(Dix-sept heures seize minutes)
La Présidente (Mme Poulet) :
À
l'ordre, s'il vous plaît! Nous allons reprendre nos travaux.
La commission est réunie afin de procéder à
l'étude du volet Aînés des crédits budgétaires du portefeuille Santé et
Services sociaux pour l'exercice financier 2025‑2026. Une enveloppe de
deux heures a été allouée pour l'étude de ces crédits.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
La
Secrétaire : Oui, Mme la Présidente. Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) est remplacée par Mme Blouin
(Bonaventure); M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve), par Mme Massé
(Sainte-Marie—Saint-Jacques);
et M. Bérubé (Matane-Matapédia), par M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine).
Aînés
La
Présidente (Mme Poulet) : Merci. Alors, nous allons procéder à une
discussion d'ordre général par blocs, incluant les questions et les
réponses. La mise aux voix de ces crédits sera effectuée à la fin du temps qui
leur est alloué, ce soir, vers 19 h 14, 19 h 15.
Alors, je
suis maintenant prête à reconnaître une première intervention de l'opposition
officielle pour un premier bloc d'échange. Alors, Mme la députée de La
Pinière, la parole est à vous.
Discussion générale
Mme Caron : Merci, Mme la
Présidente. Alors, bonjour, tout le monde, Mme la ministre, toutes les équipes
et tous les collègues.
Alors, je vais entrer tout de suite dans le vif du
sujet. J'ai beaucoup de questions. Je vais essayer d'être courte dans les
questions pour pouvoir en poser le plus possible. Alors, ma première, c'était
de savoir à quelle date la future politique sur le soutien à domicile sera
rendue publique.
Mme
Bélanger : Oui. Alors, j'en profite aussi à mon tour pour
saluer les collègues députés, et donc toutes les personnes qui nous
assistent, aujourd'hui, du ministère de la Santé et Services sociaux, et
notamment la présidente, cheffe de direction de Santé Québec.
Pour répondre
à votre question concernant la politique nationale de soutien à domicile, c'est
une politique qui fait partie des
recommandations de la CSBE. Nous avons entrepris les travaux il y a quelques
mois. Nous avons rencontré plus d'une
soixantaine d'instances différentes qui ont déposé des mémoires et nous
allons... nous espérons déposer cette politique
d'ici la fin de l'année 2025. Il y aura un grand rendez-vous national en
mai prochain, donc, dans quelques jours, pour pouvoir continuer de faire
des travaux en présentiel avec les différents partenaires.
Mme
Caron : Alors, puisque ce sera rendu public fin 2025,
quelles sommes vous avez prévues au budget pour la mise en oeuvre de la
politique, de, disons, janvier 2026 jusqu'à mars 2026, jusqu'au prochain
budget?
Mme
Bélanger : Oui, bien, en fait, il faut revenir au budget que
nous avons dans le... qui a été annoncé aux crédits. Alors, vous le savez, que le budget en soutien à
domicile au Québec est un budget de l'ordre de 2,6 milliards de dollars,
et nous avons aussi le budget en lien avec les programmes aînés, tout près de
6 milliards de dollars. Donc, c'est clair que, dans le budget
qui est annoncé cette année, nous allons voir comment nous allons l'utiliser
pour rehausser nos services de soutien à domicile.
Il faut voir que la politique... Actuellement,
nous avons les ressources nécessaires, il n'y a pas de budget qui a été
attribué à la politique. Ça fait partie du rôle du ministère de la Santé et des
Services sociaux de définir les orientations.
C'est ce qu'ils sont en train de faire. On le fait en collaboration avec Santé
Québec, mais, lorsque la politique sera faite, il y aura un plan
d'action, il y aura des objectifs, il y aura, donc, des indicateurs. C'est
comme ça qu'on travaille habituellement et on pourra chiffrer le coût de
chacune des mesures qui seront mises en place.
Mme
Caron : D'accord. Donc, je comprends que, pour l'instant,
jusqu'à la fin de l'exercice financier, ce sera inclus dans le
2,6 milliards en soutien à domicile. C'est ça?
• (17 h 20) •
Mme Bélanger : C'est inclus dans le
budget soutien à domicile. C'est inclus dans le budget du ministère de la Santé et des Services sociaux, qui coordonne
les travaux. C'est inclus dans le budget du Secrétariat des aînés, qui
participe pour certains volets. Donc, on utilise le budget que nous avons pour,
en fait, élaborer la politique nationale de soutien à domicile. On n'a pas
mis... On n'a pas ajusté les ressources, là, dans ce sens-là.
Mme
Caron : Merci. Alors, maintenant, le tableau de bord qui est public,
que l'on peut consulter, montre 17 838 personnes en attente d'un
premier service de soutien à domicile, sans compter les données du CIUSSS du Centre-Ouest-de-l'Île-de-Montréal de Montréal, parce
que ces données ne sont pas toutes arrivées à temps. Est-ce que ce premier service... Là, dans les personnes qui
attendent le premier service, est-ce que ce premier service, c'est
l'évaluation de la personne et de ses besoins ou est-ce que c'est réellement un
service qui est donné à domicile?
Mme Bélanger :
Bien, en fait, là, il y a deux
choses. Vous savez, quand les personnes sont inscrites en soutien à domicile, il doit y avoir une évaluation des
besoins quand la situation n'est pas considérée comme urgente, là, bien
sûr. Alors, on travaille pour vraiment
s'assurer de diminuer cette liste d'attente des personnes qui sont en attente
d'un premier service. Alors,
l'attente d'un premier service, c'est majoritairement au niveau des services
psychosociaux et ça concerne majoritairement l'évaluation, soit une
évaluation initiale ou une évaluation qui est plus complexe, là, dépendamment
des besoins des personnes.
Mme Caron : Merci. Alors, question : Pourquoi un délai de
90 jours avant d'être compté comme étant en attente d'un premier service sur le tableau de bord, alors
que, dans d'autres provinces canadiennes, c'est seulement
72 heures?
Mme
Bélanger : Oui, bien, en
fait, c'est les critères qui ont été émis dans le temps, au fil des années, en
soutien à domicile. On n'a pas modifié ces critères-là. Il faut savoir qu'on a
développé, à notre arrivée, un tableau de bord en soutien à domicile qui a beaucoup évolué. Le soutien à domicile n'était
pas un secteur où il y avait beaucoup de données. Les données étaient
souvent, donc, complétées en fin d'année financière. Ce qu'on a fait dans les
dernières années, ça a été de se doter d'un
tableau de bord périodique qui est maintenant disponible, ouvert au public.
C'est nouveau. Donc, les indicateurs,
ils sont en mouvance. La politique nationale de soutien à domicile va nous
permettre de nous donner des indicateurs en lien avec l'accès, la
continuité de services, et ça, c'est extrêmement important. Nous allons les
réviser, ces critères-là, mais on ne voulait pas faire ça avant d'avoir
complété les travaux en lien avec la politique nationale.
Mme Caron : Merci.
Alors, est-ce qu'on peut s'attendre à ce que, à la suite de la politique, le
tableau de bord comprenne les... toutes les personnes qui sont en attente de
soins à domicile? Parce qu'on sait qu'il y a environ 50 000 personnes
qui attendent, mais on ne les voit pas dans le tableau de bord. Alors, est-ce
que, dans les nouveaux indicateurs, on va pouvoir voir aussi ces personnes?
Mme Bélanger : Oui, tout à fait, on va le regarder, mais il faut
faire attention, là. Quand on dit qu'il y a 50 000 personnes
qui attendent pour un service de soutien à domicile, ces personnes-là reçoivent
déjà des services de soutien à domicile,
mais, très souvent, elles peuvent être en attente pour un service. Je vais vous
donner un exemple, une personne âgée
qui reçoit des services en soutien à domicile a eu son évaluation
psychosociale. Elle peut avoir des soins infirmiers, des soins en
inhalothérapie, mais elle attend la consultation de l'ergothérapie pour
l'installation d'aides techniques, de barres
d'appui, etc. Donc, la personne, oui, est en attente, elle fait partie des
50 000 personnes qui attendent, mais c'est quelque chose qui
est toujours évolutif, là, bien sûr, et donc ce qui est très important, c'est
de suivre les... Il y a des cotes de priorité, 72 heures pour des services
qui sont considérés comme urgents. Par la suite, on a un autre critère qui est 10 jours, selon différentes
modalités, et ça peut aller, comme vous l'avez mentionné, là, jusqu'à
90 jours.
Mme Caron : Merci. Maintenant, en page 263 du budget de
dépenses, on lit que 37 665 575 heures de services en soutien à domicile ont été rendues entre le
1er avril 2023 et le 31 mars 2024 et, sur le tableau de bord, on voit
qu'il y a 34 539 467 heures qui ont été rendues du
1er avril 2024 jusqu'en 2025, ce qui fait un écart négatif de
193 000 heures environ. Est-ce qu'on peut savoir... C'est possible de
savoir quelle part de toutes ces heures a été rendue à des personnes aînées? Parce qu'il y a aussi des
personnes qui ont un handicap, par exemple, ou une maladie chronique,
qui ne sont pas nécessairement des aînés, qui peuvent recevoir du soutien à
domicile. Est-ce qu'on a cette ventilation?
Mme
Bélanger : En fait, le soutien à domicile, vous avez tout à fait
raison, ce n'est pas seulement pour les personnes
aînées, c'est aussi pour les personnes qui sont en situation de handicap, des
personnes qui sont aussi en sortie hospitalière,
par exemple en postopératoire, puis elles vont recevoir des services pour de
courtes périodes. Donc, on a des personnes en soins palliatifs, en soins
de fin de vie. Donc, on est en train de catégoriser pour s'assurer d'avoir le détail, le ministère fait des travaux à ce
niveau-là, mais je veux quand même revenir sur la question des heures à
domicile. Vous avez ici un tableau de toutes
les heures à domicile depuis 2014‑2015, et on voit, là, que nous avons, donc,
accentué les investissements en soutien à
domicile. Ici, c'est un tableau qui démontre les heures. Vous avez les
données 2023‑2024 parce que
l'année 2024‑2025 est complétée, mais elle n'est pas encore
traitée. Ce qu'on voit, cette année, quand on fait des projections, on voit qu'on approche, là... et,
la prochaine mise à jour, on aura 2024‑2025, on sera à près de 40 millions
d'heures. Donc, ça, c'est extrêmement important.
Et je voudrais aussi
sortir l'autre... l'autre présentation. Donc, je ne l'ai pas ici, mais, sur le
nombre d'usagers en soutien à domicile,
donc, on rejoint, comme je l'ai mentionné, là, près de 400 000 personnes en soutien à domicile.
C'est une grande majorité... des personnes
âgées, bien sûr, puis c'est là qu'est le grand défi, parce que l'organisation
des services de soutien à domicile pour les personnes âgées, ce n'est
pas seulement avec les CLSC. C'est une organisation de services qui se veut
aussi complémentaire et communautaire, donc, avec les entreprises d'économie
sociale, pour les travaux domestiques, pour le soutien à la personne.
La
Présidente (Mme Poulet) : Je m'excuse, Mme la ministre. Est-ce que ce
serait possible d'être plus brève dans vos réponses, s'il vous plaît?
Mme
Bélanger : Oui, oui, tout à fait. Alors, je complète en disant que,
bon, on fait le... L'augmentation de nos heures, ça se traduit par plus de
personnes desservies.
Mme Caron : Donc,
on sait que c'est majoritairement des personnes aînées, mais on n'a pas la
ventilation exacte ou le pourcentage d'heures, par exemple, pour les aînés.
Mme
Bélanger : Oui, je n'ai pas la ventilation, là, mais on pourrait vous
les fournir. Je n'ai pas ça, là, sous la
main, là, la ventilation parce que, là, on rentre vraiment à un niveau de
gestion peut-être plus opérationnel. Alors, ce qu'on suit dans le tableau de bord, c'est plus le nombre de personnes
desservies, le nombre d'heures puis les investissements qui sont faits.
Mme Caron : D'accord.
Maintenant, on... En tout cas, je n'ai pas entendu parler récemment du projet
pilote de guichet unique pour les aînés dans les CLSC. Ça avait été annoncé en
mai 2024. Dans... Selon ce qui est indiqué dans La fierté de vieillir,
c'est quelque chose qui est dans le plan stratégique 2023‑2027 du
ministère de la Santé et des Services sociaux et c'est prévu pour juin 2025.
Alors, ma question : Est-ce que c'est quelque chose qui va entrer
effectivement en vigueur ou qui va être en oeuvre plutôt dès juin 2025?
Mme
Bélanger : On a fait différents projets en lien avec le guichet
d'accès en lien avec les CLSC. Il y a sept projets pilotes actuellement qui
sont en cours dans différentes régions du Québec, notamment du côté, ici, de la
Capitale-Nationale, du côté des Laurentides, donc, et dans d'autres
régions. Vraiment, il y a des leçons apprises intéressantes qu'on est en train de répertorier. L'objectif est vraiment
de pouvoir s'appuyer sur ces bonnes pratiques qui sont en train d'être
élaborées, vraiment des choses extrêmement intéressantes. Le 14 mai, je
crois, c'est là qu'on fera notre événement
pour la politique nationale de soutien à domicile. D'ailleurs, il y aura des
partenaires qui ont participé à ces
différents projets qui viendront témoigner de leur expérience. Donc, on avance
dans ce sens-là pour s'assurer qu'au moment
où on déposera la politique nationale de soutien à domicile on sera en mesure
de déployer ces bonnes pratiques partout au Québec, mais là on est
vraiment en projet pilote dans sept régions du Québec.
Mme Caron : ...pas avant l'année prochaine, probablement, que
ce soit... que ce sera mis en oeuvre. Maintenant, est-ce que... Parce que le réseau des EESAD
contribue à plusieurs heures de soutien à domicile. Est-ce que vous
envisagez d'étendre le PEFSAD à des prestataires de services de soutien à
domicile autres que les EESAD?
• (17 h 30) •
Mme
Bélanger : Je ne peux pas vraiment vous répondre aujourd'hui parce que
cette... Oui, effectivement, là, il y a des partenaires qui viennent d'autres
catégories d'entreprises. On travaille actuellement avec les EESAD. C'est près de 100 000 personnes
au Québec, là, qui reçoivent des services de soutien à domicile par les
entreprises d'économie sociale en
soutien à domicile, qui font un travail extraordinaire, qu'on finance et qu'on
veut... qu'on souhaite qu'elles se développent.
Maintenant, la réflexion en lien avec le rôle des autres partenaires qui
interviennent en soutien à domicile n'est
pas complétée. Elle est en train de se faire dans le cadre de nos travaux en
soutien à domicile. Puis j'en profite pour vous mentionner qu'on n'est pas en train d'ouvrir l'ensemble de ces
services-là aux entreprises privées. Alors, ça, c'est important de le mentionner. On mise sur nos EESAD.
Les entreprises privées qui gravitent en soutien à domicile peuvent
avoir un rôle à jouer, mais il faut regarder la mécanique en lien avec ça.
Mme Caron : D'accord.
Maintenant, est-ce que vous comptez élargir le panier de services qui est
admissible au PEFSAD pour inclure le SAPA, le répit, les menus travaux dans le
cadre du... des EESAD?
Mme
Bélanger : Oui, c'est ce qu'on est en train d'examiner. On travaille
avec le regroupement des EESAD. On sait que
le PEFSAD, c'est un programme qui est fort apprécié. Maintenant, il peut
continuer d'être... de se développer et il pourrait être fort utile pour
le répit, notamment, et aussi le soutien à la personne.
Mme Caron : À l'étude des crédits 2023 et aussi en 2024,
vous m'aviez dit que... d'abord, en 2023, que vous trouviez que
c'était une excellente idée d'améliorer l'accès au crédit d'impôt pour maintien
à domicile des aînés en l'appliquant directement sur la facture des usagers, à
travers une collaboration avec les EESAD et Revenu Québec. Et, l'an dernier, vous m'aviez dit que tout un
travail était fait avec les différents partenaires, dont le réseau des
EESAD...
La
Présidente (Mme Poulet) :
Merci, Mme la députée. C'est tout
le temps que nous avons. On va poursuivre les échanges avec la députée
de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé : Oui. Merci, Mme la Présidente. Bonjour, tout le
monde. Je n'ai qu'un bref 19 minutes au total, alors on va plonger tête première. Mme la
ministre, depuis 2019, ma collègue députée de Sherbrooke vous
questionne, questionne le ministre de la Santé, voire même le ministre de la...
des Services sociaux concernant la mise à jour du règlement sur les aides
auditives et les services assurés. Et, depuis 2019, on se fait dire : Ça
s'en vient, on est en train de le regarder,
ça s'en vient. Il y a même des fois, on disait : Ça s'en vient cet été. Ça
s'en vient, ça s'en vient. Alors, quand est-ce que ça va arriver, Mme la
ministre?
Mme
Bélanger : Oui. Bien, en fait, le programme d'aide auditive, vous le
savez, est administré par la Régie d'assurance
maladie du Québec, et c'est un programme qui est offert depuis quelques années.
Il y a eu des modifications. Et
j'aimerais, pour répondre à votre question... Mme la Présidente, est-ce qu'on
peut, si Mme la députée est d'accord, acheminer la question au P.D.G. de
la RAMQ, qui est présent ici avec nous?
La Présidente (Mme
Poulet) : Est-ce qu'il y a consentement à ce que M. le P.D.G. puisse
répondre? Est-ce qu'il y a un consentement?
Mme Massé : Moi, il y a consentement, mais dans la mesure...
pas qu'il m'explique le programme, je le connais. C'est quand est-ce que
va être déposé le règlement qu'ils travaillent depuis six ans?
La Présidente (Mme
Poulet) : Alors, il y a consentement. Est-ce que ce serait possible de
répondre à la question, et de vous nommer, et votre titre, s'il vous plaît?
M.
Thibault (Marco) : Oui.
Bonjour. Marco Thibault, président-directeur général de la Régie de l'assurance
maladie.
On travaille de
concours avec le ministère à différents scénarios qui visent à voir de quelle
façon le tout pourrait être bonifié,
notamment à l'égard d'un deuxième appareil auditif mais également à d'autres
modalités d'aide au soutien... à la suppléance auditive, en ce sens que,
dans certains cas, pour des clientèles plus enfants, je vous donne un exemple,
de parents séparés, on peut avoir des besoins de modifications. Donc, les
travaux sont en cours au moment où l'on se parle, ça fait qu'il serait
prématuré pour moi de conclure quant à la date...
Mme Massé : Mme
la Présidente, Mme la ministre, moi, je veux bien qu'on réfléchisse à ce qu'on
va faire avec les enfants. Ça fait six ans.
Il y a des aînés qui ne vivent pas dans la dignité, qui ont de la difficulté à
s'intégrer à leurs activités parce qu'ils ne répondent pas aux critères
actuels. Six ans pour changer un règlement, trouvez-vous que ça a du bon sens,
surtout en regard d'un deuxième appareil?
Mme
Bélanger : Oui. Écoutez, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques,
je veux quand même juste mentionner, là, qu'actuellement il y a
97 000 personnes qui bénéficient d'un appareil. Je vous ai dit qu'on
est en train d'examiner tout ça. On est en train de regarder. Mais il y a quand
même des choses qui se sont faites, là, depuis les six dernières années pour,
dans le fond, s'assurer d'avoir les bonnes fournitures, d'avoir les bons prix.
C'est ce que la RAMQ fait aussi par leur appel d'offres plus global. Alors, on
travaille pour améliorer. Puis, la bonne nouvelle, c'est qu'il y a quand même des personnes qui utilisent ce
programme-là, donc, et on travaille avec les regroupements
d'audioprothésistes et on va arriver, éventuellement, à améliorer la situation.
Mme Massé : Mme la Présidente, j'en suis, c'est parce que ça
fait six ans qu'on se fait répondre ça. Écoutez, moi, je vous le dis,
là, moi, j'en ai, des appareils, O.K.? Moi, si j'enlève un des deux, là, vous
ne pouvez pas imaginer comment ma vie change.
Mme
Bélanger : C'est clair.
Mme Massé :
Alors, six ans à se poser la question, on en finance-tu rien qu'un ou deux,
dans une population qui vieillit, dans une
population que nous voulons active le plus longtemps possible, moi, je trouve
que, six ans pour changer un règlement, ça n'a juste pas de bon sens.
C'est évident qu'il y a un coût. Et je l'entends.
Alors, est-ce que je
dois interpréter, comme députée, alors que les aînés qui ont besoin d'appareils
auditifs, de deux appareils auditifs, alors que les audiologistes aussi nous
disent... Moi, j'en voulais rien qu'un, là. Imaginez, j'ai des assurances puis
j'étais capable de m'en payer un. Imaginez comment le monde, ils ne peuvent pas
s'en payer un deuxième. Alors, s'il y a un
consensus pour dire que, quand notre ouïe diminue, il faut aller vers deux
appareils, bien là j'en conclus que, dans les faits, c'est parce que
vous n'êtes pas prête à faire le saut et dire aux aînés : Nous, on va vous
soutenir. C'est ça, moi, que j'entends, Mme la ministre.
Mme Bélanger :
En fait, c'est... Mme la députée,
ce n'est pas ce que j'ai dit. Alors, je n'ai pas dit qu'on n'était pas prêts à faire le saut. J'ai dit qu'on a fait
des choses pour améliorer l'accès aux appareils auditifs. On continue de
regarder comment on peut le faire. Oui, il y a un coût à ça, mais, oui, en même
temps, c'est un besoin de base, c'est un besoin fondamental qui est extrêmement important. Je vous rejoins tout à fait.
On va continuer les discussions avec... entre le ministère de la Santé et Services sociaux, la RAMQ et Santé Québec. Et donc on continue d'examiner cette situation-là. Mais j'aimerais quand même compléter en disant
qu'il y a quand même près de 97 000 personnes, là, qui, donc,
bénéficient de ce programme-là. Mais je comprends que c'est loin d'être
parfait.
Mme Massé : Bien sûr, qui bénéficient, en fait, de la moitié
de ce qu'ils pourraient entendre. Puis, moi, c'est là ma préoccupation : c'est de se dire que,
pendant six ans, on réfléchit à comment on va faire ça, mais, en bout de
ligne, c'est le coût, là, c'est le coût, c'est ça qui est problématique. Bien,
on fait le choix politique de le faire ou de ne pas le faire. Puis, moi, comme personne qui perd son ouïe, et qui a la
chance d'avoir des assurances... Parce que c'est qui qu'on va pénaliser
avec tout ça? C'est les gens qui n'ont pas les moyens. Les pauvres vont avoir
une oreille, puis les riches comme moi vont en avoir deux. Moi, je trouve que
ça n'a pas de bon sens dans notre société.
Mais, bref, j'aurais aimé
avoir une date, de dire : Les discussions vont... On se donne la
responsabilité morale de les faire atterrir à tel moment, mais je vais dire à
ma collègue de Sherbrooke qu'il va falloir qu'elle s'arme encore de patience
parce que je n'aurai pas réussi à avoir une date fixe sur le dépôt de ce nouveau
règlement.
Je vais aller dans un autre sujet qui est...
concernant... Bien, justement, ma collègue avait commencé sur la politique nationale de soutien à domicile. Je le
sais, Mme la ministre, que c'est votre pièce maîtresse. Vous l'avez dit.
Chaque fois où nous avons discuté ensemble, vous avez nommé l'important... le
grand virage que voulait faire votre gouvernement,
et vous particulièrement. Et je connais votre attachement pour les aînés, pour
avoir travaillé avec vous dans le passé.
Ceci étant dit, c'est sûr que je m'inquiète
quand je vous entends, et vous l'avez renommé tantôt, qu'il y a une place qui sera... et je ne veux pas le qualifier
parce que je ne le sais pas, prépondérante ou pas, mais, bref, c'est clair
qu'on appréhende une marchandisation des services de soutien à domicile. Vous
n'avez pas... Vous avez dit : Ce n'est pas tous les services, ça me rassure, mais on entend qu'il y en aura. Et
c'est sûr que c'est toujours la même affaire : lorsqu'il y a une question de coût, inévitablement, c'est les
personnes les plus défavorisées qui s'en... ou les moins riches, hein,
pas nécessairement d'être les plus pauvres, pauvres, pauvres, là, de juste être
pas riche, avec le coût des logements, puis tout ça, alors donc les personnes
les plus vulnérables qui paient... qui mangent la claque.
Alors, ce que
je me demande, c'est : Est-ce que vous pouvez nous indiquer quelle place
ça va occuper, le secteur privé, dans
la politique? Et avez-vous... commencez-vous à avoir une idée de l'impact de la
tarification sur les prestations des services? Donc, si vous avez des
données là-dessus, ça nous intéresse.
• (17 h 40) •
Mme
Bélanger : Oui. Alors, bien, d'entrée de jeu, là, je veux
quand même mentionner que je n'ai pas dit que le privé prendrait une place plus grande en soutien à domicile. Les
services de soutien à domicile donnés par les entreprises privées, ça
existe actuellement, ça existe, puis on ne pourra pas empêcher ça, là, comme
société.
Moi, ce que je regarde, à travers la politique
nationale de soutien à domicile, c'est de nous assurer que les services de
soutien à domicile soient accessibles en continuité et de qualité. Et c'est une
orientation. Les services de soutien à domicile, c'est l'avenir du système de
santé. On a posé des gestes concrets, vous le savez. On va se donner maintenant une politique structurante. On est en
train de faire une étude économique de combien ça coûte, les services de
soutien à domicile dans le contexte du vieillissement de la population. On
travaille avec des organismes qui viennent de différents horizons.
Vous savez, les entreprises d'économie sociale
en soutien à domicile, ils sont actuellement présents dans l'écosystème du soutien à domicile, puis il y a
des frais qui sont minimes. Il y a des personnes qui sont capables
d'assumer ces frais-là. Ceux et celles qui
ne sont pas capables, ça, c'est donné par des entreprises d'économie en soutien
à domicile, donc des OSBL, avec leur conseil d'administration. Ce sont
des entreprises qui ne sont pas à but lucratif. Ils font un travail
extraordinaire. Alors, il faut faire attention, parce que, des fois, j'entends
qu'on les considère comme des entreprises privées. Puis je ne dis pas...
Une voix : ...
Mme Bélanger : Oui, je sais, ce
n'est pas vous, mais, je veux dire, on l'entend, et ça, ce n'est pas ça. Puis
les entreprises d'économie sociale en soutien à domicile sont là pour rester.
Il faut les soutenir, les outiller. Elles sont capables de faire une différence. Dans le contexte du soutien à
domicile, où près de 400 000 personnes sont desservies, on ne peut pas penser que tout va graviter autour
des CLSC. Donc, on a des centres d'action bénévole, on a les EESAD, on a
des programmes de répit, nous avons des centres de jour, c'est ce qu'on est en
train de configurer dans le réseau. Puis,
bien, les gens qui veulent se payer des services privés, bien, on ne peut pas
empêcher ça. Alors donc, on continue.
Puis je veux peut-être juste vous revenir,
chèques emploi-service...
La Présidente (Mme Poulet) : ...pour
être brève, s'il vous plaît, Mme la ministre.
Mme Bélanger : ...je veux continuer
de miser sur les chèques emploi-service, qui sont aussi une modalité de
financement qu'on donne aux parents qui peuvent acheter eux autres mêmes leurs
services là où ils veulent. Ça fait que, ça aussi, c'est fait pour être
développé.
Mme
Massé : Oui, puis on va parler tout de suite après, mais
je veux rester sur la question de la marchandisation. Loin de moi l'idée de confondre l'économie sociale
puis l'économie privée. L'économie sociale n'a pas comme mandat de faire du profit sur le dos du monde. L'économie
privée, c'est pour ça qu'on l'appelle comme ça, c'est parce qu'elle, sa job, bien, ce n'est pas... Bien sûr, c'est
d'offrir des services de qualité, puis tout ça. Moi, j'en suis, là. Mais, en
même temps, bien, son objectif, c'est
de faire des profits. Et on voit, dans les autres services, on a quand même...
Tu sais, je veux dire, en santé, on l'a vu. On le voit de plus en plus
en éducation. On le voit même maintenant dans les services de garde. C'est
comme, bon, à un moment donné, il faut s'arrêter. Mais moi, ma préoccupation,
c'est qu'il va falloir, Mme la ministre, que
vous mettiez quelques balises, parce que les gens les plus vulnérables, là, de
la société, on ne peut pas les laisser
entre les mains de l'entreprise privée. On ne peut pas faire ça. Je pense que,
là-dessus, on s'entend, vous et moi.
Alors, c'est pour ça que j'essaie de voir :
Est-ce que vous avez déjà une idée... au-delà de dire : Il y aura de l'économie sociale, des chèques emploi, etc., de
dire : Il y aura inévitablement du privé parce qu'on veut aller vers
aussi... je ne sais pas quels mots utiliser pour ne pas faire sauter, mais de
la compression budgétaire. En tout cas, Santé Québec a un mandat de faire en
sorte que ça n'explose pas. Peut-être même que ça diminue un peu les coûts.
Mais moi, ma préoccupation,
c'est : Qu'est-ce qu'on fait avec nos aînés qui sont tout seuls dans leur
maison et à laquelle je dois, comme État, avoir une certaine
responsabilité? C'est ça que j'aimerais que vous me parliez, des services que
vous laisseriez aller au privé. Ça, ça m'intéresse.
Mme
Bélanger : Bien, en fait, c'est une bonne question, et puis
je ne suis pas prête à vous répondre aujourd'hui que je vais laisser
aller des services au privé. Je ne suis vraiment pas là. On est en train de
faire cette réflexion avec le ministère,
avec différents partenaires. Plusieurs mises en garde ont été faites à ce
niveau-là. Il y a différentes écoles de pensée. Puis n'oublions pas que
notre système de santé, là, doit être accessible, de qualité, en continuité et
la gratuité. Puis on a une obligation de s'occuper des plus vulnérables.
Alors, mon propos était plus de dire que, si
quelqu'un souhaite aller chercher ses services avec une entreprise privée, on
ne l'empêchera pas de faire. Puis, si quelqu'un décide d'aller vivre en RPA,
puis dans n'importe quelle catégorie de RPA, bien, c'est le libre choix des gens.
Mais on va baliser ces services-là.
Puis j'aimerais revenir avec le chèque
emploi-service, parce que, là, ce que je suis en train d'examiner, dans le chèque emploi-service, quand on... C'est une
modalité qui existe, qui est très appréciée, puis qui doit continuer
d'être améliorée, puis qui doit continuer d'être déployée de plus en plus.
Quand on évalue les besoins, par exemple, d'une personne âgée ou d'un enfant en situation de handicap, il y a une
évaluation qui est faite par le CLSC, il y a un nombre d'heures qui est
estimé. Ça, ça correspond à un montant d'argent qu'on remet, qu'on attribue,
donc, aux proches aidants ou aux parents. Et puis, bien, pourquoi cette
personne-là ne pourrait pas, si elle le souhaite, aller chercher ces services
soit avec quelqu'un de confiance qu'elle connaît ou même, si elle veut aller
avec une entreprise privée, bien, pourquoi pas? Parce que l'enveloppe va lui
appartenir. Ça fait que c'est là que je vois, voyez-vous, la possibilité. Et
c'est cette ouverture-là qu'on est prêts à examiner.
Mais faisons
attention, là : notre objectif, ce n'est pas de financer les entreprises
privées de soutien à domicile au Québec pour qu'elles puissent donner
des services. Ce n'est vraiment pas là qu'on s'en va.
Mme Massé : Je suis heureuse de
l'entendre. C'est sûr qu'on va le surveiller, parce qu'on nous a dit ça dans le
système de santé, puis on a vu jusqu'où on a été avec les agences privées, les
infirmières, et etc. Mais je l'entends. C'est bien.
Parlons-en,
des chèques emploi-service. C'est un outil qu'on a, que vous avez dans votre
coffre à outils, mais c'est un outil dans lequel on a vu, dans les
derniers mois, puis vous le savez parce que ma collègue a fait un échange avec vous, on a vu une diminution des heures offertes.
Et ça, c'est inquiétant, parce que le nombre de personnes n'a pas
diminué, il a même un petit peu augmenté, et
le nombre d'heures, lui, a diminué. Ça veut donc dire qu'il y a des gens qui ne
voyaient pas 100 % de leurs besoins
couverts. Et, dans ce sens-là, bien, j'aimerais peut-être brièvement... Vous me
dites que vous comptez sur le chèque
emploi-service. Et donc, au budget, est-ce qu'on va voir réapparaître une
augmentation des heures?
Mme Bélanger : Je vais vous montrer
cette diapo pour bien illustrer ce que vous dites. Vous avez tout à fait
raison. Ça, c'est l'année en cours, donc de la période 1 à la
période 13, et on voit le nombre d'heures du chèque emploi-service par
période. Et on voit qu'à la P10, à la période des fêtes, il y a eu une baisse.
Et j'ai eu l'occasion de discuter de cela
avec la députée de Sherbrooke, qui m'en avait fait part. Et, bon, rapidement,
nous avons donc posé des questions pour voir qu'est-ce qui se passait.
Puis ce que vous voyez, c'est qu'il y a eu un réajustement.
Puis,
regardez, en P11, P12, on a remonté. On va... Je vous le dis, le chèque
emploi-service, c'est une modalité pour rester. Mais, malgré ça — ça,
c'est l'année en cours — je
veux quand même que vous regardiez... Puis pourquoi je l'explique en tableau? Parce que c'est peut-être plus facile à suivre.
Ça, c'est le nombre d'heures de chèque emploi-service à chaque année
depuis 2019‑2020. Ici, on est en 2024‑2025.
Alors, pour répondre à votre question, en 2025‑2026,
notre cible c'est d'être encore plus haut en chèque emploi-service. Je vous
l'ai dit, les CLSC ne pourront pas combler et répondre à toute la demande.
C'est illusoire de faire ça. Donc, s'il y a
des proches aidants et des parents qui veulent prendre cette responsabilité de
gérer, par exemple, leurs employés, bien, écoutez, on n'empêchera pas
les gens de le faire. C'est un programme qui est efficace. Il faut qu'il soit
bien administré, par exemple. Et donc on continue puis on est vraiment sur
cette tendance-là. Notre objectif n'est pas de diminuer, mais je fais la
différence avec ce que vous mentionnez.
La Présidente (Mme Poulet) : En
terminant, Mme la ministre.
Mme Bélanger : C'est vrai qu'en P10
on a eu une baisse, mais on l'a réaugmenté pour finir l'année en meilleure
position puis on a donc redonné des consignes par rapport à ça.
• (17 h 50) •
Mme
Massé : Bien. Je ne peux qu'accueillir tout ça. Ma
collègue finira la discussion avec vous. Mais il y a une discussion, par
exemple, que moi et vous, on peut avoir, c'est que, pour avoir du maintien à
domicile, il faut que les gens aient un domicile. Et là je veux vous parler des
RPA. Et là je veux vous parler de Mont-Carmel. Et là je veux vous parler de
multitudes de RPA qui ont fermé et qui... puis là on va se le dire, puis on le
sait, on n'est pas dupes, c'est parce qu'il y a des promoteurs immobiliers qui,
eux, voient là-dedans l'opportunité de faire du cash. Donc, ils font une
transformation.
Vous avez eu l'opportunité de mettre votre pied
à terre pour faire en sorte qu'il y ait des choses qui changent, que ce soit
dans le projet de loi de la ministre Duranceau... de la ministre de
l'Habitation, que ce soit sur votre propre base.
Ça n'a pas été fait. Ce qu'on sait actuellement, c'est qu'il y a... puis là je
vais parler pour ma circonscription, il y a la possibilité de remettre la main sur un
210 unités de logement habité par des aînés depuis belle lurette. Mais le
problème, c'est qu'il y a un montage
financier qui n'est pas à la hauteur des maisons des aînés, mais qui demande
plus d'argent. On en plein
centre-ville de Montréal. Alors, Mme la ministre, il me reste à peine
30 secondes. Est-ce que je peux compter sur vous comme alliée pour
faire en sorte que ces 200 unités de logement là reviennent à la
communauté? Parce que la communauté est prête à le prendre en charge dans un
projet non lucratif.
Mme Bélanger : Oui. Bien, cette
situation-là me touche particulièrement parce qu'on a des aînés, là, qui sont courageux, qui se sont battus pour rester
dans leur milieu de vie. On a des discussions. Je travaille avec la
ministre responsable de l'Habitation. On va regarder ce qu'on peut faire. Il
faut que l'entrepreneur veuille.
La
Présidente (Mme Poulet) :
Merci, Mme la ministre. On poursuit nos échanges avec la députée de La Pinière.
Mme Caron : Merci, Mme la
Présidente. Alors, pour finir la question que j'avais commencé à poser tout à
l'heure, est-ce que les EESAD pourront, oui ou non, appliquer le crédit d'impôt
pour maintien à domicile des aînés directement sur leur facture? Et, si oui, à
partir de quelle date?
Mme Bélanger : O.K. En fait, on
est vraiment en train de regarder ça. La volonté, puis tout ce qu'on fait avec le regroupement, c'est de voir le processus,
comment tout ça pourrait s'appliquer pour que ce crédit d'impôt puisse
être appliqué. Un peu comme on le fait avec les RPA, dans le fond : le
crédit d'impôt maintien à domicile est traité, à la base, par les équipes administratives des RPA pour pouvoir... pour
que ça ait un effet, là, dans le fond, immédiat sur le coût de leur logement
ou leurs coûts de leurs services. Puis on se dit : Bien, pourquoi les
EESAD ne pourraient pas faire ça? Ça
permettrait qu'un plus grand nombre d'aînés puissent utiliser ce crédit d'impôt
de maintien à domicile, qui est quand
même en augmentation à chaque année, là, on est quand même très heureux de ça.
Il est de plus en plus utilisé. Mais,
oui, les EESAD ont la capacité de le faire. On a commencé à avoir des
discussions aussi du côté de la RAMQ. Ça serait, je le dis parce qu'ils
sont ici aujourd'hui, ça serait quelque chose qui serait faisable.
Mme Caron : Alors, on peut espérer que ce soit cette année?
Parce que, là, c'est la troisième étude des crédits où on en parle, là,
puis vous aviez autant de motivation l'année dernière. Alors, est-ce qu'on peut
penser que ce sera fait durant l'exercice financier?
Mme Bélanger : Bien, écoutez,
je l'espère, je l'espère. Je ne peux pas m'engager que ça va être fait dans le
prochain mois, mais je vous dis qu'on est en discussion. On est en train de
réviser la politique nationale de soutien à domicile. Le réseau des EESAD est
un partenaire de premier plan, et il faut regarder les coûts de ça, l'impact,
la mécanique, l'ajustement avec la RAMQ. Ce
n'est pas quelque chose qui est facile à faire comme ça du jour au
lendemain. Il y a beaucoup d'EESAD au Québec.
Mme Caron : Merci. Je vais
passer à la question suivante. Alors, dans le plan budgétaire, il y a 71 millions
cette année et l'année prochaine, et ça
tombera à 33,9 millions les trois années suivantes pour élargir la
vaccination auprès de clientèles vulnérables. Ma question : Le zona
sera gratuit à partir de quel âge cette année? Est-ce qu'on va couvrir plus de
personnes? Et quels seront les critères pour le vaccin contre le VRS pour qu'il
soit gratuit, s'il vous plaît?
Mme Bélanger : O.K. Bien, je peux débuter, mais, si vous
permettez, je peux laisser la parole aussi au Dr Luc Boileau, qui est le
sous-ministre.
La Présidente (Mme Poulet) :
...pour laisser la parole à monsieur... au Dr Boileau?
Mme Caron : Oui. Pour obtenir
les....
La Présidente (Mme Poulet) :
Pour la réponse.
Mme Caron : ...les données précises,
oui. Merci.
La
Présidente (Mme Poulet) :
Une question brève, s'il vous plaît, Dr Boileau. Une question... Une
réponse, plutôt.
M. Boileau (Luc) : Est-ce que
vous commencez?
Mme Bélanger : Non, allez-y.
M. Boileau (Luc) : Alors, je
dois me présenter : Luc Boileau, merci, directeur national de la santé
publique, sous-ministre adjoint aussi.
Donc,
il y avait deux questions, Mme la Présidente, si je comprends bien, la première
sur le zona. Alors, le zona, vous le
savez, est une maladie qui est... Je ne veux pas revenir là-dessus, mais il y a
une vaccination qui est proposée et qui est offerte gratuitement à toutes les personnes qui... sur des
spécificités, là, immunosuppression, mais particulièrement aux personnes âgées de plus de 75 ans. Donc,
ce sont... c'est un programme qui est mis de l'avant depuis l'année
passée, l'autre année
précédente, plutôt, mais, depuis l'année passée, c'est le 75 ans et plus.
Et, pour les couvertures, nonobstant le
fait que c'est bien expliqué à toute la clientèle, on est rendus à 30 %, à
peu près à 30 % de couverture des personnes de 75 ans et plus.
Donc, ils ont accès à ce vaccin-là, qui se donne en deux doses et qui était
disponible déjà pour les personnes avant. Donc, certaines en auront bénéficié.
Et voici où nous en sommes, si je réponds bien à la question. Et je pourrais
passer au VRS, mais je peux attendre.
Mme Caron :
Oui. Bien, donc, ça ne descendra pas à 70 ans cette année. Ça reste à...
pour les 75 ans et plus.
M. Boileau
(Luc) : En fait, nous, la proposition qu'on a faite, là, soutenue par
le Comité d'immunisation du Québec, c'est de
continuer cette année avec le 75 ans et plus et de permettre, là, une
couverture plus large. Donc, il y a encore beaucoup de clientèle qui
peut venir. Et on retardera peut-être... En fait, c'est le gouvernement qui
décidera. Mais, si c'est retardé, ce n'est pas retardé, c'est replacé à l'année
prochaine, peut-être, là, je ne sais pas, on verra comment les couvertures
évolueront.
Mme Caron : Et
le VRS, à partir de quel âge?
M. Boileau (Luc) : Le VRS, c'est une
couverture qui est... en fait, c'est un nouveau vaccin, hein? C'est
quelque chose d'assez nouveau, qui a une
efficacité différente. Ce n'est pas un vaccin qu'on va avoir besoin d'obtenir
toutes les années. Donc, on a un
avantage. C'est qu'il y a eu un coût cette année, bien sûr, mais ça va durer
probablement deux ans, peut-être
plus, là. Il y a des études qui doivent être faites pour voir la longévité de
tout ça. Pour l'instant, toute la couverture s'est faite pour toute personne en CHSLD ou en RI-SAPA qui était plus
âgée de 60 ans. Donc, c'est surtout pour les personnes âgées vulnérables et les personnes en RPA
qui avaient une catégorisation un peu plus lourde, style catégorie 4 ou 3... ou 4, plutôt, et ça a été offert à
toute la clientèle, et ça devrait être la même chose pour l'année qui vient.
Mme Caron : Merci beaucoup. Alors, une autre question
maintenant pour la ministre. Vous avez ordonné la tenue d'une enquête au
CHSLD La Prairie, en lien avec des actes de maltraitance. Est-ce que cette
enquête est terminée?
Mme Bélanger :
Bien, en fait, concernant le
CHSLD La Prairie, oui, il y a eu différents événements. Il y a eu une
enquête qui a été faite. Il y a eu un plan d'action qui a été mis en place.
J'ai eu l'occasion d'aller moi-même visiter le CHSLD La Prairie. J'ai rencontré
les directeurs, les intervenants, des employés. Donc, ils avaient tout un
processus, là, pour améliorer leurs
services. Et le plan est en cours actuellement. Ça concernait beaucoup la
formation des employés, la sensibilisation. Il y a eu des mesures
disciplinaires qui ont été prises avec différents groupes de personnes, et donc
ils suivent leur plan puis ils sont en train de redresser la situation.
Mme Caron : Et
aux dernières nouvelles, la personne qui avait dénoncé la situation abominable
qui avait lieu à ce CHSLD n'avait toujours pas été réintégrée, était en congé
de maladie. Est-ce que c'est normal?
Mme Bélanger :
Bien, écoutez, c'est difficile
pour moi de rentrer, là, dans la situation médicale d'une personne. Je
n'ai pas tout le détail de cette situation, de cette personne, si elle est en
congé de maladie. Je sais qu'elle n'a pas réintégré, mais je ne suis pas au
courant, là, en fait, des détails de la gestion de ce dossier par les équipes
ressources humaines ou les équipes cliniques là-bas.
Mme Caron : Merci.
Maintenant, on pourrait dire qu'il y a un embouteillage dans l'hébergement de
longue durée avec 3 100 personnes,
environ, qui attendent une place en CHSLD ou en maison des aînés, environ
5 000 personnes qui attendent une place en RI et autour de 17 000
qui attendent un premier service à domicile. Alors, ça fait environ 25 personnes qui sont en attente de services
ou d'hébergement. Quelle part du Plan
québécois des infrastructures va
aux infrastructures qui sont destinées aux
aînés? Je parle des... les CHSLD, les maisons des aînés, les ressources
intermédiaires et même... Bien, en fait, non, je reviendrai à l'autre question
sur un autre point. Mais quelle part du PQI va aux infrastructures, là, qui
sont destinées aux aînés?
• (18 heures) •
Mme Bélanger :
Bien, écoutez, il y a une part importante, hein? D'abord, je veux quand
même mentionner, il y avait une première phase en lien avec l'hébergement au
Québec, qui était la phase I des maisons des aînés. Donc, au total,
46 maisons des aînés. Il y en a 41 qui sont inaugurées au moment où on se
parle, qui sont occupées à près de 90 %. Donc, on va continuer à livrer
cette première phase-là. Il y a aussi 19 CHSLD parmi les plus vétustes, au
Québec, qui ne sont pas rénovables, si je
peux prendre ce mot-là, qu'on va reconstruire, et on va en profiter pour
rajouter des places aussi selon, donc, les besoins de la population dans chacun
des secteurs.
Je veux quand même
mentionner qu'avec le vieillissement de la population il y a une pression
importante sur les demandes d'hébergement,
et les efforts qu'on a faits en lien avec le PQI, que ce soit pour la
phase I, MDA, la phase II, qui est en cours, en lien avec les
MDA, puis une phase III, que je suis en train d'examiner pour voir comment
on pourrait développer 5 000 autres places supplémentaires...
Mme Caron :
O.K. Alors... Excusez, O.K.
Mme
Bélanger : ...alors c'est vraiment là-dessus qu'on va travailler. Mais
je veux quand même mentionner que, malgré le
vieillissement de la population, notre nombre de places d'hébergement est quand
même en diminution, alors, année après année. Alors, c'est quand même important de le voir.
C'est vrai qu'il y a trop de monde qui sont en attente d'hébergement. Ils devraient être acheminés dans un lieu le plus
rapidement possible. Mais il reste que tous les efforts qu'on a faits
avec l'ouverture des maisons des aînés, plus de 3 000 places au
moment où on se parle, ça aide. La phase II, aussi, va aider, et la
phase III.
Mme Caron : Merci,
mais alors je ne m'attendais pas à un mot comme «importante» quand je demandais
quelle part, mais je m'attendais plus à un chiffre. Je ne sais pas si vous avez
ce chiffre-là. Et vous avez mentionné 19 CHSLD
en reconstruction parce qu'ils étaient en trop mauvais état pour les rénover
simplement. Est-ce que, parmi ces 19 là, les huit qui ont été mis sur la
glace la semaine dernière... est-ce qu'ils sont inclus dans les 19 ou ce sont
huit en plus des 19?
Mme Bélanger :
Dans les... ceux qui ont été,
donc, repoussés dans le temps, ils font partie des 19, effectivement.
Mme Caron : D'accord.
Mme
Bélanger : Puis pourquoi ils sont remis dans le temps? Parce que les
coûts sont vraiment prohibitifs. Donc, il
faut que certaines personnes retournent à la planche de dessin. Donc, et vous
le savez, je vais donner l'exemple des Îles-de-la-Madeleine, où les
coûts pour la maison des aînés, l'année passée, avaient explosé. On a décidé de
ne pas faire de maison des aînés aux
Îles-de-la-Madeleine. On va, par contre, répondre aux besoins d'hébergement des
aînés aux Îles-de-la-Madeleine. On va faire
la même chose pour ces cas-là qu'on a repoussés. Ils ne sont pas retirés, ils
sont repoussés dans le temps, le temps qu'on examine les situations.
Mme Caron : D'accord.
Merci. Maintenant, est-ce que vous allez fournir les fonds qui sont requis par
la Mission Unitaînés pour procéder à la phase II du projet pour construire
1 000 unités de logement à faible... à faible coût, finalement, pour les aînés à faibles revenus? Je sais que c'est
dans le dossier de votre collègue en Habitation, mais, comme c'est pour
les aînés, est-ce que vous avez cette réponse-là?
Mme Bélanger :
Oui, bien, en fait, vous savez
que, oui, c'est ma collègue de l'Habitation, là, qui a tout... qui fait
le suivi concernant les 10, maintenant 11, RPA par Unitaînés. Quand vous dites
fournir les coûts...
Mme Caron : Oui,
ce ne sont pas des RPA, ce sont des...
Mme
Bélanger : En fait, ce sont...
Mme Caron : C'est que le... Ils ont déjà la phase I qui
est faite, les 10 plus 11. Ils demandent une autorisation de faire une 11e grâce aux économies qu'ils ont
réalisées. Maintenant, ils demandent... c'est un 235 millions de plus
pour faire une phase II, pour 10 nouvelles bâtisses. Alors, est-ce
que c'est quelque chose qui va se faire ou non pour...
Mme
Bélanger : Bien, écoutez, je peux... Le portefeuille... Ce
portefeuille-là est sous la responsabilité de ma collègue ministre responsable
de l'Habitation, mais, si vous voulez mon opinion, je suis favorable.
Mme Caron : Merci. Maintenant, le Fonds de suppléance comprend
50,6 millions pour pérenniser le financement de l'harmonisation des CHSLD publics et privés.
Alors, ma question, quand on parle du financement de l'harmonisation, est-ce que ces 50 millions sont vraiment pour
le processus d'harmonisation, ça finance le processus d'harmonisation?
Qu'est-ce que ça comporte exactement?
Mme
Bélanger : Bon, le conventionnement, vous savez que c'est un
engagement de notre gouvernement. Alors, c'est un... Donc, on est, au moment où
on se parle, à 20 CHSLD privés qui sont conventionnés. On en a sept, huit
autres qui sont en négociation. Et donc vous voulez avoir une question... une
réponse sur le financement?
Mme Caron : Bien,
c'est que le Fonds de suppléance comprend 50 millions pour pérenniser le
financement de l'harmonisation des CHSLD publics et privés. Donc, si c'est pour
pérenniser le financement de l'harmonisation, est-ce que c'est 50 millions
que ça coûte juste pour procéder à l'harmonisation? Puis, comme il y a un
nombre quand même limité de CHSLD privés à conventionner, pourquoi... pourquoi
ce financement-là doit être pérennisé?
Mme Bélanger :
En fait, le 50 millions, là,
ce qu'on me dit, c'est pour compléter les conventionnements. Il y a la
composante administrative, la composante clinique, la composante immobilière,
etc. Là, c'est assez complexe, les conventionnements. Donc, ce 50 millions
est pour compléter le processus et l'exercice de conventionnement.
Mme Caron : Merci.
Maintenant, justement, il y en a déjà 15 qui font face... 15 qui ont... CHSLD
privés conventionnés qui font face à un manque à gagner, dont trois qui sont
des OBNL puis deux qui sont nouvellement conventionnés. Comment vous expliquez
que deux nouvellement conventionnés sont déjà en déficit, ont déjà des
difficultés financières?
Mme Bélanger : Bien,
c'est un... Le conventionnement, c'est extrêmement complexe. On est en
ajustement. Alors donc, vous le
savez, là, il y en a donc trois qui ont été en projet pilote, cinq qui ont été
annoncés et réalisés, qui vont très bien. Alors, il y en a quelques-uns qui sont en difficulté, qui sont en
accompagnement. Alors, on est en train d'examiner la situation. Le
conventionnement est maintenant sous la responsabilité de Santé Québec. Donc, là
aussi, on s'assure de faire le suivi avec la collaboration étroite de
Santé Québec. C'est un objectif qui est prioritaire pour Santé Québec aussi.
Alors donc on va de l'avant.
Mme Caron : Alors,
est-ce que c'est pour ça qu'il y en a juste un, je crois, qui a été
conventionné cette année, d'après les informations qu'on avait dans le cahier?
Mme
Bélanger : Oui, mais il ne faut pas voir ça comme ça parce que c'était
jusqu'en janvier, alors qu'on en a conventionné, là, sept ou huit dans les
derniers mois. Alors donc, 15 CHSLD, en fait, là, ont reçu une offre
globale en 2024‑2025, sept sont...
La Présidente (Mme
Poulet) : Merci beaucoup, Mme la ministre. On poursuit les échanges
avec la députée de Châteauguay.
Mme Gendron :
Oui, merci beaucoup, Mme la Présidente. Bonjour, Mme la ministre. Et
j'aimerais saluer toute votre grande équipe
qui vous accompagne aujourd'hui. En fait, je suis l'heureuse de... qui pose...
posera quelques questions aujourd'hui, et j'aimerais aborder un sujet
qu'on n'a pas encore parlé, en fait.
J'aimerais
poser des questions sur, en fait, les maladies neuroévolutives, dont
l'alzheimer. Je sais que c'est un sujet qui vous tient à coeur puis j'aimerais en entendre davantage. Je
regardais un petit peu... Je faisais des recherches, là, un peu plus tôt. En 2015, on parlait de
40 millions de personnes atteintes d'alzheimer dans le monde. Dans les
prochaines années à venir, ça va tendre à
doubler, donc, atteindre 80 millions de personnes atteintes de ce type de
maladie, là, neurocognitive. Au
Québec, c'est très présent. Je veux dire, tout le monde connaît quelqu'un qui
est malheureusement atteint de cette
maladie-là. Moi, je crois que, dans un futur pas si lointain, un cinq ans, on
va parler de 200 000 personnes au Québec atteintes de maladie
d'Alzheimer.
Autour
de quelqu'un qui est atteint d'alzheimer, il y a également, bon, les parents,
les proches aidants. Il y a des gens autour de ces personnes atteintes,
là, puis je pense qu'en tant que gouvernement nous nous devons de poser des
gestes justement pour cette population vieillissante qui sont atteints
d'alzheimer. J'aimerais savoir... Autour de ces personnes-là, bon, il y a de l'éducation, je pense, nécessairement, qui
doit être faite, je crois qu'il y a de la sensibilisation, information, du soutien au niveau des gens.
J'aimerais savoir de quelle façon, Mme la ministre, on peut soutenir
cette population-là puis cette problématique-là, en fait, qui grandit,
malheureusement, au sein de notre Québec.
Mme Bélanger :
Alors, merci beaucoup pour la
question. Effectivement, c'est une situation qui est quand même préoccupante. Au Québec, actuellement, il y a plus
de 150 000 personnes qui ont un diagnostic de maladie
d'Alzheimer ou un autre trouble
neurocognitif, et, en 2030, vous avez tout à fait raison, c'est plus de
200 000 personnes qui pourraient avoir reçu le diagnostic
d'une maladie de type alzheimer.
Alors,
on a, en février dernier, déposé la politique, et c'est la première politique
au Québec, première politique nationale en lien avec la maladie
d'Alzheimer. C'est le Dr Howard Bergman qui a conduit les travaux, donc, avec
plusieurs spécialistes, médecins de famille, des professionnels. Donc, on s'est
dotés d'une belle politique au Québec. On
est en train de travailler sur le plan d'action. Cette politique-là, elle vise
essentiellement à prévenir la maladie, mieux diagnostiquer, accompagner
les personnes dans leur parcours de soins et aussi miser sur la recherche, les
quatre axes importants à cette politique.
C'est une politique qui est... qui vise à redonner de l'espoir et de la dignité
aux personnes qui se voient
malheureusement attribuer ce diagnostic. La vie continue quand on a un
diagnostic de maladie d'Alzheimer, et il faut donc s'assurer de bien
entourer les personnes puis d'entourer les proches aidants aussi.
Alors,
il y a différentes mesures qui vont être déployées au sein des GMF, qui ont un
rôle extrêmement important à jouer, des équipes interdisciplinaires
ainsi que les instituts de gériatrie et centres d'excellence aînés.
Mme Gendron :
Pour ce qu'il s'agit... Vous
parliez de la première politique. Donc, c'est vraiment à la lumière de la problématique qui grandit que vous avez
initié, en fait, cette politique sur, justement, l'alzheimer ou, en tout
cas, les maladies neuroévolutives, puis le plan d'action, vous y travaillez
présentement. Je comprends bien?
Mme
Bélanger : Oui. Le plan d'action est très avancé. Il se travaille avec
le ministère de la Santé et Services sociaux
et la petite équipe autour de Dr Howard Bergman, certains spécialistes des
différentes universités. Et on espère que,
d'ici septembre, le plan d'action pourra être mis en place. Je veux quand même
rappeler qu'il y a plusieurs actions au Québec en lien avec l'alzheimer. Il y a eu, en 2014, une phase I
pour vraiment s'assurer d'améliorer les services. Il y a eu, par la suite, en 2018‑2019, un rôle plus élargi
autour des GMF. Et là cette... ce plan d'action vise vraiment à déployer
les bonnes pratiques partout dans tous les
GMF, qui auront un rôle quand même important, avec, ce qu'on souhaite, des
équipes qui deviennent spécialisées, par
exemple une infirmière en soins pour les personnes ayant une maladie
d'Alzheimer ou un autre trouble neurocognitif. C'est important de
développer cette expertise-là. Ces gens doivent avoir des approches qui sont
différentes, particulières, alors, puis il faut organiser des services.
• (18 h 10) •
Mme
Gendron : Avez-vous des exemples? Vous parliez de proches aidants ou
des gens entourant ceux qui ont été diagnostiqués alzheimer ou d'autres
maladies neuroévolutives. Avez-vous des exemples de mesures qui sont prises
justement pour soutenir les gens autour des personnes atteintes?
Mme Bélanger :
Oui, bien, en fait, je peux vous
parler peut-être de tout ce qui est fait pour l'appui par L'Appui proches aidants. Mais, encore, dernièrement, là,
on a annoncé, dans le dernier budget, un montant de
25 millions de dollars, qui
est déjà en train d'être distribué, essentiellement aux sociétés Alzheimer
qu'on retrouve dans toutes les régions du Québec, aux organismes qui offrent du répit aux proches aidants, et
donc... Et c'est extrêmement important parce que les... On le sent, on le sait, c'est lourd quand
quelqu'un, quand un proche a ce diagnostic. C'est important de bien soutenir
les personnes, les proches, les maisons
Gilles-Carle, aussi, qui reçoivent du financement, ainsi qu'il ne faut pas oublier
le financement qu'on a annoncé l'année
dernière pour développer des centres de jour à partir de nos CHSLD pour
qu'ils puissent offrir des journées de répit aux personnes qui sont aux prises
avec cette maladie. C'est très important. Alors, on continue, cette année, avec
le financement à ce niveau-là.
Mme Gendron :
Donc, je comprends que vous avez
déployé tout un écosystème autour des gens atteints pour justement les
soutenir, autant ceux qui ont eu le diagnostic que les gens, les proches aidants
autour.
Mme
Bélanger : Oui, oui, puis il y a aussi toutes les activités de
formation, les activités entre pairs aidants. Donc,
il y a une série de choses qui sont offertes, donc, pour permettre aux proches
aidants, là, d'avoir du répit, d'une part,
mais aussi d'avoir de l'accompagnement puis d'avoir aussi un développement de
leurs habiletés à exercer leur rôle de proche aidant avec une personne
qui a des troubles neurocognitifs. C'est extrêmement important.
Mme Gendron :
Merci beaucoup. Je vais vous amener sur un autre sujet, en fait, là, ce
serait MADA, les municipalités amies des aînés. J'ai la chance d'en compter
plusieurs dans ma circonscription. On le mentionne régulièrement, puis je le vois, là, la population est vieillissante au
sein de nos communautés, puis on le remarque. Puis je crois que ces personnes-là ont besoin justement
d'infrastructures, ont besoin de motivation également pour sortir, pour
faire des activités, puis je pense que c'est là directement qu'il y a des
actions qui sont prises au niveau des municipalités amies des aînés. Ça va
aussi toucher l'isolement social. Je le vois, là, également, chez nous, sur le
terrain. Donc, plus on favorise des activités auprès des aînés, plus ça brise
l'isolement. Donc, je pense que c'est très, très pertinent.
Par contre,
j'aimerais ça, si c'est possible pour vous, là, de m'en dire davantage. C'est
vrai qu'on peut parler, économiquement
parlant, là, oui, de l'argent directement mis dans le réseau pour soutenir le
vieillissement de la population, mais,
au niveau justement de MADA et des... Québec amie des aînés aussi, quelles
mesures ou qu'est-ce que... quelle démarche les municipalités peuvent
prendre ou font, justement, que vous soutenez?
Mme Bélanger :
D'abord, je veux quand même
mentionner que le programme Municipalité amie des aînés est un programme qui est fort apprécié de la part de
plusieurs municipalités. C'est un programme qui a été développé par l'OMS, et puis, c'est important de le mentionner,
au Québec, on est une des nations où le programme MADA est le plus implanté. Alors, ce n'est pas rien. On a plus de
1 036 municipalités, au Québec, ou MRC, là, qui ont effectué une
démarche MADA, sur un total de 1 246 municipalités.
Ça
fait que c'est quand même important. Il y en a plusieurs qui sont, donc, en
démarche pour continuer de développer... Ce qui arrive, quand on veut
devenir une municipalité amie des aînés, bien, il faut répondre à un certain nombre de critères. Et donc les municipalités se
mobilisent, mettent en place des comités aînés, donc, se dotent de plans
d'action, font leurs demandes de
subventions. Lorsqu'ils sont reçus municipalités amies des aînés, bien
là vient avec ça un intervenant qui
est dédié à chacune des municipalités pour assurer le développement d'un plan
d'action. Donc, ça touche autant le
volet culturel, le volet loisir, le volet sécurité, les infrastructures. Donc,
quand une municipalité devient désignée «amie des aînés», bien, il y a toute une possibilité par la suite
d'aller chercher différentes subventions. Ça peut être pour des aménagements de parcs. Et on le voit, là, on a
juste à se promener dans les différentes collectivités, c'est important.
La Présidente (Mme
Poulet) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Alors, on poursuit nos
échanges avec la députée de La Pinière.
Mme Caron : Alors, ma question porte sur le programme
d'allocation personnalisée pour les soins en RPA, qui devait... Selon le plan d'action La fierté de
vieillir, l'objectif était qu'il y ait 100 % d'utilisation. C'était la
cible prioritaire n° 9. Maintenant, il y a environ
125 personnes, à la fin de l'année 2024, qui utilisaient ce
programme, et, en interpellation, Mme la
ministre, vous aviez reconnu que ça ne fonctionnait pas bien partout. Alors,
est-ce que votre vision du programme a évolué? Et qu'est-ce que vous
comptez faire pour corriger le tir?
Mme
Bélanger : En fait, je veux revenir sur la question du financement. On
avait annoncé, dans le cadre des budgets
antérieurs, un montant de 200 millions sur cinq ans. Donc, ce n'est pas
des nouveaux budgets cette année, mais cet argent-là est disponible et
il va pour le développement de l'allocation personnalisée. C'est une mesure qui
est extrêmement importante. L'année dernière, nous avons révisé ce programme-là,
et ce programme-là n'atteint pas les objectifs.
J'ai donc demandé au ministère de réviser le programme. Il y a eu un travail
qui a été fait avec le regroupement des RPA. Je suis tout à fait
consciente que ce programme ne répondait pas à la grande majorité des RPA.
Donc, on est en train
de le réviser et, d'ici quelques jours, on sera en mesure d'annoncer une
nouvelle mouture du programme de RPA pour
bien utiliser nos montants d'argent qui sont réservés et qui sont prévus pour
aller dans ce
programme. Il y a des initiatives un peu partout au Québec qui fonctionnent. On
s'est appuyés là-dessus. Et donc, essentiellement,
ce qu'on souhaite, c'est de diminuer les critères pour avoir... pour l'octroi
de ce financement-là. C'était, initialement,
pour les personnes ayant un profil 10 et plus et pour les unités de soins
de 30 et plus. Alors là, on descend vraiment le critère. Il faut que ce
soit en fonction des besoins des personnes.
Mme Caron : Donc,
est-ce que... Je comprends que vous vous inspirez de certains CISSS qui ont
fait un programme régional d'allocation directe aux aînés, et c'est ce qu'on va
apprendre dans quelques jours.
Mme
Bélanger : Oui, exact.
Mme Caron : Merci.
Maintenant, le 31 mars, vous avez mis fin au programme de modernisation
des installations. C'était un programme qui
aidait les RPA à financer des petites mises aux normes, et ce programme-là
avait sauvé certaines RPA de la disparition. Puis on sait que l'excès de
réglementation rend les loyers de moins en moins abordables en RPA, ce qui compromet la pérennité des milieux de vie.
Alors, est-ce que vous pouvez nous en dire où en sont les travaux
d'assouplissement du règlement de la certification des RPA?
Mme Bélanger :
Oui, bien, en fait, deux choses,
là. Vous savez qu'on soutient les RPA depuis plusieurs années dans différentes mesures. Je ne veux pas les
citer, là, je sais que vous les connaissez, mais la mesure du programme
de modernisation n'était pas une mesure qui
était énormément utilisée. On s'est questionnés sur cette mesure-là puis on
a décidé d'y mettre fin pour pouvoir
renforcer les autres mesures qui vont pour l'allocation personnalisée, mais qui
vont aussi pour la transition salariale, les
assurances, les gicleurs. Donc, c'est quand même beaucoup d'investissements,
puis on a décidé de concentrer les budgets disponibles qui sont alloués au RPA.
Ce programme de modernisation, on l'a vraiment...
tirait vraiment à sa fin. On avait de moins en moins de demandes. Les projets
qui ont été initiés dans la dernière année vont être honorés, ceux qui
n'avaient pas débuté, là, mais ceux qui... donc, leurs projets avaient été
autorisés et qui sont, donc, enclenchés, ces projets-là vont être financés.
Mme Caron : Et
est-ce que la réglementation de certification des RPA va être assouplie ou
simplifiée?
• (18 h 20) •
Mme Bélanger :
O.K., là, concernant la
certification, on est en discussion, naturellement, là, du côté de Santé
Québec. Je ne sais pas si vous voulez que Mme Biron puisse vous répondre à
ça, mais...
Mme Caron :
Bien, oui, je consentirais à ce que Mme la P.D.G., si on a une réponse
rapide... à savoir où en sont les travaux. Est-ce qu'on a une date, un objectif
pour assouplir cette réglementation?
La Présidente (Mme
Poulet) : Alors, je comprends qu'il y a consentement. Mme Biron,
si ce serait possible de vous nommer, s'il vous plaît, et votre titre pour
répondre à la question brièvement...
Mme Biron (Geneviève) : Oui, certainement. Merci,
Mme la Présidente. Geneviève Biron, présidente et cheffe de la direction
de Santé Québec.
Bien, écoutez, tout
d'abord, je dois vous dire qu'on demeure pleinement engagés à soutenir les
résidences privées pour aînés, peu importe leur taille. Évidemment, les normes,
comme vous le mentionnez, et les problèmes de certification amènent quelques
questionnements. C'est un travail qu'on va faire en collaboration avec le
ministère. Et donc il n'y a pas de date
précise, mais c'est en discussion présentement pour voir comment on peut
soutenir, dans le fond, les RPA et pouvoir, dans le fond, les aider à
demeurer un milieu de vie engageant pour les citoyens.
Mme Caron : Merci. Maintenant, toujours pour les RPA de
catégorie 3, il y en a plusieurs qui n'auront pas installé, d'ici
l'échéance du 15 juillet, les dispositifs de sécurité pour contrer les
problèmes d'errance. Alors, ça, c'est un article
du Règlement sur la certification des RPA et ça peut représenter des coûts de
25 000 $ pour une petite RPA ou plus de 100 000 $
pour une grande, et c'est que les RPA ne sont pas toutes des milieux où les
personnes qui y résident ont besoin d'être surveillées ou ont des problèmes
d'errance. Alors, si la réglementation ne change pas, et qu'il y a une
obligation d'installer, et qu'il n'y a pas d'aide financière, est-ce qu'on va
assister à une nouvelle vague de fermetures de RPA en raison de cet article qui
exige l'installation de dispositifs de sécurité pour contrer l'errance?
Mme Bélanger :
Oui, en fait, c'est un sujet
qu'on connaît bien, c'est un enjeu. L'année dernière, on avait retiré la
catégorie 2 de l'obligation de mettre les dispositifs d'urgence, et, pour
la catégorie 3, on avait donc mis une date que vous avez mentionnée
tantôt. Il y en a plusieurs qui n'ont pas réussi à installer leurs dispositifs.
On est au courant de la situation. Donc, on est en train d'examiner avec...
chaque situation, du cas par cas.
Maintenant, il faut
faire... Il faut être très prudent par rapport à ça parce qu'il n'y a pas une
RPA qui est configurée exactement de la même
façon, et puis il faut assurer la qualité puis la... des services, la sécurité
des services. Donc, on ne retirera
pas cette obligation. Maintenant, on va voir comment on peut accompagner les
RPA concernées. Alors, on fait ce
travail avec le ministère et avec Santé Québec, mais la date du 31 mars,
là, naturellement, on va repousser encore, là, de quelque temps, le
temps de bien examiner la situation de chacune des RPA concernées.
Mme Caron : Merci, parce que, dans
95 % des cas, les aînés ne sont pas en perte d'autonomie. Alors, c'est une
question...
Mme Bélanger : C'est
sûr, mais, le 5 % des cas qui est en perte d'autonomie, il ne faudrait pas
qu'il arrive un accident.
Mme Caron : Maintenant, Mme la
ministre, je vais aller sur une question... Tout à l'heure, on a parlé de
reconstruction de CHSLD. Il y a un article qui a paru cet après-midi, à
15 h 25, de Mme Sioui, dans Le Devoir, où on apprend que
les... c'est maintenant plus de 1 million de dollars la chambre en maison
des aînés parce que les prix ont explosé.
Alors, on dit aussi que, dans... pour les reconversions de certains CHSLD, ça
se fait sous la barre du million de dollars par porte. Alors, la
question que j'ai, c'est pourquoi choisir... pourquoi avoir choisi de mettre
sur pause huit CHSLD, les huit dont on
parlait tout à l'heure, qui, même si les coûts explosent, coûtent quand même
moins cher, d'après l'information qu'on a là, par porte que les maisons
des aînés qui sont à venir, qui ne sont pas encore construites?
Mme Bélanger : Bien, j'apprécie
votre question, mais, à chaque fois, ça vient me chercher, puis ce n'est pas personnel à vous, mais, au Québec, on aime ça
parler des maisons des aînés, puis que ça coûte cher, puis que ça coûte donc cher, les maisons des aînés, puis c'est le
coût par chambre. On ne fait pas la même chose avec les hôpitaux, et je
ne ferai pas ça, naturellement, je suis ministre déléguée à la Santé, mais je
vais vous dire que c'est assez tentant, parce que,
quand on parle de coût par chambre, là, une maison des aînés, ce n'est pas
juste des chambres, là, c'est vraiment une infrastructure importante
pour permettre aux aînés qui sont là d'y rester jusqu'à la fin de leur vie, y
compris s'il y a des périodes d'hospitalisation puis y compris s'il y a des
périodes de pandémie.
Ça fait que,
là, j'arrête tout ça pour dire que la phase I, la moyenne provinciale,
puis je suis prête à donner toutes les informations
que je vois sur mon iPad, est à 800 000 $ la porte. Ça, c'est la
moyenne provinciale, O.K.? Alors, pour vous donner des exemples, là, à rivière... à Roberval, on est à
654 000 $, mais c'est sûr qu'à Val-d'Or puis sur la Côte-Nord
on est à 800 000 $,
900 000 $ parce que c'est l'éloignement. Donc, il y a un coût lié à
ça. Ça fait que retenons que la moyenne provinciale est à
800 000 $. Ça, c'était la phase I. La phase II, puis, oui,
il y a un article qui est sorti une heure avant les crédits, c'est toujours
intéressant de voir ça, là, quel timing, mais là on est à un point
combien?
Une voix : ...
Mme
Bélanger : 1,1 million.
Bien là, là-dedans, je veux juste vous dire, je ne veux pas en rajouter une
couche, là, mais il y en a qui sont à 1,5 million la porte.
Ça fait que
c'est clair que, comme ministre, là, je regarde ça puis je dis : Wo! On va
examiner tout ça. Mon objectif, ce
n'est pas que ça coûte de plus en plus cher. Mon objectif, c'est... On a créé
un beau modèle d'hébergement au Québec pour nos aînés. Maintenant, on
est capables de faire mieux que ça. Puis je donne l'exemple des Îles-de-la-Madeleine,
puis j'avais eu l'occasion d'en discuter
avec le député, c'était sorti à presque 2 millions la porte, la raison de
l'éloignement, et tout ça, mais on peut faire d'autres choses qui vont quand
même bien répondre aux besoins des personnes âgées. Ça fait qu'on va le faire
avec les communautés.
Puis je veux quand même juste vous dire, là,
l'article de cet après-midi, là... Il y a des maisons des aînés dans des territoires autochtones très, très, très
éloignés. Bien, écoutez, c'est sûr que ça ne coûtera pas 400 000 $ la
porte, là. Il faut que les personnes qui vont travailler là, les
ouvriers, il faut les transporter, il faut les héberger. C'est des coûts. Ce
n'est pas... ce n'est pas le coût par chambre, là, c'est le coût de
construction de tout ça.
Alors, je
m'arrête là, mais on ne fera pas des maisons des aînés à 1,8 million la
porte. Les prochaines qui vont sortir, je vais toutes les regarder. Ça
fait que j'avise la SQI, là, on va travailler ensemble parce que c'est
important. C'est vraiment important. Alors, voilà, je m'excuse, je ne vous ai
pas laissé la parole.
Mme
Caron : Merci, Mme la ministre. Je sais que ça vient vous
chercher quand on parle de maison des aînés. L'objectif, c'est d'avoir... de tenter d'avoir de l'hébergement pour
répondre à la demande. Donc, plus ça coûte cher, moins on peut répondre
à la demande parce que l'enveloppe, elle est limitée. Alors, souvent, ce que
les aînés me disent, c'est qu'on n'a pas besoin d'aussi vaste... On se
contenterait de moins pour avoir une place. Alors, c'est de là que viennent les
questions qui font souvent la différence entre CHSLD et maisons des aînés.
Maintenant,
vous savez qu'il y a plusieurs... Plusieurs organismes se sont... se sont
réunis pour former l'Alliance québécoise des milieux de vie pour les
aînés, et ils demandent une chose qui me semble assez intéressante, d'avoir une
planification sur 10 ans des besoins et des services à offrir aux aînés,
que ce soit le soutien à domicile ou que ce soit
du logement, de l'hébergement avec les soins, parce que, quand les régions
peuvent savoir que, dans telle ou telle région, il y aura... on prévoit
qu'il y aura tel besoin en fonction de la population locale, ça peut aider à
construire, admettons, des ressources intermédiaires ou ça peut aider à
répondre aux différents appels d'offres. Alors, est-ce que ce serait possible,
quel que soit le moyen que vous privilégiez, d'avoir une planification des
besoins et des services à offrir qui pourrait permettre aux gens de s'organiser
pour peut-être offrir des possibilités qui coûteraient moins cher et qui
répondraient davantage...
• (18 h 30) •
Mme
Bélanger : Oui, écoutez, j'accueille favorablement, là, cette
alliance parce qu'on va travailler avec eux. Puis, vous savez, comme
gouvernement, on a misé sur les maisons des aînés parce que c'étaient des
CHSLD, là. Il ne faut pas oublier que c'est le modèle de CHSLD, puis c'est ce
qu'on avait de besoin au Québec rapidement, le plus rapidement possible, pour
décongestionner nos centres hospitaliers.
Maintenant, quand on
se projette dans le futur, avec le vieillissement de la population, les maisons
des aînés ne répondront pas à tous les
besoins, et puis je suis tout à fait à l'aise avec ça. Ce n'est pas tous les aînés
qui ont besoin d'aller
en maison des aînés. Ce sont des personnes qui sont en perte d'autonomie, qui
ont besoin de services 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Donc, il y a les ressources intermédiaires
qu'on... On doit vraiment s'asseoir avec les ressources intermédiaires
parce que ce sont des ressources qui peuvent offrir des milieux d'hébergement
avec des soins et de l'accompagnement, qui
peuvent répondre à beaucoup de besoins. Il y a tout le volet des CHSLD privés
conventionnés, puis ils ont la capacité
aussi, certains d'entre eux, de pouvoir construire. Alors, on va regarder dans
ce que j'appelle la phase III. Certains... certains milieux auront
des maisons des aînés, mais il va falloir diversifier, donc, et la projection
que nous estimons, en fonction de tous les rapports d'experts qui ont été
faits, est de pouvoir travailler...
La Présidente (Mme
Poulet) :
Merci, Mme la ministre...
Mme
Bélanger : ...entre 5 000
et 7 000 places.
La Présidente (Mme Poulet) : Merci
beaucoup. Alors, on poursuit nos échanges avec le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Mme la ministre, j'aimerais qu'on...
continuer, en fait, sur le sujet qui vient
vous chercher, parce que ça vient nous chercher nous aussi, puis j'aimerais
qu'on fasse un petit bilan, quand même.
Vous
venez de dire que ce que vous voulez, c'est créer des places en maisons des
aînés le plus rapidement possible. Là où on est un petit peu sceptiques.
C'est que le plan de match qui avait été déposé en 2018, il n'a pas été... il
n'a pas été suivi, il n'a pas été respecté,
on n'a pas atteint les objectifs. Puis, en 2021, on en a eu un nouveau et on
n'a pas respecté ni les objectifs financiers ni les objectifs de création
de places. Alors, j'aimerais savoir quel bilan vous pouvez faire actuellement,
là.
De
mémoire, il y avait comme 1 milliard de dollars pour 30 maisons
des aînés au départ, en 2018. Ensuite, c'était rendu à 2,4 milliards pour 46 maisons des aînés, pour 2022.
Aujourd'hui, on nous a dit qu'il y avait 41 maisons des aînés, je pense, qui étaient ouvertes, occupées à 90 %.
Est-ce que vous pouvez nous dire, juste pour faire un sommaire, là,
combien ça a coûté, jusqu'à présent, les
41 maisons des aînés? Vous dites que vous avez de l'information sur votre
iPad. Est-ce que vous pouvez partager
cette information avec nous pour voir où on en est rendus avec cette fameuse
phase I, en matière de coûts et de
création de places, pour qu'on puisse valider si la phase II et la
phase III ont des chances de se réaliser?
Mme
Bélanger : O.K. Bien, en fait, bien, écoutez, en tout respect, je suis
un peu surprise de vous entendre dire qu'on n'a pas atteint notre objectif, là.
En 2018, on a développé un concept de maison des aînés. Il est arrivé la pandémie. Il n'y avait aucune construction qui se
faisait au Québec, durant la vague I et la vague II. Nous avons
entrepris la construction des maisons des aînés, notre objectif était de créer
46 maisons des aînés, au Québec, pour 3 600 places. Donc, 46, 3 600. Au moment où on se parle,
aujourd'hui, on a construit et inauguré 41 maisons des aînés. Moi,
honnêtement, j'appelle ça un tour de force. Parce que construire, au
Québec, ce n'est pas si évident que ça, dans le contexte des fournitures qui ont augmenté, la disponibilité des
employés de la construction. Alors, moi, je retiens, là, la phase I,
moi, c'est ce que j'avais à livrer, quand je
suis arrivée, c'était 46 maisons, des aînés. J'en ai 41 d'ouvertes, je
vais en inaugurer trois autres, dans les prochaines semaines, et on va
de l'avant, on va atteindre notre objectif. En très peu de temps, d'avoir
construit tout ça, au Québec, c'est un tour de force.
Ça
a un impact directement sur les personnes qui sont en attente d'hébergement, au
Québec, je veux quand même le mentionner.
Si on n'avait pas ouvert ces places, bien, où vous pensez qu'on serait en
termes d'attente d'hébergement, au Québec?
Parce que le vieillissement de la population, là, il augmente à coup de
25 000, 30 000 personnes de 65 ans et plus à chaque année. Puis, malgré... puis ce n'est pas
toutes les personnes qui se retrouvent à l'hôpital, là, bien sûr, mais,
malgré le vieillissement de la population,
on voit, là, qu'on a réussi, depuis l'ouverture des... C'est des places
supplémentaires, ce n'est pas... ce n'est pas de la magie, là, c'est de la
place... des places supplémentaires.
Donc,
on va livrer les maisons des aînés. On a un autre financement pour les
19 autres CHSLD dont je parlais tantôt. Ça, c'est plus compliqué
parce qu'ils sont en régions de plus en plus éloignées, puis ça coûte cher, ça
coûte cher, en région éloignée...
M. Arseneau :
Mme la Présidente...
Mme
Bélanger : ...mais on veut que les citoyens aient des services.
M. Arseneau :
On va juste essayer de respecter le temps, parce que moi, je suis encore
sur la phase I, là. 41 maisons des aînés, combien de places puis combien ça a
coûté?
Mme Bélanger :
Oui. Bien, en fait, pour la
première phase, on est à 2,8 milliards, pour un total de
3 600 places, là. Pouvez-vous juste me donner le nombre exact?
M. Arseneau :
...c'était pour les 41, c'est ça?
Mme Bélanger :
Non, non. Non, les
46 maisons des aînés, c'est 3 600 places, pour un budget de
2,8 milliards de dollars. Ça,
c'est l'objectif. Ce qu'on a livré, au moment où on se parle, c'est
41 maisons des aînés, pour 3 168 places. Là, je ne veux
pas vous inonder de chiffres, là...
M. Arseneau : Non,
mais c'est parfait.
Mme Bélanger : ...mais c'est de ça
qu'on parle. Puis, le budget, on est à l'intérieur de nos budgets, pour la
phase I, on est à l'intérieur de nos budgets.
M. Arseneau : Sur le 2,8, on en a
dépensé combien?
Mme Bélanger : Là, on est à 2,6.
M. Arseneau : 2,6. Merci.
Mme Bélanger : 2,6. Alors, ça, c'est
important comme question, là. On est à l'intérieur des budgets. Oui, c'est
cher, mais on est à l'intérieur des budgets pour la phase I.
M.
Arseneau : La question que je vais vous poser : Sur les 3 168,
combien y a-t-il de nouvelles places au net?
Mme
Bélanger : Bien, écoutez, là, je n'ai pas tout ce détail-là
parce que... C'est 2 867 places, mais je vous invite à prendre
ça avec un grain de sel, là, parce que, dans certaines situations, on a fermé
des CHSLD existants pour pouvoir les rénover. Alors, ils vont avoir des gains.
Je vais vous
donner un exemple, là. Dans les Laurentides, c'est le plus facile, j'ai ouvert
une maison des aînés à Sainte-Agathe.
On a fermé le CHSLD de Tremblant pour pouvoir le rénover, il va réouvrir dans
quelques semaines. Alors, il faut faire attention, quand on calcule ça
comme ça. Ce n'est pas des fermetures définitives, dans chacun des cas, au contraire, ça nous a donné une marge de manoeuvre
pour rénover des CHSLD. C'est impossible de rénover des unités de soins
en CHSLD, au Québec, sans sortir les gens de leur unité de soins, c'est
impossible à faire, alors... On parle de rénovations majeures.
Alors, oui, on a, dans certaines situations...
Ça fait que, oui, il y a des ajouts nets, je viens de vous donner le chiffre, mais, au bout de la ligne, ce qu'il faut
retenir, le nombre de places qu'on vise, ce sera 3 600 places
supplémentaires, au bout de la ligne, pour la phase I seulement.
M. Arseneau : La liste d'attente,
vous avez montré un tableau qui s'infléchissait un peu, elle est toujours
autour de 3 100 personnes?
Mme Bélanger : Oui.
M. Arseneau : Quel est l'échéancier
que vous pouvez vous donner pour résorber cette liste-là, avec la phase II, dont on dit qu'il y a plusieurs
projets qui ont été suspendus, et la phase III éventuellement? Quel est le
calendrier sur les prochaines années?
Mme
Bélanger : Bien, en fait, il faut faire attention, là, les
3 000 personnes qui sont en attente d'une place, là, ils ne
sont pas en attente d'une place nécessairement en maison des aînés, là. Ils
peuvent être en attente d'une place en CHSLD spécialisé, ils peuvent être en
attente d'une place en ressources intermédiaires, en attente d'une place en ressources
de type familial, ils peuvent être en attente d'une place en centre de
réadaptation. Alors, faisons attention dans les analogies qu'on peut faire, là.
Nous, le plan, il est clair. On voulait, donc,
se doter d'un nombre de places supplémentaires pour les soins de longue durée,
c'est ce qu'on est en train de faire avec la phase I, avec la phase II.
Pour la phase III, c'est 5 000 à 7 000 places
que nous travaillons actuellement, suite aux avis de différents experts,
notamment la Chaire de recherche Jacques Parizeau, notamment, donc,
différents... la Commissaire santé et bien-être, notamment certaines études que
j'ai commandées. Alors, on va se doter d'une
phase III qui ne sera pas nécessairement des maisons des aînées, mais
qui vont être des places d'hébergement. Et
c'est là qu'on ouvre la porte aux ressources intermédiaires, notamment,
notamment, mais aussi à d'autres, comme les
CHSLD privés conventionnés, qui ont la capacité de faire des choses peut-être
différemment.
M. Arseneau : Vous avez mentionné
que les personnes qui sont en attente, les 3 100 personnes qui sont
en attente de places, ne sont pas nécessairement toutes en attente de places en
CHSLD. Ce n'est pas la compréhension qu'on
en a en regardant les tableaux de bord que vous avez, parce que vous avez
ajouté à ça... Vous venez de dire que des gens peuvent être en attente
de ressources intermédiaires. Si on ajoute les ressources intermédiaires, on a
un autre 3 400 personnes qui sont en attente. Ça s'ajoute, c'est plus
du double des personnes initiales, non?
Mme Bélanger : Là, c'est parce qu'il
y a deux choses. Il y a des personnes qui sont en attente à partir des hôpitaux, donc, qu'on appelle les NSA, les niveaux
de soins alternatifs, mais des personnes qui sont à domicile ou dans
d'autres types de ressources qui ont besoin d'aller dans des ressources où il y
a encore plus de soins. Ça fait que ces gens-là qui sont en attente ne sont pas
nécessairement chez eux en attente d'un service. Certaines sont en ressources
intermédiaires puis sont en attente pour aller dans des soins de longue durée
plus complexes, etc. Ça fait que, faisons attention,
là, quand on regarde tout ça, parce que ce n'est pas 7 000 personnes
qui sont en attente d'une place d'hébergement au Québec, là, ce n'est
pas du tout le chiffre que j'ai. Puis ça, c'est important de le mentionner.
M.
Arseneau : Mais le chiffre que vous avez prend-il en compte
les personnes qui sont en attente de ressources intermédiaires pour
lesquelles le ministère disait ne pas avoir d'information, mais pour lesquelles
l'association des ressources intermédiaires
du Québec a fait une compilation, vous en avez pris connaissance comme moi,
j'imagine, pour arriver, justement,
au chiffre de 5 000 personnes en attente, dont
3 400 personnes aînées, des chiffres qu'on ne compilait pas et donc qui ne paraissent pas, mais,
aujourd'hui, qui sont connus de tous et qui correspondent à des gens qui sont
en attente de services mais pour lesquels le
gouvernement, au cours de la dernière année, a lancé des appels d'offres
pour lesquels il n'y a pas eu de réponse parce que les montants qui sont
dévolus à la création des places en ressources intermédiaires sont tout
simplement insuffisants pour que les gens décident de répondre aux appels
d'offres?
• (18 h 40) •
Mme
Bélanger : Bien, écoutez, là, on ne s'obstinera pas
aujourd'hui avec les chiffres, là. Moi, ce n'est pas du tout ces
chiffres-là que j'ai pour le nombre de personnes en attente de ressources
intermédiaires, là. On est vraiment plus aux alentours de
2 500 personnes puis on n'est pas selon les chiffres que vous avez
mentionnés à ce niveau-là.
Mais ça, ce
n'est pas grave, là, on est en train de travailler avec le Regroupement des
ressources intermédiaires au Québec.
Puis on est très conscients qu'on est allés en appel d'offres, puis que les
conditions n'étaient pas, je dirais, à la hauteur de ce que les
ressources intermédiaires pouvaient faire pour construire des ressources
intermédiaires. Parce que, là aussi, il y a une augmentation des coûts de
construction, hein, alors c'est partout, là, au Québec, alors on va se réajuster. On est en pleine négociation avec le
Regroupement des ressources intermédiaires pour le renouvellement de
l'entente, de la convention qu'on a avec eux. Puis la composante immobilière
est un gros enjeu, je le reconnais tout à fait, et le ministère va donc en
tenir compte dans la négociation que vous êtes en train de faire.
Mais, moi, ce que je veux qu'on retienne
aujourd'hui, là, c'est que les ressources intermédiaires sont là pour rester, au Québec. Il faut les soutenir. Il y a
des ressources intermédiaires aînées, il y a des ressources intermédiaires
pour les jeunes, pour les personnes ayant des problèmes de santé mentale. Et
les ressources intermédiaires doivent être différentes,
il ne peut pas y avoir un modèle unique. Puis les RI, pour les personnes
aînées, bien, ils doivent être adaptés en conséquence.
Puis je veux quand même juste vous dire, puis je
ne vous remontrerai pas des tableaux, là, mais, depuis les trois dernières années, on est en baisse dans le
nombre de personnes qui attendent une place en ressources
intermédiaires, puis c'est la même chose
pour les CHSLD, puis dans un contexte... c'est encore trop haut, là, c'est vrai
qu'il y a trop de monde qui attend,
mais dans un contexte où, en plus, on a eu plus de demandes. À chaque jour, il
y a plus de demandes, puis on répond à de plus en plus de demandes.
Alors, on va
continuer de développer des places, puis retenons qu'on a la phase II,
puis j'ai 5 000 à 7 000 places à développer dans une
phase III qui ne sera a pas seulement avec des maisons des aînés. Puis ça,
c'est important, ce chiffre-là est important : 5 000 à
7 000 places, puis plus le soutien à domicile, parce qu'on sait qu'on
ne peut pas regarder l'hébergement...
La Présidente (Mme Poulet) : Brièvement,
Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme Bélanger : ... sans regarder le
soutien à domicile.
M.
Arseneau : Mettons qu'on se donne pour objectif jusqu'à
7 000 places. Si on regarde depuis 2018, vous venez dire qu'on
a créé 2 867 places pour 2,6 milliards. C'est le chiffre que
vous nous avez donné tout à l'heure.
Mme Bélanger : 2,6 milliards,
c'est pour les 3 600 places.
M.
Arseneau : C'était 2,8 milliards pour les
3 600 places, c'est 2,6 milliards pour les
2 867 places supplémentaires qui
correspondent aux 41 maisons des aînés. C'est votre assistant qui a donné
les chiffres tout à l'heure, non? C'est ce que vous venez de nous dire.
Mme
Bélanger : Bien, en tout cas, ce n'est pas ce qu'on dit, là.
Écoutez, j'ai eu l'occasion de le mentionner... Oui.
M.
Arseneau : 3 968, c'est le nombre total de places
créées, mais des places nouvelles au net, ce que vous nous avez donné, c'est celles que je citais, 2 867.
Si on regarde les nouvelles places, les places au net dont on a besoin
pour combler le déficit de places, si on
faisait une simple règle de trois, est-ce que vous avez un calendrier pour le
déploiement d'une phase III, pour 7 000 places, si on regarde
les 3 000 places, grosso modo, qu'on a pu créer depuis sept ans?
Mme Bélanger : Bien, ce que je suis
en train de vous dire, c'est qu'on est en train de planifier la phase III.
Avec la planification viendra un budget, viendra un calendrier, viendra une
stratégie, puis il y aura des partenaires qui seront identifiés. Ça fait que,
oui, on travaille là-dessus de façon sérieuse, alors on est en train de faire
ça, et il faut bien l'examiner. Mais, tu
sais, allons-y étape par étape, là. Il faut qu'on complète notre phase I. La
phase II est en cours, mais en parallèle on va vouloir déjà cibler
la phase III. Et ça, c'est important. Puis c'est 5 000 à
7 000 places qu'on veut faire dans un échéancier d'un ordre de
grandeur d'environ cinq ans. Donc, on commence à faire nos travaux puis on le
fera à ce moment-là.
M.
Arseneau : Donc, encore une fois, là, je vais juste utiliser
vos chiffres. En cinq ans, on pourrait créer de 5 000 à 7 000 places, alors qu'en sept ans on en
a créé 3 968. Donc, c'est encore plus ambitieux que les dernières
réalisations.
Mme
Bélanger : C'est plus ambitieux, c'est plus ambitieux parce qu'on va
avoir de l'expérience.
M. Arseneau :
Et à quel moment vous entendez déposer ce plan-là?
Mme
Bélanger : Je vais le faire incessamment. Alors, c'est important, on a
déposé un PQI, au Québec, là, on y va par
étapes. Donc, il y a le PQI en cours, puis les travaux sont en train de se
faire. On a donc travaillé avec différents experts, on a consulté les différents rapports, le ministère est en
train de regarder ça. On fait les travaux, avec l'arrivée de Santé Québec puis dans un contexte où il va
falloir diversifier nos partenariats. Alors, je ne suis pas en mesure de
faire une annonce aujourd'hui, ce n'est pas
l'objectif de l'étude des crédits, mais je vous le dis, ça s'en vient. On aura
l'occasion d'annoncer le développement de places d'hébergement, au Québec, qui
ne sera pas sur le modèle qu'on a connu en phase I et en phase II.
M. Arseneau :
...la première phase n'est pas complétée. La deuxième phase, il y a huit
des projets sur 19 qui sont suspendus. Puis vous nous faites miroiter la
troisième phase aujourd'hui dans un plan qui sera déposé bientôt, et vous nous
dites qu'on ne pourra pas payer, là, de façon astronomique, par portes, la
création de ces places-là. Vous avez dit : Nous n'irons pas jusqu'à
1,8 million par portes. Quel est votre maximum?
Mme Bélanger :
Non, je ne vous donnerai pas de
maximum, je m'excuse, M. le député, là. Je suis en train de vous dire
que je trouve ça cher, 1,8 million, puis ce n'est pas moi qui vais faire
l'évaluation, là, des coûts. J'ai dit que j'allais
regarder, comme je l'ai tout fait pour chacun des projets à la phase I. La
phase II, c'est sorti dans le journal, tantôt, je vais prendre le
temps d'examiner ça, je vais regarder. Je suis responsable de livrer ces
résultats-là, alors je ne vous donnerai pas de coût là-dessus, là, comme ça, à
brûle-pourpoint.
M. Arseneau :
D'accord. Mais retenons que les
chiffres d'aujourd'hui, c'est 1,1 million par porte. Des projets à
1,6 million ont été interrompus, notamment aux Îles-de-la-Madeleine et à
Palmarolle. J'aimerais savoir, pour les Îles-de-la-Madeleine... Vous avez nommé
deux fois ma circonscription et le projet qui était suspendu. Les places en
CHSLD pour personnes aînées, c'est une chose. J'aimerais savoir quelles sont
vos intentions pour les places pour les personnes vivant avec un handicap qui,
elles, n'ont pas actuellement de services dans une région comme la mienne. Est-ce qu'il y a un plan, à court terme, pour
elles? Parce qu'on a déjà deux CHSLD, on comprend, mais, pour ces autres
personnes là qui se sentent véritablement abandonnées, qu'est-ce que vous
pouvez leur dire aujourd'hui?
Mme Bélanger :
Bien, écoutez, peut-être, M. le
député, je veux quand même mentionner... je veux revenir sur le
1,1 million, là, parce que vous l'avez quand même sorti en introduction,
là. C'est complètement faux et inexact. Alors, c'est une...
M. Arseneau :
...dans le journal aujourd'hui.
Mme
Bélanger : Bien, c'est dans le journal. Moi, je ne gère pas avec les
journaux, O.K., je gère avec la SQI, avec le ministère de la Santé puis je gère
avec des experts puis avec les regroupements. Alors, ça, c'est une affaire. Ce
n'est pas 1,1 million — on
est filmés, là — on
n'est pas à 1,1 million, je vous ai dit qu'on était à 800 000 $,
à la phase I. Vous pouvez retenir le chiffre que vous voulez. Alors donc, je
vous ai dit qu'on est en train de planifier une phase III, 5 000 à 7 000, qu'on va avoir l'occasion
d'annoncer quand ce sera le temps. On va le faire avec des partenaires.
Alors, pour ce qui
est de votre dernier élément à votre question, concernant les personnes en
situation de handicap, bien, vous aurez
peut-être l'occasion de poser cette question à mon collègue le ministre
responsable des Services sociaux, qui a aussi la responsabilité des
personnes en situation de handicap. Dans les maisons des aînés et maisons alternatives, il y avait certaines portions qui
étaient prévues pour les personnes en situation de handicap, qui
apprécient grandement leurs milieux, d'ailleurs.
M. Arseneau :
Mais là on décide de ne pas le
réaliser, ça devient la responsabilité du ministère des... du ministre
des Services sociaux?
Mme
Bélanger : Écoutez, j'ai de la misère à suivre, là. Je ne sais pas
trop de quoi vous parlez quand vous dites que je décide de ne pas réaliser, là.
M. Arseneau :
Maison pour...
Mme
Bélanger : Mais donnez-moi des exemples, oui, donnez-moi des exemples
de ce que vous avez vu dans le journal.
M. Arseneau :
Un exemple, un exemple aux Îles-de-la-Madeleine : une maison des aînés
de 24 places, dont 12 places pour les personnes vivant avec un
handicap, ce projet-là est suspendu, 12 personnes ne peuvent pas avoir de
services. Ils ont besoin de services. Ça, c'est des personnes vivant avec un
handicap. Qu'est-ce qu'on fait pour ces personnes-là qui attendent un service?
Mme Bélanger : Oui,
bien, notre présidente de Santé Québec est ici, elle va pouvoir examiner le
tout avec les équipes responsables...
M. Arseneau : Mais vous...
Mme Bélanger : ...elle va pouvoir
examiner le tout avec les équipes responsables pour répondre aux besoins des personnes, qu'elles soient aux
Îles-de-la-Madeleine, qu'elles soient en Gaspésie, qu'elles soient en Abitibi.
Donc, elles vont... ils vont examiner ça. On va suivre ça de près.
M. Arseneau : Est-ce qu'on a encore
du temps, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Poulet) : Il
reste 48 secondes.
M.
Arseneau : Vous avez annoncé, pour les CHSLD privés
conventionnés, une aide d'urgence de 10 millions de dollars. C'est trois années subséquentes où on
doit annoncer un allongement du budget. Qu'est-ce qu'on fait pour éviter
que ça se reproduise l'an prochain, c'est-à-dire à peu près à la même date?
• (18 h 50) •
Mme
Bélanger : Bien, vous savez qu'on est en train de
conventionner les CHSLD privés. On en a une vingtaine qui sont faits. Donc, quand on conventionne les
CHSLD, il y a toute une analyse financière qui est faite, composantes administrative, clinique et immobilière. Donc, les
CHSLD privés conventionnés version 2.0 ont un financement qui
répond à leurs besoins. L'aide d'urgence qui a été transmise, il y a quelques
semaines, que j'ai...
La Présidente (Mme Poulet) : Merci,
Mme la ministre.
Mme Bélanger : ... transmise, de
10 millions de dollars, était pour les CHSLD...
La
Présidente (Mme Poulet) : Merci, Mme la ministre. Alors, on va poursuivre
les échanges avec la députée de La
Pinière. Mais avant j'aimerais vous rappeler que la durée des réponses est
proportionnelle à la durée des questions. Alors, je vous invite à avoir
des réponses brèves, s'il vous plaît. Alors, Mme la députée.
Mme Caron : Merci, Mme la
Présidente. Alors, j'aimerais savoir quelles sont les sommes qui sont allouées
aux maisons de soins palliatifs et s'il y a un plan de développement de places
en maisons de soins palliatifs.
Mme Bélanger : Oui. Pour les maisons
de soins palliatifs, vous savez qu'on a augmenté leur financement de
50 000 $ à 70 000 $ par place, par lit, de façon annuelle,
qui a répondu grandement à un besoin. Alors, actuellement, il y a une négociation qui est en cours avec les
maisons de soins palliatifs pour revoir différents éléments, notamment
le financement pour les lits mais aussi le
financement pour les activités en centres de jour, en maisons de soins
palliatifs. Il y a des maisons de soins
palliatifs qui sont actuellement en campagne de levée de fonds. Il y a trois,
quatre maisons de soins palliatifs, là, qui sont bien... qu'on pourra
bientôt annoncer. Donc, ils sont en mobilisation, là, au sein de leurs différentes communautés. Donc les maisons de soins
palliatifs au Québec, elles sont là pour continuer de se développer, et
puis on les soutient.
Mme Caron : ...auxquelles vous
faites référence, qui sont en campagne de financement, est-ce que ce sont trois
nouvelles maisons qui vont ouvrir? Est-ce que c'est ce que j'ai compris?
Mme Bélanger : C'est des ajouts.
Vraiment, c'est des nouvelles maisons, tout à fait.
Mme
Caron : Alors, est-ce que... Parce que je crois qu'il y en
avait 10 ou 11 environ. Quand on a fait l'étude du projet de loi sur les
soins de fin de vie, je pense qu'on disait qu'il y avait une dizaine ou une
douzaine de maisons de soins palliatifs qui existaient.
Mme Bélanger : Non, il y en a plus
que ça.
Mme Caron : Plus?
Mme Bélanger : On va me trouver le chiffre,
là, mais je vous reviens.
Mme Caron : D'accord. Bien, en
attendant, est-ce que je comprends de la... puisqu'il y a ces trois nouveaux
projets là, que vous accueillez des nouveaux projets qui viennent de la
communauté?
Mme Bélanger :
En fait, vous savez, les maisons
de soins palliatifs, la première condition, c'est qu'ils se créent un comité de mobilisation, et ils vont investir dans
la composante immobilière. À partir du moment où leur projet est assez
bien ficelé, que les fonds sont au
rendez-vous, on s'assoit avec eux puis là on regarde le financement. Parce que
le ministère, le gouvernement,
n'investit pas dans l'immobilier, au niveau des maisons de soins palliatifs, on
investit dans les budgets d'opération. Alors, tantôt je vous disais : On a rehaussé quand
même considérablement, à 70 000 $ par lit par année, et on a aussi augmenté le nombre... le financement pour
les centres de jour. Ils ont, la plupart, développé des centres de jour.
Au total, nous avons 39 maisons de
soins palliatifs, au Québec, 37 maisons de soins palliatifs pour adultes
et deux ayant une vocation pédiatrique, donc pour les enfants. C'est
355 lits en maisons de soins palliatifs, c'est quand même extrêmement important. C'est à peu près le même
nombre qu'on retrouve dans les différents hôpitaux. Ils font un travail extraordinaire. On est en négociation actuellement
avec eux, alors... Donc, on espère continuer de soutenir nos maisons de
soins palliatifs, au Québec, là, c'est la volonté.
Mme Caron : Donc, j'imagine que, comme moi, vous avez reçu
leurs demandes... leurs mémoires prébudgétaires, leurs demandes qui
demandaient 177 000 $ par lit, pour les maisons de six lits et moins,
et puis un peu moins, là, 166 799 $ par lit, pour sept et plus.
Alors, c'est ce que vous êtes en train de regarder. Parce que c'est quand même
un pas important de passer de 70 000 $ par lit au montant qui sont
indiqués.
Une voix :
...
Mme
Bélanger : Oui. O.K. C'est vraiment... Oui, c'est une demande qui est
extrêmement importante, et puis on est en train de l'examiner dans le contexte
de la négociation qu'on a avec eux.
Mme Caron : D'accord. Alors, quand vous dites que, dans la
communauté, se crée un comité de mobilisation qui s'occupe d'investir dans la composante immobilière,
est-ce que vous voulez dire que ce comité doit s'organiser pour avoir les fonds pour acheter le terrain, acheter...
faire construire ou si c'est une construction qui existe déjà, qui peut être
convertie, faire la conversion? Donc, tout
ce qui est la brique et le mortier, finalement, est aux frais de ce comité de
mobilisation et des partenaires qu'ils peuvent aller chercher, et, une fois que
ça existe, là, ils peuvent faire une demande au ministère de la Santé et des
Services sociaux pour financer l'opérationnalisation, les frais d'exploitation?
Mme Bélanger :
...puis ce sont des ressources
autonomes, il ne faut quand même pas l'oublier, qui sont composées, là... C'est des ressources qui sont issues des
communautés, mobilisation citoyenne importante. Alors, on veut que ça...
on ne veut pas que ça devienne des
ressources institutionnelles. Ils ont leurs propres missions, visions, valeurs,
leurs philosophies de gestion, leurs philosophies cliniques, c'est
important de préserver ça.
J'en profite pour
faire juste une petite correction. Je vous ai dit qu'on avait monté le
financement de 50 000 $ à 70 000 $. Je faisais référence
aux maisons Gilles-Carle. Pour les maisons de soins palliatifs, le financement
était de 80 000 $, juste avant la pandémie. On a augmenté et sécurisé
leur financement à 110 000 $ par lit.
Mme Caron : D'accord.
Merci beaucoup pour la précision. Maintenant, on sait, quand une personne âgée doit aller à l'urgence, souvent, si on n'a pas,
disons, les meilleures conditions pour recevoir cette personne-là, elle
peut facilement se déconditionner. Et il n'y
a pas des gériatres dans toutes les urgences, mais il y a des... il peut y
avoir des gériatres répondants. Et je
sais que c'est une mesure, dans le plan Fierté de vieillir, d'avoir plus de
gériatres répondants. Est-ce que vous pouvez me dire comment procède ce
programme ou quels sont les objectifs, dans l'année qui vient, pour réaliser ce
programme?
Mme Bélanger :
Oui. Bien, en fait, bon, vous le
savez, on veut, donc, retravailler sur la porte d'entrée, volet CLSC
pour les personnes âgées, pour l'offre de services première ligne, soins de
santé primaires, le volet communautaire. On veut renforcer nos GMF en lien avec
le volet Aînés. Maintenant, il faut qu'on ait des ponts plus efficaces pour
avoir accès aux gériatres.
Les gériatres, on les
retrouve dans les milieux spécialisés surtout, pas uniquement, mais surtout,
notamment dans les CHU, dans les instituts
de gériatrie, dans les centres d'excellence. Il y a des concentrations quand
même assez importantes de gériatres
dans ces institutions. Et on est très conscients qu'il va... qu'il faut qu'on
développe un modèle de gériatres répondants, vous en avez parlé. On est
en train de regarder comment tout ça pourrait se faire. On va le faire en lien avec la politique d'Alzheimer, notamment,
parce qu'il faut qu'ils aient accès gériatres mais aussi neurologues,
mais on va le faire aussi pour la population générale.
Ça
fait que c'est important, on a quand même un bon nombre de gériatres, au
Québec, ils sont... Il y a des belles initiatives,
notamment ici, du côté de capitale nationale, avec l'équipe des gériatres,
donc, qui sont en soutien aux médecins de famille, aux GMF. Puis on veut
former le personnel aussi, des infirmières qui vont être habilitées, peut-être
des projets d'IPS, éventuellement, spécialisées en gériatrie.
Mme Caron : Merci. Alors, il y a beaucoup de choses qui
tournent autour de la Politique de soutien à domicile, dans tout ce
qu'on a discuté aujourd'hui. Et qui dit politique de soins à domicile, soutien
à domicile, dit souvent aussi personnes proches aidantes. Donc, beaucoup repose
sur les personnes... risque de reposer davantage sur les personnes proches
aidantes. Est-ce qu'on regarde, parce que...
En fait, c'est
peut-être une suggestion que j'ai à faire, plus qu'une question. Parce qu'il y
a un comité des partenaires concernés par le
soutien aux personnes proches aidantes qui existe. Et je vois que, dans le
cahier de crédits, j'avais demandé
combien d'avis avaient été produits, à la demande de la ministre, par ce
comité, et aucun avis n'a été produit.
Peut-être que c'est d'autres organismes qui peuvent produire des avis, mais il
me semble qu'avec une politique qui va reposer beaucoup sur les
personnes proches aidantes, est-ce qu'on ne pourrait pas regarder, à moins que
vous me disiez que vous le faites déjà, des moyens de mieux soutenir les
personnes proches aidantes?
Parce
que c'est une chose de donner du répit par un organisme communautaire, c'est très
important et ça aide, mais,
financièrement, on est en train d'appauvrir et d'épuiser des personnes proches
aidantes qui se dédient, se dévouent corps et âme à leurs aidés, qui
sont obligés d'arrêter de travailler ou de travailler à temps partiel, qui épuisent
leurs économies et qui, une fois la personne décédée, bien, sont vraiment, je
dirais le mot... l'expression «dans la misère», là. On entend des personnes
comme ça.
Alors, il y a
des choses, des façons de faire, ailleurs, je ne sais pas quelle est la
meilleure, mais il y a des façons de faire, ailleurs, pour mieux
supporter financièrement les personnes proches aidantes. Alors, est-ce que
c'est quelque chose que vous regardez?
• (19 heures) •
Mme
Bélanger : Bien, écoutez,
depuis 2018, là, c'est 473 millions qui étaient disponibles pour soutenir
la proche aidance au Québec, qui étaient donc étalés, là, sur une
période de cinq à six ans. On s'est dotés d'un plan d'action
gouvernemental pour les personnes proches aidantes qui va jusqu'en 2026. La
grande... C'est 61 mesures dans le plan
d'action gouvernemental. La grande majorité des mesures sont réalisées. On me
disait que le comité dont vous faites référence
a tardé à se mettre en place. On va regarder ça, là, attentivement, vous amenez
un très bon point, mais les budgets sont là pour la proche aidance. Vous
savez qu'on travaille avec L'Appui, avec les différents organismes, notamment. Donc, c'est beaucoup d'argent qui est mis pour la
proche aidance. Maintenant, les organismes sur le terrain sont présents,
que ce soient sociétés Alzheimer, Baluchon Alzheimer, les maisons Gilles-Carle,
les EESAD, les centres d'action bénévole,
les centres de jour. Donc, notre investissement a été quand même, je pense,
assez bien utilisé. Maintenant...
Mme Caron : L'investissement total,
je suis d'accord avec vous, c'est un gros... c'est un gros montant, mais, quand
on parle du point de vue de la personne qui va chercher 2 500 $,
peut-être, de crédits... Et c'est très difficile d'avoir accès aux crédits
parce qu'il faut cohabiter avec la personne. Il faut cohabiter pendant au moins
un certain nombre de jours par année. Alors, je comprends que la somme est
importante et que toute augmentation serait encore plus... aurait plus d'impact
sur le budget, mais ce sont des personnes qu'on ne peut pas laisser à
elles-mêmes.
Si vous me permettez, je vais vous demander le
bilan annuel du plan d'action La fierté de vieillir, qui a été lancé
l'année dernière. Ça fait bientôt un an et il y a un bilan annuel qui va être
fait. Quand sera-t-il prêt et comment le
suivi est-il fait? Parce qu'outre les cibles prioritaires au début il y a
102 mesures qui n'ont pas de cible individuelle. Alors, comment ce
bilan-là va être fait?
Mme Bélanger : Bien, en fait, on a
procédé hier au bilan de Fierté de vieillir. Il y avait un webinaire,
là, qui comportait plus de 1 000 personnes,
1 200 personnes, qui ont participé hier à ce webinaire. C'est un
plan, Fierté de vieillir, qui comporte 102 mesures. La plupart des
mesures sont chiffrées avec des indicateurs puis la grande majorité des cibles
sont actuellement en déploiement. Je ne vous ferai pas la présentation
aujourd'hui, là, mais 88 % des actions
sont démarrées. Alors, c'est quand même important pour l'année 1. Alors,
on est très contents de ça. Dans chacun des axes, il y a eu des actions qui ont été avancées, que ce soit en
lien avec le crédit d'impôt pour soutenir les aînés, que ce soit en lien
avec le revenu, en lien avec Revenu Québec, pour aider les gens à demeurer en
emploi plus longtemps, le soutien à domicile, on en a parlé largement, les
maisons des aînés, la gériatrie sociale.
Mme Caron : Est-ce qu'on a accès à
ce document?
Mme Bélanger : Bien, écoutez, oui,
certainement. On pourrait vous remettre certainement une copie. Puis, l'autre chose aussi, ce webinaire s'adressait
surtout aux intervenants, aux organismes, puis on pourrait
éventuellement faire... On va faire une présentation grand public aussi. Alors,
on pourra vous informer avant, bien entendu.
Mme Caron : D'accord, je vous
remercie. Est-ce qu'il reste...
La Présidente (Mme Poulet) :
1 min 22 s, oui.
Mme
Caron : 1 min 22 s. Je vais vous poser une
question qui me turlupine, parce que, l'année dernière, il y a eu
justement le lancement de la Fierté de vieillir. J'ai participé à cette
rencontre-là, et c'est un événement qui incluait une vidéo dans laquelle on ne voyait que des collègues caquistes, et
j'étais un peu mal à l'aise. J'avais l'impression qu'on avait une vidéo
partisane dans un événement gouvernemental. Alors, je me demandais comment...
comment cette... Quel était l'objectif d'avoir cette vidéo-là dans le cadre de
l'annonce d'un programme gouvernemental?
Mme Bélanger : Bien, écoutez, je ne
sais pas à quelle vidéo vous faites référence.
Mme
Caron : La vidéo où chaque... Il y avait une bonne
douzaine de députés caquistes qui disaient... qui parlaient du
vieillissement.
Mme
Bélanger : Ah oui! O.K., bien, écoutez, je pense que
c'était... C'est une vidéo qui était faite par les députés pour, en
fait, démontrer que l'ensemble... parce que vous savez qu'il y a plus de
30 ministères et organismes, et des ministres,
donc, quand je dis «ministères et organismes», qui sont impliqués dans Fierté
de vieillir. Vous étiez présente d'ailleurs à tous les événements et
vous savez que, le 31 mai, quand on a annoncé ça, plusieurs ministres sont
venus annoncer leur objectif, mais, pour le volet des députés, ce n'était
pas...
La Présidente (Mme Poulet) :
Merci, Mme la ministre. On va
poursuivre les échanges avec la députée de Châteauguay.
Mme Gendron : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Je suis enchantée de revenir pour le deuxième bloc. Vous avez parlé
à ma collègue de La Pinière, là, du programme, bon, de... pour mieux aider les
personnes proches aidantes. Vous avez nommé
des montants quand même impressionnants. Je ne me trompe pas en disant que, sur
cinq ans, c'est
473 millions de dollars pour soutenir la proche aidance. Est-ce que
vous pouvez m'expliquer un petit peu... Avant, là, ce budget-là, là, donc, sur cinq ans, vous avez montré un tableau un
peu plus tôt. Pouvez-vous me détailler un petit peu, là, l'évolution de
ce montant-là? Est-ce que vous avez un peu la chronologie, là, des montants
passés puis...
Mme
Bélanger : Bien, en fait, je peux résumer, là, parce que je ne
veux pas vous donner tout le détail mathématique
de ça parce qu'on va s'y perdre, mais en fait c'est, grosso modo
50 millions par année, grosso modo. Donc, c'est 473 millions
répartis sur cinq ans, donc, essentiellement, pour s'assurer que le plan
d'action gouvernemental soit réalisé. C'est 61 mesures qui touchent,
naturellement, les proches aidants, les organismes, des activités de sensibilisation, les heures de répit. Alors donc,
ça s'est fait partout au Québec, et c'est l'organisme Proche aidance
Québec qui coordonne, dans le fond, une
grande partie de ces activités-là. Donc, c'est des activités en lien... de
sensibilisation, de formation, des activités éducatives, des activités de
répit, quelquefois à domicile, des fois, c'est du répit qui peut se faire en
institution. Alors donc, c'est vraiment un ensemble d'activités,
61 mesures au total, donc, pour s'assurer que les proches aidants puissent
être soutenus dans toutes les régions du Québec.
Mme Gendron : Donc, je ne me trompe
pas en disant que cette mesure-là a vraiment changé le visage de la proche
aidance au Québec.
Mme Bélanger : Il ne faut pas
oublier qu'il y a une loi sur la proche aidance, parce qu'il y a une politique,
mais, d'abord, je pense, c'est important de
se rappeler qu'il y a une loi sur la proche aidance. On est une des rares
nations qui a une loi sur la proche aidance,
et, dans le fond, découlent de cette loi une politique et un plan d'action
importants. Alors, ce n'est pas parfait. C'est vrai qu'il faut qu'on continue
de faire beaucoup de choses pour les proches aidants. Il y en a beaucoup, mais
je pense qu'on est à la bonne place, au Québec, puis on va donc continuer. Le
plan d'action va jusqu'en 2026. Donc, on va avoir l'occasion de se redonner un
autre plan d'action, de faire le bilan éventuellement, de se redonner un plan
d'action. Moi, je pense que la loi est un peu le gardien de tout ça. On ne
pourra pas décider, en 2026, et aucun gouvernement ne pourrait le faire, de
dire : On met ça de côté, puis c'est fini, parce que la loi, elle est
quand même là puis elle est importante.
Mme
Gendron : En parlant de projet de loi, j'aimerais vous
amener ailleurs. En fait, j'ai eu le bonheur d'être sur la commission de l'aide à mourir avec vous, et
plusieurs autres collègues, ainsi que ma collègue de La Pinière
également. Donc, le projet de loi
n° 11, on recule en arrière, en 2023, beaucoup de consultations. Donc, on
arrive justement au projet de loi.
Quand on parle de rayonnement du Québec, là, je le vois à l'international. Je
pense que ça a fait vraiment rayonner notre Québec d'adopter cette
loi-là. Je l'entends beaucoup, puis, en tout cas, c'est souligné à plusieurs
endroits.
Par exemple, j'aimerais savoir, de 2023 à
aujourd'hui, là, quels ont été les changements, comment la mise en oeuvre de ce projet de loi a été faite au sein des
différents prestataires de ce service-là, puis comment... Le mécanisme
puis tous les gens entourant ça... On sait que c'est très humain, là, c'est
très sensible aussi comme sujet. Je le comprends, mais pouvez-vous m'expliquer
un peu, de 2023 à 2025, aujourd'hui, quelles sont les démarches puis quelle a
été un peu la chronologie de la mise en oeuvre de ce projet de loi là?
• (19 h 10) •
Mme Bélanger : Bien, en fait, il y a
un long historique, hein, concernant l'aide médicale à mourir au Québec, là, depuis 2015. En 2023, on a eu donc le
grand privilège de faire adopter le p.l. n° 11. Plusieurs d'entre
vous ont participé à ça. Ce projet de loi a amené des changements importants,
notamment sur les critères pour obtenir l'aide médicale à mourir, donc, n'étant pas seulement
pour les personnes qui sont en fin de vie imminente, mais les personnes qui ont
des maladies incurables avec des souffrances
physiques, psychiques, inapaisantes, etc., les personnes en déficience
physique, donc, avec des incapacités significatives lourdes, des douleurs aussi
persistantes. Donc, on a vraiment élargi donc l'aide médicale à mourir.
On a donné des rôles aux IPS, donc, extrêmement
importants. C'est en vigueur au moment où on se parle. On a aussi mis l'obligation que les maisons de soins palliatifs, les 38,
39 maisons de soins palliatifs, soient en mesure d'offrir l'aide médicale à mourir, puis ça, c'est un
élément, puis c'est tout en vigueur, là. Je vous le dis, aujourd'hui,
au moment où on se parle, tout ça est
en vigueur, et, naturellement, un élément extrêmement important, la demande
anticipée qui, elle, est rentrée en vigueur au mois d'octobre 2024,
donc. Alors, c'est des avancées majeures et c'est très important. Vous savez
qu'on s'est donné des balises aussi pour protéger nos professionnels au Québec,
donc, notamment avec le Directeur des poursuites criminelles et pénales, là,
qui a eu une orientation du ministre de la Justice de ne pas intenter de
poursuites.
Donc, on a fait vraiment les choses dans le bon
ordre. Le ministère a fait un travail exemplaire, honnêtement, les groupes,
puis, je vous dirais, aussi, le travail transparlementaire est extrêmement
important. Ça se déroule bien. Vous savez que, comme ministre, je dépose un
rapport annuel. Il y a toute la Commission sur les soins de fin de vie aussi. On
a élargi leur rôle dans la loi. Et je dépose un rapport annuel à chaque année
pour bien suivre l'état, donc, de situation par rapport à l'aide médicale à
mourir. Alors, c'est important. Puis il y a eu aussi Dr Bureau qui a livré un rapport cinq ans il y a
quelques mois. Donc, c'est important, puis je pense qu'au Québec c'est une loi
sur les soins de fin de vie, donc la dimension clinique est extrêmement
importante.
Mme Gendron : Je m'en vais
peut-être dans le détail, là, mais vous avez parlé du rôle des IPS, donc, qui
accompagnent justement les demandeurs. Pouvez-vous un peu m'expliquer de quelle
façon? Est-ce qu'ils ont de la formation, comment accompagner, justement, sur
le terrain, ces gens-là, qui font le plus gros choix de leur vie, puis les familles,
mais également les équipes soignantes, là? De quelle façon ils sont accompagnés
sur le terrain? Est-ce qu'il y a eu des mises en place d'outils ou de
mécanismes de formation pour justement les soutenir?
Mme Bélanger : Oui. En fait, il
y a eu beaucoup de formation, puis c'est en continu aussi. Il y a l'institut Michel-Sarrazin qui a eu un mandat de développer
des capsules de formation. Ils ont travaillé ça en collaboration avec le
Collège des médecins et l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec. Donc,
ces capsules sont vraiment offertes aux professionnels.
Il y a
vraiment tout l'accompagnement des médecins, de plus en plus de médecins qui,
donc, dans leur pratique, quand ça s'y prête, vont aller développer
leurs compétences aussi. Donc, il y a de la formation pour les médecins. C'est une formation qui est obligatoire, là, avec
le Collège des médecins. La même chose pour les IPS aussi, donc, les IPS
qui travaillent dans le domaine des soins de fin de vie, il y en a
quelques-unes, là, qui ont suivi des formations. Il y a de la formation
continue aussi qui est offerte.
Alors, c'est extrêmement important. Puis
l'accompagnement aux familles, bien, aux personnes d'abord, aux personnes
visées, c'est un... c'est vraiment un accompagnement qui est extrêmement
important. Il y a eu aussi des évaluations
des processus, là, qui sont faits par la Commission sur les soins de fin de
vie. Tous les cas, toutes les demandes sont examinées. Ça, c'est
extrêmement important, et puis on peut avoir, donc, des recommandations, tout
ça, mais toutes les demandes sont examinées,
pas pour la prise de décision, les demandes sont examinées a posteriori, donc
pour s'assurer que tout a été fait autant dans l'accompagnement, dans la
décision puis, après ça, dans le traitement comme tel, si je peux m'exprimer
ainsi.
Mme Gendron : Donc, je
comprends que rien n'a été laissé au hasard. Donc, vraiment tout a été pris en
charge, là, du début à la fin du processus, là.
Mme Bélanger : Oui, c'est
important, puis le rapport annuel de recommandations, bien, c'est important. Ça
devient notre guide pour s'assurer...
La
Présidente (Mme Poulet) :
Alors, merci à vous tous. C'est le temps alloué à l'étude du volet Aînés des
crédits budgétaires du portefeuille Santé et services sociaux.
Adoption des crédits
Le temps
étant écoulé, nous allons maintenant procéder à la mise aux voix des crédits.
Alors, le programme 5, intitulé Conditions des aînés, est-il
adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Poulet) : Alors,
c'est sur division.
Documents déposés
En terminant, je dépose les réponses aux
demandes de renseignements de l'opposition.
Et, compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux au mercredi 30 avril, à 11 h 15...
Des voix : ...
La
Présidente (Mme Poulet) : Je
demanderais le silence, s'il vous plaît, dans la salle, le temps qu'on
termine.
Alors, la commission ajourne ses travaux
jusqu'au mercredi 30 avril, à 11 h 15, où elle entreprendra
l'étude du volet Protection des consommateurs des crédits budgétaires du
portefeuille Justice. Merci.
(Fin de la séance à 19 h 16)