. Kelley : Merci beaucoup,
M. le Président. Alors, oui, M. le ministre, les fameuses M-30, ça a créé
beaucoup des délais pour certains groupes, des communautés d'expression
anglaise. Je sais que certains ont clairement exprimé ça... certains agents, on
attend, ou ça prend beaucoup de temps de finaliser ces M-30. Est-ce que vous
avez l'intention peut-être de faire pression sur le MCE, d'être plus efficace
avec les M-30?
M. Girard (Groulx) : Mais ça,
ce n'est pas un enjeu uniquement linguistique, hein, ça, c'est un enjeu de
relations fédérales-provinciales, là, qui s'exprime dans de nombreux groupes
sociaux et domaines, là. Mais, vous savez, l'efficacité gouvernementale, c'est
souhaité par tous. Alors, oui, l'attribution de M-30 pourrait être plus fluide.
M. Kelley : Merci. Et je suis
d'accord, parce que c'est le premier qui a dit : Il y a trop des employés
administratifs au sein du gouvernement et des réseaux. Ce n'est pas que les
employés ne travaillent pas fort, mais il y a beaucoup trop de paperasse, des
rapports, des redditions de comptes, des règlements. Il y a trop des
organismes, trop de services administratifs qui pourraient faire... être
fusionnés. Il faut faire le ménage, et c'est une de mes priorités. Et je trouve
que les M-30, encore, je comprends, les raisons existent de protéger nos champs
de compétence, mais, des fois, quand... doivent attendre comme six, sept, huit,
9, 10 mois, pour avoir l'argent qui vient le côté fédéral, parce qu'on attend
pour leur approbation.
Et, M. le ministre, j'ai travaillé au MCE.
J'ai travaillé au Secrétariat des relations canadiennes. Je sais, c'est quoi...
18 h (version non révisée)
M. Kelley : ...et, des fois, c'est
comme quatre, cinq, six, sept pages. Ce n'est pas nécessairement toujours des
documents qui sont énormes. Alors, s'il y a une façon qu'on peut accélérer les
M-30, oui, pour la communauté d'expression anglaise, mais pour tous les groupes
communautaires, certaines municipalités, etc., au Québec, parce que ça force
des couples de faire des modifications dans leur budget, parce qu'ils sont
toujours en train d'attendre pour cet argent, qui va être donné à un certain moment.
Mais ils attendent juste la signature d'un M-30.
M. Girard (Groulx) : Mais, en
fin de semaine, je me préparais, parce que, vous savez, j'avais... j'avais peur
de vous affronter sur les relations avec les Québécois d'expression anglaise
et, avec mon surligneur, j'ai surligné l'objectif des M-30, parce que, moi
aussi, j'avais besoin de me le rappeler. Le principal objectif est d'encadrer
le pouvoir de dépenser du gouvernement fédéral et d'assurer le respect des
orientations et des priorités du Québec. Alors, je pense que l'objectif est
noble. Mais est-ce que le processus pourrait être plus fluide? Oui.
M. Kelley : Excellent. On va
suivre ça de près, M. le ministre. J'espère qu'il y a des efficacités qui
seront faites dans la prochaine année. Mais ça va être... ça va être de la
musique à des oreilles de beaucoup, beaucoup de différents groupes
communautaires, partout au Québec, et des différents acteurs. Mais c'est
certain que c'est quelque chose qui dérange beaucoup de monde. Alors, merci
pour ça, puis je pense qu'on peut garder cet objectif noble en place, mais
aussi être plus efficaces.
Un autre enjeu qui a été soulevé par les
différents groupes... Et, en passant, c'est tout un compliment que le ministre
ait pris le temps, sur le week-end, d'étudier ses dossiers, parce qu'il savait
qu'on a ce bloc. Ce n'est pas Investissement Québec, ce n'est pas des autres
sujets comme ça, c'est... c'est vraiment, là, crédits, là, du secrétariat.
Mais, M. le ministre, c'est... l'entente
Québec et Canada, c'est quelque chose qui a été négocié, puis je sais que c'est
des fonds qu'on... Quand... le moment où l'entente est signée entre Québec et
Canada sur... pour les langues officielles, on prend cet argent-là,
normalement, puis on donne ça pour l'accès à la justice, pour la santé, pour l'éducation.
Et je sais que M. McMahon a reçu une lettre des différents D.G. des cégeps sur
cet enjeu, les préoccupations des collèges d'expression anglaise en lien avec l'entente
Canada-Québec. Grosso modo, M. le ministre, les différents acteurs veulent
savoir : L'argent qu'on a reçu du gouvernement fédéral, est-ce que ça
va... est-ce que ça va aller directement dans la communauté? Comment ça va être
dépensé? Est-ce que vous avez un petit peu une idée comment ça va être
décortiqué, ces sommes-là? Je ne sais pas si vous avez une réponse.
M. Girard (Groulx) : Mais c'est
une entente administrative que nous avons signée, et l'entente est très claire,
là, sur où... Les fonds sont dans quatre différents... quatre blocs. Et,
peut-être, M. McMahon, vous pourriez donner l'état de... du déploiement des
sommes reliées à l'entente?
M. McMahon (John) : Oui,
merci. Nous travaillons avec le ministère de l'Enseignement supérieur et le
ministère de l'Éducation, maintenant, pour discuter exactement cette question,
après que j'aie reçu la lettre et j'aie contacté mes collègues dans le ministère
de l'Enseignement supérieur pour commencer la discussion concernant ça. Et,
dans le même temps, le ministère de l'Enseignement supérieur a eu une rencontre
avec les deux D.G. des collèges anglophones, encore, pour discuter de leurs
préoccupations.
M. Kelley : Merci beaucoup, M.
McMahon. Puis est-ce que vous pouvez me confirmer le total de ces sommes qui
sont dans l'entente?
M. McMahon (John) : Oui, le
total...
M. Girard (Groulx) : 86 millions
par année.
M. Kelley : Puis avez-vous
obtenu le montant que vous avez souhaité ou... dans les négociations?
M. Girard (Groulx) : Jamais.
M. Kelley : Jamais...
M. Girard (Groulx) : Dans
aucun domaine.
Des voix : Ha, ha, ha!
M. Kelley : C'est une bonne
réponse. Autre question : Est-ce que vous avez le montant en tête, M. le
ministre? Mais je sais que c'est toujours à aller chercher...
M. Girard (Groulx) : ...plus...
M. Kelley : Plus, avoir plus.
M. Girard (Groulx) : On
aurait aimé avoir plus dans le cadre de l'entente avec le gouvernement fédéral
sur les langues officielles, effectivement.
M. Kelley : O.K., parfait. Et
je comprends, M. McMahon, qu'il y a des discussions qui sont en train avec des
différents acteurs, mais, si c'est possible, peut-être, avoir un engagement de
déposer devant la commission un portrait des sommes et leur utilisation à un certain
moment, ça va être apprécié, en toute transparence.
M. Girard (Groulx) : Bien, je
peux... je peux vous donner les quatre grands blocs...
M. Girard (Groulx) : ...55
millions pour l'enseignement dans la langue de la minorité, 8 millions
français langue seconde, 18,5 millions anglais langue seconde, puis
services en langue anglaise, 4 millions, pour un total de
86 millions.
M. Kelley : Parfait. Puis je
pense, M. le ministre, on sait toujours qu'il y a quand des grands principes...
puis je pense que l'enjeu, pour certaines communautés, c'est de s'assurer que
le montant qui est donné va directement à des groupes communautaires et pas
juste dans un pot global de chaque ministère.
M. Girard (Groulx) : Oui,
mais je vous rappelle, là, que là où il y a des champs de compétences, comme
dans la... Si on prend l'enseignement dans la langue de la minorité, là, on est
dans un champ de juridiction du gouvernement du Québec. Alors, ce n'est pas le
fédéral qui choisit là où vont les sommes. Mais certainement, là, que tout ça
est fait de bonne foi. On a une entente avec le fédéral dans le cadre de
l'entente sur les langues du... c'est le PALO, le programme... c'est quoi, le
programme d'aide aux langues officielles?
Une voix : ...
M. Girard (Groulx) : Bon,
c'est dans une entente Canada-Québec, dans le cadre du programme d'aide aux
langues officielles. Alors, tu sais, c'est certain qu'on va respecter l'esprit
de l'entente.
M. Kelley : Parfait. Mais
encore, j'espère que... Et je pense, ça, c'est la crainte, que pas tout cet
argent-là va être utilisé spécifiquement pour les besoins de la communauté
d'expression anglaise. Et ce n'est pas pour le gouvernement fédéral de dicter à
nous c'est quoi, les priorités des communautés ici. Je comprends ça, le
gouvernement fédéral a peut-être leurs idées... mais la raison pour quoi on a
créé un secrétariat, c'était bien de s'assurer qu'on prend en considération les
besoins de la communauté. Et Québec va décider, avec les communautés :
O.K., voici vos priorités et voici comment on va travailler là-dessus. Puis je
pense que les attentes des communautés, c'est juste de s'assurer que ce
montant-là ne va pas dans le pot global de chaque ministère. Mais encore,
j'espère qu'on va peut-être trouver une façon de travailler avec les
communautés, peut-être sur un plan d'action que je... de mémoire, a été... il y
a un engagement de déposer un plan d'action pour la communauté d'expression
anglaise. Peut-être, ça, c'est le bon moment d'utiliser l'argent, dans cette
entente, pour produire un plan d'action pour la communauté. Mais c'est certain
que cette entente-là, c'est «winner-winner» parce que, dans les années que vous
et mon recherchiste, Dave, on a travaillé au secrétariat des relations de communautés
d'expression anglaise, on sait que ce montant a été juste 500 000 $.
• (18 h 10) •
Alors, on a fait des grandes avancées
quand on a convaincu le gouvernement que si on mettait un montant, on va
recevoir le même montant du gouvernement fédéral. Les gens ont commencé à
dire : Bien, bien, c'est un petit peu un bon deal, ça. Puis les autres
provinces cherchent plus d'argent que nous. On va aller chercher notre juste
part. Alors, juste un commentaire, M. le ministre, là-dessus.
M. Girard (Groulx) : Comme
vous le savez, il y a toujours une reddition de comptes, mais pas au
gouvernement fédéral, à la société québécoise.
M. Kelley : Exactement, puis
à la communauté, ça va être apprécié. Une autre question, M. le ministre, et
c'est plus spécifique, mais c'est sur là... et ça, c'est très important, c'est
autour de toute cette discussion d'un anglophone historique, etc. Mais
présentement, il y a une nouvelle définition des anglophones que le ministère
de la Langue française est en train d'examiner. Puis je veux expliquer le
portrait parce que ça peut avoir un impact pour les communautés, qui est pas
mal important, sur toute la recherche que la communauté a faite sur... en
général, sur... excusez-moi, toutes les recherches que la communauté a faites
sur différents chiffres concernant la communauté.
Alors, plusieurs organismes communautaires
nous ont informés que des travaux étaient en cours au sein du ministère de la
Langue française afin de revoir la façon dont est calculée la population d'expression
anglaise au Québec. Depuis des décennies, la mesure utilisée pour... repose sur
les indicateurs de Statistique Canada, première langue officielle parlée, ce
qui donne environ 15 % d'anglophones au Québec. Or, on nous indique que,
selon une étude étudiée par le ministère de la Langue française, la proportion
officielle des anglophones au Québec pourrait diminuer à 12 % ou encore à
10 %. Alors, c'est... apparemment, le ministère est en train de réviser
peut-être la façon qu'il calcule la communauté ici, au Québec. Est-ce que le
ministre peut nous dire s'il est au courant de ces travaux ou quand même, peut
être, M. McMahon, parce que c'est hyperimportant, je pense, pour la
communauté qu'on travaille sur la même base de données si possible. Et vous êtes
responsable aussi pour l'Institut de statistique du Québec, si je ne me trompe,
M. le ministre.
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Oui.
Bien, il n'y a pas... il y a plusieurs définitions de... je pense que vous
savez ça, il y a plusieurs définitions de qui est un anglophone au Québec. Et
plus la définition est englobante, plus le chiffre est élevé. Alors, est-ce
que...
M. Girard (Groulx) : ...je
suis au courant que le ministère de la Langue française s'intéresse à cette
question? Pas particulièrement. Je n'ai pas... ils ne m'ont pas... Mais est-ce
que le secrétariat aimerait commenter là-dessus?
M. McMahon (John) : Bien, il
y a juste quelque chose publié aujourd'hui, je pense, de le ministère de la
Langue française. On a travaillé avec la ministère de la Langue française pour
savoir les différentes méthodologies pour déterminer le Québécois d'expression
anglaise. Nous savons qu'il y a des méthodologies différentes. La première
langue officielle parlée contre la langue maternelle, etc., mais toutes les
caractéristiques, tous les indicateurs, ça donne une statistique différente.
M. Kelley : Exactement. Puis
il y a certaines conséquences qui peut arriver, parce que je vois, ici, c'est
comme les bilingues françaises, anglaises... ayant l'anglais et non le français
parmi les langues parlées le plus fréquemment à la maison. Comme, si on
commence à mêler dans certains chiffres comme ça : chez nous, on parle
plus en français à la maison, mais c'est vrai, de temps en temps, je parle
anglais à la maison, moi et la députée de Saint-Laurent... mais le député de
Jacques-Cartier parle anglais à la maison. Mais vous comprenez le moment...
C'est quoi, la langue officielle parlée à la maison? Bien, pas tout le monde,
ce n'est pas juste l'anglais, des fois, c'est le français. Alors, si on
commence à mélanger un petit peu ces chiffres puis on enlève, est-ce que moi,
je dois retirer de cette définition de la communauté de l'expression anglaise
parce que je ne parle pas... bien, beaucoup. Je ne parle pas juste l'anglais à
la maison, ce n'est ni la langue parlée à la majorité chez nous non plus?
Alors, on commence à jouer dans ce jeu-là, qui peut enlever dans les calculs le
nombre des anglophones au Québec, qui crée des risques.
Alors, c'est juste, je pense qu'il est
important de mettre ça sur la table. C'est certain, il y a différentes façons à
calculer la communauté, mais on ne veut jamais enlever les gens non plus parce
que la langue parlée à la maison, ce n'est pas nécessairement leur langue
officielle. Je sais, c'est un peu complexe, mais ça peut être problématique.
M. Girard (Groulx) : Bien, je
dirais simplement que la définition à laquelle vous avez référé, là, c'est la
définition de Statistique Canada, et cette définition-là va toujours être dans
le recensement. Et puis, comme je vous ai dit, il y a plusieurs définitions et
plusieurs chiffres, mais la définition à laquelle vous référez, elle provient
de Statistique Canada et elle sera mise à jour dans le prochain recensement.
M. Kelley : Et, M. le
ministre, les services sont basés sur les données de Statistique Canada ou de
les statistiques qui viennent du Québec.
M. Girard (Groulx) : Les
services sont basés sur les besoins, je veux dire, c'est... par exemple, pour
l'accès aux soins de santé, bien, là où il y a des institutions anglophones,
bien, c'est clair qu'il y a des services. Puis, dans la région de Montréal,
même les institutions qui ne sont pas... des institutions francophones vont
être en mesure d'offrir des services. Et puis, en région, pour s'assurer qu'il
y ait des services, par exemple, bien, ça prend des plans d'accès régionaux.
M. Kelley : Exactement, et
souvent ces plans sont basés sur les chiffres, parce que, des fois, l'accès à
des services où c'est... où c'est mérité, basé sur le nombre qui est là, ça...
Des fois, ça, c'est comme la façon pour les hôpitaux du Québec de déterminer
s'ils offrent un service en anglais ou non.
Alors, ça, c'est aussi important. Le
moment qu'on commence à jouer dans les chiffres, ça peut avoir un impact
négatif sur l'offre, parce que, si on a 10 % des anglophones ou 15 %,
ça peut changer l'argent qui est fourni pour offrir les services. Ça, c'est, je
pense, la préoccupation de certains groupes aussi.
M. Girard (Groulx) : Bien, je
veux juste être clair, là, l'objectif, c'est d'offrir les services, et non de
manipuler les chiffres pour ne pas donner des services, là. On a des plans
d'accès régionaux spécifiquement parce qu'on veut s'assurer que les services
sont disponibles en anglais là où il y a une demande pour les services.
M. Kelley : Parfait. Bien,
c'est quelque chose on va continuer de regarder de près, parce que c'est
quelque chose, comme je dis, qui préoccupe des différents groupes.
M. le Président, il y a combien... le
bloc, là? Deux minutes? Alors, je pense que ça va se terminer sur ça. Merci
pour la discussion, M. le ministre, je pense qu'on a eu un bon échange sur les
différentes préoccupations de la communauté d'expression anglaise.
I think today we had a
very good discussion on the preoccupations of the English-speaking community of
Québec. I'm certain there is a lot of work to do. I will acknowledge the fact
that you said that it would be nice to go from «méfiance vers la confiance,
puis ça passe par la communication». So, how can we build or how can the
Government build more confidence with the English-speaking community? I will
leave that up to you and I hope you continue to respect your role around the
cabinet table, that you do have a duty...
M. Kelley :
...or to take any consideration, the
concerns of the English-speaking community.
Alors, encore, M.
le ministre, je sais que vous avez cette responsabilité autour de la table du
Conseil des ministres, de représenter des inquiétudes, des besoins de la
communauté d'expression anglaise, c'est partie le mandat du secrétariat, alors
encore merci pour la discussion aujourd'hui.
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Je vous
remercie énormément. C'est une responsabilité que je prends très au sérieux.
Le Président (M.
Bachand) :Merci infiniment. Mme la
députée de Laval-des-Rapides, s'il vous plaît.
Mme Haytayan : Merci, M. le
Président. Salutations, M. le ministre, vos équipes, cabinet, secrétariat, mes
collègues ici, de la banquette gouvernementale, collègues, députés de
l'opposition.
M. le ministre, quels sont les programmes
qui sont financés par le budget du... pardon, du secrétariat?
M. Girard (Groulx) : Je pense
qu'on va... Si vous permettez, je vais passer la parole à notre sous-ministre
adjoint qui pourra faire une liste plus exhaustive que moi.
Le Président (M.
Bachand) :...s'il vous plaît.
M. McMahon (John) : Oui.
Merci. Bien, il y a beaucoup d'organismes, des institutions... soutien par le
secrétariat, mais c'est dans huit secteurs. Il y a des développements des
communautés, la santé et services sociaux, éducation, justice, économique et
employabilité, culture et communication, municipal et aussi recherche. Dans
sept des huit secteurs, il y a beaucoup des organisations qui recevoir le fonds
par le secrétariat.
Mme Haytayan : Est-ce que
vous pouvez nous parler du programme qui s'intitule Renforcer la vitalité des
communautés d'expression anglaise du Québec?
• (18 h 20) •
M. McMahon (John) : Oui.
Mais, dans ce programme, il y a deux objectifs spécifiques, un, c'est pour
soutien, le développement global de certaines organisations dans la région, par
exemple, pour assurer la vitalité de la communauté québécoise d'expression
anglaise dans cette région. Il y a d'autres possibilités pour avoir le projet
spécifique. Et, dans deux... dans ces deux domaines, il y a beaucoup des
organisations qui recevoir le fonds de notre secrétariat.
Mme Haytayan : Et est-ce que
ce programme est bien financé pour les prochaines années?
M. McMahon (John) : Oui,
c'est ce financé. Il n'y a pas de réduction dans la finance, la finance pour
les prochaines années. C'est la même. Et c'est possible de donner le soutien
aux organisations, qu'eux recevoir le soutien maintenant.
Mme Haytayan : O.K. Parfait.
Une autre question, M. le Président : Combien d'organismes le SRQUA
supporte chaque année?
M. McMahon (John) : Bien,
maintenant, je pense, il y a 82 conventions et à peu près, je pense, le
même nombre, et c'est juste par coïncidence, 82 organisations.
Mme Haytayan : Parfait.
Merci. Que faites-vous pour supporter les aînés des communautés d'expression
anglaise au Québec? Est-ce que vous pouvez nous donner évidemment des exemples
détaillés un peu?
M. McMahon (John) : Oui. Il y
a un programme, par exemple, ça s'appelle en anglais Senior Wellness Centers.
Ça, c'est le centre partout au Québec. Et ça a donné beaucoup de soutien aux
aînés anglophones dans les centres régionaux. Et c'est organisé par des
organisations, les CHSSN, le Community Health and Social Service Network. Et
c'est recevoir, je pense, 2 millions de dollars par année pour
soutient toute le Senior Wellness Centres «across» Québec... partout au Québec.
Mme Haytayan : O.K. Parfait,
Merci. Côté groupes de la communauté de Québécois d'expression anglaise, vous
avez rencontré combien de groupes de la communauté dans la dernière année? Puis
si vous pouvez nous dire lesquels.
M. Girard (Groulx) : Je peux
peut-être prendre une partie de cette question-là. Bien, généralement, ce que
moi, je fais, c'est des tables rondes, là. Alors, je participe à des événements
où l'ensemble des organismes sont présents. Par exemple, on va faire une
consultation prébudgétaire avec les organismes communautaires anglophones. Je
dirais qu'on essaie...
M. Girard (Groulx) : ...et
là de faire des événements où on rejoint le plus de groupes possible. Mais
avez-vous une réponse précise pour l'ensemble des rencontres?
M. McMahon (John) : Oui.
Oui. Encore qu'il y a beaucoup de catégories, les rencontres avec le service
régional de la jeunesse, éducation, employabilité. Au total, il y a
149 rencontres avec toutes les organisations, les communautés dans cette
catégorie.
Mme Haytayan : Ces
149 rencontres sont toujours en format formule table ronde, comme M. le
ministre dit.
M. Girard (Groulx) : Non.
Ça, c'est pour moi.
Mme Haytayan : O.K.
M. Girard (Groulx) : Et
moi... Moi c'est un peu moins que 149.
Mme Haytayan : Donc, ce
sont des rencontres... Les 149 auxquelles vous faisiez allusion sont parfois
avec une organisation, un organisme.
M. McMahon (John) : Oui,
c'est normalement, c'est une rencontre visioconférence par exemple, ou peut
être c'est une rencontre dans une assemblée, mais normalement, maintenant,
c'est la visioconférence par Teams.
Mme Haytayan : O.K. Et
dans ma question, j'avais comme question : Lesquels? Évidemment, je ne
veux pas la liste des 149, mais est-ce que vous pouvez nous donner quelques
exemples, peut-être?
M. McMahon (John) : Oui.
Bien, par exemple, une organisation comme ABEE, Advisory Board on English
Education. C'est un comité officiel qui donne les recommandations pour
ministère de l'Éducation du Québec. Nous participons dans cette rencontre comme
observateur juste pour bien voir la préoccupation et le besoin de la
communauté... la communauté québécoise d'expression anglaise dans le secteur de
l'éducation. Et avec cette participation, c'est possible, donc, pour certains
enjeux pour travailler directement après avec le ministère de l'Éducation du
Québec pour encore un soutien de leurs objectifs comme un comité pour la communauté.
Mme Haytayan : Toutes ces
rencontres ou tables rondes, annuellement, ça revient. Donc, vous faites le
tour de toutes ces organisations.
M. McMahon (John) : Oui.
Ça, c'est... Ça, c'est à peu près quatre, cinq, six fois par année.
Mme Haytayan : O.K.
Parfait. Merci. M. le ministre, vous avez annoncé des sommes au dernier budget
pour améliorer l'accessibilité des services pour les communautés d'expression
anglaise au Québec. À quoi serviront ces sommes?
M. Girard (Groulx) :
Bien, en fait, il y avait des sommes pour les Senior Wellness Centers, là, qui,
dans les différentes régions du Québec, permettent d'offrir des activités à des
gens qui sont plus isolés. Ça fait qu'on a souvent l'image erronée du jeune
anglophone riche à Montréal. Or, il y a de nombreux anglophones plus âgés en
régions plus isolées, et les Senior Wellness Centers font un très bon travail
pour organiser des activités et rejoindre ces personnes qui sont plus isolées,
parfois en raison de la langue, mais aussi parfois parce qu'elles sont plus
âgées en région.
Mme Haytayan : Parfait.
Merci. Ma dernière question est plus vaste, plus large. M. le ministre, on
connaît beaucoup vos responsabilités comme ministre des Finances. On connaît
peut-être un peu moins vos responsabilités comme ministre responsable des
Québécois d'expression anglaise. Donc, si vous pouviez nous résumer vos objectifs.
Tout à l'heure, on y a touché avec différents collègues ici. Vous parliez
d'objectif général, de la méfiance à la confiance, de l'importance des
communications. Donc, si vous pouviez nous détailler un petit peu plus ces
objectifs que vous poursuivez depuis 2022.
M. Girard (Groulx) :
Bien, moi, je dirais, les anglophones du Québec, ils sont ici. Ce sont des
Québécois. Et je serais très heureux d'entendre moins des références à :
On ne se sent pas accueillis, ici, ou on regarde pour quitter. On a une société
exceptionnelle au Québec, avec des valeurs pluralistes. Et puis là, je neveux
pas faire la liste de toutes ces valeurs, mais on a... On a une société qui...
N'importe qui qui voyage un peu dans le monde sait que...
M. Girard (Groulx) : ...le
Québec est un endroit exceptionnel. Et, dans cet endroit exceptionnel, il y a
une communauté anglophone, et qui est bienvenue, et qui fait partie du Québec
qui est un atout important. Alors, j'aimerais qu'on reconnaisse ça et que...
Mais ce n'est pas moi, j'aimerais qu'eux sentent qu'on les apprécie et puis
qu'ils font partie du Québec.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Thanks to you
all. That being said, le temps alloué à l'étude du volet Relations avec les
Québécois d'expression anglaise des crédits budgétaires du portefeuille
Finances étant presque écoulée, nous allons maintenant procéder à leur mise aux
voix.
Est-ce que le programme 4 intitulé
Relations entre les Québécois d'expression anglaise est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) : Adopté sur division. Finalement, est-ce que
l'ensemble des crédits budgétaires du portefeuille Finances pour l'exercice
financier 2025-2026 est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) : Adopté sur division. En terminant, je dépose des
réponses aux demandes de renseignements de l'opposition.
Et, compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux jusqu'au jeudi 8 mai à 11 h 15, où elle
va entreprendre l'étude du volet Lutte à l'homophobie et la transphobie des
crédits budgétaires du portefeuille Relations internationales et de la
Francophonie. Merci. Belle soirée.
(Fin de la séance à 18 h 29)